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T616phone: A.MSA-CASABLANCAbnm.bnrm.ma:86/ClientBin/images/book620644/doc.pdf · IMMEUBLES DE RAPPORT. ... recherchés, raisins de table, variétés pri meurs et de fin de saison

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Directeur. Fondateur : P~erre

Organ~

Rédaction et Administration : 221, Boulevard deRegistre du Commerce 11.';78ABONNEMENTS : France, Colonies ct Protectorats,

SOMMAIRE1

J

Faut-il protéger les Industries Marocaines?

Comment ouvrir les marchés Sud-Américainsaux produits Marocains, par René RENARD

La Cote Commerciale

Le marché marocain vu d'Allemagne

Echos

Chronique Financière

Chronique Agricolela Crise Agricole (suite).les contingents et la loi du 6 août 1933.

Chronique Immobilièreles Transactions Immobilières avecl'Indigène Marocain.

Pratique et Jurisprudence.

Chronique MaritimeInformations Maritimes.

Marché de la Main-d'œuvre

Page à nos abonnés étrangersProduction et exportation des fruitsmarocains.

Dans noire prochain numéro nous publierons la suite de noire élude sur "Les imporlalionsélrangèr'es au Maroc" (V. n° 5 du 15 Mai).

faut-il protéger les Industries Marocaines?

Depuis le recensement fait par l'ancienOffice Economique, en 1926, personne n'aencore réussi, administration ou groupe­ments divers, à dresser un tableau vraimentcomplet des industries existantes. Cepen­dant, nous allons essayer de tracer dans sesgrandes lignes le développement des affai­res industrielles au Maroc, en dégageantleur situation actuelle.

La révision de l'Acte d'Algésiras étant,paraît-il, une des préoccupations gouverne­mentales du jour, nous étudierons impar­tialement si cet acte a été profitable ou nonaux industries. Nous espérons que notre ex­posé fixera, chez nos abonnés du Maroc,l'importance réelle de l'industrie de leurpays, quant à nos lecteurs étrangers, ils ap-

prendront ce que le Protectorat fournit déjànormalement et pourront éviter de s'em­ployer dans une concurrence en pure pertepour certains articles ; inversement, ils re­connaîtront des débouchés éventuels pourcertaines matières premières nécessaires àl'industrie marocaine ou acquerront lacertitude de pouvoir trouver au Maroc, àmeilleur compte qu'ailleurs et à qualité éga­le, certains produits comme les conservesde poissons ou de légumes, par exemple.

Le Maroc, colonie de peuplement et deproduction agricole intense, devait fatale­ment donner lieu à une poussée très vivede l'industrie alimentaire.

Les minoteries, comprenant plus d'unevingtaine d'établissements importants, peu-

4 BULLETIN COMMERCIAL DU l\IAROC

vent traiter annuellement plus de 1.800.000qx de blé. A ces usines européennes ilconvient d'ajouter un grand nombre de pe­tits moulins indigènes. L'importation desblés et dérivés étant interdite dans la zonefrançaise, ces établissements approvision­nent à eux seuls le marché intérieur. Ils ontde plus un débouché assuré sur la France,grâce à l'octroi d'un contingent pour les se­moules et farines.

Les expéditions sur la France ont été del'ordre de 53.000 qx en semoule de blé pourl'année 1933. Malheureusement, la protectionappliquée aux blés et dérivés a entraîné lahausse des prix intérieurs et ces minoteriesne peuvent pas, dans l'état actuel, placerleurs fabrications à l'étranger sans le secoursde primes allouées parcimonieusement parl'Etat. Elles subissent donc le contre-coupde la protection, qui s'est traduit par unehausse des prix de revient

Nous ferons la même constatation pourl'industrie des biscuits et des pâtes alimen­taires. Cette branche de l'activité a parti­culièrement souffert des hauts prix des fa­rines artificiellement maintenus. Les troisprincipales biscuiteries de Casablanca, l'unepouvant produire 3.000 kg. par jour, les deuxautres de 500 à 600 kg. chacune, sont évi­demment concurrencées, sur leur propremarché, par les industries étrangères quilivrent des biscuits fabriqués avec de la fa­rine achetée aux cours mondiaux, alorsqu'elles-mêmes ne peuvent employer quedes farines payées sur place à des prix main­tenus élevés par la prohibition d'entrée. Aus­si, l'importation des biscuits étrangers a-t­elle atteint, malgré l'industrie locale, 4.200qx valant près de deux millions de francsen 1933, la Belgique étant, en tonnage, leplus fort importateur.

Les fabriques de pâtes alimentaires sontau nombre de vingt environ dans tout leProtectorat, dont huit à Casablanca. La si­tuation était la même que pour les biscuite­ries jusqu'au milieu de 1933, et les fabri­ques locales luttaient difficilement contreles pâtes alimentaires étrangères fabriquéesavec des semoules payées aux cours mon­diaux. Depuis, elles ont obtenu une protec­tion efficace, grâce à l'interdiction d'entréedes pâtes alimentaires d'importation, maiscette interdiction comporte quelques déro­gations pour les pâtes de luxe, françaises ouitaliennes, qui peuvent pénétrer dans la li­mite d'un petit contingent. Cependant, leclient privé des pâtes auxquelles il était ha­bitué, n'a pas toujours reporté ses achats

sur la production locale. La loi de lasubstitution s'est révélée exacte dansce domaine comme dans d'autres. Heureu­sement, pour l'avenir de ces industries ali­mentaires, qu'une baisse sensible du prixdes céréales atténue sans cesse la marged'écart entre les prix locaux et les coursmondiaux qui fut, au cours de l'année 1932,de 80 fr. par quintal en moyenne.

La fabrication des bières, eaux gazeusesdiverses, sucres et vinaigres, à l'inverse desproduits précédents, ne donne lieu à aucuneprotection, et porte sur des produits locauxou d'importation, achetés aux cours mon­diaux. Ces affaires semblent prospères. Ci­tons, pour les bières, la grosse usine Ca­sablanca « Les Brasseries du Maroc », dontla production mensuelle se chiffre par 6.000ou 7.000 hl. Malgré la concurrence extérieu­re qui a placé au Maroc, en 1933, 23.000 hl.de bières françaises, espagnoles et alleman­des, valant près de 3 millions de francs,cette société a réussi à exporter 4.200 hl.valant 420.000 fr., dont 800 hl. sur l'AfriqueOccidentale Française. Beaucoup de brasse­ries, situées dans de vieux pays protégés,pourraient envier les résultats obtenus parcette société, dont les bénéfices s'inscriventà chaque bilan pour des chiffres dépassantgénéralement la moitié du capital social !(Cf le Bulletin Commercial du 5 juin, page17, Chronique financière).

L'installation de la Compagnie Sucrièreest encore trop récente pour qu'il soit pos­sible de se prononcer sur le rendement decette affaire, qui peut produire de 20.000 à30.000 tonnes par an ; cependant, il est loi­sible de constater que cette raffinerie, quifait venir sa matière première de l'extérieur,a dû travailleur dans des conditions satis­faisantes, les statistiques trahissant pour l'an­née 1933 un chiffre d'importation de 24.191tonnes de sucre brut contre 10.614 T. en1932 et 356 T. seulement en 1931. On saitque l'usine fut mise en marche au milieude 1932. L'importation (surtout française etun peu tchécoslovaque) est tombée de136.000 T. en 1931 à 131.000 T. en 1932 et124.000 T. en 1933, ce qui semble prouverque, sans avoir recours à des moyens arti­ficiels de protection, les industries localesaussi bien qu'importatrices, peuvent trou­ver un débouché intéressant.

En nous bornant à signaler les 3 ou 4vinaigreries marocaines, d'une capacité an­nuelle de production de 9.000 à 10.000 hl.de vinaigre, dont le débouché n'intéresse

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 5

guère que les seuls européens, nous passe­rons à l'importante section de l'industriealimentaire des conserves de poissons et delégumes.

L'industrie de la pêche compte actuel­lement 14 usines d'inégale importance (7 àCasablanca ; 3 à Fédala ; 2 à Mazagan ;2 à Safi). Mais, cette année, six affairesnouvelles viennent grossir ses rangs. Cesdernières entreprises sont en cours d'instal­lation à Safi, qui possèdera désormais sixou huit usines et assurera une productionde conserves de poissons au moins égale à25% de la capacité des usines de la régionCasablancaise. Deux de ces nouvelles affai­res se signalent plus particulièrement parleur importance, l'une pourra faire 100.000caisses de conserves par an ;, l'autre de 3.000à 4.000 qx. de salaisons (sardines pressées).Malheureusement, la création de ces affairesa quelque chose d'artificiel. Elles semblentse monter surtout dans le but de participerà la répartition du contingent de 50.000 qxd'entrée en franchise sur la France. Néan­moins, on peut espérer que toutes ces usinestravaillant dans des conditions parfaites pourl'établissement d'un prix de revient bas(abondance et bon marché de la pêche, coûttrès bas de la main-d'œuvre, absence d'im­pôts et de lois sociales comparables à ceuxdes vieux pays, etc... ) pourront exporterleur surplus dans de très bonnes conditionssur l'étranger, ou même en France, en ac­quittant les droits du tarif minimum pourles quantités dépassant le contingent.

Aussi, les directeurs des anciennes usinesde conserves, effrayés à juste titre par cesnouveaux concurrents, sont-ils nettementopposés à toute modification de l'Acte d'Al­gésiras qui aurait pour résultat d'entraînerune hausse des prix intérieurs et, partant,de leur fermer les débouchés à l'exportation,la seule chance de vie qui leur reste.

* * *

Si, quittant le domaine alimentaire, onpasse à d'autres industries, comme les Hui­leries et savonneries du Maroc, on constateque dans cette branche également, la facultéde produire à des prix de revient très basa été un facteur de succès. L'usine la plusimportante, située à Casablanca, produiraitde 4.000 à 5.000 tonnes de savons par anet raffinerait environ 3.000 tonnes d'huile desoya. Les résultats sont satisfaisants, malgréles fortes importations presque exclusive-

ment marseillaises, grâce au développementdes habitudes d'hygiène chez l'indigène. En1933, la France a placé 6.000 tonnes de sa­vons au Maroc, contre 5.000 en 1932 et 4.860en 1931.

Les trois fabriques de bougies installéesà Casablanca, dont l'une peut produire an­nuellement environ 600 tonnes, et les deuxautres réunies 600 tonnes également, pour­raient exporter dans de bonnes conditions,notamment sur les colonies françaises, sil'incidence de certains droits de portes nevenait augmenter les prix de revient. Ellessouffrent de la concurrence étrangère, etaussi de la régression· de l'emploi des bou­gies même chez l'indigène, à cause du dé­veloppement de l'électricité. Il est vrai qu'el­les doivent faire venir leur matière pre­mière (la paraffine) de l'extérieur. Les im­portations, presque toutes d'origine étran­gère (anglaise, polonaise, italienne) ont étéde 3.186 tonnes en 1933, contre 2.913 en 1932et 2.666 en 1931.

L'importante usine Casablancaise des su­perphosphates, dont la capacité de produc­tion est de 24.000 à 25.000 tonnes par an,trouve une de ses principales ressourcesdans l'exportation. Le chiffre total des ven­tes de superphosphates sur l'étranger s'estélevé à 6.513 tonnes en 1933 contre 7.727en 1932 et 9.850 en 1931.

Dans notre étude sur « la constructionet son avenir» (voir le Bulletin Commer­cial du 5 juin) nous nous sommes longue­ment étendus sur l'industrie du ciment i lesdeux usines Casablancaises pouvant produi­re 250.000 tonnes annuellement. La situa­tion de cette branche de l'activité nécessitet-elle une protection ? Il ne semble pas,si l'on juge d'après les bilans accusés parla plus ancienne des deux affaires qui aréussi à placer 125.000 tonnes sur le marchéintérieur en 1933, ce qui lui a permis demaintenir son dividende précédent (cf comp­te-rendu financier dans le Bulletin Com­mercial, du 5 juin). La concurrence étran­gère avait régularisé les prix en supprimantun monopole de fait, et son action s'étaitrépercutée sur l'essor de la construction,ainsi que nous l'avons exposé. D'ailleurs,cette société songe à augmenter sa capacitéde production par la mise en marche d'unenouvelle usine, dans le courant de l'année1934, fait qui prouve évidemment que lesdirecteurs jugent l'industrie parfaitementviable.

6 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

A cette industrie du ciment, nous ratta­cherons les nombreuses affaires spécialiséesdans la fabrication des tubes et carreaux enciment, beaucoup prises isolément parais­sent insignifiantes mais leur réunion influesur le chiffre de la production.

Il convient de citer en outre les deuxgrosses affaires d'explosifs, ayant toutesdeux des établissements et dépôts dans labanlieue de Casablanca ; l'une déjà ancien­ne, l'autre d'installation toute récente (mi­lieu de 1933) et dont la prospérité est .fonc­tion de l'essor de la construction et desgrands travaux, partant du bon marché in­térieur.

L'industrie du bois est représentée parde nombreux établissements (dépôts de boisimportés) ; à elle se rattache la fabricationdes cageots qui prend de plus en plus d'im­portance avec le développement de l'expor­tation des primeurs. L'industrie du meubleest l'apanage de deux grosses affaires etd'une multitude de petits artisans, européensou indigènes, qui travaillent dans des ate­liers de 2 à 5 personnes.

L'industrie métallurgique est encore peudéveloppée dans un pays neuf comme leMaroc, toutefois, il convient de noter legrand nombre d'ateliers de constructionsmétalliques et de chaudronnerie, moyens oumodestes, qui se trouvent dans le quartieravoisinant la nouvelle gare de Casablanca.

L'électricité est distribuée pour l'éclai­rage, par des usines spéciales, dans tous lesgrands centres. Indépendamment, un groseffort a été accompli pour fournir la forcemotrice aux industriels. La centrale ther­mique de Casablanca et l'usine hydroélec­trique sur l'Oum er Rebia sont à mention­ner plus spécialement.

* * *Malgré la brièveté de ce tour d'horizon

des industries marocaines, qui comporte,nous le reconnaissons, de nombreuses la­cunes, car dans le cadre limité de cet articlenous avons négligé le crin végétal, les scie­ries de marbres, industries d'exportationtoutes deux, nous espérons avoir suffisam­ment prouvé que l'avenir de l'industrie duProtectorat réside dans le maintien des prixde revient peu élevés.

Actuellement, gr'âce à son statut interna­tional, le Maroc bénéficie de la possibilité

de s'approvisionner sur le marché mondialà des prix très bas ; il dispose, en outre,d'une main-d'œuvre indigène bon marché,s'adaptant rapidement aux conditions de laproduction en série, d'impôts très légers,toutes conditions que lui envient les indus­tries des pays fortement protégés dont larançon est l'aggravation des charges fiscales.

Nous avons constaté que nos industriesétaient prospères, sauf, peut-être, ce quiparaît un paradoxe, celles que l'on a vouluprotéger, comme les fabriques de pâtes ali­mentaires, ou celles obligées de traiter desdenrées artificiellement maintenues à descours élevés comme le blé et la farine (bis­cuiteries, minoteries). Impartialement, nousreconnaîtrons que seules deux industriespourraient trouver un avantage immédiatà la protection, celles des ciments et desbougies. Mais ces affaires sont déjà pros­pères. Serait-illogique, pour augmenter pro­visoirement leur profit, de frapper la collec­tivité et notamment un grand nombre decommerçants vivant du commerce d'impor- 'tation, par une protection abusive qui auraitpour résultat l'arrêt des transactions. Lahausse des ciments qui s'ensuivrait porteraitle coup de grâce à la construction déjà ra­lentie. Pour les bougies, le renchérissementde ce produit consommé par nos protégésà pouvoir d'achat excessivement réduit, se­rait très mal interprété. Le Français est àjuste titre, fier du développement de Casa­blanca. C'est avec orgueil qu'il étale leschiffres de la progression rapide de ce portdevenu en 20 ans le 7" des ports français(près de 2 millions de tonnes de marchan­dises manipulées en 1933).

Donc, l'adaptation et non pas la révisionde l'Acte d'Algésiras est souhaitable, si elletend simplement à donner une certaine au­tonomie au Maroc pour la négociation de sesdébouchés. Elle sera néfaste si elle se faitsous le signe d'une protection dont l'indus­trie n'éprouve pas la nécessité, car elle enserait indirectement la pl'enùère victime.D'ailleurs, le marché intérieur est trop pe­tit pour justifier une défense qui s'est mon­trée néfaste aux industries mêmes de cer­tains pays à consommation intérieure lar­gement étendue.

Le Maroc possède sur les autres pays dumonde le gros avantage de produire à desprix très bas et de pouvoir s'approvisionnerlà où il le veut. Ce serait une faute impar­donnable de lui faire perdre cette faculté !

* ~

1

j1

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 7

Comment

Sud -Américains

ouvrir les marchés

aux produits Marocains

Nous avons énuméré, dans un précédentarticle, tous les produits marocains quitrouveraient un débouché facile dans lespays Sud-Américains et plus particulière­ment en Argentine.

Pour ouvrir ces marchés, l'essentiel, avanttout, est de faire connaître tous les produitsmarocains aux Sud-Américains.

Parmi les meilleurs moyens, pour ouvrirles marchés Sud-Américains aux produitsmarocains, il y aurait le tourisme. Or, pra­tiquement, jusqu'à présent, le tourisme auMaroc reste inconnu aux Sud-Américains.Il y a bien deux bateaux français par mois,venant de Buenos-Aires, faisant escale à Ca­sablanca, mais ce sont des bateaux de char­ge, des frigorifiques, qui ne transportent àpeu près pas de passagers Sud-Américains.

Il n'y a pas un seul bateau allant d'Eu­rope en Amérique du Sud, qui fasse escaleà Casablanca. C'est très regrettable. Que lesbateaux étrangers allant en Amérique duSud ignorent le Maroc, c'est compréhensi­ble. Cela n'est pas admissible pour les ba­

,teaux français !

Pour que des touristes Sud-Américainsviennent au Maroc, il faut leur donner desbateaux, autres que des bateaux de charge,qui touchent Casablanca. A cet égard, il fautreconnaître que les lignes françaises desser­vant l'Amérique du Sud, sont très mal repré­sentées. Nous n'avons plus qu'un vie1.L,{ ba­teau convenable, le Massilia, de la Sud·Atlantique, lequel ne touche pas Casablanca.Le superbe Atlantique, cet incomparable pa­lais flottant, a disparu. On ne l'a pas rem­placé. Les Chargeurs Réunis n'ont que desfrigorifiques, bateaux de seconde catégorie,mettant 27 jours et plus pour aller de Franceen Amérique. Les Transports Maritimes, deMarseille, n'ont que deux bateaux convena­bles, le Campana et le Florida, qui ne fontpas escale au Maroc, encore font-ils bientriste figure à côté de tous les nouveauxbateaux italiens : les çonte Biancamano,Augustus, Océania, Neptunia.

Les Sud-Américains cherchent, avant tout,les bateaux de luxe. Aussi prennent-ils, pourl'instant, le Cap Polonio allemand, ou les an­glais de la Royal Mail et de la Blue StarLine, comme l'Asturias, l'Alcantaras, l'Al­manzora, l'Arlanza, l'Andalucia Star, l'Al­meda Star et enfin les Italiens dont nousavons parlé ci-dessus, sans compter tous lesbateaux de seconde catégorie de ces paysque l'on prend de préférence aux bateauxfrançais, comme les Sierra et Monte, alle­mands, à classe unique.

Le port de Casablanca est suffisammentbien équipé pour qu'une grande partie deces bateaux touchent Casablanca, aussi bienqu'ils touchent Vigo et Lisbonne. Il est vraique l'Espagne et le Portugal ont une grandeclientèle pour l'Amérique du Sud, ce quele Maroc n'offre pas encore. Mais le Marocest le point terminus de toute l'Afrique duNord sur l'Atlantique; or, toute cette Afri­que du Nord peut devenir une clientèle in­téressante pour l'Amérique du Sud, sanscompter que tous les Levantins, Syriens etautres, dont le développement est considé­rable en Amérique du Sud, prendraient vo­lontiers des lignes touchant les ports nord­africains, s'il en existait.

Tout prochainement, en octobre, il y auraà Buenos-Aires, un congrès eucharistique,où l'on n'attend pas moins d'un million depélerins, dont plus de la moitié, certaine­ment, viendra d'Europe. Pour tous ces pèle­rins européens, on a déjà prévu des croisiè­res spéciales, lesquelles ont, à côté de leurcaractère religieux, un intérêt touristique.Il y aura, sans doute, un ou plusieurs ba­teaux français; or, jusqu'à présent, aucunde ces bateaux affrétés pour ces croisièresen Argentine, français ou étrangers, n'a son­gé à prévoir une escale à Casablanca, à l'al­ler ou au retour. C'est dommage. Il est tempsencore. Qu'on y songe. Il appartient auxpouvoirs publics d'y penser et de faire desdémarches dans ce sens.

Le Maroc, comme tout le monde se plaîtà le reconnaître, est un pays qui se prêteadmirablement au tourisme, non seulement

8 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

à raison de tous les merveilleux moyens decommunication qu'on y a créés, mais aussiet surtout à raison de ses sîtes et plus encoreà raison de tous les vestiges qu'on y rencon­tre d'anciennes civilisations, depuis celles desphéniciens, carthaginois, romains, à cellesplus récentes de notre période moderne. Etpuis, quoi de plus captivant et de plus inté­ressant que d'y trouver encore tout ce mon­de arabe tel qu'on peut se le représenter àtravers les Contes des Mille et Une Nuits.

Il a été fait beaucoup déjà pour le tou­risme au Maroc par le Syndicat d'Initiativedu Maroc. Il peut être fait davantage encoreen s'adressant, maintenant, non seulement àceux qui peuvent devenir des touristes, mais

des clients intéressants, comme doivent l'êtreles Sud-Américains.

Ainsi, à notre sentiment, il doit être fait,dans toute l'Amérique du Sud, une activepropagande en faveur du tourisme au MarocBien entendu, cette propagande devrait êtresuivie d'organisation de croisières spécialesde touristes Sud-Américains pour le Maroc.Il en existe déjà pour des croisières parcou­rant tous les ports de la Méditerranée. Ilsuffirait donc de s'entendre avec les Com­pagnies de navigation qui organisent cescroisières, afin qu'elles joignent dans leurprogramme le Maroc. La chose n'est pas im­possible!

René RENARD.

La Cote Commerciale

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Casablanca

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DES MARCHANDISESUNITÉ COURS 1 COURS

DU 11/6 DU 18/61---1----1----11---------1

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Blé tendre ............» 56 -

» . . . . . . . . . . • . . .. »Maïs »

Avoine »

Graine de lin »

Fèves (tout venant) »

Pois chiches » . . . l)

Alpiste »

Coriandre »

Amandes douces »

» amères.... »

Crin végétal supérieur .. »

Œufs (courant) I.o/omlrés

Cuirs bœufs salés verts 100 k.Peaux moutons » la douz.Bœufs vivant r e qualité le k.Moutons vivants »

Porcs vivants maigres »

30/50 30/509,50 9,50

'i6 - 76-95/IOO 95/10065/68 65/68

100/122,50100/122,50100- 100-

12,5 12,5092 - 92 -200 200

»

Orge

»» .

»

»

JuilI.5234 -

Jt At 48Juill. 39Juill. 94

« 46JuilI.60JniIl.80In JI 64625 ­525 -

62/6420/22

150 ­110 ­2/2,251,50/3

2/3

JI At 444750

Jo JI 41,50/49

38,50Juin 38,3UO

JI At 51Jn Jt 45Jt At 94Jn Jt 52In At 63JI At 83In JI 64

625525

62/6420/2:i

150110

2/2,301,50/32,50/3

Sucre en pain 100 kg.Huile d'olives du pays »

Pétrole en fût de 200 1. le fûtEssence » »

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Nitrate de potasse. . • . . »

205/230420 ­230 ­240 ­200 ­155 ­145/16025/40

500 ­45 ­70/8065/75

205/240420 ­230 ­240 ­200 ­155 ­145/16025/40

500 ­45 ­70/8065/75

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 9

PRIX DE DETAIL DES PRINCIPALES DENREES ET PRODUITS DE CONSOMMATION

A CASABLANCA

PRODUITS

EpiceriePain Français ..........•

~ Indigène ..Sucre scié ..

~ en pains .Farine .Riz .Beurre (Russe ou Arg.)

~ (Européen) .Café grillé 1'. qual. . .

~ ~ 2" ~ .Thé (Lipton) ..Bougies .Savon c Marseille ~ .Pétrole .Essence ..Lait frais .Huile d'olives .

~ ordin ..Olives ....•............Vin rouge ou blanc ....Vinaigre ....•..........Haricots secs ..Lentilles .Œufs .

BoucherieViande de bœuf :

de France (hors série) .,1'. qualité ..2" qualité .

Viande de mouton :hors série .r· qualité .2" qualité ..

Viande de porc :hors série ..1" qualité .2" qualité .

Veau de France .~ du pays ..

PoissonsPageot .Merlan .Raie .Rouget ..Soles .Sardines .

UNITÉ

kilopainkilo

2 kiloskilo»»

»

125 gr.paq.

500 gr5 lit.

»litre

»

»

kilolitre

»

kilo»

douz.

kilo»))

))

kilo»

»

"kilo»

»

»)l

)l

kilo)l

»))

)l

Il

PRIXdu 13 Juinau 19 Juin

l,20 ­0,50àO,602,20à 2,504,75à5 -

2,40­1,25à4 ­4,80 à 1010 à 28­18 à 40­7,50 à 156,00 ­

2,25à5,501,00 à 1,25

6,506,50à6,752,OOà2,256,50ù 9,902,75à3,906 à 8 ­

1,20à2--­1,40à2,502 à 1)­

2,40à8 ­3 à 7,20

14 à 24 ­10 à 12­6à 7 -

14 à 15 ­8àl0 ­6à 7-

l'là 14 ­lOà 12 ­8à 9­

18à30 ­l'là 18 -

3,25 à6,504 ­2 ­

10,50 à 7,7510,50 à ZO,75

2,00 -

PRODUITS

VolaillesPoulet .Canard ..Lapin .•.............Pigeon ..

LégumesArtichauts ..Carottes ..Céleri en bottes .Choux .Choux-fleurs .Courgettes .Epinards .Fèves fraîches .Haricots verts .Navets .

1 Oignons secs .Petits pois ..Poireaux .Pommes de terre :

blanches ou rougesnouvelles .

Salades ..Tomates .Topinambours .

FruitsAbricots secs .Amandes sèches .

)l vertes .Bananes ..Cerises , .Citrons .Dattes .Figues sèches .Fraises .Noix .Pommes .Poires .Pêches ..Oranges .Mandarines .

UNITÉ

unité»

Il

piècekilo

bottepièce

»

kilo»

»

bottekilo

))

bottekilo»

»

piècekilo

Jl

kilo»)l

»

dOllZ.

kilo»

»»

»

»

kilodouz.

»

PRIXdu 13 Juinau 19 Juin

8 à14­14 à20­16 à22­5 à 6-

0,40àO,501 à 2­

2,50à3 ­là2 ­

0,60à1­0,20 ­

1 à 1,25­0,50

1,50à3­0,25 ­

0,75àl­l,50 ­0,50 ­

0,90, 1, I,Z51,25

D,40. D,BD, 0.751,00 ­1,25 -

2,50 à 67à8 ­2à3 -

4,50 à 5­6àlO ­3 à 6 .­6 à 8 -

2,50à4 ­10 àl2 -

8 ­5-6-8 ­8à 12 ­5 à 7­5 à 8-

Le marché

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

marocain vu d'Allemagne

(Extrait du Hamburger Fremdenblatt du 5 Juin 1934)

« Les possibïlités d'importation au Marocfrançais paraissant s'étendre en raisonde circonstances diverses, il semble qu'il se­rait intéressant de se renseigner plus com­plètement sur le pays. On évalue le nombredes habitants du Maroc français à environ3 à 4 millions, dont, d'après nos informationspersonnelles, un million constitue desacheteurs de marchandises européennes.Ils se trouvent surtout dans les grandesvilles de la côte et dans les autres grandesvilles de l'intérieur.

« En dehors du port de Casablanca, quis'est développé rapidement au cours desdix dernières années, à la suite de son équi­pement, l'importation des marchandises sefait par les ports suivants: Rabat, avec sonsite pittoresque, Mogador, Agadir, Safi, Port­Lyautey, Mazagan, dont les débouchés, à 150ou 120 km. environ de la côte, sont constituéspar les quatre grandes villes de Fès et Mek­nès au Nord, et Marrakech et Taroudant àuSud. Mais il existe encore un grand nombred'autres villes et localités qui ont une popu­lation à puissance d'achat, quelquefois parce­qu'elles sont peuplées de garnisons, commeTaza, Saïdia, Taroudant, Oujda, Berkane,Tafilelt, Berguent, Tiznit, qui jouèrent unrôle pendant la pénétration « pacifique » duterritoire.

« Bien que, de source française, certainschiffres de population aient été donnés pources villes, ces chiffres ne reposent que surdes estimations, car comment peut-on fixerpar exemple si Marrakech a 120.000 ou140.000 habitants, quand il n'y a pas encorede contrôle de la population organisé, quand,en plus, les habitants sont illettrés pour laplupart, et quand, par dessus tout, les fa­milles, ou une partie de celles-ci, sont ab­sentes, puisqu'elles mènent la vie de colpor­teurs, nomades, etc...

« La pénétration « pacifique » des mar­ches de l'Anti-Atlas ne fut pas effectuéeseulement pour avoir tout le pays sous lamain et pouvoir pousser le réseau de routesvers l'Est et contrôler les routes de caravanes(en tout dix parcourent le Sahara du Nord

au Sud) par Taudeni vers Tombouctou, etc...mais pour protéger les recherches pétrolièrescommencées depuis six ans et qui viennentd'aboutir depuis quelques mois, car les fo­rages ont réussi et la richesse en pétroledépasse toutes les espérances. La Francevoulait en somme, à cause de l'importancede cette grosse découverte de pétrole, créerune base de façon à se rendre à l'avenirindépendante pour la fourniture de ce pro­duit et pour cela tenir tout le Maroc fran­çais bien en mains, pour pouvoir pousserl'exploitation de ces terrains pétrolifères àtoute allure.

« Ceci devait être expliqué en premierlieu pour comprendre l'activité qui se déve­loppe actuellement dans le Maroc français.Le renforcement des garnisons, et l'activitédes constructions de l'Etat qui en est ré­sultée en partie, comme la construction deroutes pour autos, toujours poussées plusavant, dans l'attente d'opérations futures,la subite réussite de la pénétration « paci­fique » des territoires de l'Anti-Atlas, et ladétente qui en est résultée dans le Sud, lesforages de pétrole dont les résultats ont dé­passé toutes les espérances, ainsi que ceuxobtenus par ailleurs pour l'extraction de lahouille, ont agi favorablement sur le pays,si bien que non seulement une impulsionen fut la conséquence pour l'industrie privée,mais qu'une sorte de fièvre de la spéculationprit naissance. On cherche à se procurer desconcessions et des droits de livraisons ;, lesventes de fonds et de terrains se multiplientdans certaines régions comme lors des pros­pections d'avant-guerre, à 1'époque où Al­fred Mannesman vint lui-même au Marocpour les gisements de minerai.

« On nous annonce qu'il existe une cer­taine demande en matériaux de constructiondans certaines régions, et nous nous réser­vons de rechercher quels genres de maté­riaux sont plus spécialement recherchésdans ces centres. Pour les textiles, les Ja­ponais, par des offres sans cesse meilleurmarché, pour les étoffes de coton et soieartificielle, ont fait perdre à l'Angleterreun gros pourcentage de son débouché.

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 11

« Pour voir comment les besoins du Ma­roc français se sont développés avec la pro­gression de la civilisation dans ce pays,nous estimons intéressant de fixer la posi­tion du commerce allemand avec le Marocfrançais, y compris la zone de Tanger, etde comparer avec les résultats de 1932 :

159837

50315

38214

1932

172193

276113

123

11025

893

51395249107

75

836334

190421

1.079

1.2472.3101.708

732

320813

1.090

2.350

9~

148284

91720884

104377

48255119

5163

601314147

2,820

46685735

660

Bouteilles isolantes :»Verres de table »Appareils et objectifs

photographiques .....» 21Autres articles verre ...» 53Robinets » 392Fer en barres »29.696Arbres métalliques de 2

m/m » 1.135Marchandises en fer blanc» 1.098Cuves » 236Armatures » 765Pelles, etc.. ............» 263Outils .................» 105March. de fil métal. .....» 120Ustensiles de cuisine en

émail , »Fournitures »Serrures et clés »Cuvette de roulements à

billes »Couteaux, ciseaux, rasoirs »Dés, tire-bouchons, etc. »Aiguilles à coudre ..... »Déchets d'aluminium .. »Fonte d'aluminium .... »Marchand. d'aluminium »Fils entièrement ou par-

tiellement en cuivre .. »Laiton »Marchandises en cuivre :»Articles dorés »Objets argentés »Fils pour l'électrotech-

nique ................» 516Machines à écrire .. pièce 51Machines à calculer .. » 16Phonos »1.457Parties de phonos dz 16Caisses enregistreuses pièce 24Tracteurs dz 125Moteurs diesels ........» 194Pièces détachées ......» 56Machines à coudre ....» 41Machines à travailler le

métal ................» 227Machines à travailler le

bois »Charrues et machines.

agricoles ............» 353Pièces détachées .......» 79Machines à nettoyer les

récoltes »Machines pour moulins »Pompes »Machines pour le froid »Appareils de levage, grues»

1933

22

114523

478

392

11916

1932

2.186

2.469

358

2.885150

188

171533328

1.306

2.833

3,3

1.386

4341.276

334

9.55214.8831.228

4710

11275322

431508

232.223

5321313

4,2

(dz=100 kgs.) 1933-------Pommes de terre dz 5.791Bois de sapin fm 3.905Huile de soya dz 983Produits chimiques » 253Viandes » 435Houilles t.23.334Briquettes t.Huiles minérales de grais-

sage dz 1.495Carbure de calcium » 1.254Couleurs » 310Crayons grosse 1.211Laques dz 201Articles de beauté ....» 98Eau dentifrice .........» 114Alcaloïdes .............» 10Médicaments ..........» 22Soie artificielle non teinte» 118Tissus mélangés en soie

artificielle »Bas en soie artificielle .. »Parements en soie »Tissus de laine »Tissus de coton »Feurtres »Torchons »Souliers de cuir de 600

à 1.200 g. . pairel0.40SSouliers de cuir de 600 g. »12.021Cadres d'autos pièce 1.441Diverses marchandises en

caoutchouc dzFilms pour photos »Marchandises en cell u-

loïd »Papier d'emballage »Article en carton »Tissus d'asbeste »Stéatite »Ambre jaune »Carreaux de revêtement

pour murs » 3.148Autres produits similai-

res » 771Services de table porce-

laine » 438Bouteilles »1.354Verres ................» 213

12 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

« Cette comparaison est très précieuse,car elle laisse voir dans quel sens des pro­grès peuvent être réalisés.

« Le commerce allemand d'importation en1933 en provenance de ce pays s'est, parailleurs, comporté comme suit (les chiffres

84

3.6274

318

52757824012235

entre parenthèses sont ceux de l'année 1932).Phosphates 934.514 qx (890.600)Crin végétal 156.062 (139.256)Millet 1.281 (1.047)Graine de lin 2.818 (32.031)Dattes et raisins .,. 1.400 (910)Amandes sèches 1.058 (1.357)Liège brut 10.982 (9.048)Gomme 227 (264)Manganèse 5.505 (1.085)Autres minerais 2.223Boyaux 80Peaux de moutons .. 285Poils de chèvres .,. 68Tomates 868Laine en suint .. , . 213

« Les chiffres d'exportation montrent ain­si que l'Allemagne, à l'exception des textiles,est bien introduite pour beaucoup d'articles,et qu'il serait intéressant de continuer àprogresser plus avant pour les disques,fils pour l'électrotechnique, fils de cui­vre, fer à forge, houille, bois de sapin, alu­minium, carbure de calcium, etc... Mainte­nant que l'on nous a accordé l'autorisationde commercer et de circuler librement dansle Maroc français, nous devrions tenter no­tre chance pour améliorer notre position surtous ces articles et même en développerd'autres. »

51

276222

347

332471

551853

160

1932

3.672

1.298616

1933

Machines pour reliure .. »Machines à polir le verre »Pièces détachées »Dynamos »Installations de téléphone »T.S.F »Compteurs électriques .. »Cuisinières électriques et

appareils de chauffage »Installation électrique

pour lumière ........» 319Tubes d'isolement pour

fils électriques »Outils piècePièces détachées d'avions »Pièces détachées pour

vélos dz 239Horloges » 277Disques pour phonos, pièce38.458Harmonica »1.153Jouets dz 532

I~CHOS

LA REGLEMENTATION

DE L'EXPORTATION INVISIBLE

Beaucoup de Casablancais se sont étonnésde voir les touristes Allemands au Maroc,circuler à pied dans notre ville, éviter lesmoindres dépenses, si futiles fussent-elles,ils en ont conclu à une grande misère outre­Rhin, ou à une avarice sordide. L'Exporta­teur Français du 7 juin nous donne la raisonde cette impécuniosité des touristes alle­mands.

L'Allemagne a ramené de 700 à 200 ren­tenmarks la limite des capitaux exportablespar ses touristes se rendant en France, alorsqu'elle maintient le chiffre antérieur pourceux qui se rendent en Suisse ou en Italie.(Le rentenmark vaut environ 6 francs).

L'Italie a interdit les exportations de de­vises. Pour les besoins des Italiens voyageant

à l'étranger, les sorties de devises sont limi­tées à un maximum de 5.000 lire par tête.

L'Espagne ne laisse sortir que 5.000 pese­tas, qu'il s'agisse d'un seul voyageur ou detoute une famille.

La Hongrie n'accorde que 50 pengos.

La Tchécoslovaquie ne limite pas les sor­ties de devises pour la Yougoslavie et l'Au­triche, elle autorise 9.000 couronnes pourl'Allemagne, mais fixe à 1.000 couronnes seu­lement l'exportation à destination de tousles autres pays dont la France.

La Pologne ne réglemente plus la sortiedes devises, mais elle exige que chaque na­tion lui envoie en réciprocité un nombre detouristes égalant celui qu'elle a laissé sortir.

L'Autriche permet à ses nationaux se ren­dant en France d'emporter 200 schillings.

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 13

Nous pensons que le Service du Tourismen'aura pas manqué en présence de cette ré­glementation de demander à chacun desconsuls des pays intéressés, le sort réservéau Maroc dans la discrimination des sommesautorisées. Nous aimons à croire que leProtectorat, dont la balance commerciale estlargement déficitaire avec tous les pays ci­dessus cités, sauf l'Espagne, ne sera pas,par surcroît, traité en parent pauvre sur laquestion touristique. La Tchécoslovaquie,par exemple, qui nous vend pour 3 millions500.000 par trimestre, et ne nous achète rien,va-t-elle en plus tarir les courants touris­tiques possibles sur le Maroc ?

LES LAINES EN SUINT

La vente aux enchères pour 35 tonnes delaine en suint, à laquelle procédait la So­ciété Nord Africaine de Ventes Publiques,le 8 juin dernier, n'a donné aucun résultat,les acheteurs ne voulant pas dépasser leprix de 3 fI'. 50 pour les lots les meilleurs,tandis que les vendeurs exigeaient au mi­nimum 4 fI'. 25 au kg..

Les transactions étaient genees par lanouvelle baisse de 18%, signalée la veille,de Marseille, baisse qui résultait de l'inter­diction d'importer en Allemagne de la lainebrute et des produits lainiers semi-ouvrés,jusqu'au 30 juin.

« Les Echos » estiment que les stocksallemands de textiles bruts à fin mai repré-

sentaient 4 à 5 mois de production et queles stocks de produits fabriqués chez lesdétaillants avaient crû sensiblement depuisjuin 1932, soit à concurrence de 150 à 200%de la production industrielle textile men­suelle.

Il est fort possible que les interdictionsd'achat soient reportées, de mois en mois,plusieurs fois encore. Nous ne manqueronspas de tenir nos lecteurs au courant de cettequestion, qui intéresse une des branches del'exportation marocaine, qui a été la plusvivement touchée au cours de ces derniè­res années.

Rappelons que dans notre numéro du 1er

mai 1934, nous avions déjà consacré unerubrique à l'interdiction d'exportation descuirs et peaux en Allemagne, et à la chutedes exportations de laines marocaines.

IMPORTATION DES CEREALES

EN HOLLANDE

La centrale des céréales des Pays-Bas faitconnaître que depuis le 4 juin l'importationdes céréales de Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, Bulgarie et Pologne, ne peut s'effec­tuer que contre compensation d'échange demarchandises des Pays-Bas ou des IndesNéerlandaises.

(Hamburger Fremdenblatt, du 5 juin1933) .

Cl1fOl1iqtle Y--'il1al1Cière ~-~~~~~~

l.1a Bourse de l:larisLa Bourse a connu durant cette quin­

zaine un accès de pessimisme exagéré. Lepublic reste dans l'expectative. Malgré ledépôt du projet de réforme fiscale et lessérieux dégrèvements qu'il comporte, l'am­biance n'est guère favorable. Les profession­nels sont impuissants à assurer eux-mêmesun courant suffisant de transactions et nese mettront à acheter que lorsqu'ils sen­tiront que le public est prêt à suivre. Or,celui-ci demeurera réservé tant que l'at­mosphère politique ne s'éclaircira pas. Laréduction de 3,5 à 3% du taux de l'intérêtdes bons de la défense, les rentrées d'or

considérables de ces dernières semaines,bien que favorablement commentées, sontrestées sans effet sur le marché.

Cependant, on ne saurait trop conseillerd'acheter pendant cette période creuse pourprofiter du redressement qui ne peut guèretarder.

Les grandes valeurs industrielles françai­ses sont appelées à bénéficier en premièreplace d'une amélioration de l'orientation gé­nérale des marchés financiers.

Les valeurs de matières premières ont,par ailleurs, une marge bénéficiaire appré­ciable, et il faut prévoir d'ici l'automne uneavance certaine des valeurs de caoutchouc,d~ pétrole et de cuivre.

14 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Bruits el Nouvelles

SOCIETE MAROCAINEDES AUTOMOBILES PEUGEOT

Les comptes de l'exercice au 31 octobre1933 de cette filiale de Peugeot se soldantpar un bénéfice de 237.583 fr., qui a permisde répartir, après avoir affecté 104.000 fr.aux amortissements et 63.790 fr. à la réservespéciale, 8% d'intérêt au capital.

CHEMINS DE FER DE TANGER A FES

Recettes du 1er janvier au 11 mars 1934 :2.011.000 francs contre 2.283.600 fr. pour lapériode correspondante de 1933.

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FERDU MAROC

Recettes du 1er janvier au 11 mars 1934 :10.665.680 francs contre 10.462.880 francspour la période correspondante de 1933.

1

Les Valeurs MarocainesBourse de Paris

~aroc 4 1/2 % 1929 .~aroc 4 % 1930 .~aroc 4 % 1931 .~aroc 4 1/2 % 1932 .Banque Commerciale du ~aroc .Banque Africaine du Nord .Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie .Société ~arseil1aise .Foncière Lyonnaise .Chemins de fer du ~aroc .Energie Electrique du ~aroc .~arocaine Distribution Electricité .Saint Frères (priv.) .Aciéries de Longwy .Compagnie Française des ~étaux .Schwartz-Hautmont .Lilles Bonnières (priv.) .Superphosphates et Prod. Ch. ~aroc .Port de Fédala .Ports ~arocains .Compagnie Générale Transatlantique .Transports ~aritimes .Chaux et Ciments du ~aroc .Paris-Maroc .Compagnie Asiatique et Africaine .Etablissements Henry Hamelle .: .Compagnie Générale du Maroc .Compagnie ~arocaine .Tabacs du ~aroc .Chemins de fer Tanger-Fès .Ougrée-~arihaye .Société Auto-Hall .Brasseries du ~aroc, act .Brasseries du ~aroc, parts .Poliet et Chausson ~aroc .Crédit FonCier Ouest-Africain .~aroc 1910 .

COURS COllRS

du 5/6 du 20/6

84] 870804 821800 816844 86896 101

324 332620 620529 521

1.425 incotéincoté »1.750 »1.250 1.190

134 145235 235

1.825 1.851incoté 695

695 690incoté incoté

765 807943 94527 25,50

incoté 133118 108

7 7,259,50 10

1.925 1.950390 415250 265

7.695 7.810incoté incoté

4]5 40654 59,50

369 3573.160 3.150

incoté incoté708 674802 incoté

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC.

BULLETIN DE L'OFFICE DE COMPENSATION DE CASABLANCA

15

NOMBRE DERNIER COUPON COURS DUValeur VALEURS Demande OIlreDE

TITRES nominale PAYR LE NKT UJuln 21 Juin--------

Bons et ObligationsCaisse de Prêts Immobiliers du Maroc

7.3il 500 1-4 - 34 20- Bons 8% ex cp 16 ............ 525 - 512 5254.606 500 1-4 - 34 17,50 ~ 7% ................... 525 - - 520

38ti .190 500 1-4 - 34 15- ~ et oblig. 6% ............ 502/500 500 - -25.000 1.000 1-1 - 34 25- Office Chérifien des Phosphates 5% 880 885 - -

Actions40.000 1.000 30- 5-33 - Caisse de Prêts Immobiliers du Maroc - - 7')- -_;)

(lib. de 250 fr.)4.400 500 15-1-32

1

25- Anciens Etabl. Buisson Act. A .... 3'20 - - 3302.000 500 15 - ]-32 25- :1> :1> ~ Act. B .... - - 320 -

12.800 2;)0 ]5 - 5-33 20 - cte Afr. At. Cons. Schwartz-Hautmont - - - 2554.2UO 500 1-12-33 2~- Etabl. Bernard Héguy ............. - - - 3]05.000 500 1-5-33 40- Huileries et Savonneries du Maroc .. - - - -

15.000 lOO 1-8-33 15 - Africaine de Matériel Industriel ... - - - 1503.600 500 15-12-33 40- Anciens Etabl. Henri Bernard ..... - - - 370

30.000 100 31-5 - 33 4,50 CIe Autonome Chérifienne ......... - - - -]0.000 500 31-12-33 100 - c'e Africaine dé Transports ....... 2.100 2.100 - -9.000 500 15-12-33 2-1,] 0 c,e Fasi d'Electricité ............... - - 1.050 -

45.000 100 15 - 7-33 12- France-Auto, act. anc. ............. 120 - - 13035.000 100 1~) - 7-33 10,50 :1> act. nouv. ............ 115 - - ]2060.000 100 15 - 6-30 l'l,50 Générale Automobile Marocaine .... - - - --10.000 100 31 -7-31 ]5 - Marocaine d'Automobiles ........... 50 - - -

160.000 250 1 -8-33 45 - Omnium Nord-Africain ............ 585 585 - -31l.000 WO 5-12-33 9,33 Tramways et Autobus de Fès ...... 60 - - -16.000 ](lO 16-10-:l:l 7- Tramways et Autobus de Meknès ... 75 75 - -7.500 1.000 1 - 6-33 ]00 - Immob. et Finan. Chérifienne •••• ··1 1. non - _. 1.100

1

Parts bénéficiaires620 - 15 - 1-31 2~· -1 Anciens Etabl. Buisson ............. - - - -

1

] 1 0 - Etabl. Bernard Héguy ..............

li

120 - ]-]2-:)2 - - -- -3.000 -- 15-]2-33 12,25 rOmp,gille ~"i d'EI,ctdcité ........ 425 - - 455

500 -- 31-7-31 33,33 Marocame d Automoblles ........... - - - -')~h .- 6 - 6-33 336,06 Immob. et Finan. Chérifienne ...... 2.70cl - -.... Jt)

Coursprécédents

4.500206542

50032

20

275

llO

A titre indicatif : Hors cote

Actions Banque d'Etat du Maroc .:. Marocaine d'Approvisionnements (S.A.M.A.) .:. Mines d'Aouli.......................... V.P.:. Mines d'Erdouz .~ Comptoir Immob. du Maroc .:1> Fez-Auto .~ Auto-Rabat. . . . . . . . . . . . . . .. . .:. Mines du Bramrane Tensift .:. C:hérifienne dllivernage .......................•.....:. Briqueteries, Carrières et Usines d'El Hank .:. Transports de Rabat-Salé ..:. Minière des RehaInnas .:. Etablissements Industriels J. Lafon .:. Moulins de Fès .

COURS IlU

Demande nItre14/6 21/6--------

- - - -18 16 - -- - 70 -- - 45 -475 - -- 470- - - 30- - - 200- - - 100- - - 20

- - - 600- - 305 -- - - 500- - - 100- - - 300

16 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Chrol1iqtle 1-\gricole

La Crise Agricole (1) (suite)

LES CONTINGENTS ET LA LOI DU 6 AOUT 1933

La métropole vient de fixer les contin­gents de produits agricoles marocains qu'elleacceptera en franchise des droits de douaneau cours de la campagne 1934-1935.

L'événement présente cette année uneimportance exceptionnelle, en raison d'uneloi récemment votée par le Parlement, celledu 6 août 1933 ; il m'oblige à interromprel'étude des crises agricoles et de leur méca­nisme pour montrer la portée de l'un desconcours les plus énergiques apportés parla Puissance protectrice au pays protégédans ces temps de restrictions.

Il est nécessaire, tout d'abord, de rappe­ler la crise agricole très brève qui a sévien 1921-1922.

A cette époque, comme aujourd'hui, maisà un moindre degré, la production agricoledu Maroc était surabondante ; le dévelop­pement du pays faisait prévoir un accrois­sement de l'excédent; la baisse des prix sefaisait sentir et menaçait d'être désastreusepour une colonisation naissante, si elle secontinuait. L'ouverture rapide du marchémétropolitain - alors mal approvisionné- apporta un remède rapide à la situation.

Deux mesures contribuèrent à obtenir cerésultat. La première fut l'institution pro­visoire d'une prime à l'exportation du blé,destinée à compenser les droits de douaneperçus à la sortie de cette céréale ; cetteprime disparut au bout de quelques mois,dès que les dits droits purent être suppri­més. La seconde mesure fut l'admission enFrance d'un contingent de diverses mar­chandises marocaines en franchise des droitsde douane.

La crise agricole dura à peine un an ;dès 1923, les emblavements reprirent leurextension rapide et c'est au début de cettemême année que se placèrent les premiersessais méthodiques en vue d'organiser l'ex­portation de nos primeurs.

Ces deux faits montrent l'importance desmesures prises alors et leur succès. L'his-

toire de l'agriculture marocaine au coursdes années qui suivirent, est trop connue,pour que j'insiste : l'équilibre de l'offre etde la demande s'est rétabli presque instan­tanément ; les crises locales de surproduc­tion se sont évanouies, du moins celles quipréoccupaient le plus l'esprit public. Pourles cultures qui souffraient elles-mêmes depléthore en Europe, il n'en a pas été demême et celle du lin textile, qui avait cou­vert quelques 1600 hectares au Maroc, etqui avait alimenté deux usines de rouissage,disparut alors. Les efforts d'un colon, qui futappelé à jouer un rôle actif dans la défensede l'agriculture marocaine· au cours de cesdernières années, sont restés impuissants,malgré les appuis qu'il obtint de l'Adminis­tration marocaine, et aussi des industrielsfrançais, car il est indispensable de soulignerle concours que ceux-ci apportent depuislongtemps à l'agriculture de ce pays. Leurrôle est essentiel et c'est précisément surlui que la métropole vient de se baser pournous aider à résoudre la crise présente, sij'interprète bien le décret fixant les contin­gents pour l'année 1934-35.

Le trait caractéristique de ce texte n'estpas le maintien du contingent convenu pourles blés: l'encombrement du marché fran­çais, semblable à celui du marché marocain,ne permet guère de penser qu'en l'ouvrantplus largement on apporterait des apaise­ments définitifs à notre gêne. Si nous devonsdéfendre énergiquement les avantages ac­quis, nous ne pouvons que nous incliner de­vant les préoccupations propres de la mé­tropole; nous ne pouvons faire valoir quela qualité d'une partie de nos blés pour ré­pondre éventuellement à des besoins nonsatisfaits par l'agriculture française. Lesstocks mondiaux sont encore trop importantspour que l'on puisse revenir rapidement àune situation saine, celle où il y a à peuprès équilibre entre la production et la

(1) V. n° 1 à 6 du Bulletin Commercialdu· Maroc.

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 17

consommation. S'il est permis, s'il est impé­Tieux de trouver de ce côté des palliatifstemporaires à nos maux, c'est ailleurs que,pour le présent, on peut espérer des re­mèdes durables aux conséquences finan­cières de la crise.

Les contingents accordés pour l'avoine,l'orge, les fèves, les oranges, les mandarines,ne nous apportent aucune nouveauté ; ilssont à peu de chose près ceux de l'an der­nier ;: ils ne modifieront pas sensiblementla situation générale. Ceux des pommes deterre sont maintenus ; ceux de légumes fraissont fixés à titre provisoire seulement; ilsont été légèrement augmentés, à titre indi­catif. La métropole tient donc compte de lavocation horticole du climat marocain.

Les contingents suivants ont été augmen­és :

Ceux de maïs ont été portés de 500.000qx à 850.000 ;

Ceux de lin (graine) de 100.000 qx. à200.000 ;

Ceux de pois ronds de 60.000 qx à 80.000 ;Ceux d'amandes en coques de 700 qx à

1.000 ;Ceux d'amandes sans coques, de 24.000

qx à 30.000 ;Ceux d'écorces à tan de 5.000 qx à 15.000 ;Ceux de henné de 15 qx à 50.Quelle est la signification de ces mesures?

Quel parti tirer de ces dispositions ?Elles donnent, d'abord, une directive gé­

nérale : diversifier les cultures annuelles,donner une impulsion plus vive à certainesd'entre elles: maïs, lin à graine, pois, etc.. ,au détriment de celles qui encombrent unmarché déjà congestionné, de celle du blétendre en particulier.

Elles ont, en outre, une portée plus pré­<:îse.

L'exonération des droits pour les écorcesà tan sont un encouragement évident auxplantations d'acacias et autres arbres à ta­nin, et favorisent la reforestation des régions"pauvres, remède classique aux crises agri.­coles de surproduction.

Les contingents accordés pour les aman­des ont une signification double : encoura­ger les envois directs de ces fruits du Marocvers la France, et, d'autre part, favoriserla plantation des amandiers et pousser noscolons - aussi bien que nos indigènes ­à demander à ces arbres des ressources queles céréales leur donnent parcimonieusementdans les régions mal adaptées à la produ,c­tion du blé, celles du Sud surtout.

Le henné n'est guère cultivé au Maroc;néanmoins, le Souss et le Draa pourraientdans certains cas, trouver en lui une denréeà donner en échange du blé et de l'orgedont ces contrées ont besoin. Ce contingentaiderait à résoudre certains problèmes deravitaillement et d'agriculture indigène ;. ilest un appui immédiat, un encouragementtrès net de la Nation protectrice à ses pro­tégés.

L'accroissement des contingents de maïset de graine de lin vise deux cultures quisont surtout pratiquées par les indigènes :il a donc en premier lieu la même significa­tion d'assistance au peuple protégé que celuidu contingent de henné. Sa portée est plusvaste : il intéresse un grand nombre defellahs ; en outre, aider l'indigène à écoulerses maïs et ses lins à bon prix, c'est, dumême coup, l'aider à réduire ses culturesde blé tendre, à décongestionner le marché.Les colons s'orienteront aussi dans cette voie.Ce remède à la crise du blé - dont la né­cessité était déjà apparue à quelques espritsil y a plusieurs années - prend donc uneforme concrète. Les nouvelles facultés d'ex­portation que l'on donne au Maroc corres­pondent, pour ces deux plantes, à la produc­tion de plus de 50.000 hectares. La réductioncorrespondante des emblavures de blé amè­neraient facilement une diminution de400.000 qx dans la production de cette cé­réale ; on aboutirait à peu de chose près àl'équilibre entre cette dernière et les facultésd'absorption du marché (y compris l'expor­tation sur l'étranger).

Il est évident, d'autre part, que cette vuesimplifiée des choses est un peu théorique ;il est au moins difficile - je dirais volon­tiers impossible - de réaliser en un an pa­reille modification dans la distribution descultures. Bien plus, les lins et les maïs quiseront exportés au cours de la campagne1934-35 sont ensemencés depuis longtemps;les lins sont déjà récoltés. Les négociateursfrançais, qui ont consenti le contingent, con­naissent cette particularité ; il est indubi­table qu'en répondant ainsi à l'appel de nosreprésentants, ils voulaient indiquer au Ma­roc la voie à suivre pour sortir de la criseselon leur conception.

Cette volonté d'assistance ressort nette­ment des dispositions de la loi du 6 août1933 tendant à .établir des droits de douanesur les fruits et graines oléagineux ; l'ar­ticle 4 prescrit, en effet : « Dans la limitedu crédit qui sera ouvert, chaque année,par la loi de finances, et qui sera égal aumaximum, aux trois quarts du supplément

18 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

culteurs pour lutter contre la crise du blé,et, suivant la réflexion profondément justeque formulait un des plus éminents négo­ciants en céréales de Casablanca, dans unede ses études sur la crise du blé, nous nepouvons pas envisager pour celle-ci une so­lution de restriction : notre situation exigeque nous allions vers une production plusgrande de richesses exportables. La France,grâce aux efforts obstinés de nos négocia­teurs, et, en premier rang, de Monsieur leRésident Général et de Monsieur le Direc­teur Général de l'Agriculture, nous en offrele moyen : aux sacrifices de ses industrielsil appartient à nos ruraux de répondre parun effort de rénovation culturale et à noscitadins par des initiatives d'organisationcommerciale et industrielle. L'esprit d'en­treprise du peuple marocain ne laisse aucundoute sur le parti qu'il tirera des circonstan­ces.

Comme la loi sur les contingents et la sup­pression des droits de douane à l'exporta­tion des céréales ont marqué la fin d'unepetite crise agricole en 1921-22, et le débutd'une phase importante dans l'évolution del'agriculture marocaine, la loi du 6 août1933 et le décret de 1934 fixant les contin­gents sont appelés à marquer une atténua­tion permanente de la très grave crise ac­tuelle et le commencement d'une ère nou­velle pour notre agriculture, celle de la mul­tiplication des cultures annuelles, de la di­vision des risques, de la recherche de lastabilité économique, celle, aussi, de la col­laboration plus rationnelle et plus confianteavec le commerce et l'industrie.

de produits résultant de l'application dunouveau tarif... il sera procédé à la suppres­sion des taxes de sortie et à la réductiondes tarifs de transports intérieurs, à l'allo­cation de subventions aux sociétés officiellesde prévoyance et organisations agricoles si­milaires, et, d'une manière générale, aufinancement de toutes mesures susceptiblesd'améliorer la production et de bénéficierdirectement au producteur local.

« Des décrets, rendus sous le contre­seing du Ministre des Colonies, et du Mi­nistre du Budget, fixeront les modalités d'ap­plication du présent article. »

Le texte ne laisse aucun doute sur lavolonté de la métropole de venir en aideà ses protégés en leur réservant largementses achats de fruits et graines oléagineux ;le sacrifice qu'elle impose à ses industrielsest incontestable: 8 fr. par quintal pour lesgraines de lin ; 13 fr. 70 pour le sésame ;9 fr. 20 à 9 fr. 90 pour la moutarde et lecolza; 15 fr. 50 pour la navette; 16 fr. pourl'œillette; 11 fr. pour le ricin; 10 fr. pourle pavot ; 3 fr. 30 pour le soja.

Grâce aux contingents qui nous sont lar­gement accordés, nous pouvons profiter decette protection pour le ricin que nous culti­vons à peine, et pour le lin, dont la cultureest bien connue des indigènes. Les autresplantes que j'ai citées ci-dessus, prospére­raient aussi au Maroc; à part celle du sé­same, la culture des autres paraît être in­connue des indigènes, mais, si j'ai bonnemémoire, la moutarde sauvage a fait l'objetde petites expéditions à Port-Lyautey. Lemoins que l'on puisse dire, c'est que desvoies nouvelles sont ouvertes à nos agri- (A suivre). BAB N'IGRAN.

Cllrol1iqtle Il111nobitière~~~~~~

Doctrine ~t l.6égistalion

LES TRANSACTIONS IMMOBILIERES AVEC L'INDIGENE MAROCAIN (l)

D. - Indigène illettré. - Ce cas revêtun intérêt d'autant plus grand que le nom­bre des indigènes illettrés est relativementconsidérable au Maroc. Comment procéder,si l'on est amené à passer un acte avec l'und'eux, pour formaliser une convention va­lable ?

En principe, une seule solution s'offre auxparties : celle de souscrire un acte authen­tique par devant notaire français, suivantles modalités que nous avons exposées.

L'acte sous seings privés doit être, en ef-

. (1) Voir les Bulletins nO 4, 5 et 6.

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 19

fet, écarté par application de l'article 427D.a.C. qui interdit ce moyen de preuve auxpersonnes illettrées.

Il existe, cependant, un moyen consacrépar l'usage, de rendre possible, en l'espèce,l'emploi de l'acte sous seings privés.

Cette acrobatie juridique consiste à faireétablir par devant adoul ou notaires arabesune procuration émanant de l'indigène illet­tré à une personne lettrée et l'habilitant àvendre ou hypothéquer, selon l'occurrence.

Le mandataire intervient ensuite vala­blement es qualités à l'acte sous seingsprivés qui constate l'accord des par­ties puisqu'il répond aux exigences de la loi.

Il est à remarquer que cette solution neheurte nullement les principes qui régissentla matière.

Les adouls qui sont incompétents pourformaliser des transactions sur des proprié­tés soumises au régime de l'immatriculation

sont évidemment habiles à recevoir des actesconcernant le statut personnel des indigènes(acte de filiation, acte de tutuelle, acte demariage, testament, procuration, etc... )

Ainsi se concilient, en l'espèce, les diversesdispositions du droit français et du droitmusulman.

En résumé, il appert de toutes les consi­dérations qui précèdent que l'Européen trai­tant avec l'indigène marocain doit passerson acte devant notaires musulmans, s'ils'agit d'une propriété non immatriculée.

Si le contrat envisagé est, au contraire,relatif à une propriété immatriculée ou eninstance d'immatriculation, les parties ontle choix entre l'acte sous seings pri­vés ou l'acte authentique par devant unnotaire français ; enfin, si l'Indigène ou l'Eu­ropéen est illettré, l'acte authentique de­vient le seul admis à constater valablementleurs conventions, sauf à recourir au tru­chement de la procuration adoulaire.

l~ralique ~t Jurisprudence

Comment garantir efficacement un prixde vente d'immeuble?

La question de la garantie du prix devente présente, au Maroc, un intérêt majeurdu fait que la législation en vigueur ne re­connaît pas l'existence du privilège du ven­deur d'immeubles.

En droit français, l'article 2103 du CodeCivil dispose in principio que « les créan­ciers privilégiés sur les immeubles sont :Iole vendeur ,sur l'immeuble vendu, pourle paiement du prix... ~

Il n'en est pas de même en droit fonciermarocain.

Si, donc, le vendeur ne stipule pas desûretés conventionnelles pour garantir lapartie du prix non payée, il risque de pâtirde l'insolvabilité de l'acquéreur.

Il importe d'insister sur la profonde dif­férence qui existe à cet égard entre la lé­gislation locale et celle de la métropole ; ilarrive fréquemment, en effet, que des per­sonnes peu averties des particularités dudroit foncier marocain se croient protégées,parce que françaises, par les dispositions duCode Civil, alors que leur garantie est, enréalité, purement illusoire.

Aussi, croyons-nous utile d'énumérer briè­vement avec leurs caractéristiques propresles diverses garanties qu'il est prudent deréserver dans un contrat de vente immo­bilière.

Il faut citer, en premier lieu, l'hypothèqueconventionnelle pour sûreté du paiement dusolde du prix de vente.

Le vendeur la stipulera en termes exprèset il indiquera d'une manière précise lessommes qu'elle est appelée à garantir.

Il mentionnera, par exemple, que l'hypo­thèque garantit le recouvrement de toutessommes dues, en principal, intérêts, frais etaccessoires.

En ce qui concerne les intérêts, le ven­deur soucieux de ses droits visera, aucontrat, l'article 160 du dahir du 2 juin1915, qui lui accorde la possibilité d'êtrecolloqué pour une année et pour l'annéecourante, au même rang d'hypothèque quepour son capital « à condition, toutefois, quece droit résulte de l'acte, qu'il soit inscrit,et que le taux de l'intérêt soit indiqué. ~

Une dernière précaution consistera à pré­voir à l'acte une indemnité forfaitaire égale­ment garantie par l'hypothèque convention-

20 BULLETIN COMl\ŒRCIAL DU MAROC

nelle et représentant les frais nécessairesen cas de recouvrement de la créance parles voie judiciaires, y compris les frais dereprésentation par mandataire.

La garantie hyothécaire pourra, en outre,être complétée par la stipulation d'une actionrésolutoire prévue pour le cas de non paie­ment du principal ou des intérêts à l'échéan­ce, ou de retard dans le paiement de cessommes.

L'exercice de cette action résoud rétroac­tivement le contrat et fait rentrer l'immeu­ble aliéné dans le patrimoine du vendeur.

Le sort des sommes déjà versées au mo­ment de la résolution doit être réglé paravance à l'acte de vente. Quelquefois, lesparties stipuleront qu'elles demeurent acqui­ses au vendeur, à titre de dommages inté­rêts. Plus fréquemment, elles sont appeléesà être remboursées.

En tout état de cause, il importe de pré­ciser que si le vendeur se réserve habituel­lement le bénéfice d'une action résolutoire,il ne l'exerce effectivement que dans de fortrares hypothèses.

Le faisceau de garanties que nous avonssignalées peut être utilement couronné parla clause d'exigibilité immédiate du prix,payable à terme dans certains cas limitative­ment énumérés (revente de l'immeuble, re­tard dans le paiement des échéances, etc.. )

Cette stipulation est, comme la précéden­te, de style dans la plupart des contrats.

Il existe évidemment d'autres clauses degarantie que celles que nous énumérons,puisque toute latitude est laissée aux par­ties dans la rédaction de leurs conventions.

Cependant, les sûretés que nous préconi­sons sont suffisantes à protéger très efficace­ment le vendeur contre toute éventualitéfâcheuse et à lui assurer, soit le paiementde l'immeuble vendu, soit, à défaut, sa réin­tégration dans son patrimoine.

Pour les autres garanties qu'il est loisiblede prévoir, il faut se garder des stipulationssuperfétatoires ou inopérantes.

Abonnez - vous

Telle celle quî consiste à édicter la nullitédes aliénations entre vifs consenties par l'ac­quéreur avant le paiement intégral de sonacquisition.

Cette clause est naturellement inopposa­ble à un sous acquéreur éventuel, puisquecelui-ci n'était pas partie au contrat primitifet elle ne saurait se résoudre que par desdommages intérêts.

Mieux vaut s'en tenir, en cas de doute,aux garanties classiques ci-dessus énumé­rées.

Quels sont les droits de ConservationFoncière exigibles pour l'inscription

d'une vente totale?

Ceux-ci comprennent :

1) Un droit fixe de dépôt de 10 francs.2) Un droit proportionnel de 0,60% cal­

culé sur le prix de vente avec minimum de12 francs.

3) Un droit fixe de duplicata de 10 francs.

Quel est le tarif des amendes de timbre

et d'enregistrement au Maroc '?

Les actes qui n'ont pas été enregistrésdans les délais (trois mois à compter de ladate de l'acte pour les contrats sous seingsprivés) sont frappés d'une amende qui estégale au triple du droit simple pour les mu­tations, au droit simple lui-même dans laplupart des autres cas.

En ce qui concerne l'impôt du timbre,les actes assujettis au timbre de dimension(acte de vente par exemple) et non timbrésou insuffisamment timbrés, sont frappés d'u­ne amende de 100 francs; il en est de mêmepour les quittances sous seings privés.

Quant aux contraventions au timbre pro­portionnel, elles sont sanctionnées par uneamende égale à 10% du montant des effetsnégociables ou non négociables.

EL FQUIH.

au Bulletin (ommercial ~u Maroc

BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

Chroniqlle Marilime

21

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Marché de ta Main - d'll~uvre

L'état du marché de la main-d'œuvre s'estsensiblement amélioré pendant ces derniè­res semaines.

A CASABLANCA, les professions libé­rales sont toujours très encombrées. Lechômage semble s'accroître parmi les em­ployés de commerce. Par contre, de nom­breux placements ont été réalisés dans d'au­tres branches professionnelles, particulière­ment en vue des travaux de moisson (mé­caniciens agricoles).

A FES, les travaux agricoles redonnentégalement un peu d'activité. L'achèvementdes travaux de l'usine électrique de l'OuedFès a réduit quelques ouvriers européensau chômage.

A MARRAKECH, on enregistre un ac­croissement des demandes d'emploi du per­sonnel domestique, comme chaque année àla période estivale.

A MEKNES, les chantiers municipauxd'assistance restent le seul débouché pourla main d'œuvre disponible.

A RABAT, le chômage paraît persisterdans la métallurgie et s'accentuer dans lestransports.

A OUJDA, la situation du marché dutravail est particulièrement bonne. Le dé­part des ouvriers des chantiers pour les tra­vaux de moisson a provoqué de nombreuseset importantes offres d'emploi d'ouvriersmarocains.

22 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC

l)age '-a 110S i-\bonnés I~lrangers

Les Fruits et Primeurs du Maroc (suite 1)

Il - PRODUCTION ET EXPORTATIONDES FRUITS

Total 250.000 à 305.000 »En plus de ces plantations d'orangers, on

compte plus de 200 hectares de plantationsd'amandiers et un grand nombre de vergers

Total 1.790 à 2.050»qui donnent une production de :Indigènes 200.000 à 250.000 quintauxEuropéenne 50.000 à 55.000 »

d'essais comprenant, suivant les reglOnsabricotiers, pêchers, pruniers, cognassiers,pommiers, cerisiers, etc...

Parmi ces vergers d'essais, dont beaucoupappartiennent à des colons, le Gouverne­ment possède 4 jardins d'essais et a subven­tionné la création de 7 vergers expérimen­taux.

Exportation. - L'exportation fruitière, àpart les amandes, qui, comme nous l'avonsdit, font depuis longtemps déjà l'objet d'untrafic appréciable, a débuté par les prunesjaponaises et les agrumes, avec les chiffressuivants:1931: 994 quintaux;,1932 : 1.055 quintaux; Contrôlés par 1'0.C.E.1933 : 4.637 quintaux;» »

Régions de productions. - Les principa­les régions, par ordre d'importance sont :Meknès, Rabat, Gharb, Maroc Oriental (Val­lée du Zegzel), Casablanca, Chaouïa, Mar­rakech, Fès.

Principales variétés cultivées. - OrangesThompson-Navel, Washington-Navel,

Ovale double, fine sanguine, Valencia Late.Mandarines. - Mandarines de Blidah et

King of Siam.Abricots. - Bullida, Luizet, Précoce de

Boulbon.Pêches. - Mayflower, Côte d'Azur, Ams­

den, Précoce de Hale.Prunes. - Beauty Plum, Formosa, d'AgenCerises. - Bigarreau Cœuret, Bigarreau

Napoléon.Poi·res. - Wilder, Bon-Chrétien, William.Pommes. - Reinette d'Angleterre, Rei­

nette du Canada.Amandiers. - Sultane de Meknès, Bey

Rozet, Princesse.Oliviers. - Sévillane, Ascolona dura, Pi­

choline Marocaine, Manzanillo.Controle. - Des Arrêtés du Directeur

Général de l'Agriculture fixent les qualitésminima exigées pour l'exportation en Fran­ce et à l'étranger des agrumes et des aman­des sèches. Cette réglementation sera éten­due dans un avenir prochain à l'ensembledes fruits exportés du Maroc.

(1) Voir le Bulletin Commercial nO 6 du5 juin 1934.

1.200 Hect.850 »

àà

1.000790

Historique. - Depuis fort longtemps l'ar­boriculture au Maroc a été une branche d'ac­tivité indigène, mais qui n'a jamais donnélieu à des échanges d'une importance no­toire. Les jardins indigènes sont peut-êtred'un pittoresque saisissant, mais leur pro­duction n'est en général pas très importante.Seules les amandes donnent lieu à un com­merce d'exportation qui atteint 25 à 30.000quintaux.

Si ces cultures indigènes sont toujoursrestées à l'état embryonnaire, elles ont ce­pendant démontré les possibilités de cultureet de production des arbres par région, lavaleur supérieure de certaines variétés surd'.autres. Elles ont semé l'espoir en l'arbo­riculture chez un grand nombre de colons ;elles ont surtout démontré l'utilité des bon­nes méthodes de plantations, d'entretien, laformation et la nécessité du bon choix duporte-greffe. La nécessité de rationaliserla production pour une standardisation stric­te des produits s'est fait sentir. Sur ces don­nées, le colon s'est mis au travail. Et c'estl'avenir, mais un avenir très proche et pleinde promesse, c'est la perspective d'un Ma­roc producteur de fruits abondants, de qua­lités variées et sélectionnées parmi les meil­leures obtenus sous un ciel et dans les cli­mats les plus favorables.

Etat actuel de l'arboriculture. - Depuis1928, on a créé, dans les régions les pluspropices à l'arboriculture, de nombreusespépinières d'où sont issues, en partie, lesplantations suivantes

OrangersIndigènesEuropéens

Service Immobilier(suite de la page 1)

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REGION ZAERS. - Environ 90 h. tirs lé-gers et hamri. Prix : 650 fr. l'hect. 13

ENVIRONS IMMEDIATS CASABLANCA.- 12 h. 72 de vigne 5 à 7 ans, muscat et raisincuve, facilités location terres voisines, mais?n4 pièces, cuisine, salle de bains, w.c., buanderIe,cave, eau courante, maison contremaître 4 piè­ces, 6 logements indigènes, une boutique avec~i.cence tabac, vastes écuries et basse-cour, re­l aise à usage laiterie. Prix à débattre. Moitiécomptant. 21

ENVIRONS RABAT. - 80 h., bâtiments,2 puits, cheptel mort et vif, arbres fruitiers,7 h. vigne en rapport. Prix à débattre. 33

VALLEE DE L'OUERGHA. - 274 h. dont50 h. d'alluvions de 7 m. de profondeur surnappe d'eau inépuisable, terrains irrigables.Maison, bâtirilents. Prix à débattre. 05

REGION FES. - 170 h. dont 80 h. défri-chés. Prix à débattre. 23

PRES FEDALA. - 60 h. dont 40 h. culturesmaraîchères, 2 h. arbres fruitiers, eau trèsabondante, habitations et dépendances, cheptelvif et matériel importants.. Revenu annuel fr.:200.000. Prix à débattre. 06

REGION PETITJEAN. - 327 h. terre excel­lente, entièrement défrichée, jardin 4 h., eauabondante, habitation et bâtiments. Prix à dé­battre. Moitié comptant. 24

REGION MOGADOR. - 480 h., eau abon­dante, 100 h. terres labourables. Prix à dé­battre. 31

10 km. CASABLANCA. - 4 h. 71, terrainmaraîcher, eau abondante. Prix: 14.000 fr.l'hectare. 07

ENVIRONS RABAT. - 25.000 m2 maison5 pièces, salle de bains, grandes dépendances,eau abondante, cheptel 40 porcs, 6 truies. Prixà débattre. 25

ROUTE SALE A TIFLET. - 35 h. eau à20 m., 5 h. oliviers, 20 h. vigne. Prix : 2.000Ih M

BANLIEUE IMMEDIATE CASABLANCA.- 10 h. 5 dont 3 h. artichauts et 4 h. vignesde 5 ans, 600 amandiers en rapport; une villa;3 logements indigènes. Eau abondante, grandbassin irrigation. Prix à débattre. Moitié comp­tant. 22

REGION BOULHAUT. - 195 h. dont 4 h.cultures florales et maraîchères, maisons et bâ­timents, 80 m3 eau par jour, 2 puits, grandbassin, possibilité élevage, forêt domaniale li­mitrophe. Prix à débattre. 02

ROUTE SIDI YAHIA GHARB A PETIT­JEAN. - 270 h., maison, hangar, 20 h., accaciaà tanin, eau abondante à 4 m. Prix: fr. 300.000Facilités. 01

REGION MEKNES. - 300 h. beaux tirshabitation, hangars, source abondante, prix :1 quintal de blé l'hectare, payable un quartd'avance, trois-quarts à la récolte. 12

REGION ZAERS. - 95 h. tirs légers ethamri. Prix à débattre. 13

PRES SIDI YAHIA GHARB. - 550 h. cultu­res et élevage, eau abondante, 40 h. irrigables.Prix à débattre. 16

BORDURE OUED, 10 h., près Casablanca,eau douce abondante, habitation et dépen­dances. Prix : 150.000 fr. 09

REGION CHAOUIA. - 200 h., 2 fermes,cantine, eau abondante. 2.500 fr. l'hectare ;matériel compris. 10

ENVIRONS CASABLANCA. - 4 h. terrainmaraîcher, eau abondante. Prix: 35.000 fr. 08

IMPRIMERIE RAPIDE CASABLANCA-FÈS.

Le Directeur-Gérant : P. VUILLZ1'.