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i .. 1 ' : , ! , .. LE NUMÉRO o fr. 7S WAGRAM 98-44 5 AOUT 1919 Un an' 15 fr. 18 Ir. ABONNEMENTS France. Algérie. Tunisie. Maroc .. Etranger (Union Postale) Admillistrateur : CÉSAR ANCEY, Q i 0 -I- >B Docteur en Droit. Membre de la Société de. Statistique Membre corre'pondant de ta Socidé d'Économie Politique de PaTis DIRECTION ET ADMINISTRATION PARIS (8 e ) 1, RUE ANDRIEUX, PARIS (8 e ) J Les affaires françaises au Maroc Oriental. Ce dont parlela presse du Maroc, SOMMAIRE L'affaire de Tanger (suite). Quel port doit desservir Fez? Le régime douanier marocain. Les informations du B. O. Établissez-vous à Mazagan, MAROCAINS LES INTÉRÊTS '7:.':élét>hone : WAGRAM 98·44 Revue des Questions Économiques et Financières au Maroc 'PARAISSANT.LE 5 ET LE 20 DE CHAQUE MOIS PREMIÈRE ANNÉE Ofr.7S LE NUMItRO ,

Admillistrateur : Q >B Docteur en Droit. Membre de la …bnm.bnrm.ma:86/ClientBin/images/book495169/doc.pdf · 2014-03-07 · cien Gouverneur de l'Afrique Occidentale française et

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i .. 1' : , ! , ..

LE NUMÉRO

ofr. 7S

WAGRAM 98-44

5 AOUT 1919

Un an'

15 fr.18 Ir.

ABONNEMENTS

France. Algérie. Tunisie. Maroc..Etranger (Union Postale)

Admillistrateur : CÉSAR ANCEY, Q i 0 -I- >B

Docteur en Droit. Membre de la Société de. StatistiqueMembre corre'pondant de ta Socidé d'Économie Politique de PaTis

DIRECTION ET ADMINISTRATIONPARIS (8e

) 1, RUE ANDRIEUX, PARIS (8e)

J

Les affaires françaises au MarocOriental.

Ce dont parlela presse du Maroc,

SOMMAIRE

L'affaire de Tanger (suite).

Quel port doit desservir Fez?

Le régime douanier marocain.

Les informations du B. O.

Établissez-vous à Mazagan,

MAROCAINSLES INTÉRÊTS

'7:.':élét>hone :

WAGRAM 98·44

Revue des Questions Économiques et Financières au Maroc

'PARAISSANT.LE 5 ET LE 20 DE CHAQUE MOIS

PREMIÈRE ANNÉE

Ofr.7SLE NUMItRO ,

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CONSEIL D'ADMINiSTR.ATIONM. Ernest ROUME, grand officier de la Légion d'honneur. an­

cien Gouverneur de l'Afrique Occidentale française et de l'Indochine.Administrateur de la Compagnie Unive~sene du Canal de Suez et de laCompagnie des Chemins de Fer d'Orléans, Présiden{. __ M. HUBERTGIRAUD, Administrateur-Directeur de la Société Générale de Trans­ports Maritimes il vapeur. Vice-Président de la Chambre de Commercede Marseille. chevalier de la. Lègion d'honrieur. Vlcè-Prêsitlent.

Administrateur>·: M. Armand ALEXANDRE, Directeur deCompagnie d'Assurances.- M. Hippolyte. BARDON, Admi.nistrateur de Cies d'A"urances. M, le Comte Jean DELAIREde CAMBACÉRÈS, Propriétaire. - M. le Général CORNILLE,grand ()f6cier de la Légion d'honneur. --.M. F'1:'anÇÔiâ CASATI,de la. Banque Ca.sati el Cie de Marseille. .. .1VI. AIl~ré DEVILDER,I3anquier .à Lille-Paris,. - M. Julieq$RBt., a.neien élève de"Ecole Polytechnique, Administrateur de Sociétés itldustrielIes, cheva­lier de la Légion d'honneur.-M.CharIes OTTAVIANI,assureur,Administrateur de Cies d'Assurances. Mi PO~TE, Fabricant desoieries (de la Maison Porte et Cha"...ssieux de Lyon). présidenl duComité Lyonnais et du Sud-Est des Con,em"" duCommerceextérieutde la Francè.

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PARAISSANT LE 5 ET LE 20 DE CHAQUE MOIS

'RE VUE DES QUES TIaNS ÉCONOMIQ UE,') ET FINA NeIÈRES A U MAROC

PREMIÈRE ANNÉE No 9

Un an15 fe18 Ir.

5 AOUT 1919

Téléphone:

Wagram 98.44

France, Algérie, Tunisie, lVlaroc.Etranger (Union Postale) ..

· .. .

................................................· .· .· .• ABONNEMENTS •

MAROCAINS

75 CENTIMES

** *

raient abandonné le régime des capitula­tions : à l'exception salis doute de l'Espagneet de l'Angleterre. Mais n'avoJl:;-nous pasvu l'Italie s'obstiiler à maintenir SOli privi­lège des capitulations cie lSSl à 1917 enTunisie?

Au surplus, s'il y a encore des légationsà Tanger, - ou plus exactement des « Agen­ce:; diplomatiques )). - (:'est le résultatd'un anaè:hroni:;rne et d'une tradition quine tardera pas à tomber en désuétude.

Les Légations et les Consulats géné:rauxqui s'étaient installés à TaIlU'er au cours dudix-neuvième siècle, pour" y représenterleurs pays respectifs 1mprès du Sultan duMaroe, n'avaient choisi cette ville commerésidence que paree que le Sultan la leuravait imposée. L'Empire chérifien sc refu-

Nous nou:; trouvon:; en faiL en pré'senee sait en effet à laisser les diplomaties euro­de deux thèses, la thèse française qui SOI1- péenne:; élire domicile dans une des eapietient et affirme qu'il n'y a à Tanger qu'une tale:;, au eontaet même du Maghzen. Leautorité supérieure, celle du Sultan de Souverain préférait avoir lui-même saRabat, et qui constate que cette autorité « Légation» (son Dar En-Niaba) à Tanger,est constamment battue en brèche par la la seule ville où était établic une eQloniemauvaise volonté de .certains Consulats européenne ayant quelque consistance, soneuropéens, et l'autre th~se qui voit dans Naïb (Ministre plénipotentiaire). fixé à l'ex­Tanger une ,eité internationale, ne rele- trémité nord de l'Empire, dans le voisinagcvant que nominalement du Sultan, et,,,. de l'Europe, traitait les affaires avec lesdestinée à être rattachée un jour à la zone européens loin de la Cour, et lui épargnaitespagnole dans laquelle elle est enclavée. ce voisinage.

Cette thèse s'appuyait jusqu'ici non :;eu- TI devflit s'ensuivre fatalement un exer-lement sur les allusions faites au 1'égime eiee du l'ègime des eapitulatioIll$ inlensijiéspécial de Tanger dans les anciens traité:;, :;i l'on peut dire. Tanger, petite ville devenuemais surtout sur le maintien à Tanger du une sorte de Landernau diplomatique, étaitrégime de:; Capitulations, des Légation:; tiraillée par les influences d'une douzainecuropèenne:; et des institutions caduques de Légations. Chacune de celles-ci avaitissues de l'acte d'Algésiras. ses nationaux, se:; protégés indigènes, -'

Or, si le régime des capitulations a été assimilés à des nationaux, et le:; parentsmaintenu à Tanger, e'est que la France, et amis de ses protégés, qui constituaienttout en y affirmant l'autorité supérieure au total une clientèle compacte et bigarrée:du Sultan et du Maghzen, n'a.jamais osé, . Chaque Légation avait sa police, son tri­jusqu'ici, y revendiquer l'exereieç de son bunal, son organisation consulaire com­Protectorat. ~i, par une déclaration solen- pliquée et égoïste.nelle ou par tout autre nroyen, la Franee Là-dessus se greffait l'-e:;pèee d'autoritéavait manifesté qu'à partir d'une certaine que se dounait le (( Corps diplomatique »),

date Tanger faisait partie intégrale du réunion composée de tou:; les 'Iinistres plé­Protectorat français au Maroc, et :;i elle y nipotentiaire:; et prbidée par le Doyen des:,tvait créé un tribunal de première instance représentants des puissancc:;.donnant, eommé à Rabat, comme à Ca- Le même « Corps diplomatique », lorsqu'ilsablanea, toute garantie d'une organi- se réunissait pour s'occuper de questionssation judiciaire éprouvée, peu à peu sanitaires et d'hygiène, prenait le nom deles puissances représentées à Tanger au- « Conseq sanitaire )J, sorte d'association

de l'autorité du Sultan. Cette autorité s'estd'ailleùrs afTirmée pendant la guerre aumoment de l'expubioll de tous les Alle­mands et de tous les Austro-h\;'ngrois deTanger, en septembre 1914, pal' les auto­rités chérifiennes. les mêmes qui mirentsous séquestre, à la même époque, le:; bien:;austro-allemands de Tanger et de sa ban­lieue.

1\éar;tmoins, l'intervention du Sultan.et à côt.é de lui des autorités du Protectoratfrançai:;, a été jusqu'à pré:sent notablementamoindrie, gênée, par la subsistance decertaine:; forIIlule:; internationales que lesadversaires de notre politique, .~ s'effor­çaient d'amplifier.

ADMINISTRATEUR ; CÉSAR ANCEYOoeteuT en Droit

Membre de la SO'ic;té d~ StatistiqueMembre correspondant de la Si)ct(;t~ d'Economie Politique de Paris

LE 'NUMÉROIl.Ul········ .......•...................................•••••

LES INTÉRÊTS

(1) V. Lef; Intérêts .Ual'ucaùts du 20 juil­let 1919.

DIRECTION ET ADMINISTRATION

···Tél'pllOne : •

Wagram 98-44. ..................................................

JI

L'affaire de Tanger (1)

: ••••••••• 1 •••••••••••••••••••••••••••••••••••• :

1. RUE ANDRIEUX - PÀRIS (SC)

Nous avons vu pr4cédemment que lafJuestion de la zone espagnole re~terait unesource de conflits, d'inquiétudes, de teu:;ionpeut-être à eçrtains moments, tant qu'une:;olutiQn précise et. nette n'interviendraitpa:; entre la France et l'Espagne.

En somme, la France a un mandat généralde Protectorat reconnu :;ur tout. le Maroc.Les circonstance:; l'ont. conduite. avant. laguerre, à conclure un accord avec l'Espagneet. à lui accorder une sort.e de :;ou:;-mandat.dans une zone d'influence déterminée.Cette mission, la majorité des E:;pagnolsde bonne foi reeonnaît. qu'elle n'a pas ét.éremplie, admet qu'une faible partie de lazone qui leur ét.ait. résèrv;é'e a été occupéeet pacifiée, et ne nie plus que pendant. toutela, durée de la guerre, et. même encore àl'heure act.uelle, - la zone espagnole duMaroc a servi de foyer d'intrigues <ct derébellion contre le Protectorat français.

Qu'on le veuille ou non, on :;era un jourou l'autre amené à liquider cette situat.ion,et il est préférable, à quelque poiJlt de vuetIue l'on se plaee, que ce soit maintenantque plus tard.

Quant à l'affaire de Tanger, elle est restéebeaucoup trop longtemps dans l'équivoque,et aprè:; huit mois d'armi:;tiee, il semble peuadmis:;ible qu'elle n'ait pas eneore faitl'objet d'un règlement définitif.

Si les traités secrets passés avee l'E:;pagneet l'Angleterre il y a une quinzaine d'an­nées, et si le pacte d'Alg'é:;il'as (190G) reeOJl­naissent que certaines institutions de Tangerdoivent. avoir un caractère spécial en raison

hl situation spéciale de eeHeville, il n'ajamais été dit· nulle partqhe cette cité etsa banlieue seraient internationales, e'est­à-dire à tout le monde.

Il a toujours été au contraire nettement.entendu que l'Empire chérifien resteraitintégral, et que :;i une certaine zone étaitsoumise à J'influence e:;pagnole, TaIlger,

contre, dépendait toujours direeteIlIellt

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66 LES INTÉRÊTS MAROCAINS)1'

5.8.19

reconnue par le Sultan. Mais pour ne pass'occuper des détails de la voirie et de lasanté publique de Tanger, ce Conseil sani­taire avait déléguG ses pouvoirs à une Com­mission d'hygiène, composée' de notablesde la villc élus au suffrage restreint et quiavait fini par devenir un véritable Conseilmunicipal.

La Conférence d'Algésiras, en venanten 1906 retarder le programme de réformesdésiré par la France au ~Iaroc, nc fit querenforcer le caractère des institutions,inter­nationales qui s'étaient créées à Tanger àcôté d'un Maghzen rétrograde,j)ncapabled'wie amélioration, hostilc à tout progrès.

L'Acte d'Algésiras choisit Tanger COlUmesiège de l'application de ses clauses, et cefurent dans cette ville que s'organisèrentles Comités dirccteurs, choisis d'ailleursdans le haut personnel des légations: Comitédes Travaux publics, Comité des Adjudi­cations, Comité de la « Caisse spéciale )),Comité des Douanes, 'etc . fit' !ll~

Lorsque, après cinq ans de ce régime,le Protectorat de la Franee au Maroc futun fait acquis, - avec une ;',onc spécialed'influence réservée à l'Espagne, Tangcrnon compris, - la question de Tanger auraitpu se Iiquidcr rapidement si nous n'y avionscompté que des amis. l\Iais n'oublions pasqu'en outre de la Légation d'Espagne,toujours inquiète et irascible, il y avaitla Légation d'Allemagne et la Légationd'Autriche-Hongrie qui, malgré la signaturedes accords de 1911, poursuivaient plusque jamais leur politique d'obstruction.

Tanger fut donc laissé dans son régimespécial, dénommé « international » par nosadversaires. De 1912 à 1914, rien ne futmodifié. Pendant toute la durée de la guerre,le, seul acte d'énergie du l\lagh;',en et duProtectorat français, ce fut l'expulsion desAustro-Hongrois, mais aucune mesure nefut prise pour atténuer à notre avantagel'organisation désuète de Tanger, qui nes'adaptait plus à l'instauration de notre:Protectorat.(à 8uivre.) SLAOUI.

Quel port doi.t desservir Fez?

Il ne faut pas se' hâtcr de répondre à cettequcstion, qui peut paraître inattendue àccrtains, esprits superficiels ou portés àcroire que ce qui est sera éternellement.

En matièrc de courants cOllunerciaux,en effet, la stabilité est l'exception, et il fautêtre sans cesse à l'affût des facteurs nou­veaux qui peuvent influer sur eux:La déter­mination exacte de l'hinterland d'un portest l'une des questions les plus délicates àrésoudre, et l'exemple de Fez va nous enfournir la preuve.

Si j'avais posé ma qucstion il y a quinzeans, on aurait certainement répondu : Fezreçoit ses rnarchandi"ses d'importation parTanger ct Larache et il en seravraisem­blablement toujours ainsi. Il existait eneffet à cette époquc un courant très actif

d'échanges entre ccs deux ports .ct la capi­tale du Nord, les négociants musulmans ouisraélites dc Fez y avaient des agents chargésde leurs opérations en douane et de l'ache­mincmcnt des marchandises par les cara­vancs qui sillonnaient sans cesse les pistesà moitié sûres. Le taux du fret des caravanesn'était pas l'un des moindres éléments duprix de revient des marchandises et jouaitun grand rôle dans les combinaisons duspéculateur-né qu'est tout commerçantmarocain.

Depuis, les choses ont changé. Kotreétablissement à Casablanca, la créationdu port de Kénitra, cnfin et surtout laconstl'1letion du chemin de fcr à voie étroiteet son ouverturc au trafic commercial, sontvenus modifier complètement les courantscommerciaux qui ont Fez pour point d'at­traction. Le trafic s'est détourné prbgres­sivement de Larache et de Tanger pour sediriger vers Kénitra et Casablanca. C'esten effet presque uniquement par c.es deuxports que les importateurs de Fe;', reçoiventaujourd'hui leurs marchandises. Les servicesinappréciables que rend le petit cheminde fer, la simplification des formalités d'ex­pédition, l'application de tarifs modérés,la régularité des transports en toute saison,ont fait disparaître complètement le recoursaux caravanes entre la côte de l'Atlantiqueet Fez. Les négociants l'asis ont maintenantdes transitaires à Casablanca ct Kénitra,ils viennent parfois cux-mêmes, dans cesports, grâce aux serviecs rapides de drai­sines ou d'automobilcs, poilr y régler lesdifficultés qui peuvent se produire en douaneou se réapprovisionner en cas d'urgencedans les fondouks des négociants de la côte.

Il semble donc qu'actuellement, ma ques­tion recevrait une réponse unanime: .Fe;',doit être desservi par Kénitra et par Casa­blanca.

Et pourtant, il me semble facile de dis­cerner des raisons qui peuvent faire passerF'cz dans l'hinterland d'WI nouveau port,au moins pour certaincs marchandises.

(à snivre). J. L.

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Le régime douanier marocain

LES PRODIITS MAROCAINS IMPORTÉS ENALGÉRIE ET LES fINS RÉCOI.T]i;S AU ~[AROC.

La quesl'ion douctnière se pose de nouveaupotir le Protectomt. N O'U<I avons donné dansnos précédents numéros les élément.~ du, pro­blèrne (1). V o'iC'i, pour compléter cette étude,le mpport présenté parM. HUBERT GIRAUD,actuellement v'ice,président de la Chambrede Commerce de J:1ar8eille, à la séance du7 juillet 1914 de cette Compagnie et dont lesconclusùms ont été adoptée.~ à l'unanimité.Il C8t inutile d'insisü;r snr l'intérêt et la portéede ce mpport, émanant d'une personnalÙéhatttement qnaUfiée. On constatera que bienque datant de 1914 il est plltS que jama'isd'actvalité: la sitltation économique présentejustifie pleinement ses conclusions.

Messieurs,Le rapport de M. Edouard ,Barthe, déposé

au nom de la Commission des Douancs, atrait à deux qucstionl:> : il vise, d'une part,un projet de loi, relatif au régime douanierdes produits marocains importés en Algérie,d'autre part, Wie proposition de loi deM. Barthe lui-même ct dc plusieurs de sescollègues ayant pour obkt de modifier laloi de 1867 concernant les vins récoltéscians la régence de Tunis et l'empire duMaroc. Le projet ct la proposition de loitendent l'un ct l'autre à réglementer d'wiefaçon nouvelle l'introduction cn .Algériedes produits venant de nos deux Protec­torats..

Cette importante question a déjà faitl'objet à la Chambre des Députés d'un pre­mier débat à la séance du Il mars dernier,débat dontla suite fut renvoyée à une séanccultérieure. Elle reste donc pour ainsi dircentière et il paraît tout à fait désirable quela Chambre· de Commerce de Marscille ma­nifeste son opinion sur les dispositions sou­mises à l'approbation du Parlement.

Actuellement, en vcrtu de la loi du 17 juil­let 1867, l!,s marchandises hmisiennes, ma­rocaines et sahariennes, produits naturelsou fabriqués,sont importées en franchisedes droits de douane par les front'ières deterre: elles restent soumiSeS aux conditionsordinaires du tat;if métropolitainlorsqu'elle~sont réexpédiées en France. Celles de cesmarchandises qui ne justifient pas de leurorigine tunisienne, marocaine ou saharienne,sont sounlises, à l'entrée en "Algérie parvoie de terre, aux mêmes conditions de tarifque si elles étaient importées par mer, c'est­à-dire au tarif algérien. ,.~ Ces dispositionss'expliquent par deux ordrcs ?e nécessités:en premier lieu nécessité de faciliter leséchanges entre l'Algéric et les pays aV'0i­simmts, dans l'intér.êt économique de l'Al­gérie et aussi dans un intérêt politique:les relations commerciales constantes etfaciles sont le gage de bons rapports poli­tiques avec les populations des .frontièresct atténuent largement l'état d'hostilitépcrmanent qui règnerait de J'autre côté

(1) Les In~érêt8 Marocain$, numéros des20 juin et 5' juillet. '

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d'un mur douanier et qui serait des plusfâcheux pour notre colonie. - ~n secondlieu, il faut bien le reconnaître, on ne pour­rait songer à créer une surveillance sérieusesur une étendue de frontière comme cellequi borne l'Algé.rie de trois côtés: il y a làune impossibilité naturclle devaÎ1t laquelleil était plus sage de s'incliner.

Ce régime est évidemment très favorableà l'Algérie et aux deux pays qui en béné­ficient. Mais il constitue un,dernier témoind'idées libre-échangistes que certains inté­rêts considèrent comme néfastes, et lesprojets que nous examinons sont destinésà le faire disparaître. On invoque deux pé­l'ils: l'un c'est l'envahissement de l'Algériepar les produits fabriqués européens tran­sitant par le Maroc, l'autre c'est encorel'envnhissement de la France pnr les pro­duits marocains nationalisés en Algérieoù ils seront entrés en fl'anehise.

Le premier de ces périls paraît essenbel­lement chimérique, d'abord paree que,même sous le regime aetuel, la fra.nehisen'est applicable à l'entrée par la frontièrede terre qu'aux produits justifiant de leurorigine marocaine ou tunisienne. Ou nevoit pas bien, d'ailleurs, des' articles euro­péens, entra.nt nu Maroc pnr les ports del'Oeénn ou de la Méditerranée, acquittantles droits des douanes marocaines, et sup­portant ensuite les frais t.rès lourds d'untransport à travers le pays à dos d'aninial,pour se heurter finalement aux bureauxde la frontière algérienne où, facilementidentifiés comme produits européens, ilsdevraient payer de nouveaux droits. Aussi,tout en fnisant allusion à cette éventualité,tout en mentionnant également le dangerde. ln concurrence des industrips locales(il cite la Tunisie comme un pays esscntiel­lement industriel, où l'agriculture ne sedéveloppe que très lentement, et affirmeque l'industrie marocaine trouvera de lahouille et estlassurée d'une belle prospérité),M. Barthe n'insiste-t-il pas outre mesure.L'abrogation de la loi de IH67 résultantdu projet du Gouvernement lui donne d'ail­leurs, de ce côté,un peu secondaire, tousapaisements.

Mais l'autre danger est singulièrementplus grave. C'est là concurrence que peUventvenir faire en France à l'agriculture lesproduits du sol marocain t:dmis en franchiseen Algérie et réexpédiés dans la mét.ropolecomme produits algériens et. par conséquentexempts de droits de douane.

Cette perspective a vivement ému le pro­tectionnisme et spécialement les dépar­tements viticoles, et M. Barthe, qui repré­sente l'un d'eux, défend cette cause avecune profonde convict.ion. Ccttc conviction,et aussi .le désir de persuader le. ParlçnienttOllt entier du caractère général des intérêtsqu'il s'agit. de protéger, ont conduit M. Bar­the à quelqlles exagérations. Tout d'abord,il fait dc l'agriculture au Maroc un tableausingul.ièrement flatté. Selon lui « la terremarocaine, où germent et mûrissent d'in­comparables moissons, où naissent. ct sereproduisent d'innombrables troupeaux,fournit depuis des siècles, ave.c une inlas­sable fécondité, des ressources nourricièresde la plus grande valeur. ) Si l'on songe que,

LES INTÉRÊTS MAROCAINS

sans aller bien loin, voilà deux années quele Maroc ne produit pas de quoi se nourrir,qu'il doit, du fait de la sécheresse et duITlanque des récoltes, importer des semoulespour eomhattre la' famine, que la honnemoitié des bœufs y sont morts faute depâturages, et qu'à l'heure actuelle on cher­che à y importer du bétail argentin, il fautreconnaître que la fécondité du Maroc selasse, malheureusement, parfois. On s'étonneà bon droit de lire, par ailleurs, dans unpassage d'auteur cité par M. Barthe, que« la terre est au Maroc d'une vigueur tellequ'il suffit de semer, sans prépal'ation cul­turale, pour obtenir, plusieurs jois par an,des récoltes d'une opulence superbe. »

En ce qui concerne le bétail, M. Barthen'est pas moins optimiste: le Maroc formeun incomparablc champ d'élevnge, la racebovine que pourra produire le pays seraune des premières du monde, etc. Bref, leMaroc est un pays qui va produire des quan­tités énormes de céréales, de bétail ct devins, où le prix de revient est presque nulet qui pourra livrer à des prix écrasants dehon marché. C'est un véritable désastreéconomique.

M. Barthe prévoit cependant une obser­vation : « Certains esprit.s, dit-il, nous objee­t.eront sans doute que le moment n'est pasbien choisi pour élevçr de nouvelles bar­rières de douane aux produits de consom­mation ; que; la crise cruelle de la vie chèredevrait nous conduire plutôt à baisser nosfront.ières de manière à enrayer la haussedes prix~ » Mais M. Barthe a la réponseimmédiate et aisée: d'ahord la vic chèren'est pas duc au protectionnisme, mais bien,d'après M. Gide, sur l'opinion de qui il s'ap­puie, à l'avilissement du prix de l'or, etc'est un phénomène économique général;et puis, si la vie est tout de même plus chèreen France qu'ailleurs, e'est que notre paysest mal outillé, que nous dépensons descentaines de millions pour conquérir etmettre en valeur des territoires d'outre-mer,et négligeons systématiquement de ferti­liser notre vieux sol dù pays de France,que nous manquons de canaux d'irrigation,de moyens de transport, que nous n'avonspas un seul port outillé suivant les exigencesmodernes, ete. Et, après avoir ainsi ruinévictorieusement l'objection de la vie chère,M. Barthe eondut que ses préférencesir,aient à la suppression pure et simple dela loi de 1867, e'est-à"'dire à la fenneturede la frontière douanière algéro-marocaine,seul moyel1vraiment efficace de prévenirla catastrophe qui menace l'agriculture

.française. Cependant, M. Barthe est obligéde reconnaître qu'il y a l'Algérie, .dont lesintérêts sont aussi en jeu, qui ne sauraits'aceoml110ç!er d'une rupt.ure des relationscomn\terciales avec les pays voisin~ et dontil faut, par conséquent, tçnir' un certaincompte. Et. alors, il se rallie au remède pro­posé par le Gouvernement et qui fait l'objetdu projet de loi. Ce remède consiste: 1'0 àsupprimer en ce qui concerne le Maroc lesdispositions de la loi de 1867 (franchise desproduits naturels ou fabriqués originairesdu Maroc importés par voie de terre);20 à les remplacer par le contingentemcnt,c'est-à·dire par l'autorisation d'importer

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annuellement en franchise un certain nom­bre d'animaux, et un eert.ain tonnage decéréales et grains, fruits de table et légumesfrais ou secs. C'est l'application à l'impor­tation en A19érie de la formule qui régitaujourd'hui les importations de la Tunisieen France.

Toutefois, le projet du Gouvernement,tel qu'il a ét.é soumis à la Commission desDouanes, n'est pas encore de nat.ure à ras­:surer complètement les agriculteurs; établisur la même base que la loi douanière rela­tive à la Tunisie, il laisse au Gouvernementle soin de fixer annuellement les eont.in­gents qui pourront être importés en fran­chise des droit.s de douane. Or, cette dispo­sition a, paraît-il, donné lieu à des abustout à fait critiquables: c'est ainsi qu'onaurait autorisé, ccrtaines années, l'entréeen France de contingents ·supérieurs auproduit total de la récolte tunisienne, cequi aurait permis d'introduire en France,par la voie de la Tunisie, des marchandisesétrangères, lesquelles ont ainsi échappé à lataxation normale. Aussi, M. Barth<è, pleinde défiance à l'égard. des décisions adminis­tratives, entend-il refuser au Gouvernementle droit de fixer les contingents en ce quiconcerne les produits marocains, ct il veut,en fixant dans la loi elle-mème les quantitésde produits exonérés de droit, n'en per­mettre la modification que par une autreloi. .l';nfin, dans un élan de libéralisme, ilmodifie le projet de loi et y insère des chiffressupérieurs, pour certains produits, auxcontingents que le Gouvernement avaitl'intention d'établir. C'est ainsi qu'il admet :

20.000 tètes de race bovinc ;350.000 tètes de race ovine ;

10.000 têtes de race poreine ;25.000 têtes de race caprine;

100.000 quintaux de bIc dur ;100.000 quintaux de maïs, avoine ou orge;

8.000 quintaux de fruits;5.000 quintaux de primeurs ou légumes

secs.Ce premier point réglé, le rapporteur· de

la Commission des Douanes aborde ensuitedeux autres sujc;.ts.

L'avant-dernière partie de son rapportconcerne l'importation éventuelle des vinsmarocains, importation inquiétante au pre­mier chef pour les régions viticoles fran­çaises, et que la proposition de loi de M. Bar­the et de ses collègues avait préeisémcntpour but d'empêcher. Disons tout de suiteque M. Barthe a, sur Cc point, semble-t-il,toute satisfaction, car le projet de loi necite pas les vins parmi les produits du solmaroeain susceptibles d'entrer en franchise,ct exclut mème expressément les raisins devendanges, mouts, ete. Les vins du Marocseront donc considérés à leur entrée enAlgérie ftlar la fr~ntière de terre, comt;le vÎJ~sétrancrers et taxes comme t.els au tarIf algc­rien. Voilà qui devrait calmer entièrementles inquiétudes des viticulteurs français, etils ont de ce ~ôté-Ià toute garantie. Mais laviticulture a d'autres préoccupations et. ledanger que les vins du Maroc auraient pului faire courir, lui fournit l'occasion deles faire connaître; ces préoccupations,ce sont les vins d'Algérie eux-mêmes quiles motivent, Si les vins du Maroc consti-

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1uent un péril à venir, les vins d'Algériewnt un péril actuel, immédiat et formidablepour le vi,gnoble franç,ais. Usant de la mêmeméthode de (kmonstration que précédem­ment, M. Barthe énumère, d'une part lestllf'ilités extraordinaires dont bénéficie leprodnrteur algérien, impôts insignifiants,has prix de la main-d'œuvre, bon marehédes transports d'Algérie en France, ctc.,et d'autre part, les eharges auxquelles doitfaire face le enlti\'ateur francais, ohligé decombattre à grands frais le~ mnJarli~'s dela vigne, de payer fort cher les an imnllxde labour, les engrais, la futaille, ete., etil conclut que les prix nctncls des vins,s'ils sont rémunérateurs. n'enrichissent ce­pendant pas le producteur français. Dansnn avenir peu éloigné, la surproductionalgl'l'ierlfle men:H:cra gravement les villede la métropole. \f. Barthe ne proposeaueun palliatif, il se borne à prendre textede ee péril prochain pour fortifier !,a/'gu­mentation tendant à éearter les vins maro­cains. Mais (:eHe digression n'est pas sùrc­ment sans intérÊ't ni sans portée, cL rhèlschez son auteur et chez ceux de qui il estle porte-parole, peut-être au moins desnrrière-perlsées qui se traduiront un jour

,ou l'autre par des réelamations nettementhostiles aux vins d'Algérie, et, il ce titre,il est utile de les Iloter en passant.

Enfin, le rapport de M. Barthe comporteun dernier chapitre: c'est une étude trèscomplète et très bien faite sur la culturedu; coton. On n'aperçoit pas, au premierabord. quel rapport ce fort intéressant tra­vail peut a\'oir avec le régime douanieralgéro-marocain, ou mh1lC avec celui desvins du Maroc et de l'Algérie. Mais, iciencore, il faut lire un peu entre les lignes ..1\1. Barthe déclare que le coton constitueune branche d'agriculture très rémuné­ratrice et qn'il peut et doit être cultivé GU

11laroc. C'est la formule qui résume lesidées du protectionnisme métropolitainil, l'égard des eolonies de J'Afrique: leurinterdire la culture des produits agricoh~s

susceptibles de concurrencer les produitssimilaires français; leur imposer l'ohligationde s'adonner à des eultul'es auxquelles leclimat français ne convient pas. En théorie,{:'est admirable. En pratique c'est à peuprès impossible. Sans doute, il y avait enAlgérie, en 1910, un millicr d'hectaresplantés en cotonniers, et èn ] 9] 2, 250 hec­tares en Tunisie. Mais qu'est-ce que cela?L'Algérie, la Tunisie et le: Maroc présententdes altitudes extrêmement variées, et toutessont loin de eonvenir à des plantations deeDtonniers. J)'autre part, il ne faut pasoublier que l'indigène reste le grand pro­ducteur, que le colon et la grande eulturene sont pas seuls à envisager. Or il suffitde relever un passage de l'ouvrage deM. Decker-David, sénatcur, cité par-M. Bar­the, pour juger des conditions nécessairesà la culture du coton: « Dans les bonnesterres, l'l'aiches et fécondes, bien défoncées,bien Inbourées, ameublies par des façonsculturales répétées, elle pourl'll donner degros profits aux indigènes. )l Qn peut ré.pon­dre que ce sont là des conditions exeeption­nelles, qu'on ne peut les attendre ni du solni de l'indigène, et qu'en ee qui concernecc dernicr, il n'est pas juste de lui demander

LES INTÊRÊTS MAROCAINS

el' qu'on n'obtient pas de la généralité descultivateurs françals. En outre, l'indigènene consentira, jamais à abandonncr la cul­ture d'un produit qu'il consomme, ct c'esttout naturel. Il est déjà exposé à de gravesaléas, ct ne sait jamais si le grain qu'il sèmelui fournira le pain nécessaire à son alimen­tation, ou un excédent qü'il pourra vendre.Aussi hésitera-t-il forcément à restreindreles ensemencements de céréales, pour lesremplacer par des plantations qui demàn­dent un travail considérable et n'assurentpas sa nourriture.

Le coton ne peut donc guère remplaeeTque la vigne et encore làsculement 01'1 1('climat le permet, c'est-à-dire pas partoutà beaucoup près, et il est permis de penseren fin de compte, qu'il est bien douteuxque le coton puisse devenir pOUl' J'Afriquedu Nord une ,ressource apprr:eiable. C'esttrès fâcheux pour deux l'nisons : la premièreparce qu'il serait extrêmement intéressantpour la France de trouver che7- elle ou àses porte,s un produit textile allSsi préeieux ;la seconde c'est qu'on peut craindre qu'endépit des difficultés ct des impossibilitesmême qu'on vient de laisser entrevoir, leprotectionnisme ne trouve dans la formul.ede M. 13arthe, « le Maroc peut et doit cul­tiver le coton H, la réponse à toutes les objec­tions aux mesures prohibitives dont ilmenace nos colonies africaines. Quand leprotectionnisme agricole ehen'1re iL imposerses volontés. il n'a pas toujours besoin deraisons; cn tous cas il n'est pas indispen­sable que ses raisons soient exeellentes:il suffit qu'elJes en aient l'apparenee. Aussi

,faut-il s'attendre à voir reprendre un jour Iathèse exposée à propos du régime douanieralgéro-maroeain. Après le Maroc, la Tunisieet'- l'Algérie elle-même risquent bien des'entendre inviter iL cesser Icurs importa­tions néfastes, ct à leurs protestations onrépondra par une formule péremptoire ctsimple: « Plantez du coton. ))

L'exposé sommaire qui vient d'être faitdu rapport de M. Barthe a permis d'indiquerau fur et à mesure de ranalyse par quelspoints les opinions exprimées paraissaientsusecptibles de critique; Reprenant main­tenant J'ensemble de la question, il convientde dégager J'opinion que la Chambre deCommerce de MarseilJe peut formuler,tant sur le projet de loi que SUI' les modifi­cations que voudrait y apporter la Com­mission des Douanes.

En somme, la France a établi, au prixdes plus lourds sacrifiees, son protectoratsur lc Maroe. Pourquoi '( Il n'apparaît pasquc ce puissc être en vue d'ouvnir.ee paysexe!usivement aux nations étrangères ct deles laisser seldes bénéfieicr du sang l'épandu,des dépenses faites ct de la peine prise panotre pays. Tout cela scrait parfaitemenr

injustifié si, en même temps que les natiotnaux étrangers, Jes nôtres et les indigèneSne l'diraient pas de notrè établissement auMaroc des avantages évidents et eertains.Or, que voyons-nous? Des .Français serendent au Maroe ; ils vont, au prix de tra­vaux pénibles, en exposallt leurs capitauxct leur santé, entreprendre des exploita­tions agricoles plèines d'aléas d'ailJeurs.Est-il admissible que le premier soin de lamère-patrie soit de les priel' de eesser avec

5-8.19

elle toutes relations ct de travailler avecet pour l'étranger? C'est une parfaite ineo­Irérenee.

On se retroUVe malheureusement, unefois de plus, en présence d'une politiquecoloniale aussi déplorable pour la France quepour les colonies, ct contre lagueUe notreChamhre de commerce s'est si fréquemmentélevée. Aux yeux de ecrtains Franç,ais, leseolonies, comme l'a dit fort bien yI. Etienne,à la tribune de la Chambre. ne sont faitesqne j)our recevoir les produits français,mais il leur est interdit d'envoyer en Franceles produits du sol eolonial.'C'est par depareils ërrements qu'on aboutit. fatalementun jour à créer, pour les eolonifs, un intérf,ttrès net à sc séparer de ln métl'Opole.Le Maroe ne peut pas se horner à acheterà la France et ne rien lui vendre. Il seraeonduit tout llaturellernent à acheter là 011il vendra, et c'est Hn profit de J'étrangerque les dispositions proposées tournentinévitablement. On n'ose pas tout d'uneOllp dresser entre l'Algérie et le Marocun mul' discontinu ct sans issues. On y aménagé quelques portes, étroitement cal­eulées; l'effet moral et matériel sera lemême. Moralement, comme il y a heaueouppIns de murs que de portes, on ne verraque le mur. Matériellement, les courantscommereiaux ne vont pas vers les obstacles,même si ces obstacles présentent quelquesbrèches; ils vont vers l'espace ouvert etlibre. Lé contingentement. puisqu'il fautemployer cc mot barbare, portera un couptrès grave aux relations entre l'Algérie etle Maroc, entravera la pacifieation et nniraà l'œuvre de la Franee. Voilà plus de raisonsqu'il n'en faut pour qUG la Chambre deCommerce de Marseille exprime le regretde voir supprimer le régime libéra,] et debonne politique gue la loi de 1867 avaitinstauré,

Mais eUe en a d'autres encore, et ellemanquel'l1it il ses traditions si eUe ne fol"mulait pas hautement l'objection. queM. Barthe croit avoir réfutée, ceUe de lacherté dç la vie. Il existe une catégoriede Français dont on n'a aucun souei, etdont le nom n'est même pas prononcé dansla discussion: cc sont les consommateurs,Il est vraiment excessif de contester lesprix exorbitants des produits d'alimentationles plus esscntiels, et, quand bien mêmeJ'apport sur le marché ftançais des produitsmarocains assurerait une baisse de ec~prix, il n'y aurait là qu'une atténuationbienfaisante à un état de choses des pluspénibles pour lamasse des gens dont lesressources sont limitées.

La Chambre de Commerce de Marseilleconsidère, en résumé, que le maintien dela loi de 1867 dans les l'apports commer­ciaux. entre l'Algérie ct le Maroc serait àtous les points de vue meilleur poUl' lcsintérêts géné.raux du pays que le régimeproposé par le Gouvernement. Cependant,s'il fallait opter entre ce régime et les aggra­vations proposées pal' M. Barthe, au nomde la Commission des Douanes, ses préfé­rencc;s iraient naturellement au projet duGouvernement tel que celui-ci l'a rédigé,et dont les dispositions, moins draconien- ,~

nes, seraient moins néfastes ·ponr l'Algérieet pour notré pays.

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Les informations du B. o.Bulletin u//idel dn Prulectolat de lu Répu­

blique Française an lJfllroc.

B. O. du If) juili ]9]9 ;

Ce Bulletin publie le décret qui nommeM. Blanc, délégué à la Résidenee généralcde France au Maroc.

Un dahir du 22 m.ai institue une estam­pille d'Etat (sceau de Salomon, avec.dans l'intervalle des bmnehes, les lettresM. i\'~ R. O. C) pour garantir l'authenticitéd'origine, la bonne qualité et le caractèreindigène des tapis 'marocai:ns, qui doivent~tre tou.t de 11~i!lC, li points I~Ollés, exé(~utèsa la llIam et n etre temts quayee des colo­rants végétaux.

Des ari-êtés des 22, 2'1, mai et 2 juin eréentet organisent: 1° le corps des agents tupo­graphes du Maroc; 20 des agents sunil(fire.~

'IIli'lfitinws ; :JO des agents du Service de lasanté el de l'hygiène publiques.

Un ordre du 9 juin rend librel'e,rpofliltionde la coriandl'e.

Dans la session du Conseil dn (Jonvcl'­nemenl tenue à Casablanca le 2 juin, on aexaminé les principales questions SUI­vantes:

1° Traitement des bateaux marocainsfréquentant les porls de Franeè et d'Al­gérie;

2° Projet d'cnseignernent professionnelagricole;

8° Emprunts municipaux:

4° Etudes et. conditions du travail auMaroc ;

.50 Changement en direction commercialede la direCtion militaire aetuelle du portde Casahlanca ;

6° Retard apporté au passage du Koriflasur la route de Casablanca à Meknès, ;

7° Prorogation de délai au 1cr octobrepour l'exportation de 20.000 bovins. Amé­nagement des navires de la flotte chérifiennepour eette exportation.

8° Exemption de l'~nregisirément etdroits afférents pour les nantissementsagrieoles transcrits aux greffes des tribunauxde paix; - •

9° Abrogation "du dahir portant réduc­tion des loyers pendant la durée de la guerre

10° Facilités à accorder pour dépôt ennalltissemelü de prêts de titres de propriétédes lots de Villes nouvelles; 1

11° Prorogation des baux de terrainsurbains officiels d'tJlJe duréè égale à .eellede la mobilisation des intéressés;

120 Augmentation du trafic commercialdu chemin de .fer ~nilitail'C ; .

13° Exonération du tertib pour lesterres nouyellement défrichées;

140 Largeur des pistes accolées aux l'OU­tès;

Le ConseiIslll~rieurd'hygiène a. enten­du le rapport de M. le Dr Sergent quiestime ~ lOque l'assèchement des marais

LES INTÉRÊTS MAROCAINS

de la banlieue immédiate de Kenitra auraune heureuse influence sur l'assainissementde eettè ville, le problème du paludisme des,grandes merjas du Nord restant réservé;2° que le déplaccrnent du eamp de 13ous­kOllra. s'impose pour des raisons prophy­lactiques.

11. (J. du 28 .jUill

De deux dahirs du 22 mai l'un rixe lestarifs du. Terlib pour 1\Jl9, l'autre, poursuivre ln- libé'ralité dc la législation fiscalefrançaise, accorde une excmption de taxede trois ans ù toutes les mnstrnctions nou­yolles.

Une Ilote indique les rôgions de ln zonefrançaise ('(JI!sidé,ré,es eUlmne sùres pourla circulation et le séjour des Europl~cIIS.

Un arrêté viziriel du 17 juin modifie lesrégions oü l'applicr\tiolldu règlement minierétait suspendue jusqu'ù cc jour.

Un ordrc du ]2 jlIin proroge jusqu'auao septemhre l'autorisation d'e,rportatùmde 20.000 bovins qui n'avait été, aeeordé,eque jusqu'au tH aoM.

Le müme Bulletin public le program'l!lede culuu,isalùi!l u//icielle ·cn Il)] 9. La super­ficie totale des terres à vendre Ile dl'passe

. pas 12.00Q hedares, don Lprès de !J.OOO pourla moyenne ;colonisation (c'est-à-dire "n ln,200 à 'WO hectares). II y est dit que la miseen valeur d'une ferrùe de :300 hectaresexige unè disponibilité minima de 50.000 fr.Ces concessions ne sont pas gratuites;.50 0/0 d'entre clics sont l'lOSel'v<',es tant auxmutilés de guerre qu'aux autres français.

De nombreux avis d'adjud'icatiut?- dc tra­vœux public'\" son t régul ièremen t publiés:-lu Bulletin ol/icid. Mais eelui-ei arrive troptard en Pranet: pour qu'ils puissent profiterà des Français. Nous signalons instammentcette défectuosité à la direction eompétente.

B. (J. du 30 juin:

Des arrêtés résidentiels du ] el' juin ins­tituent, par Yoie ù'éIeclions des ('1I11'1n1lrc,\'françaises cons'ultativcs (/'agn'cultu/re ainsi

1que des Chambres fram,'aises consu1lativesde coml1WTce el d'ind'ustrie et des Chambreseonsultatiyes 'Iniœles:

I,e bulletin 'Inéténmlogique du mois de maiindiqu\' ()lle les chutcs de pluie ont été rareset peu, importantes dans le mois; que latempérature moyenne générale la plus bassea été observée à Timhadit : 140 et la plusélevée à, Beni Mellal; 23°]; Le sirocco s'estfait sentir dans tout le Maroc du 20 au25 mai.

B. O. du 7 juillet

Un dahir du 30 JUJ1l institue une jnl'i­d'ictiun d'appel pour les contestations rela­tiyes aux éleetions des Chambl'es fl'Hncaisesconsultatives d'agriculture, de eom~lCrceet d'industrie.

Un autre dahir du H juin rend exécutoireau Maroc les modifications apportées auCode pénal français par la loi ùu 18 fé­'vrier 1!J19 relative à la répression des « potsde vin )).

Un dahir du 2 jui1let, suivi d'lm cahierdes (~harges, autorise la vente pour le 28 juil­et d~ quatre lots de ten'oins de· colonisation

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près de Petitjean. (C:es avis de lotissementsdevraient ütre publiés trois mois à l'avancepour être profitables au publie français).

La situflt'Îun (J;;ricult~ (l'U 1cr juin. - Lespâturages se dessèchent. les animaux sontobligés de chercher leur nourriture danslcs ehaumcs. La récolte de l'orge est ter­minée à lIarrakeeh, celle du blé est avaneéc.On ne peut encore Hre fixé sur les rende­ments. On pense qu'ils seront moyens pourl'ensemhle du pays; le grain semble devoir

, ôtre de bOI,UW lJualité.

Etablissez-vous à Mazagan !

Poul'qu()i ce conseil YParee que vous y trouyerc? profit ct

agrément. 1\Li'l.a,tFll1, que nous occuponsseulement depuis H1l2, 1)(' jouit pas enFrance d'une réputation aussi étendue quecelle de Casablanca. Loin de là même. car

r-"i tout Français qui a l'intention d'allerau .\laroe parle de CasahlaHca, il ell cstfOl't peu qui causent dc Mazagan.

Ç'est qlle 1'oceupation de 'fazagan nes'est pas d'fectuéoc avec le même retcntis­sement historique; c'est aussi que les Com­pagnies de lHl.Vigations ne s'y sont pasintéressées de la mÜ!Jle façon; bref le« départ )} He S'l'st pas produi L<1ans les mêmesconditions pour l'une el l'autre ville. lIaist'eei appartient dé,jà au passé et l'essentielest de yoir aujourd'hui ce qu'est Mazagan.

Sa première qualité, c'est d'ü!re un bOllport. Bicn que située comme ks autres villesde la côte sur UH lit/us ùnportuosum, Maza­gan a la chance de bénéficier de la présencede certains aceidents géographiques quiinterdisant l'accès de sa baie à la houle dularge permettent une rade praticable pen­dant :.l.56 jours de l'année. C'est dire queles conditions nauticJ1\Cs y.sont excellenteset. que les navires, s'ils n'y d{:chargent pasù quai, pcuvent cependant y faire presquesans interruption du bon travail toutel'année. C'est une qualité qui avait frappé,dès le XVIe sièell" les navigateurs portugais.dont la réputation de m<\l'ins est bien eonnue,On peut dire que les avantages qui résultentde cettc configuration du littoral serontencorc accrus lorsque 'Mazagan aura le portqui lui est dû. Déjà la Société d'Entreprisesdu Maroe oeeidental v a effectué pour plusde 2.500.000 fI'. de tr;lvaux dcstinés à créerun aYant-port, de 1 hectares enserré entredeux jetées rcspeetiYcment longues de400 et de 600 mètres. 7 hectares 1/2 de

'terre-pleins, 2.000 mètres carrés· de han­gars ct cie magasins, des dérochages danscet ayant-port' à 1 m. 50 YOlll permettrele cIévelofJpement du trafie de :Mazagan dontles travaux aebels favorisent déjà unemanipulation quotidienne de 600 à 700tonnes.

Cet outillagc maritime ne peut lui-mêmeque se déyelopper; tel qu'il est aujourd'hui,il eonstitue une étape. On est parti de riensans assez bien connaître le pays pOUl' savoirce quiflui convenait, on a fait quelque chose,mais on ne devra pas s'arrêter là parce quece «quelque chose ») est insqffisant. Mazagan

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est, en effet, une ville eommcreiale de pre·miel' ordre. Au cours du XIXe siècle. elletenait la tète dans les statistiques eommer­ciales du Maroc, grâce à l'afflux, dans cesmurs, de honséléments commerçants:anglo-gihraltariens, israélites, négociantsdc Fès fjui, flairant le « bon coin)) sout venuss'y installer et y ont prospéré.

Alljourd'hui quclques Français ~ enbien petit nomhre encore - se sont ajoutésà ecs vicux éléments et ont entrepris surtoutdes commerces de détail. Mais il y a mi~m{

à faire. Mazagan traite annuellcmcnt dansses banques pour 100 millions de francs ctconnaît un commerce extérieür remarfjuahlcqui a passé de 16 millions de francs en 1914à près de 46 millions en 1917. L'annéed'avant la guerre, c'est-à-dire en 1913, unan après l'occupation, on y avait importé55.000 tonnes de produits européens et cechiffre indiquc l'importance du marché deMazagan vers lequcl confluent les besoinsde son arrière pays, les Doukkala, et mêmede ceux de Marrakcch, distante de 200kilomètres dc la côte; les cotonnades. lethé, les bougics, le sucre, le savon jouentun grand rôle dans les chargements decaravanes qui viennent passer la nuit dansles nombreux fondak (caravansérails) deMazagan. Et le voyageur non averti seraitstupéfait d'assister, sur la route de Marra­kech par exemple, au spectacle qu'offrel'entrée en ville des caravanes charg~es

à « couler bas )) de laines, de peaux, decéréales, de graines oléagineuses ou indus­trielles, de ehiffoŒ, d'os, d'œufs, tous pro­duits dont Mazagan exporte 60 à 80.000 t.en bonne année. Le spectacle passe aussiserré, aussi rapide, aussi grouillant queceux qui sont projetés sur des écrans ciné­matographiques. Les chameaux et lesbourricots arrivent en effet quotidiennementpal' milliers, malgré l'essor pris par l'auto­mobile dans cette contrée que sillonnentde magnifiques routes bien construites ethien entretenuœ sur Casablanca, Safi ctMarrakech, tandis que les chemins secon­daires, constitués par les pistes, sont RJ1ssinombreux que les fils d'une toile d'araignée.C'est dire combien sont nombreux lesmoyens de communication dans la régionde Mazagan. Eux aussi, toutefois, deman·dent à être développés. La production defiDoukkala à écouler, leurs besoins à satis­faire nécessitent, et d'urgence, de plusamples travaux publics. Le réseau de routesactuellement achevé est insuffisant: il fauten créer d'autres en aménageant sérieu­semcnt les principales pistes, il faut cons­truire des ponts et surtout poser le rail quiest le grand facteur· du développement d'unpays. C'est lui seul qui apporte la civili­sation. Les capitalistes français ont,là unmagnifique champ d'exploitation: qu'ilsne l'oublient pas!

** *Nous ne nous étendrons pas ici sur un

autre avantage des Doukkala offert parla fertilit.é de leurs terres. La colonisationeuropéenne paraît devoir y rencontrerquelques difficultés tant que biens maghzenet biens habous n'auront pas été convertisen « biens de colonisation » et que les terres

LES INTÊRÊTS MAROCAINS

de tribus ne seront pas devenues très faci­lemcnt aliénables. C'est un peu une questionde temps: demain apportera ce qui n'a pasété réalisé aujourd'hui. Les indigènes sontd'ailleurs très attachés au sol qu'ils exploi­tent moins mal fju'on s'évertue à le diregénéralement. C'est ainsi qu'au lieu de113.000 hectares ensemencés en 1915, ilsen ont ensemencé 212.000 en 1917. Ce sontdes agriculteurs dans l'âme. Comme ce sontd'autre part des gens très intéressés, rienne sera plus facile à l'Européen qui voudrase donner la peine d'étudier l'arabe quede s'associer avec eux soit pour l'agricul­ture, soit pour l'élevage des porcs, desbœufs, des moutons qui constituent deuxintéressantes sources de richesses en Douk­kala.

Faut-il s'étonner après cela que les Maro­cains parlent toujours de la « terre bénie ))des Doukkala où il suffit de jeter le grainen l'air pour qu'il germe ? Non, car le pays,s'il n'est pas « lancé)) en France, comme laChaouia, n'en est pas moins riche et appeléà un briJ1ant avenir. Au rappel de cettefertilité légendaire du pays, il faut, eri effet,ajouter fju'il est traversé par l'un des plus

.puissants fleuves de l'~frique du Nord,l'Oum el' Rebia, dont les eaux pourrontêtre utilisées pour l'irrigation et pour .lacaptation de l'énergie électrique. Cettesimple indication doit laisser comprendrele degré de prospérité qui s'attache il, cepays si bien doté. .

Aussi Mazagan, consciente de ses res­sources, veut sc faire connaître. Elle mérited'ailleurs d'ètre connue et aimée. Déjà lcsFrançais qui s'y rendent en simple voyaged'études s'v attachent ct leur concours ef­fectif eominencc de s'y faire sentir. Ilsrécolteront bientôt les bonnes graines qu'ilsy auront semé.

Ce ne sera pas tout. Ils se réjouiront éga­lementd'avoir cédé à leur idée de sc fixerà Mazagan, ville de 22.000 âmes, snI' les­quelles on eornj::>te 19.000 indigènes. Cen'est pas, il est vrai, dans les théâtres et lescinémas fju'ils trouveront beaucoup desatisfactions. Kon, mais ils auront mieuxà leur disposition.

Tout d'ahord ils seront favorisés par leelimat: La température extrême minimay varie de 3° à 7° l'hiver et les plus forteschuleurs ne dépassent pas l'été 330 il, 360,suivant les années. Chaque matin la brisedu large soufflc sur la ville qui est proprect. eo(]uettc ct dont les larges avenues vont.se border sous peu de charmantes villas.

L'Echo dn jJfaroc du 2 juillet annonce,en effet, qu'un négociant parisien, charmépar le pays, - qu'il visite cependant enplein été - fait construire aetucllementdouze villas en pleine colline d'où le regardplonge sur l'admirable baie d'azur de Ma·zagan .et nous savons, d'autre part, quedes Mazaganais édifient également 40 à50 .villas qui seront noyées petit à petitdans la verdure et les fleurs. C'est le mo­ment donc de se mettre au travail, cal' cen'est pas 50 maisons dont a besoin Mazagan,mais .500 en attendant que ce soit 5.000.

Le commerce ne sera pas seul à nécessiterces constructions. Mazagan, que le généralLyautey a définie, quand il l'a :vue pour la

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première fois, le Deauville ~Marocain, béné·fieie d'une plage qui est une merveilled'étendue et de sable fin. Elle commenceaux fossés de·· vieux remparts portugaisqu~ font penser un peu à C?n?arn.cau ou fSal,nt·Malo et va sc perdre a l'horIzon, auxpieds de la cité sainte, si curieuse et sifermée, d'Azemmour, dont aucun touristen'a vu la semblable dans le monde. Maissur cette plagc quc fréquentent les gens deMarrakcch, qui appréhendent chez euxles chaleurs de l'été, il martque de bons hô­tels. On doit en construire un prochaine­ment qui comportera .52 chambres et pré­sentera tout le confort et l'agrément. mo­dernes. Tant mieux ! les étrangers pOUlTontt.rouver leurs aises à Mazagan. Ils l'aimerontdavantage.

Ah! déjà ils s'y attachent. Aujourd'huidans le Maroc, tout le monde a entenduparler des curiosités touristiques de Maza­gan et on désire venir les voir. Au premierplan de celles-ci figure une salle d'armessouterraine que les Portugais ont édifiéau XVIe siècle et que l'on a comparé à celledu Mont Saint-Michel.

Il v a les ruines berbères de Tit, dont lecaractère sauvage laisse méditer à loisirsur les seer;cts du temps passé; il y a Azemimour dont nous venons de parler et dont.la situation pittoresque attirerait. à elleseule le touriste, Mais il y a encore beaucoupd'autres choses qui doivent plairè dansMazagan et. qui sont indéfinissables. Allezles voir; faites votre petit voyage d'étudesdans cc séjour délicieux et séduits par lecharme du e1imat ct du lieu autant quepar l'importance des affa~res à y traiter,Mazagan vous aura conqUls.

Sommaire de notre précédent numero

L'aHairede Tanger.

L'élevage au Maroc.

Paris-Maroc.

Le Port de Casablanca.

Les informaiions du B. O.

Ce dont parle la presse du Maroc.

Les mine~ de fer en Algérie.

La recherche de la potasse au Maroc.

IMMEUBLES AU MAROC

L'un de nos collaborateurs est enmesure de donner aux leeleu" des.. Intérêts Marocains" des renseigne­ments détaillés sur les transactionsimmobilières a(.t Maroc, et parlicuÏière­ment Ct Tanger.

S'adresser au bureau du iournal,

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x.ES ÉTABLISSEMENTS lWLAND : ANNEXIi:

LES F:TABLISSEMENTS ROLAND : COMPTOIR PRINCIPAL

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La Banque lll'arocaine pour l'agriculture,le commerce et l'indu,strie, au capital de5 milions de francs; siège social : Casa­blanca.

Sociétés en formation

Des sous-agenccs ont ht~ créées dans lescentres les plus importants du 1\1aroe orien­taI entre autres Martimprcy, Berkane,EI-Aïoun et Taourirt, en même temps quedes bureaux correspondants étaient ins­tallés en Algérie.

Au Maroc oeeidcntal. M. Roland s'estassuré des correspondants avec qui desaffaires suivies sont actuellement traitées.

Le chiffre d'affaires des établissementsRoland, en augmentation très rapide,atteint plusieurs millions de francs.

Il est à noter que ces résultats ont étéobtenus, malgré toutes les difficultés dcla période de guerre.

Il nous a paru intéressant de signalerl'origine et les progrès de cette affaire;des entreprises conullereiales, comme les~tablissements Roland sont les premièresà bénéficier, dans le pays oi:! elles ont prispied, du développement économique qu'ellesont d'ailleurs elles-même largement con­tribué à eréer. Ces entreprises se trouvent,ainsi le plus souvent amenées à créer denouveaux Comptoirs dan's les centres oitleur chiffre d'affaires devjcnt trop impor­tant pour être traité par de simples corres­pondants; un « outillage )) nouveau leurdevient nécessaire: moyens de transportct autres; et e'est ainsi qu'elles franchissentune nouvelle étape, qui en fait des orga­nismes plus actifs et plus utiles encore, dela vie ~conomique d'un pays neuf.

LES INTÉRÊTS MAROCAINS

ville aVec téléphonc relié au ré'seau algéricn.Le Comptoir comporte comme annexe,un entrepôt représentant 400 mètres carrésde supcrficie couverte:

T,cs opérations du Comptoir portent SUI'

les principaux produits d'importation:sucre, thé, tissus, savons, bougies, maté­riaux de construetion, vins et articles d'ali­mentation et surIes produits d'exportation:peaux, laines, etc.

LEi; ETABLISSEMENTS H. ROLAND

Le développement des affaires françaisesau Maroe occidental a été souvent exposé.On s'est moins occupé jusqu'à présent duMaroc oriental. Il nous faut donc montrerque dans cette partie du Protectorat, l'acti­vité de nos compatriotes a également obtenules résultats les plus satisfaisants.

Parmi les entreprises françaises, dontles progrès rapides indiquent bien qu'ellessont nécessaires à un pays qui naît à lavie économique, figurent en première ligneles Rtablissernents Roland, à Oudjda.

Les origines de cette affaire méritentunc mention spéciale; ellcs sont très carac­téristiques de nvtre force d'expansion com­merciale au milieu même de difficultéstelles que celles créées par la période deguerre.

M. Roland, négociant li Marseille, a étéappelé au Maroc du fait de la mobilisationc'est ainsi qu'il a eu l'occasion d'étudiersur place les habitudes commerciales dupays.

Avcc l'autorisation et les cncouragementsdu Résident Général, il a commencé sesopérations en créant 'un comptoir d'achatet de vente dans le Maroc oriental en 1915.Il s'est trouvé de la sorte amené à contribuerpour une large part au ravitaillement duMaroc oriental, organisé par le Haut Com­missairè du Gouvernement à Oudjda, prin­cipalement en ce qui concerne lcs a'rticlesde grandc consommation indigènc.

Le Comptoir Roland n'a pas tardé àprcndrc'unc:grande cxtcnsion.~Lesbureauxsc trou~'cnt' dcpuis·1917, au ~ccntre dc la

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Les affaires françaisesau Maroc oriental

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72

Une p3rt minim3 de 30 0/0 du capital dccette Société a été réservée aux souscrip­teurs du Maroc, le l'l'sIe étant couvcrt cnFrance.

La Banque 3 pour oojet des 3vanecs allxentrepreneurs, agriculteurs, colons, com­merçants et industriels.

Dans le Conseil d'admin istration figu­l'l'l'ont, entre autres personnes 1\1 M. J.Alexandre, de la maison Bouvier et Alexan­dre, de Casablanca; M. Porte, fabricantde soieries à Lyon, conseillcr du Commerceextérieur; M. 1'. Briat, entrcpreùeur à Ma­dagascar, gérant du Symlieat d'études dl'banques au Maroc, à Casablanca.

Trois notahles 'Vfarocains feront aussipartie dlL Conscil d'administration.

Les actions sont émises au pair :l 500 fr.dont un quart payable à la constitution.

Ce dont parle la presse du Maroc

Les quotidiens du Maroc viennent dechanter la semaine de la Vietoire, les l'Nesde la Paix. 'VIais ils ,n'ont pas oubliéglorifier les Grands Morts, dont la mi;ml)ir,c,a été rappelée, par ordre du généralaux cérémonies patriotiques données14 juillet à Casablanea et il Rabilt.

POIm SE LOGBR A CASABLAXCA

"'" Tous les journaux easablancais out donnéun compte rendu dl' la séance tenue par laCommission municipale de Casaolanca le9 juillet. Le fond du débat a été foumi parcette palpitante question de lacollstruetion.A quoi sert à C3sablanca de posséder unejl"tée de un kilmnètre -- depuis le 14 juillets. v. p. - olt les navires de 5.000 tonncs dé­barqueront tranquillement les passager,s,si CClIX-ci ne trouvent pas à se loger dans laville--" C'est du bon sens élémentairc. Alorsil faut construire. On va eommcncc]' pardcsmaisons à bon marché. Le 16 juillet a dùavoir lieu l'adjudication de trente villasdont le Protectorat a décidé l'édificationdans le quartier de la Ferme Blanche.Dans six mois scra adjugé un second lotde vingt maisons. En attendant, pour parerà la crise des logements lcs services muni­cipaux ont fait - ouvrir deux grands fon­douks, rue de Larache ct boulevard d'Anra,ail 48 chambres sont mises à la dispositiondes nouveaux arrivants. Le Proteetoratde son côté, a fait construirc :JO chamorespour célibataires et 24 pour ménages, ,d'unloyer mensuel respectif de 55 à 85 1'1'. Commele dit la Presse JIarocaine, « cc n'est pas leluxe, mais c'est l'utile et surtout l'indispen­sable )J.

L'EMPRUNT DE CASABLANCA

30 millions 1 à 6 0/0 pour trentc ans.C'est pour les besoin~ dc la ville qui ticnt,aVce raison, à devenir eoquctte. Les grandstravaux à exécuter se diviscnt en deuxeatégorics: les travaux d'intéri',t généralqui absorbent une somme de plus de 2:3 mil·lions et comprenncnt l'entretien et l'amé­lioration dc la voie publiquc et la crôationd'un réseau de tramways; les travaux

LES INTÉRÊTS MAROCAINS

d'intérêts prIves (6.800.000 l'l'.) dans les­quels rentrent les constructions suivantes:théâtre, hôtel de ville, écoles, marchés dequarticrs, bains-douches. Voilà de bcllesréalisations CIl perspective qni font honneürau chef de la mlmicipa.Jité ct qui vont per­mettre à des Francais de trouver de l'ou­vrage au Maroc. '

LES d:RÉALES Dt: MAROC

L'Echo du lJ,Jaroc se demande, si oui onnon le commerce des céréales va redevenirlibre tandis qu'un député a demandé, parécrit, au Ministrc de l'agriculturc quellcssont les quantités d'orge prêtes à l'embar­quement sur les quais du Maroc ct quellesmesurcs ont été prises pour leur transporten }'rance. Voici la réponse ministérielle:dcs arrangements ont été passés avec desCompagnies de navigation pour activerk plus possible cesembarqucments. On a 'Puainsi enlever erîavril 212.000 quintauxdont 5(j.000 d'orge. A la date du 30 aVrilil restait eneore 106.000 quintaux à em­barquer, les difficulté's dl' manutention neperlIlletitarlt pas d'aller plus vite.

DE MARRAKECH-l\tf:DIN"\

Pae mble dans la Presse il1arocœineune campagnc en fave'ur de Marrakechqui en est bien digne. Il signale cette l'oisla " très notable manifestation de luciditéet de (keision administrative J) que J'onrencontre chez le colonel de Labruyèrequi vient d'arrêter, ,lvec M. Prost, vn pland'amé:nagcment du centre de Marrakedl­Médina. 11 s'agit de l'échange des terrainssitués à l'ouest de la place Djema El Fcnâcontre les terrains où s'élèvent actucllementl'Etat-major ct ses dépendances (Dar Har­raba). L'Administrations,'entcndra à cesujet avec les propriétaires. En outre ccr­tains espaees (Dar Moulay Ali) sermlt trans­formés en squares et deviendront le centrecommercial européen de la ville ~ndigène.

On se préoecupe néanmoins de conserverau quartier son aspect très artistique.

LE MATÉRIEL DEs UHKMINS DE FER

Afin de se mieux cOllunetcialiser; Icschemins de fer militaires vont reccvoir pour8 millions de matt:rie! lIeuf du Proteetol'atet un matérie!complémentairc delaFranée.

LA LH1NF. A"l'VERS-MAROC

La Vigie llia1'Ocainc annonce que la Com­pagnie Générale Transatlantique va établirunI' tHe cie ligne à Anvers avec services surle Maroc. Cette lig'ne attirera le trafic mono­polisé autrefois par la Oldenburg-Pol'tu"giesische Gestdlsehaft.

LES PI~:UIlERIES DE f'EDHALA

1\1. ,Bouteiller, directeur de la Société .d'armement ct d'entreprises de pi"chcriesmaritimes vient d'agrandh' considérable­ment sa Société à Fedhala. Il remet enserviee nll Maroc les uavires que la, guerreIlli avait i!lnlevés et va, par une augmen­tation de capital, donner une nouvelleextension à son industrie;

Un grand frigorifique doit Hre installéà Fedhala pour l'exportation du poisson.

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LE TEliRAIN MONTE A TANGER

Pendant que dans lcs milicux politiques.on s'occupe du régime spécial, mais pasintcrnational, dont doit bénéficier Tanger,les gens pratiques confiants dans le trèsgrand avenir du port achètent des terrains.Aussi l'Essor l1farocain commence-t-il àpousser un cri d'alarmc : le terrain monte iLTanger! Et pour ehrayer cettc montée ilse livre à dcs calculs intéressants sur leplacemcnt dc l'argent dans des quartierscentraux ou des quartiers excentriques.II cst à souhaiter quc son sage raisonnementfrappc ceux pour qui il est écrit.

SOCIETÉS

On annonce la formation:1. Dl' la Société anonyme marocaine

Société Générale de Pêcheries et Conservesan 11lm'oc, au capital de 1.200.000 fr. dontle siègc social est à Casablanca, rue duGénéral-Drude. Administrateur déléguéM. Jules Gauquelin, industriel iL Nantcs,17, boulcvard Sébastopol.

II. De la Banque Marocaine pour l'agri­culture, le commerce et l'industrie.

- De la Ranquc Marocaine de prêtssur gages (]\fonts de Piété).

De la Compagnie des Magasins géné­rallX du Maroc, Société anonyme.

Ces trois dernières Sociétés sont repré­scntées par 1\1. F. Briat, entrepreneur, 49,ruc de la Liberté, à Casablanca.

III. De la Société' en commanditc YakollbiBenkiran et Cie, 'pour Ics cotonnades, laines,sucres, thé, oougies, céréales. Le siège dela Société est à Casablanca, 80, route delVIédiouna. La durée dl' la Société est fixéeà trois annécs, à datcr du 1er mai 1919.Le fonds social cst fixé à 650.000 'fI'.

IV. Dc la Société en commandite simpleEl Hadj Bonbeker el 1111alki et Cie, pour lecommerce de denrées, de viande, dc coton­n'ldes. de vêtements. La Société· dont Icsiège est à Ouet\ Zeln est constituée pourune durée de deux ans à datcr du 4 avril1919. Le capital social cst de 75.000 1'1'.•

V. nc la Société en nom collectif Cadilhacct Cie, f~mnée entre M. Cadilhac et M. F. Bi­land, 49, ruc de l'Industrie, iL Casablanca,pour l'eJÇploitation d'un commerce de dro­guerie. La Société est constituée pour unedurée de [) ans, à 'compter du 1er janvier1917. La raison commerciale est Drogueriedu Phéniœ.

Les PhosphatéSLe Bulletin 0tlicicl du .28 .Juillctt>ubli~

un arrêté vizirielréglcmentnnt les prospec­tions par Ics tiJulaircs de permis de recher­ches pour Icsgiscmcnts de phosphate,s.

L'exploitation fcra l'objet d'une adjudi­Cation dont la dat~: scra fixée prochainement,

(Voir le nO des" intérêts Marocains "Jdu/) 1\fai 1919).

Le Gérant': César ANCEY

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MËDAILLE D'OR A L'EXPOSITION

INTERNATIONALE DE LYON (1914)

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