Upload
nguyendung
View
237
Download
1
Embed Size (px)
Citation preview
Volume l, N° 5 JUILLET 1934
BUhhETIB ECONO]YIIQUE OU MAROCpublié par la
Soeiété d'Études éeonomiques. et statistiques
"i~T'
SOfVlfVlAI~E
"I~
345
351 .
34:1.
'349 .350 l".
350
, 853,'
854
856
35?
358
(.utteau
5° Production indigène :Moralisation de .certaines industries
indigènes 0 ••••• 0.
Nombre et métrage des tapis estampillés.
B. - Les échanges Intérieurs au Mùoo.MISE EN VALEUR DE TERRAINS PAR WS
INDIGÈNES, par le commandant Brot. .UNE STATION D'ALTITUDE MAROCAINE :
lFRANE, par J. Douard 0
Répartition des divers modes d'habita-tion au Maroc ..........• o, ••••••• 0
Venles d'immeubles, mutations de fondsde commerce enregistrées au coursdu 2e trimestœ 1934 ... 0 ••••••• 0 ••
Faillites, liquidation!i,iudiciaires et·-'pro-téts .............•... 0 •• o •••••••••• 'i<'
Opérations de garantie .. t • •••• 0 • ", ••
Commerce autQmobile o ••••••• oi ••••••• ,
C. - Les éChangea extérieurs nw'ocalns•Volume des produits de la zone française
du Maroc admis en franchise enFrance .............•.... : •........
LE COMMERCE DES BEURRES AU MAROC,par PoV. 0" .
LE MOUVEMENT' COMMERCIAL DU MAROC EN1933 ......•..............•... '. o •••
La pénétration commerciale japonaiseau Maroc .....••................•. 0
L'origine des marchandises base des statistiques' d'importation douaniêre ..
,En faveu~ de l'amé~agement~urégimedouanier marocaIn .........•..•.••
Analyse des échaIlges extérieuts maro-cains ..•...•.••.., •..• , •........ , ..••
Exportation du vin marocain .....•..
321
333
328
3u
334
313
339
339
340
341
331
340340
341
Pages
Imprimerie Officielle
RAB,AT
tCARTE DES GRANDS. TRAVAUX D'HYDRAULIQUE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE AU l\IAROC, parJ. DRESCH (hors texte).
,.te de la rédaction ..t'exode saisonnier des Rifains vers l'Algérie, par:-.~ L.Milliot et R. Wender .
~ - Mouvement de la production au Maroc.
ihv6Dtatre de l'économie marocaine en 1931
1° .Production agricole :
Modalités d'écoulement du blé pour lacampagne 1934-1935 0 .
Statistique par culture des superficiesensemencées et des productions ....
Les conditions atmosphériques du 2e tri·mestre 1934 et leurs répercussions
'. économiques ..... 0 • 0 •••• 0 ••• 0 •••• 0
. 2°. Production minière :
.LES CHARBONNAGES DE DJEf!<ADA, parJo Harroy .... 0 ••••••••••••••••••••
Le ,. bureau minier chérifien et ses participations pétrolières ........•.•..•
Production minière au cours du 1er tri-mestre 1934 .. 0 ••••• 1 •••••••••••.••••
etat des recherches pétrolifères dans leNord marocain o ••••••• '••••••••••• 0
.Rapport .de l'Un~on syndjcale des mines, marocaines 0 ' 0 .
t Activité phosphatière du Maroc .•.....
a~ 3°, Production industrielle :lit .' •~:i Industrie de la pêche ·au Maroc ,
~.. ( 4cl Activité immobilière:
l\ Mouvement de la construction au .cours1'\ du ter trimestre 1934 ..t--. ~
~~{""
~>; ·,r,
~.i;,,'~ <
it,~':,
~j,.
BU·LLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROCpublié trimestriellement par la
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ÉCONOM'IQUES & STATISTf(~UES
Commissaire général délégué : Henri Coursier ;
CONSEIL DE DIRECTIONPrésident
Trésorier
Membres
Henri Simeray ~
.J ean Marpcllal ;
MM. de Buracé, Blaise, Blanc ùu Collet, Boullier, Brun, Funck -Brentano,HoITherr, de Launay, Serra, Toussaint;
Rédacteur en chef
Secrétaire <le rédaction
René HotTherr
Boris Malkov.
Prix de l'abonnement annuel: 50 F~ANCS
Adresser les souscriptions au Bulletin économique du Maroc ~1 RABAT (Maroc)
COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX: RABAT 78-73
Pour ce qui concerne la rédaction écrire
au Rédacteur en chef du Bulletin, Recette postale de Rabat-Résidence.
SOMMAIRE (sulte)
D. - Les prix.
Cours des prix de gros des principalesmarchandises à Casablanca ••.•••.•
Cours des prix de détail dans les principales villes du Maroc .•..•••..•••
LE TRA1'lIHl DES CUEMINS liB FER DU. MAROO,par M. Boulser .. , ..•.....•••.....
L'activité ferroviaire pendant le Iel' trimestre Ig34 •. ; •...•..•..••...•..•
Expéditions postales et téllSgraphlques.
JI. - 1"lDuoes muooalDes.
Mouvement des hypothèques, mainlevées (28 trimestre Ig34) •••••••...
SIl'UATION DES BANQUES MAROCAINES ENIg33 et 1932 .....•...•••.•.•..•...
-etat des recouvrements budgétaireseffectués au titre de . l'exercice 1934.
Sociétés constituées depuis le 15 avril1934 ...........••...............•.
Paies
365
866
380
Réductions et augmentations de capital.Mouvement des capitaux au cours du
28 trimestre Ig34 .......•..•..•....Résultats des sociétés ...•........•..•Cours des valeurs marocaines .
G. DémottRphle et questions soofales ma""oaines.
-\LBS BIENS BAROUS AU MAROC, par M. Luc-OIONI ., .
LES ÉTUDES DU SBRVICE DU CONTRÔLBOIVIL :
1° Le serment collectif .....••.•.2° Le pénitencier agricole d·AU·
Moumen .............•••.•.•La préparation des cadres économiques
et administratifs au Maroc .•.•....LB CUÔMAGB AU MAROC .'Immigration des travailleurs .Opérations de placement ..•.••.•••••
Lettres .. 1'6dIteu du « Bulletin 6oonomlque»
Pagel
380
38138r383
384
388
389
38g
390agr89'
393
• dt> 1000" 5.000 ~w
)( Inférii!urn 6 100 A-..
• (en cons".!') tfe5.ooo.i 20000~w• de 100 a /.000'"''
CARTE DES GRANDS TRAVAUXd'hydraulique c!gricole et industrielle du Mdroc
Production_TrdnsporLDistribution de ~Energie Ele t .CrIque
LÉGENDE
. kw. • de 20000650000
Usines Therm1aues.{ _de 100 8 /.000 kw
•. kW
de 20. 000 iJ jo 000
1. kw
Usines HydrauliQues. • de /. 000" 5.000o ln projet. kw
Usines Hydrauliques i • de : oooa ~.ooo kW
avec secours Thermique.l • /nferleu~J 4 100 .
Barrages {II [xist4nts } Les prinClptJux JoniIl l' •
de retenue. " Projetés sot/tlqneJ en rOI/!Jt'
Barrages de dérivation. 1 fxist4nts
{
(onJtr!lJ!~J
lignes de =ln rOfl,ftvdion60.000 volts. _._. Enprojet
lignes de 2zooovolts. _ ExisttJntes
Per;mélres J~irrigobles l~
L'ÉLECTRIFICATION AU MAROC.
Le plan général d'électrification du Maroc a(~lé confié en 1924 à la société l( L'Énergie éleclrique du Maroc ».
A celle date, l'Énergie électrique aménageatl Casablanca une centrale thermique de 24.000
kilowatts, devant servir plus tard de secours etd'appoint aux centrales hydrauliques à aménager.
Elle réalisa, ensuite, l'usine hydraulique deSidi-Machou, d'une puissance de 21.000 kHowatts, qui fut mise en service en 1929.
Puis, devant l'accroissement de la demanderI'énergie el l'extension du rayon d'action duréseau de distribution à 60.000 volts, établi progressivement jusqu'à Fès, d'une part, et Marrakech, d'autre part, avec des dérivations jusqu'àOued-Zem et Safi, de nouvelles réalisationshydrauliques furent étudiées et mises en chan11er.
Ce sont:La centrale de Fès, de 2.500 kilowatts,
actuellement en exploitation ;La centrale d'EI-Kansera, sur l'oued Beth,
de 12.000 kilowatts, dont la mise en service estprévue pour la fin de l'année 1934 ;
La centrale de Kasba-Zidania, sur l'Oum-erRebia, de ;).000 kilowatts, dont la mise en service est prévue pour la fin de l'année 1935.
Parallèlement au développement du réseauà 60.000 volts,.l 'Énergie électrique du Marocaménageait un réseau à 22.000 volts principalement destiné à l'alimentation en énergie desrégions agricoles et maraîchères.
Enfin, elle constituait dans le Maroc orienlai un centre d'électrification avec une usinethermique de 3.600 C.V., à Oujda, et un réseauà haute tension alimentant les Charbonnages deDjerada et la région agricole des Triffa. EI'le installait, également, une centrale thermique de430 C. V. à Agadir, pour desservir la ville etl'embouchure du Sous.
Par l'utilisation rationnelle et maximum desforces hydrau liques du Protectorat, par ~a consommation, résultant d'accords récents, du charhon des mines de Djerada à la centrale de Casabianca, l'énergie électrique consommée au Marocest bien devenue, comme on se le proposait, unproduit marocain, tiré des ressources mêmes duProtectorat.
\
cane 6iabU~ par Jean DRESCH, professeur agrégé au collège m1l8ulman de ~bat.
Dents consultés : . . iocum ge de M Georges Duval, docteur en droit, L'hydrauli;,ue au M
Carte det ouéevrapar la ~iété financière électrique. 1 a,.oc, 19S'.Carte ress . . é é 1 d tra hl' (U Ch . '. 18 fournis par la directIon g n ra e es vaux pu les ...• abert. .. ~...L.....•. ·.{·_.I obel d8bureau de l'inB*-Rense.lgnemen bel cbargé du contrOle de l'énergie électrique au MaI'OJ). ' lllRéll.iéUf I"-'J"~' '
nleur en c . <.\','. . .'~•..'''.'.' 1~. ,H,\;•.,,· ...,.~:I
Le Maréchal Lyautey, premier Résident général de la République
française au Maroc, est décédé le 27 juillet 1934.
Le Conseil de direction du « Bulletin économique :~u·~Maroc »,-i"
profondément affecté par la mort du grand Français qui a m~~té d'ê«e
:àppelé « le bâtisseur de l'Empire chérifien », s'incline respectueusement
.:.,,~ éI'~ant so~ grand souvenir et s'associe au deuil qui a frappé si dou
, ""I~ureusement le pays tout entier.
NOTE DE LA RÉDACTION
La déflation marocaine.
lai Le Maroc se recueille et poursuit son inven.re. Les rapports économiques soumis au con
~tl du Gouvernement des 23 et 24 juin, consti,?ent l'amorce d'un bilan réfléchi (Cf. En ce s<:nsexposé du directeur général des travaux publIcs
:~r ~'état d'avancement de I.'o.u~illage,.et la .resl'icbon prochaine des possIbIhtés d mvesbssement, p. 326).
On trouvera d'autres indices significatifs du~Urant de déflation dans le rapprochement des
nnées bancaires de 1933 et 1932 (p. 375) et, tout;Pécialement dans la restriction progressive de,a. circulatio~ fiduciaire, dans les' statist~ques dea. COnstruction (p. 341) et la comparaLson desllentes d'immeubles enregistrées pendant le~U:tième trimestre de 1933 et de 1934 (diminu~n en nombre de 6.862 à 6.039 et en valeur11 87.250.000 à 57.417.000 fr., diminution en7;zeUl' particulièrement sensible à Fès, 4 millions1 6.000 contre 10 millions 468.000 fr.). Enfin,;8 hypothèques sur propriétés qui atteignaient,lour le deuxième trimestre 1933, le nombre de,;206, représentant 102 millions 447.408 francs,88a.baissent, pour le deuxième trimestre 1934, à
1, l'eprésentant 51 millions 680.829 francs.et L'examen du commerce extérieur en 1933Il Pendant les 5 premiers mois de 1934 (Rapportt r "activité commerc!al~ du ~aroc en 1933,l' 354) révèle une restnctwn séneuse des entrées9~Pl'Oduits nécessaires à l'équipement du pays:e' 66 tonnes de rails en 1933 contre 29.417On .1932, résultat de l'achèvement de la voiecU}da-Fès, 148.000 tonnes de ciment en 1932d~nt~e 102.000 en 1933, 1.129.000 quintauxe hUlles minérales en 1933 contre 1.431.000~n 1~32. Ce dernier chiffre dénote une évidented:,tl'Lction dans l'activité des transports et l'usage
~racteurs agricoles.
..
En revanche, l'importation des articles deconsommation à la faveur de leur baisse de prixet des perspectives très satisfaisantes de la récolte1934 au Maroc, se poursuit assez largemênt.(augmentation des entrées de thé, huilit :co~:.,..lnestibles, savons). L'accroissement de la pro>:'duction locale de sucre ne limite même point"lesimportations. Enfin, l'envahissement des produits japonais continue sa progression avec unsuccès continu, sauf en ce qui concerne le thé(Note sur les importations japonaises au Maroc,p. 356).
Rupture de l'équilibre antérieur entre lesapprovisionnements en articles d'équipement,c'est-à-dire destinés à la productivité ultérieuredu pays, et produits de consommation, c'està-dire voués à la destruction immédiate, d'autrepart, modification dans l'origine des importations marocaines avec substitution de fournisseurs plus éloignés aux fournisseurs traditionnels,enfin fourniture d'articles de cours moins élevés,mais de qualité moindre, ainsi se caractérisel'évolution du commerce d'importation tnaro-. ~cmn. .
Représenté à Londres en juin dernie~ lorsdes négociations du nouveau traité de comm!rcefranco-anglais, le Maroc n'a pas manqué de souligner les inconvénients d'une absence d'organisation défensive douanière nuisible non seulement aux intérêts français (Cf. L'interpellation
. ré~ente de ~ ..B3:bau.d-Lacroze au ~énat, 20 juin1934, sur 1 éhmmatIon des prodmts Jaitiera auMaroc. Cf. aussi l'Etude sur le commerce dubeurre au Maroc, p. 353) mais à toutes les puissances qui entretiennent des relations commercialesr,.égulières au Maroc (Cf. L'exposé du directeurdes douanes au conseil du Gouvernement du23 juin)
.,...-. !.-
..
ECONOMIQUE
Mais, en dehors de l'extension du marchéinterne, l'exportation se révèle de plus en plust:omme une impérieuse nécessité locale, ne seraitce que liour justifier l'outillage maritime et surtout l'obligation de payer les charges d'empruntdu pays.
Aussi bien les chances d'exlJortation se précisent-elles (Cf. Progression des ven tes de phosphates de ~~5:L443 tonnes, pendant le deuxièmetrimestre 1933, à 347.,904, pendant le deuxième
Après avoir eu recours aux pratiques adminislratives de prolection sans droits protecteurs,le Maroc, par le dahir du 4 juin 1!J::9, a dû fermersa porte aux blés étran!Jers, par celui du 2 septembre 1933 aux céréales secondaires, par celuidu 2U novembre 1933 au bétail vivant, par celuidu 25 avril 1Y34 il l'entrée des baboucheset d'autres mesures ont été préconisées au conseildu Gouvernement de juin : taxatiun de la consommation du mazout pour protéger l'énergieélectrique locale, prohibition d'entrée des vinset des huiles étrangères.
Aménagement du marché intérieur marocain.
Quels que soient les remMes aliportés à unesituation critique : recours persistant aux substituts indirects de la protection douanière, relèvement tarifaire, ou accords de réciprocité, ilreste que le Maroc aurait tort de s'en remettreexclusivement il la garantie d'un système d'inlerdictiuns, de défense ou de lirnitations. Conçucomme une création continue, il vit de mouvement et a trop anticipé sur l'avenir pour qu'onpuisse enfermer son économie dans un cadrerigide et procéder il un simple bilan statique de
'sa situatiun.Les manifestations indigènes (incident de
Fès du lU mai dernier) ne funt que souligner lanécessité d'une politique interne de vigoureuxappui" écunumique dont les efforts s'exercentdéjà dans les sens les plus divers (Cf. Le rôleassumé par l'administration des Habous,p. 384),l'effort de travaux de secours des municipalitésmarocaines (p. 34C)), en même temps que d'heureuses initiatives d'officiers des affaires indigènes(Cf. Les travaux de mise en valeur de 250 hectares de terres cultivables et irrigables à Berkine,dans la région de Taza, p. 342). L'intérêt de cesinitiatives individuelles ne saurait faire oublierquels éléments de force et de peuplement le Marocdoit retirer dans l'avenir d'un plan vigoureux dedéveloppement et de coopération rationnelle deses diverses sources d' énerg ie (Cf. La carte del'électrification au Maroc, l'étude des perspectiveshouillères de Djerada (p. 334) et la campagne definancement adopté pour les recherches de combustibles liquides (p. 339).
MAROCDU
La venle sur le marché mondial et lesaccurds internationaux ne sauraient en effet.dissimuler l'importance des accords' intercollYniaux dont la conférence intercoloniale tenfj8au ministère des colonies va assumer l'étude,(Cf· La note de la chambre d'agriculture de Ra~alSUI' les exporlations de vins dans les colonlllllfrançaises, le marché passé par la coopérath'~de Berkane, avec l'intendance indochinoise, (esdébouchés de fruits frais bières conserves. qatl'Afrique occidentale peut ouvrir' au Maroc).
A l'intérieur même du cadre nord-africai!'ala communauté de points de vue s'affirme ~éJ 1
sur nombre de nécessités (Cf. La note de l'UnloV,syndicale des mines marocaines sur l'aide a1J$milles de plomb). Les distances s'atténuent égalelI/f'lIl. fA' .'!.3 mai dernier, S.M. le Sultan inarJ'!Jurait la ligne Fès-Oujda, dont l'acllèvemerdréalisé va permettre de limiter à 26 heureS letrajet Casablanca-Alger. A défaut d'extensio"rapide des échanges commerciaux, il faut o."moins signaler l'ampleur des échanges saisotl'niers de main-d~œuvre (Cf., p. 313, L'étude d'en'semble de l'exode sliisonnier oes rifains ",et'l'Algérie) .
1trimestre 1934 (p. 3/10), Cf. L'intéressante ré1t 1
lliull générale des superphosphatiers à h..houribglell mai dernier), Jusqu'il maintenant importaleur de vins, le Maroc se convertit en pays exportateur. Hien que les plantations de vignobles S 1développent moins vite que dans les autres pay'méditerranéens, on peut escompter pour 1937 unexcédent d'exportation SUI' la consommationlocale de 300.0UU à 4UO.000 hectolitres (RaPport du directeur général de l'agriculture &IlcOl~seil du Gouvernement du 23 juin), les exp~
latlOns d'animaux ont pris au début de If14une certaine importance (coopérative consti~sous.les auspices de l'Union ovine). ProgreSSio~,aUSSL des exportations de conserves de poiss0Tl/',56.000 quintaux valant ;:6 millions 3,91.UOO fr~en 1933, contre 37.6'49 quintaux valant 17 millions 125.000 en 1Y32. "-
Encore faut-il souhaiter que l'exportati~lIia/'ocaine tende peu à peu à se discipliner·:.soit au point de vue de la date des expéditiO"," .(retards appo/'tés aux envois de tomates penW'fla dernière saison, gène o('(:asionnée aux ~
meUl'isles fl'tlnçais et algériens), soit au poitalde vue de la <1 ualité (le con trôle de l'OfJM:l'c,hérifien d'exportation qui s'étend peu à peu l1 ensemble des produits leur confère un véritableétat civil, Cf. Les arrêtés viziriels du 21 juin),soit au point de vue de la destination des e:epfditions Ua délivrance des licences de blé sur I.aFrance comporte, pour les bénéficiaires, l'obb- igalion d'un pourcentage d'exportation sur, le,marché mondial, Cf. La note sur les modabtéSd'~~oulement du blé pour la campagne 1934Ig,h).
BULLETIN
Les chances d'exportation du Maroc.
312
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
L'EXODE SAISONNIER DES RIFAINS VERS L'ALCÉRIEpal' Louis Milliot, doyen de la Faculté de droit d'Alger,
avec la collaboration de Robert Wender.
313
Quand on parcourt l'Oranie, et même lesrégions algériennes situées plus à l'est,. on es~frappé du nombre important de MarocalOs qUIcirculent sur les routes et s'emploient aux travaux auricoles ainsi qu'aux diverses entreprisesilldustl~{'lIes ou aux travaux publics. A l'examen, on relève uu mélange hétérogène de sujetsrifains de la zone espagnole, de « Sahraoua »des régions tafilaliennes et, enfin, d'individusprovenant d'autres régions du Protectorat français, surtout du Maroc oriental. Ces travailleurssaisonniers forment une population flottantenumériquement importante, obéissant à des coutumes, encore mal connues de nous, qui leurpermettent de se retrouver régulièrement, d'une
, année à l'autre, en un mouvement déterminépar la situation économique locale et le marchéalgérien de la main-d'œuvre.
4 Ce courant d'immigration remonte aussIloin que les souvenirs des générations actuelles.On doit même penser qu'avant de venir chercherdu travail en Algérie, les populations de l'ouestet, principalement, les éléments montagnards desBeni-Snassen et du Rif, fournissaient des contingents militaires aux rois de Tlemcen ; il Y a làlin point d 'histoire qui ne parait pas avoir étéfixé de façon précise.
Mais c'ést surtout depuis la conquête française de l'Algérie que le mouvement est devenuintense et soutenu, et qu'il a pris son caractèreaffirmé de contribution à la mise en valeur dupays.
On sait, en effet, que le défrichementd'une grande partie des terrains de colonisationen Oranie a été commencé par la main-d'œuvreespagnole. Mais celle-ci s'est rapidement fixée!o\ur des propriétés ainsi acquises par un travail
," Opiniâtre et n'a plus fourni d'effectifs suffisants"',- pour les travaux pénibles de la terre. D'autre
part, l'élément indigène local, souvent refoulépar le flot européen, était peu résistant à lalùche et n'y montrait aucun entrain, préférantvivre paresseusement des maigres ressources deson élevalYc. C'est ainsi que les étrangers del'ouest, c~ntonnés dans un pays sensiblementplus arriéré, sont venus demander un complément de moyens de subsistance à la colonisationalgérienne en effectuant, avec leur endurancebien connue, les travaux manuels les plus pénihIes.
D'après les témoignages des anciens colonsd'Oranie, il y a une cinquantaine d'années auIlloins que lé défrichement et les moissons ySont exécutés paF, des équipes de travailleurs« marocains Il. Cette coutume s'est perpétuée,en s'adaptant plus ou moins exactement auxbesoins grandissants de la colonisation algé-
rienne. Le chiUre des arrivants a pu variér, diminuer mème devant la concurrence de machinesagricoles de jour en jour plus perfectionnéesou sous 1ïufluence d'événements politiques, demesures administratives ou de crises économillues ; mais l'exode ne s'est jamais complètementanèté ct, mème pendant la récente guerre du"Hif, de nombreux effectifs de la zone espagnolesc trouvaient encore en Algérie..
Ce n'est plus seulement 1'0ranie qui reçoüet utilise le flot marocain; on voit celui-Cis'étendre jusque dans le département d'Algerd'où il était autrefois tenu éloigné par la présenee d'une abondante main-d'œuvre kabyle.
II-- La main-d'œuvre marocaine est saisonnière,c'est-à-dire qu'elle afflue au moment de certainsITavaux agricoles (piochages, moissons, ~tc.),
mais ses courants n'obéissent à aucune règle établie de propos délibéré et on doit même avouerqu'elle a été utilisée jusqu'ici, sans qu'on sesoit soucié de la connaître de bien près, ni, 'àplus forte raison, de la régulariser. C'est ainsillu'on a encore conservé l'habitude, datant del'époque à laquelle la France n'avait pas prispied dans son Protectorat de l'ouest, de désignerindifféremment tous les travailleurs èn causesous le nom de « Marocains )) (1) ou, parfoÏi, deBeni-Snassen, comme cela se faÏ'sait vers 1900,'
bien qu'ils proviennent, les uns d'un Tafilaletlongtemps insoumis, d'autres, d'un Maroc hierencore dissident, ou d'autres, enfin, d'une zoneétrangère. Les employeurs utilisent des Il Marocains Il, et c'est tout ce qu'ils savent. Tout auplus ont-ils conscience de la région d'originede leur main-d'œuvre, en raison de la spéciali-
-i sation connue de celle-ci : Tafilali pour les travaux de puits ; Sahraoua pour les moissons etdépiquages; montagnards du nord pour les duresentreprises de piochage, de défrichement, etc.
Il apparatt que, parmi ces contingents, l'élé~cnt originaire du Rif espagnol tient une placeImportante, sans doute proche de la moitié. C'estl'existence, en Algérie, de cette main~d'œuvre
étrangère, en provenance d'une zone dâns laquelle la France a eu à poursuivre récemmentdes opérations de guerre ct aux- mouvements àvenir de laquelle il n'est pas possible de ne pasprêter attention, qui est à l'origine de la rédactioll du présent travail.
Sans pouvoir toujours faire nettement la partde chaque élément en présence, on .stefforcerad'étudier plus particulièrement le phénOmène dela transni~gration rifaine en Algérie, en utilisànl"-'
~
• (1) DaDa l'étude présente on réservera l'appellatIoa do • Rifain •à 1élément en provenance de la zone espagnole du Maroe..On donnera,eu annel", un léger aperçu du mom'ement d'61ode des autl'll8 • JIIAro.._calnsD,::.
314 BULLETIN ÉGONOMIQlJE DU MAROC
divers r-!pments rcC'ueiIlis au cours de recherchesel de voyag(~s efl'ec'llIés cn 1 n:) [- 1 93:1. Après avoirapprécié kg causes actuelles de ce mouvementd'exode saisonnier t't avoir fait ressortir les régions et les milieux sociau x du Hif qui y contribuent davantage, on suivra l'émigrant dans lespéripéties habituelles de son voyage et on lemontrera dans son travail et dans ses rapportsavec le monde algérien. Ensuite, on examineral'influence du séjour en Algérie sur les intéressés et on concluera en faisant ressortir, dans lamesure du possible, les données caractéristiquesdu mouvement de cette main-d'œuvre indigèneet ep. dégageant les enseignements d'intérêt général à cn retenir.
Il sera fait allusion fréquemment, au coursae l'étude qui va suivre, à la présence, en Algérie, aux côtés de l'élément rifain de la zone espagnole, de sujets du Protectorat français venantsoit du Tafilalet ou du Maroc oriental, à l'est deTaza. Aussi, paraît-il intéressant, comme préfaceà l'étude de la transmigration rifaine, de releverles particularités caractéristiques de cette main-d'œuvre dont le chiffre total peut atteindre, danscertaines années, une importance presque égaleà celle de l'élément rifain espagnol.
Jusqu'en 1931, cet exode saisonnier étaitinterdit par les autorités chérifiennes, ce qui,toutefois, ne l'empêchait pas de se poursuivresur une grande échelle, tant il est vrai que liétablissement d'un contrôle strict des mouvementsindigènes à la frontière algéro-marocaineestmalaisé. Mais le dahir du 27 octobre 1931, quia réglementé la sortie des travailleurs indigènesdu Maroc, a consacré une situation spéciale pourles régions frontalières orientales, de laquelle ilrésulte que les intéressés peuvent se rendre librement en Algérie, pour les travaux de moissonsou de vendanges, sous la seule réserve de semunir d'un permis de circulation et d'une cartesanitaire délivrés par l'autorité de contrôle dulieu de leur résidence (a),
LES TAFILALI
Chaque année, on relève l'entrée de groupesd'indigênes du Tafilalet (b) qui, de préférence àl'agriculture, recherchent les travaux de foragede puits, creusement de tunnels, etc., pour lesquels ils font preuve d'une certaine adaptation.Intelligents et très résistants, ils s'habituent, enoutre, très rapidement, à l'outillage moderne etconstituent une main-d'œuvre très recherchée.
(a) Le dahir du 27 octobre 1931 6tablit que, d'une façon générale,les travailleurs marocains ne peuvent quitter le territoire de la zonefrançaise du lIfaroc que s'Ils sont porteurs d'un passeport obtenu surproduction : d'un contrat de travail, d'un carnet d'Identité, d'unextrait de. la flche anthropom6trique, d'un certificat médical et d'unreçu atteltant qn'lIs ont versé une somme de 1.000 francs pour couverture &ventueIle des frais de rapatriement. Mais ce dahir stipule queles prescriptions dont Il s'agit ne concernent pas les sujet. m..oc,dnsoriginaires de la région d'Oujda, du territoire du Sud et du cerclede Bot/denlb qui se rendent en Algérie comme 1\ est dit ci-dessus, (Undahir du 11 Janvier 1933 a étendu ces dernières dispositions cn pr6cisantqu'elles s'appnqualent à la région d'Oujda, ou te...iloire de Taza-nordd à la région des conOns algéro-m.1rocalns).
(h) Certaines Infnrmatlons laissent supposscr qu'il se trouve. parmieux, des gens venant du 8ous.
Jusqu'au moment de la soumission définilin' du pays, au début de 19:32, les intéressésvellail'nt par petits groupes, sans aucun papierd'identité ; d(~puis, ils sont porteurs d'autorisaI iOlls de voyage, délivrées par les bureaux desafl'ail'es indigènes. Ils ont l'habitude de rentrerchez eux en automne, à l'époque de la récolte desdalles; mais, quand ils sont embauchés dans uneéquipe homogène, ils ne partent pas sans avoiré\(; remplacés au préalable par des compatriotesrécemment arrivés. Gens extrêmement consciencieux, beaucoup sont employés dans la mêmeentreprise depuis six ou huit ans, sans autreilltl'rl'Uplion que le voyage annuel d'automnequi, entre autres avantages, leur permet de rapporter leur pécule et de suivre leurs intérêts aupays.
Comme les Rifains, ils vivent exclusivemententre eux et semblent très unis. Leur salairequotidien atteint souvent 2;) francs, sur lesquelsils n 'hésitent pas à dépenser la moitié pour leurnourriture; en général, du reste, ils font preuve ..:de plus de souci de leur confort que les autres '.immigrants.
On trouve des équipes groupées à Oran, parexemple, à la Compagnie des dragages et d'entreprises maritimes qui les utilise au percementde galeries, mais heaucoup d'autres sont dispersl;es dans toute l'Algérie, au hasard des travauxpour lesquels elles ont pu s'embaucher.
LES SAIInAouA
Les Sa hraoua, originaires des tribus OuledNaceur, Aïn-Ghaïr, Bouanane Beni-Yatti AhlSahli, etc., viennent fréquem~ent par g~oupesde j5 à 100 individus, en empruntant la routede Bo~-~rfa, Berguent et Oujda. Ils s'emploientde prefl:'rence aux travaux de moissons et nesemhlent pas dépasser la plaine du Sig etMascara car, tenus, pour la plupart, de rentrerchez e~x de bonne heure, pour la récolte desdattes, Ils ne restent généralement en exode quependant deux ou trois mois. Une tendance sema~i~este cependant, parmi eux, à demeurer en .~Algene aUSSI longtemps qu'ils peuvent s'y employer avec profit.
LES BENI-SNASSEN ET LES AUTRES MAROCAINS
, .L~s B~ni-Snassen sont des montagnardsd ongme berbère, groupés dans la pointe norddu Maroc oriental, entre Oujda et la mer. Robustes et longtemps turbulents, ils forment unetache d~ grande densité de population et, de touttemps, Ils ont été obligés de rechercher un complément de ressources en quittant momentanément leurs massifs. Les Beni-Snassen effectuentles mêmes travaux que les Rifains avec lesquels!es e~ployeurs les confondent presque toujours ;ds vlv~nt dan,s des conditions analogues, sanstoutefOIS se melanger à eux. Résistants et sobres,ils bénéficient de la même considération et serépandent dans les mêmes contrées de l'Algérieque les sujets de zone espagnole.
..
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC 315
A remanlucr qu'au moment, encore toutproche, où l'exode vers l'Algérie était interdit,les Beni-Snassen n'pn traversaient pas moins larl'Onli(~re, quilles, aprl's avoir amassé leur péculeannuel, à venir se présenter aux autorités administratives dont ils dépendaient, pour y répondre de leur faute.
Depuis plusieurs années, on remarque, enoutre, la présence parmi les saisonniers « marocains » oe gens en provenance de la région deTaza ou encore de la Moyenne-Moulouya jusquevers Midelt.
Les uns, venant du nord, peuvent être comparés aux ftirains quant aux aptitudes et auxcoutumes; les autrl'S forment un élément intermédiaire, dépourvu de caractéristiques marquantes ct qui fait nombre avec des autres sujetsoriginaires de la zone française du Maroc.
1
Causes actuelles de l'exode saisonnier rifain.
10 Particularités économiques du Rif
oriental. - Avec ses zones montagneuses et sesplateaux souvent rocheux, ou arides par suited'une pluviométrie insuffisante, le Rif est unpays de production inférieure, qui ne peut nourrir convenablement sa population.
En ce qui concerne plus particulièrement leRif oriental, on constate que la zone de Melillaelle-même est pauvre ct que, par exemple, laplaine qui s'étend de Tistoutine jusqu'au pied deMidar offre un aspect désolé, assez semblable àcelui de notre Maroc oriental, entre Guerdf etTaourirl. De bonnes récoltes ne semblent pouvoir être obtenues qu'autour d'Azib-de-Midar,gràce aux eaux de l'oued Kert, dans la bassevallée de l'oued Nekor et de l'oued Rhis, puisdans la baie o'Alhucemas, près d'Ajdir. On remarque, en outre et d'une façon générale, queles cultures fruitières complémentaires (figues etolives) n'y sont que peu - 0l.!- pas - pratiquées,à l'encontre de cc qui sc passe en Kabylie algériehne.
Les produits de la culture et de l'élevageindigènes étant insuffisants, il resterait auxautochtones, pour améliorer leur sort, la ressource de s'employer dans les entreprises de lacolonisation espagnole. Mais on sait que cettedernière est très hésitante et c'est tout juste sion trouve, aux environs de Melilla, quelquespetites exploitations appartenant à la « Compagnie espagnole de colonisation )) et quelquesautres fermes entre Monte-Arruit et Azib-deMidar ; les plus prospères semblent être cellesqui se trouvent installées sur la rive gauche oela Moulouya où elles ont pu bénéficier de l'exemple ('t de l'expérience d('s exploitations françaisesd'en face.
Des entreprises industrielles ou de travauxpublics ont créé un commencem('nt 0(' déhoul'hé pour la main-d'œuvre indigène. Pendant unc('rtain temps les mines. de la région de Melilla,
par cxemple, ont utilisé un personnel assez nombreux. Mais la crise économique a atteint trèstôt ks mill(,l'ais rifains, ct il a fallu la réalisatioll du programme de réseau routier pour compeIIS('1' un peu la situation mauvaise qui en résullait. Au début de 1932, la route de Melilla-SanJurjo avait été goudronnée jusqu'à Azib-de-Midarpt ('lait empierrép jusqu'à la passerelle de l'oued~ekol', à travers le pittoresque djebel Bou-Alma,cc qui l'l'présente de nombreuses journées de travail. En dernier lieu, on reprenait les travauxsur le tracé amenant jusqu'à Ajdir et on y procpdait à l'empierrement.
Mais, sur l'ensemble de la contrée, il fautbi('11 dire que cc ne sont là que débouchés iIifimespar rapport aux besoins de la population.
Pendant les années déficitaires, le Rifain selaisse tenter par les. facilités de crédit offertes etil emprunte le plus souvent en marchandises car,avant tout, il s'agit de se nourrir. Le taux desintérêts est, en général, très élevé : 15 dourosà rendre pour 10 prêtés pendant trois mois ou,en semoule, 8 mesures à rendre en été pour 5reçues en hiver; ou, encore, 8 mesures à tendreau dépiquage pour fi reçues à l'époque des moissons (soit après deux mois). Et, pour assurer larigoureuse rent.rée de ces prêts, tes mmiiers disposent de mille artifices dont le meilleur est,souvent, de prendre les chefs de douar ou defraction comme int.ermédiaires intéressés sur lesrentrées.
20 Les salaires. - Dans la 'périodç oon8i
dérée, les salaires moyens, au Rif, varient de 3à fi pesetas suivant la nature du travail fourni,pour descendre, dans certaines zones, à 2 ou2 pesetas 1/2 et, exceptionnellement, atteindre8 pesetas pour I('s ouvriers très spécialisé8 desvilles (mécaniciens, etc.). En Algérie, la moyennea été nettement supérieure et, malgré la mauvais(' situation économique de l'année, elle demeure encore favorable à l'immigrant. Du reste,celui-ci désire surtout trouver du travail, possibilité qu'il n'a pas chez lui et, tant qu'il peutsatisfaire ce désir, l'exode demeure pour lui uneentreprise avantageuse.
En 1932, dans la région de Marnia, touteproche de la frontière algéro-marocaine, lesalaire quotidien variait de 6 à 8 francs, avec, enplus, la nourriture; aux environs de Tlemcen, letaux était de 9 à 10 francs sans la nourriture ;puis il atteignait 12, 15 et même 18 dans lescontrées plus lointaines et pour des travaux pluspénibles. Mais, en 1931 ct durant les annéesantéri(,lues, la rémunération s'affirmait nettement supérieure : 12 à 14 francs à Marnia ouTlemcen, puis, dans les environs d'Oran et plusà l'est : 16 à 18 francs pour les travaux de piochage, 18 à 20 pour les travaux de cave et 20
à ?i">, parfois, pour les moissons ou des entre-prises plus pénibles. .~ .. ~.. 1
Il ('st à noter, également, que lè Rifain aUll(' préférence marquée pour le travail à latâche ; on le paie alors à l'hectare et il l'entre·prend par équipe constituée comme il sera iD(Jj·
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC
qllé phu, loin. La rémunération, pOlir un hf'ctarf' de moisson, n'a guère dépassé 8n francs, ('nIg:h ; mais dIe atteignait I:W frallcs, ct plus,au cours des années précédentes. Ce système permet aux intér('ssps d'augmenter sensiblementleurs gains.
Si on ajoute que le Rifain se nourrit relativement à peu de frais, on comprendra qu'à certaines époques il ait pu réaliser des économiesimportantes d que la connaissance de cette situa\.ion, fi l'intérieur nes tribus, ait influé sur lemouvement n'exode. Normalement, et pour unesaison de travail (3 fiG mois), un ouvrier peut. ' à ". f 'economlser 1.000 1.:)00 rancs; maiS, pourcelui qui se prive ou qui réussit à ne pas chÔmerau cours ne son séjour en Algérie, cc pécule estencore plus élevé. D'autre part, certains immigrants néclarent avoir rapporté durant la périodedes gros salaires, un capital de 3.000 à 4.000
francs.D'une façon générale, on peut admettre que
le travailleur économise environ la moitié de sonsalaire, l'autre partie étant dépensée pour lanourriture ct pour les déplacements d'un chantier à l'autre (1):
Les économies sont rapportées, le plusfréquemment, par les intéressés eux-mêmes; il n'ya que très rarement des envois par la poste ; maisdes Rifains, choisis parmi ceux que l'on connaitcomme solvables, sont parfois chargés, par leurscompatriotes et à l'occasion d'un voyage deretour, de servir d'intermédiaires entre les travailleurs et leurs familles. Ces courriers (reqqâs) portent les nouvelles aussi bien que l'argent. Ce dernier est toujourF. conservé en billetsfrançais ('1, le change s'en fait généralement àSelouan, Nador ou Melilla.
Si l'on admet, comme cela sera exposé plusloin, que 30.000 à 3G.ooo individus viennent chaque année, faire une saison de travail en Algérie, on peut conclure qu'une somme de 50 millions environ entre dans le Rif oriental, chaqueannée, pour en améliorer l'économie.
30 L'attrait de l'Algérie. - On peut doncposer que les immigrants rifains viennent travailler en Algérie, poussés par le besoin et ledésir d'améliorer leur sort.
Pourquoi ces gens du Nord ne vont-ils pasdemander une amélioration de leur sort à la zonefrançaise du Maroc ~ Effets d'une longue habitude, sans doute, mais aussi besoins moindresde main·d'œuvre et salaires proportionnellementmoin,s élevés. Toutefois, on peut signaler quec('rtams colom algériem ont acquis des domaines dans le Protl'ctorat voisin et que, habitués àl'('('ourir ~ la main-cl'œuvre rifaine pour leurstravaux, Ils tentent actuellement de dériver lecourant d'exode vers leurs nouvelles propriétés,dans la mesure de leurs besoins.
(1) On remarque que, d'une laçon presque absolue le Rltaln neprocède à aucun achat en territoIre alltérlen avant de reg~gner son payset qn '1\ dépense tnntes ses économies dans la zone espagnole.
Malgl'(~ tout, et même il salaire égal, l'Alg(~l'ie eX(,l'ce sur )P Hifain une attirance profonde,grilcl' au prestige d(' sa colonisat ion ancienne et~orissanl~' aillSi qu'au confort de ses exploitatIOns agl'lcoles. Habitant un pays où la surveillance administrative était, tout récemment ene.ore, étroite ct sévère, l'intéressé quitte volontIers pour une courte période qui est pour luiur~e. véritable détente, ses paysages désolés et sonmIlIeu trop fermé. Quand on questionne unTWain déjà habi tué à l'exode, on se rend biencompte des mobiles qui le poussent vers l' Algél'il' : travail certain pt hien rémunéré, bons traiIJ;IlH'llts ()p. l~. part des employeurs et des autol'Ités, posslbIlü(> dl' réaliser des économies envue du retour au pays ; tous semblent très satisfaits de leurs déplacements antérieurs; ils s'étendent avec complaisance sur les conditions de lavie. algérienne qui leur paraissent très favorableset, I~S se mon!rent heureux d'en rapporter un peud aIsance. Meme si le taux cles salaires leur causeune certaine déœption, comme c'était le cas en1932 , ils savent s'en contenter et bien peu rentrent chl'z eux avant l'époque normale.
n
Conditions et mode de formation des contingentsde saisonniers rifains,
10 Origine et situation sociale des immi
grants. - Le contingent de travailleurs rifainsl'st aliment.é, presque indistinctement, par toutesl~s catégOrIes de la population, suivant la situation ,du moment de chaque famille. Beaucoupse disent propriétaires de divers morceaux deterrains exploités, en leur absence, par leursparents. Ils sont, indifféremment, mariés etchargés de famille, ou célibataires ; et ils entreprennent ce voyage un peu à tout âge. Les vieuxsont assez rares ; beaucoup plus de jeunes âgésde 17 à 20 ans ou parfois moins encore . maisla grande majorité est d'un âge moyen, ~orrespondant à la pleine vigueur de 1'homme.
En ,consultant les renseignements statisti.ques qUI ont pu être recueillis au cours d'une:mné~ entière et sur un des points de passage desImml~rants, ~m constate que sont représentées,parmi ceUX-CI, toutes les tribus situées à l'estd'Alhucemas et de l'oued Rhis. Le contrôle dontil ~'agit, n'ayant pu être opéré sur la totalité desvOIes d accès, et, d'autre part, chaque individuve,nant et retournant fréquemment plusieursfOlS, au cours de la même année, il est difficilede donner une valeur absolue aux chiffres.Cepen.dant, on peut établir que les tribus quifourmssent le plus gros apport par voie de terresont les Beni-Touzine, les Metalsa et les BeniB~:m-Yahi ; viennent ensuite, souvent à peu de.différence près, les Beni-Oulicheikh les BeniOuriaguel, les Ouled-Settout, puis le~ Kebdanatout proches de la Moul9uya,
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Population indigène du Rif oriental
(Extrait du recensement officiel espagnolde J!P7-1928)
Ces indications sont données sans tenirf°lD.pte du fait que les travailleurs saisonniers dea Zone immédiate de MeliUa s'embarquent dans
Ce port, directement pour Oran, et il est probab~elue les effectifs fournis par le~ Mazuza, les Ben~Sfrour, les Beni-Sidel les Bem-Gafar et les Bem1aid sont du même ~rdre de grandeur. ~ar aileUrs, si on compare le nombre des émIgrants~hnt il s'agit avec le chiffre,?e la popula~ion de
aque tribu, on peut étabhr que certames deCelles_ci envoient, approximativement, le quartOu le cinquième de leur population totale chercher du travail en Algérie; cela paratt être le cas,not~rnment, des Oulad-Settout, des Metalsa et. deseenI·Oulicheikh, pour ne parler que des trIbustnpruntant plus volontiers la route terrestre et
SUI' lesquelles des détails plus précis ont pu êtrereCueillis.
20 Circonstances du départ. - Depuis si
d~ngtemps que se renouvelle le phéno~èned e:tode saisonnier, nul n'ignore, dans les trIbusU Rif, les possibilités de gain offertes par la
COlonisation algérienne. Aussi est-ce spontané~e~t, au gré de l'état d'esprit de chacun et deslCflCultés économiques familia'les du moment,
que tels individus se décident à émigrer.D'une façon générale, on ne peut pas dire
~e les émigrants quittent leur pays avec l'idéea êtée d'acquérir un capital déterminé pour,USlIitÔt, rentrer dans leur tribu. Au contraire,
Alhucemas (2) •• Belli-Ouriaguel .• Gueznaïa .
la durée du séjour en Algérie est, avant tout,fonction des possihilités rencontrées pour s'yemployer et, Irès variable de l'un à l'autre, elleapparaît comme le résultat cl 'un compromisentre le besoin de chacun de gagner de l'argentet les moyens qui lui en sont laissés. Certainsindividus s'emploient successivement à la sériecomplète des travaux saisonniers agricoles: piochage des vignes, défrichements, moissons plll8ou moins précoces suivant la région, vendanges,clc. D'autres, par contre, rentrent chez euxaprès l'accomplissement d'un seul cycle, quitteà revenir à nouveau dans la même année. Lecaractère de chacun, ses besoins'propres, la situation de sa famille et de ses récoltes en tribu sontautant de facteurs qui règlent la conduite del'émigrant rifain. Hahituellement, ces travailleurs étrangers font en sorte qu'un membre deleur famille demeure au pays pour y diriger lestravaux pendant leur absence; et c'est ce quipermet à certains d'entre eux de prolonger Œeurséjour en Algérie jusqu'à huit ou dix mois oude demeurer absents plus longtemps encore, s'ilsont trouvé un embauchage qU'lis jugent opportun et avantageux de conserver.
Les départs du douar s'effectuent, soit isolément, ou, plus souvent, par groupe .de deux,trois et plus et, quelle que soit la s8.ison, grâceau mouvement incessant de va-et-vient entre Rifet Algérie, les intéressés se trouvent bientÔt ennombre pour poursuivre leur voyage. Ce mouvement leur permet, d'autre part, d~être renseignés progressivement sur l'état du marchéde la main -d'œuvre et le développement de 'lal'1aison del'1 travaux, au moment considéré, et,souvent, d'avoir del'1 indications sur tels de leurscontrihutes les ayant devancés. Ce n'est do~c pasàl 'aveuglette que les ouvriers rifains se présentent en Algérie ; et ce sont, sans doute, lesrenseignements ainsi échangél'1 en cours de routequi lel'1 aiguillent de préférence vers telle ou tellerégion algérienne. D'une année à l'autre, eneffet, les intéressés ne reviennent pas systématiquement chez lel'1 mêmes employeurs, ni, dans'les mêmes communes. Ce cali ne se produit,généralement, que s'ill'1 sont attachés à unIl chef)) demeuré sur place.
A signa'ler encore que pour sa nourritureet son transport en cours de voyage, le travailleur saisonnier a besoin d'une certaine avanceen argent. Quand il ne la possède pas, ce quin'est pas rare, il est obligé d'avoir recours àl'emprunt auprès des usuriers juifs dont il a déjàété parlé.
~o Conditions générales des déplacements.- Les multiples voie!\ empruntée!! par ~es saisonniers, au départ de leur douar, convergent versdes itinéraires principaux, couloirs d'allées etvenues déterminés par l'expérience des ancienset fixés par la coutume, sous réserve, cepen.dant,des modifications récentes résUltant de la vulgan.sation des transports automobiles et de la soumission à l'Espagne.
65.000
27.40011.30019.8005.900
13.10014.90010.5008.800
17.00021.90014.2005.900
18.1005.200
194.000
45.70019.300
CHIFFRE
de la population (1)TRIBUS
Beni-Touzine ..Metalsa .Beni-Saïd ..Ouled-Settout .Beni-Bou-Yahi ..Beni-Sidel .Beni-Oulicheikh .Beni-Bou-Urour .Quebdana .Temsaman .Beni-Chikeur .Beni-Bou-Gafar ..Mazouza .Tafersit .
(1) Chiffres arrondis.
(2) Du secteur du Rif.
ZONES
Melilla
-
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC
TABLEAU DÉTAILLÉ, PAR TRmU,
du mouvement d'entrée des Rifains par les cars empruntant le pont de la Moulouya
et la route de Berkane. -ZONE DE MtLILLA lm D'lLKUCElAS
Total de 1932..
1932 ....
MOIS
JanvierFévrierMarsAvrilMalJuinJUIlletAoûtSeptembreOctobreNovembrelIécembre
.EN 1 ~ 1 ~ :a-. / ~_~ a" El g. -. T 1---- TOTAL
=' 1 ~ ~ 1 ~ ~ ~, '3 ~.g ~ ë .:.d.c"- C. .;S t~ ':l ~. ~ ~ _ 0 ~'":' ,Q III u ~ 1 a ..ëi~ ~'I]":' il -a g;§ ~ -a i5 ~ i5u . ~ = ~ ~ ~ 0 ~ ~ ='" 1 0 ~ "', '" ~
1--------1---1------ ---- --1
Mai 1931 1.017. 1.512 4052 578 786 52 2140 53 27 313 » 610 6405 181 6.~
~~:~et = ~:fl :~~ m ~;~ ::~ :~ ~:: :~ 21 ~~ 1 ~3 l~r 2~~ 1~~ ~:~21Am)t - :::: 510 1 MO 236 4099 4090 322 4053 335 312 306 306 63 269 1 193 40.8340Sl'plembl'C -. .. . 138' 163 202 165 81 212 24040 122 14040 138. 152 » 82 4 1.8401Octobre -. . • • 308 i 122 70 189 122 311 205 3340 2406 280 1406 840 1740 » ll.691Novembre -. . . . 4048 1 260 93 199 212 99 2840 193 385 209 67 203 277 12 2.~Décembre -.. .. 4097 Hl 173 176 2240 640 537 211 180 263 57 1 2640 348 » S.l....
Totai de 1931.. S.5404 3.284 1.532 2.215 2.537 1.213 2.364 1.341 1.315 1.593 761 1.415 2.0651---s36 1 --;:;5
287 163 183 137 265 96 228 281 1 511 S16 62 284 266 » 3.0,!!65 72 68 48 76 1340 740 86 1 243 39 81 140 55 » 1.0....
133 46 112 137 80 79 148 50 1 265 160 68 62 940 » 1.40340'1403 1S 96 240 58 90 73 51 141 83 » 69 217 29 98
1.7400 339 4036 57 166 252 909 132 229 1.279 44 632 1.397 719 8·~l130 29 101 29 62 87 54 109 137 66 42 17 79 » :::83 3 100 30 19 64 77 119 286 60 56 41 33 12 ~'u
77 95 154 138 126 16 S16 289 290 222 20 137 171 99 2.~138 241 90 640 67 204 179 111 185 260 72 227 68 71 l,II~:
162 2 70 31 408 124 64 87 117 238 120 56 159 46 1.S.....602 42 341 » 32 238 221 238 154 411 148 292 659 108 3.4086622 62 700 3 16 296 569 112 134 457 220 246 427 172 4.036
40.082 1.lO7 2.ID 6981
1.015 1.670 2.91211.665 2.692 '3.591 933 2.077 3.625 1.256 ;;::;;
C'est ainsi qu'autrefois,. un courant nonnégligeable empruntait le territoire de la circonscription de Taourirt, pour suivre, ensuite, lIagrande artère médiane aboutissant à Oujda. Ils'agissait alors de tribus non soumises aux Espagnols. Le chiffre des passages par Taourirt adiminué considérahlement, pour se fixer vers3 à 400 en 1930-1931 ; et ~l porte sur des Metalsaet des Beni-Bou-Yahi, dont les territoires sont,en quelque sorte, orientés géographiquementvers cette région du Protectorat français.
A l 'heure actuelle, on peut affirmer que laquasi-totalité des immigrants rifains recourant àla voie de terre nous parvient par la Basse-Moulouya, qui est franchie au pont international de'la route de Berkane ou aux multiples gués situésen amont 011 en aval. Une partie du contingentde saisonniers voyage, en effet, à pied et traverse le Maroc oriental français en coupant auplus court ; les autres utilisent les autobus quicirculent dans la zone voisine et dont les itinéraires établissent des liaisons parallèles à la côte,nrainant tout 'le Rif oriental de Dar-el-Kebdanià Nanor, par exemple, puis, encore, de Midarou de Tafersit à Selouan, D'autres services, quieffectuent régulièrement le trajet Melilla-Oujdapar le pont international et Berkane, collectentensuite tous ces courants latéraux.
On peut ainsi avancer qu'en ce qui concerneles usagers de la route et des moyens de trans-
ports automobiles, les points principaux de raS'semblement sont : Melilla, Nador puis Selouatlet, par les divers renseignements recueillis, o~peut évaluer leur importance à la moitié, en"liron, du chiffre total des émigrants empruntaJlla voie terrestre. L'autre moitié est composéede ceux qui préfèrent recourir au voyage à pied,mode de locomotion sans grand avantage éconO"'mique, car on perd, en temps et en nourriture,l'équivalent du prix de transport en autobU'(12 à 15 fr., de Melilla à Oujda). Aussi peut-OPsupposer que, ce faisant, les intéressés se don'nent, avant tout, comme but d'échapper pl~ssûrement aux formalités du contrôle adminlS'tratif instauré pour la traversée de la zone fran'çaise et la pénétration en Algérie.
n existe encore un autre mode de voyagepour les saisonniers rifains ; c'est le transpoiipar mer, utilisant la liaison directe établie en~Melilla et Oran. Ce courant est assez important,on peut l'évaluer, dans ces dernières années, ~uquart, environ, de l'immigration totale. Le p~moyen de la traversée est de 50 à 60 francs. C' lelà une somme bien plus élevée que pourvoyage sur route ; mais les intéressés y retrOdUvent l'avantage d'être déposés au cœur même el'Oranie,
Avant de quitter le Rif, l'émigrant ne manque pas, cependant, de se munir auprès deibureaux « d'intervenciones li d'un passeport noJl
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
MOUVEMENTS MENSUELS D'ENTRÉES ET DE SORTIES DES SAISONNIERS RIFAINS.
Années 1931 et 1932.
~ - ~ - _._-------- -- -
ENTRÉES EN ALGF.:RIE SORTIES D'ALGF.:RIEVÉRIFlhèS VÉRIFIÉES DIFFÉRENCE
.- - ~ ~ - en
Passant 1 à Oran TotalPar Par Algérie
i à Berkane1
Berkane OranTotal
1
.4nnée 1931 1
Janvier ........... » 827 » Il 65 Il »
Février ......... · . » 553 Il » 87 » »
Mars ........... · . » 1.154 » Il 240 » »
Avril ............ 8.786 98 11.418 6.572 334 7.298 + 4.120
Mai .............. 6.460 3.047 9.507 833 108 941 + 8.566
Juin o •••• •••••• ••1.890 1.044- 2.934 3.747 198 3.945 - 1.011
Juillet ........... 2.0171
645 2.662 7.699 883 8.582 - 5.920
Aoiit ............. 4.836 1.923 6.759 5.133 771 5.904 + 855
Septembre .. , .... 1.867 1.239 3.106 5.988 932 6.920 - 3.814
Octobre .......... 2.592 1.583 4.175 4.814 502 5.316 - 1.141
Novembre ........ 2.938 1.542 4.480 2.133 221 2.354 + 2.126
Décembre ...... ,. 3.205 1.757 4.962 1.363 134 1.497 + 3.465
Total de 1931 .. 34.591 15.412 50.003 38.282 4.475 42.757
Année 1932
Janvier ...... , .. ' . 3.079 1.209 4.288 1.662 157 1.819 + 2.489
Février ........... 1.055 546 1.601 4.504 226 4.730 - 3.129
Mars ........... · . 1.434- 1.026 2.460 4.038 213 4.251 - 1.781
Avril ............ 987 590 1.577 3.630 327 3.957 - 2.294
Mai .............. 8.331 2.794 11.125 1.456 174 1.630 + 9.500
Juin ••••• * ••••••• 942 540 1.482 2.598 323 2921 - 1.439
Juillet ........... 973 419 1.392 5.908 668 6.576 - 5.197
AoiH ............. 2.150 999 3.149 2.474 871 3.345 - 196
Septembre ....... 1.977 607 2.584 3.563 1.220 4.783 - 2.199
Octobre .......... 1.324 698 2.022 3.278 789 4.067 - 2.045Novembre ........ 3.486 1.136 4.622 1.328 401 1.729 + 2.893
Décembre ........ 4.036 704 4.740 891 195 1.086 + 8.654
Total de 1932 .. 29.774 11.268 41.042 35.3301
5.564 40.894
timbré qui lui est délivré sur feuille simple,moyennant llne reùevance très modique(I peseta,semble-t-i1), sans photographie et sans aucuneformalité tracassière. Suivant le bureau en cause,le passeport est « valable pour l'année ll, ouvalable pour un nombre de mois nettement spécifié, ou encore « valable pour un voyage » ; etphacun sait qu'avec ce document il peut voyageren liherté à l'étranger. Le plus souvent, les immigrants possèdent, en outre, une carte d'identité avec photographie et signalement dite« Tarjeta de Indentidad », obligatoire en zoneespagnole et dont le coût varie de 1 à 3 pesetas,suivant la situation de fortune du demandeur.
En principe, le passeport dont il s'agit doitêtre visé au passag~ dans la zone française, Oll,de plus, les intéressés sont astreints à une visitesanitaire comportant : douche, épouillage etvaccination; moyennant quoi, on leur remet unecarte sanitaire exigible pour le franchissementde 'la frontière.
En Algérie, la réglementation applicable àla main-d'œuvre rifaine est. le droit commun detous les étrangers, c'est-à-dire qu'en principe,pour pouvoir demeurer dans le pays comme
« travailleurs », les intéressés devraient produireun certificat d'embauchage et obtenir la délivrance d'une carte d'identité spéciale. Mais bienpeu se soumettent entièrement à ces prescriptions. Celles-ci ne semblent du reste pas pouvoirêtre appliquées aisément (1) à un élément foncièrement ambulant et si peu éduqué au point devue administratif; et les employeurs sont 'lespremiers à souhaiter qu'aucun renforcementinopiné de contrôle ne vienne troubler un courant de transmigration qui s'avère extrêmementutile.
Du reste, le franchissement de la frontièrealgéro-marocaine est facile, en tout point de sontracé. Ce n'est qu'un jeu pour ces gens du blodde parcourir de longues étapes par des sentierS •à peine marqués ; et les habitants de la région' .qui s'étend entre Oujda et Berkane, au Maroc, etMarnia et Nédroma en Algérie, sont habitués àvoir défiler des groupes de saisonniers que n'embarrasse aucun choix de piste ou route. On
(1) En 1931, pour une période do trois solmaine. durant lesquellesun essai de polDta~e avait été rait dans une commune de l'ouest algérien,?n avait releyé lentrée de 6.500 Rifains et le départ de 9.000. Onu~laglne alors les .difflcultés matérielles que rencontrerait l'é&abliuementd un contrôle strICt durant cette période d'arfluence.
L' EXODE RIFFAIN EN ALGE.RIe
~chelle
oc:::
Si::
"'""::0oCl
t:::Cc:::t""t""t':lt-3-2:
trj,Clo2:oSi::-,0c:::t':l
~~
o
If.R.li".". -
E.
Routes l',.;nc:ipllles
rront;.re~
oJ."",",. I~.
R
L i,9 en cie
~ . ~ --
E
...........
eLA....)····....···8er9uent/.·······•:·-Ill_.....
!
NORD
s
• KilSn.
MAR 0 C
~...,*"
;l
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
deux pays en présence, a som/ent dépendu dela situation politique dans le Hif et des événements militaires de la pacification. Les opéralions de 19:~1t-19:1:-) et 19:16, par exemple, ontprovoqué une telle raréfaction de travailleursri fai ilS en .\ Igérie, que les colons d 'Oranie ontmanqu(; de la main-d'œuvre qui leur était nécessaire ct qu'il en était résulté une hausse fantasliqne des salaires jonrnaliers, lesquels purentalors, atteindre 30 francs. En ce temps-là, de~émissaires-recruteurs étaient envoyés d'Algérie,afin de ramener les équipes qui faisaient défautdans les exploitations.
Cette période troublée avait, du reste, amenéil prendre des dispositions spéciales à l'égard desintéressés, anssi bien du côté français 'que ducôté espagllol ; mais, depuis, et en ce qui concerne la zone voisine notamment, il semblequ'aucune entrave ne soit apportée a,u libre jeude l'exode saisonnier. Les autorités· du Rif' nesont pas, en effet, sans se rendre compte deshienfaits réels apportés par ce mouvement àl'économie de leur zone. Les chefs indigènes lefavorisent nettement et certaines personnalitésle représentent même, volontiers, comme unesoupape de sûreté pour les périodes de criseéconomique.
lffinne également, dans cet ordre d'idées, quees cars espagnols \l'nant du Rif s'arrêtent fréluemment, aprc's avoir dépassé Martimpre), etiébarquent leur monde au milieu de la route afin,1u'il puisse se dispen:er dans la campagne et:ranchir la frontière à sa guise. C'est ce quilXplique, comme le font ressortir diverses évaluations, que le quart, seulement, de l'effectif~ntrant en Algérie par la voie de terre parvienne,ans le périmètre d'Oujda où il lui est difficile de,e SOustraire au contrôle sanitaire.
d' 4° Les effectifs et leurs variations. - On doitIre, tout d'abord, qu'il a été assez difficile de
raSsembler des éléments numériques sûrs pourUne statistique de l'immigration rifaine. Comme~n l'a vu, en effet, les intéressés se souslraient
tout contrôle dans la large mesure où ils lepeuvent et, sur les chantiers algériens, on cons.ate que les emploveurs commettent des erreursIncroyahles dans' 'l'appréciation de l'originee~hnique rIe leurs ouvriers. Sous le terme génétique de « Marocains », on confond les RifainsaVec les ressortissants français et il a fallu uneapplication soutenue et une grande prudencePour aboutir aux chiffres dont fait état ce traVlil.
Jusqu'à ces dernières années l'exode rifain,el} 1p us des facteurs économiques propres aux (A suivre.) Louis Mn.L10T.
A. - MOUVEMENT DE LA PRODUCTION
INVENTAIRE DE L'ÉCONOMIE MAROCAINE EN 1934
NUl/:; reproduiRons ci-après l'essentiel de quatre rapports sur l'élevage, la viticulture, laprOduction maraîch'ère et fruitière, l'oléiculturc, présentés au conseil de Gouvernement du27 juin 1934 par M. Lefèvre, directeur général de l'agriculture au Maroc.
L'ne impulsion nouvelle a été donnée à l'exportationdu monton et, pour la première fois, nous pouvons enregistrer, di's le début de 1934, l'exportation par les portsde l'Occidentjll de 151 t. 118 k. de moutons abattus.
D'autre part, le dahir du I:l juin 1933, autorisantl'exportation de la volaille, a permis la sortie de près de~.ooo volailles vivantes et de 1.500 kilos de volaillesmortes.
5.064 1.500 -
821 têtes29.96215.933 1.8gB -
o ào à
de 605 àde 22.831 àde 10.891 àde 0 à
Enfin, le tableau comparatif ci-dessous donnera uneidée de la recrudescence des exportations' ~s animaux1'( des viandes pendant les cinq premiers mols de l'année1934, par rapport à la même période de l'année 1933.
L'exportation des :a) €quidés est passéeb) Ovinsc) Porcinsd) Volaillese) Viandes réfrigérées de mou
tons est passée ...... de 19.472 à 151.118 kg.f) Viandes réfrigérées de
porcs est passée deg) Volailles abattues est passée de
srruATION ÉCONOMIQUE DE L'ÉLEVAGEMAROCAIN.
B. - Débouchés extérieurs.
le ~ous avons obtenu la conversion de 25.000 têtesres en 34.000 quintaux de porcs.
lllin~utre les 330.000 têtes de moutons sur pied, 10.000aux de viandes de moutons ont été accordés.
A. - Débouchés futérieurs.
a étLa tarification des viandes sur l~s marchés du bledtenté SUpprimée et l'on étudie la révision et le réajus-
ent des taxes qui frappent les viandes de boucherie.rOI} L'exclusivité des fournitures militaires en viandesrna.gelées marocaines n'a pu être obtenue à ce jour,illt ls On a pu pallier, dans une certaine mesure, auxgélPo.rtations de viandes congelées étrangères, par la con-
ahon des viandes marocaines."illll)'autre part, pour des raisons d'ordre sanitaire,
Portation des ànimaux vivants a été interdite.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
.. .
C. - Programme d'action pour l'avenir.
Bovins. - Le Gouvernement s'efforce de réserver, àla production marocaine, l'exclusivité des fournituresmilitaires en viandes fraîches, congelées ou conservées,cl des pourparlers sont engagés dans ce sens avec leministère de la guerre.
L'exclusion des viandes congelées exotiques augmenlerait annuellement de !,.ooo à 5.000 bovins la consommation du corps d'occupation. La fahrique, au Maroc,de conserves de viande pour l'armée absorherait de soncôté 5.000 à 6.000 hovins de première qualité. En accordavec l'administration de la guerre, un essai de fabricalion portant sur 200 quintaux va être effectué au déhutde l'année 1935.
Porcins. - Le contingent annuel accordé en 1933 et1931. par la métropole est de 34.000 quintaux de porcsvivants ct 10.800 quintaux de viandes fraîches, salées oupréparées ct de produits fahriqués. Or, la productionmarocaine du porc excède de 60.000 quintaux environ laconsommation intérieure.
Étant donné les difficultés rencontrées en Francepour l'augmentation du contingent actuel, le Gouvernement du Protectorat étudie les possibilités de fairehénéficier la production d'une plus grande part dumarché intérieur.
Les importations d'origine étrangère de viandes saléeset de produits fahriqués de porc ont été de plus de600.000 kilos en 1933 et représentent en porcs vivants lavaleur de 15.000 à 20.000 têtes.
Ovins. - L'exportation des viandes abattues soit encadre, soit en cale frigorifique, ct celle des moutonsvivants a été entreprise avec succès depuis trois mois ;il a été exporté, pendant cette période, par l'Occidental:
8.713 moutons vivants;151 t. Il8 kg. de viandes.Ce commerce nouveau ne s'exerce point au détri
ment de la production du Maroc oriental, qui continueil être drainée par l'Oranie, mais il est constitué par laproduction du colon européen et par celle de l'indigènedu versant nord de l'Atlas.
On peut considérer qu'il existe au Maroc quatre racesilldigèlles du mouton bien distinctes :
1° La race des Hauts-Plateaux du Maroc orientalfournissant annuellement 100.000 à 150.000 têtes à l~France. Elle compte environ 1.000.000 de têtes;
2° La race berbère ou de la montagne dont l'habitatest l'Atlas et ses contreforts et dont le type est le moutondu Moyen-Atlas. C'est un animal de petite taille bienconformé, convellant parfaitement à l'exportation'. Ellecompte environ 3.000.000 de têtes ;
3° La race du Tadla et ses variétés Beni-Meskine,Rehamna, Zaïan, est d'un modèle un peu plus grandque le précédent, apte aussi à l'exportation. Elle compte1.500.000 têtes;
4° La race des plaines côtières dont le type ne convient guère qu'à la consommation locale.
L'OLÉICULTURE MAROCAINE.
L'oléiculture a constitué, de tout temps, une desplus importantes richesses du Maroc, notamment dansles régions de Fès, Meknès, Ouezzane, Marrakech, Mogador, dans le Tadla et dans le Sous.
I.e nombre des oliviers actuellement en productiondépasse six millions et on peut évaluer à 600.000 quintauxd'olives la récolte moyenne annuelle, ce qui correspond11 une production d 'huile de TOO.OOO quintaux environdont la valeur, au cours actuel, est de 35 à 40 millionsde francs.
Or, la culture de l'olivier subit au Maroc depuis cinqans une crise profonde : de 1928 à 1934 les cours deshuiles d'olives n'ont cessé de baisser et 'sont passés de750/800 francs à moins de 350 francs cette année, si bienque les indigènes tendent à se désintéresser de plus enplus de cette culture.
Causes de la crise de l'oléiculture marocaineToul il fait normale dans des pays qui, tels l'Espa
glU', l'ltalie, la Tunisie, disposent de très gros excédentsde prod IId ion, celle crise peut sembler paradoxale au!\laroc, qui est très loin de suffire il sa prepre consoIIlmation.
Essenl iellement indigène, la culture de l'olivier estpratiquée suivant des méthodes archaïques :
Les plantations trop denses,Les façons culturales insufflsantes,L'entretien des arbres mal assuré,Les mét hodes de cueillette défectueuses,
sonl évidemment à la base des rendements déficitaireset, dans bien des cas, de la qualité inférieure des huiles.
:\fais, la situation actuèlle du marché mondial desmalih'es grasses explique essentiellement cette crise.
La sUI'()roduction des graines oléagineuses et, notaIIl'menl, dll lin en Hépublique Argentine et aux Indes, dusoya en Mandchourie, ent provoqué un avilissement teldn cours <le ces produits, que l'industrie européenne ~tactuellement en mesure de nous livrer des huiles ahmentaires de lin il 1.500 francs et des huiles de sOya11 1.600 francs la tonne. Les cours moyens à l'importa'tion de ces deux huiles étaient, en 1930, de 4.600 francs,donc trois fois supérieurs à leur valeur actuelle.
En outre, certains pays de grand élevage, dont lesbesoins en tourteaux sont considérables, en arrivent 11considérer 1'huile comme un sous-produit dont ils sedébarrassent à vil prix.
Quoi d 'Norman t, dans ces conditions, que le Maroc,pays de ln « porte ouverte )l, ait souffert plus que toulautre. de cel avilissement des cours au moment O~I, ~d"se defendre, un grand nombre de pays prenaient lfsévères mesures de protection.
Un grand nombre de commerçants, plus' ou IIloinSdénués de scrupules, ont été, par ailleurs, amenés 11pratiquer la fraude sur l'huile d'olive.
Très recherchée par les indigènes, l 'huile d'olive esld'autant plus exposée à être adultérée avec toutes sortescI '?uiles de graines : soya, lin, arachide, coton, sés~IIle,<mlletle, tournesol, camélia, que les prix de ces dernièressont plus bas.
Quelle que soit la surveillance exercée, les fraudesil base d'huile de maïs ou de tournesol sont difficiles 11caractériser ; l 'huile de soya et l 'huile de lin hydrogén~(c'est le cas de l'huile de lin alimentaire) peuvent facI '
lement passer inaperçues. 'L'huile de camélia, dont de gros arrivages se fonl
actuelle~ent à Marseille, pour être réexpédiés ensUi~sur les lieux de production de l'huile d'e-lives est pratiquement impossible à déceler par aucune an~lyse.
Il est donc absolument illusoire, dans la majori~des cas, de vouloir poursuivre des fraudes très dUficiles.découvrir, dès qu'elles sont faites avec un peu d'hab1'leté.
Mesurcs de défense du marehé des matières grasses,
. L'Espagne et l'Italie ont augmenté dans de fO~proportions les droits de douane frappant les graineS efr,tuts.oléag-ineux ainsi que leurs dérivés à l'import~tioll11~.Itahe a,. en outre, ~endu obliga!oire la dénaturatl011
dl11 ImportatIon des hUiles à usage mdustriel et suspenle ~égime de l'importation en admission temporaire de'grailles oléagineuses pour l'extraction des huiles.
. La G~èce a adopté depuis le Ter février et les ttaU'lJms envisagent des mesures de restriction très séVêtf1lsur les importations de matières grasses.
La. loi française du 6 aol"1t 1933 a établi sur toutAl8les graisses et fruits oléagineux importés dans la xné~pol.e un droit de douane qui varie de 8 à 16 francS l;JJqumtal ; l'introd~ction de ces produits est soumise'3 aoutre, à des contmgents, et le décret du 7 août 193 .relevé le tarif douanier des huiles et corps gras.
L'Afrique occidentale française vient d'être autori;:;par le décret du 5 mars 1934, à augmenter dans de. .fortes proportions ses droits de douane à l'importatiOO
BULLETIN f:CONOMIQlJE nu MAROC
Organisation des débouchés.
a) Marché intérieur. - La consommation des fruitsfrais el consenés du Maroc doit pouvoir être augmentée.Il convient de noter, à cet égard, que nous sommesencore importateurs de :
C'est ainsi que les huiles de soya, pures ou mélangées avec toute autre huile comestible, sont frappées d'undroit qui ne peut, en aucun cas, être inférieur à157 fI'. [Jo par quintal ; les huiles alimentaires d'arachides d'un droit de ,3 francs; les huiles alimentairesde lin d'un droit de 88 francs.
Des taxes analogues et du même ordre de grandeurOnt été établies au Gabon par le dpcret du 10 mars1934.
Enfin, le Gouvernement général de l'Algérie, pourehn~ourager les producteurs il améliorer la quali.té de leurs
ulles d 'oliyes accorde, cette année, une pnme de 20francs par quintal d'huile d 'oliyes pure titrant moins de~n degré d'acide oléique, extraite des olives fraîches par
es moyens mécaniques et n'ayant suhi aucun traiteIllent chimique.
Citrons, oranges, manda-rines .
Raisins frais .Pommes et poires .Pêches .Melons et pastèques .Bananes .Fruits divers .itaisins secs .Amandes .Pruneaux .Conserves : confi ture et
gelée .
En 1932
1.500.000 kg.46.000
1.600.00031.00060.000
2.800.000343.000236.00038.000
158.000
:168.000
En 1933
:1.450.000 kg.:19.000
2.517.00036.000
»3.250.000
:136.000187.00080.000
136.000
365.000
EVALUATION DE LA PHODUCTION MARAicuÈRE ACTUELLE
1::VAl.llATION DE LA PlloDUCTION FRUITIÈRE
TOTAL .... 17.000 ha. 1.390.000 qx. 143.000.000 fI'.
LA PRODUCTION MARAICIlÈRE
ET FRUITIÈRE MAROCAINE.
, Nous prospectons, d'autre part, le marché de l'Amé.rique du Sud.
Une telle orientation des débouchés met au premierplan:
a) L'organisation du contrôle à l'exportation;
b) L'organisation des transports.
b) Marché français. - Le contingent, pour les primeurs, est de 137.000 quintaux; il est possible que desdiscussions prochaines permettent, au Gouvernementmarocain, de le faire augmenter. Mais, il n'en demeurepas moins vrai qu'il ne sera pas extensible à l'infini etque pour donner toutes satisfactions nécessaires aux producteurs de la mélropole et de ,l'Algérie, le Maroc severra uaisemblablel1lent réclamer, d'une part, des contingents par nature de produits el, d'autre part, desinterdictions d'expédition à certaines époques
Dans ce dernier domaine, il y a lieu de poursuivretrès activement la sélection des diverses variétés adaptées,généralement des variétés très précoces. Certaines régionsmarocaines doivent, aussi, se bien pénétrer qu'elles arriveront toujours sur le marché à une époque trop tardiveoi! elles entreront en concurrence avec les producteursmétropolitains et algériens.
En ce qui concerne les fruits, il est raisonnable depenser que la métropole étant largement importatrice,il lui sera possible d'accorder au Maroc des co~tingents
plus importants. Mais, là encore, il faut rester,autantque possible, complémentaires de la productiort métropolitaine. La France a fait, ces dernières années, delarges plantations d'arbres à noyaux; le Maroc sembledevoir surtout porter son effort sur les agrumes, lesamandes et sur les fruits à conserves.
Indépendamment du marché français, nous devonspouvoir assurer rapidement, dans d'excellentes conditions, le ravitaillement en fruits et légumes frais del'A.O.F. : notre situation géographique nous la désignetou t particulièremen t.
c) Marchés étrangers. - Une grande partie de notreproduction d'amandes douces et amères s'exporte déjàsur l'étranger : Allemagne et surtout Angleterre. Tousles efforts des producteurs doivent donc tendre à conserver et à élargir ces marchés.
Depuis deux ans environ, un commencement d'eXportation, sur les pays du Nord de l'Europe, de fruitsfrais (clémentines et mandarines) et surtout de primeurs,parait se dessiner; il semble qu'il y ait là, pour le Marocdans une avenir proche, des débouchés intéressants ~dans le domaine des cultures maratehères, le producteu;marocain doit, en effet, pouvoir lutter victorieusementsur le marché anglais notamment, avec 'les Hollandai~qui ne peuvent obtenir des primeurs que par des cultures sous verre.
VALEUR
VALEUR
70.000.000 fr.40.000.0009.000.000
18.000.0006.000.000
16.000.0001.000.000
1933
450.000.000 fI'.440.000.00045.000.00035.000.000
143.000.000160.000.000
250.000 qx. 13.000.000 fI'.50.000 10.000.00032.000 13.000.00038.000 1.000.000
12'l.000 6.000.000
900.000 100.000.000
TONNAGE
90.000 qx.700.000
1.500.000300.000
55.000500.000
2.000
Environ ...• 160.000.000 fr.
700.000.000 fI'.550.000.000
50.000.00030.000.000
140.000.000135.000.000
9.000
1.000 ha.(1.000
650250
3.000
SUPERFICIE TONNAGE
Cultures maraîchères irriguées :
Asperges, melons,COurgettes, pastèques, carot\'es,salades radisete... : ....... :
T01llat~s .~etits pois .(lar'i ICOts ."rtichautsP01llmes de terre.
. La comparaison des produits hruts des deux derrières années fait apparaître, d'une manière tangihle,a place que ces productions tiennent dans l'économieIllarocaine :
'Blésè .éréales secondaires .
VJ\~tres cultures ,.Ignes à .P vin .
production maraîchère ..roductionfruitière ....
~andes .F~ives .olgues .p ranges, mandarines .1\èches, prunes et abricots.FIlÏsins de table .
taises et cerises .
BULLETIN I~:CONOMIQUE DU MAROC
a) Conlrdle des exportatiolls
Ce contrôle a été confié, dès 1\)3~, à l'Office chérifiende contrôle et d'exporlation (O,C.E.).
Appliqué tout d'abord, en 193~, aux exportationsde céréales et dans le domaine des primeurs aux expéditions de tomates et de pommes de terre, il a été étendu,en 1933, aux fèves fraiches, au~ ha:icots, anx p~lits
pois, aux courgelles, elc ... , et s applIquera prochamement, à la demande même des productcurs, il tous lesenvois de conserves.
Le nombre des colis contrôlés par l'O.C.E. a été de :En 1933 700.000 environEn 1933 1.000.000Depuis le 1cr janvier 1934 ~. 150.000
Rien de plus régulier que la cadence des expéditionspendant les mois les plus chargés de mai et de juin :
Mai : première décade 150.000 colisdeuxième décade. .. . . .. . . . .. ]14.000troisième décade 410.000
Juin : première décade ~90.000 colisdeuxième décade ~()7.000
Le maintien des prix est la preuve la plus tangiblede la bonne préparation des expéditions : de début maiau ~o juin, les cours des tomates au marché de Paris,approvisionné esscntiellement par le Maroc, ne sontjamais tombés au-dessous de 350 francs alors que l'andernier, à pareil époque, on enregistra trop souvent descours dépassant à peine 100 francs le quintal.
hi Organisation des transports
Elle est à la base de l'écoulemer.t des produits périssables dont nous nous occupons. Ces derniers sont actuellement acheminés par des courriers régulicrs, soit surMarseille, soit sur les ports de l'Atlantique, mais lenombre de ces courriers et leur outillage laissent encoreà désirer.
Il a été possible à l'administration d'obtenir l'affrètement, en Ig33, de sept bateaux supplémentaires pendant la forte saison de primeurs; celte année, l'organisation a été plus complète et douze vapeurs ont étéspécialement envoyés sur Casablanca par les compagniesfrançaises de navigation pendant les mois d'avril, maiet juin, de telle manière que les producteurs ont pufaire des envois avec une grande régularité. C'est unedes raisons essentielles du succès de cette campagne.
Des améliorations doivent encore être apportées danscet aménagement, de façon il mieux coordonner les expéditions, tant sur la métropole que sur l'étranger : en cequi concerne la France en particulier, sans négliger Marseille et Bordeaux, il semble souhaitable de tourner lesyeux vers les grands marchés du Nord de la France.Quant à l'aménagement des cargos et navires transporteurs, les compagnies de navigation ont fait des effortsque nous leur demanderons de continuer.
LA VITICULTURE MAROCAINE.
Nous ne nous occuperons, dans cette étude, que duvignoble européen du Maroc.
Ce n'est pas que le vignoble indigène soit dépourvud'intérêt ni d'importance; avec ses quelques 16 millionsde pieds de vigne, il constitue, au contraire, une richesseéconomique de premier plan, mais l'écoulement de sarécolte n'a pas soulevé, jusqu'à ce jour, de grosses difficultés. Uniquement orienté vers la production de raisinsde table et de raisins secs, sa récolte est facilement absorbée par le marché local.
Une petite quantité de raisins indigènes est bien, ilest vrai, transformée en vin cachir en vin ordinaireégalement, depuis notre installation ~u Maroc (50.000 'hl.environ) ; mais cette production est compensée par celledlls raisins de table provenant du vignoble européen.
J. - Vignoble européen du Maroc.
Le vignoble européen du Maroc, qui avait en 1919une superficie de 700 hectares il peine, s 'est accru trèSrégulièrement jusqu'en Ig30, il raison de 800 à 850 hec~
l'es par an ; il atteignait, à cette date, une superficiede g.:)OO hectares. Depuis quatre ans, par contre, sonaccroissement s'est sensiblement accéléré : près de 3.000hectares furent plantés en Ig31 ; 4.500 en Ig3~ ; 3.000environ en [g33 et 1\)34 ; c'est ainsi qu'il recouvreaujourd 'hui une superficie de ~3.000 hectares.
Ce vignoble peut, sans grande erreur et pour lar~i~on ci-dessus indiquée, être considéré comme e~cluSlvement constitué de cépa"es de cuve . aUSSI laJlrodudion du vin a-t-elle sUhri une progre;sion sens.i1J1t'lIlent parallèle à l'accroissement de la ~uperficleplantée et de 40.000 hectolilres en 19~2 est passée à200.000 hecto~itres en Ig30, pour alteindre en 1933,'140.000 hectolItres.
, ~~ leur côté,. les importations de vin du ~aroc,regullerement croissantes de Igl4 à Ig31, du faIt del'a~gmentation de la population européenne, semblentavoIr atteint, à cette date un maximum définitif aVec~~3.ooo hectolitres. Depuis deux ans, en effet, ellesso~Jl el~ _régression très rapide : 132.000 hectolitres enIg32 ; ;);).000 hectolitres seulement en 1933 .
Avec 1~.5~0 hectares de vigne en rapport et 4.500hectal'es de vIgne il la troisième feuille il n'est pase~agéré, en effet, de prévoir pour cett~ année, unerccolte de 550.000 hectolitres de vin c'est-à-dire de100.000 hectolitres supérieure à nos besoins.
. Le~ excédents de production vont d'ailleurs~ a(('r~Ilre très vite durant les trois ou quatre annéeSa venIr : (cette période correspondant à l'entrée enprodU,ction des surfaces importantcs plantées en vilfnede Ig30 à 1934) et seront de l'ordre de 3 à 400 nullehectolitres dès Ig37.
'1'"On peut donc augurer que Ig34 marquera un
renversement complet de l'économie marocaine enmatière de commerce de vin et que ce renversementsera hrutal. par suite de l'importance des plantatiOnsde ces del'lllères années. D'importateur de vin, le Maroc\a passer hrusquement dans le groupe des pays exportateurs.
D. - Facteurs du développement du vignoblemarocain.
Venus en. grand nombre d'Algérie, les premierscolons marocams se sont rendus comptc très vite lJl!l'le Maroc était, tout comme celle dernière, le pays deprédilection de la vigne.
,. D'autr~ part, les hauts prix atteints par des vinSd Imp~rtatlOn de très mauvaise qualité et toujours plUS,ou !noms frelatés, ne pouvaient que les inciter à assUretrapidement le ravitaillement de la colonie européenneet du corps d'occupation.
Cependant, malgré ces facteurs favorables le développement du vignoble marocain fut dans l~s annéeSqui suivirent la guerre, extn\memeni lent.
Aucune des facilités dont pouvaient bénéficier ~antres hranches de la production agricole ne furet!al'l'ordées à la vigne.
. p~s. d'exemption de droits de douane pour le matSl'ICI v~licole .csulfateuses, souffreuses, etc.), ni sur lesprod ~I1ts anlicryptogamiques utilisés par les viticulteurt(soulfre, sulfate de cuivre, etc.) ;
Pas de dégrèvement de tertib sur les vignes cultivées à l'européenne.
.Enfin, dans le même ordre d'idées, sur aucun d"cahiers des charges de la colonisation officielle européenne, n'a jamais figuré, parmi les conditions de Jni'l'en valeur imposées, l'obligation pour le preneur d'Ut!lot, de planter de la vigne.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
20 00
7 00
12 50
50 00
10 50
L'administration a, autrefois, il est vra.i, accor~éson aide pour la création d~ ca~es coop~rilt1\eS, ma~s
la construction de ces caves n a faIt que sUivre la constItution des vignobles.
Par ailleurs, poursuivant dans toules les br~nchesde la production agricole. une polit.iqu,e de qualIté, leGouvernement ne pouvaIt se. ~éslIlteresser du. seulmoyen qu'avaient le~ petits \I.tI~~I.teurs de fabrIquerdes vins bien constItués et YllIlfIes selon les règlesœnoloaiques modernes sans lesquelles, en Afrique duNord, "on ne peut obtenlr que des breuvages innommahles.
(Juels ont été les résultats d'une telle politique ?
Alors que dans certains pays, dans .le Midi ~e laFrance et surtout en Algérie, les plantatIOns de VIgnesprenaient dans les années. qui sui.viren.t la, guerre,l'allure d'une véritable fohe colleclive, Il n en a, àaucun moment, été de même ilU Maroc.
Il est certain, par ailleurs, que les bruits de prohibition qui ne cessent de circuler dans le pays, ne sontpas étrangers à la recrudescence des plantations constatée depuis trois ans.
Quoi qu'il en soit, nous assistons, aujourd'hui,sur le marché local à l'élimination des vins étrangerspar les vins du pay's et, cela, au prix seulement d'undroit de douane extrêmement faible (7 I/~ %ad valorem).C'est un résultat intéressant: il serait, en effet, malaiséde citer une autre branche de la production marocainequi puisse, dans les circonstances présentes, se contenterd'une protection aussi faible.
W. - La crise viticole dans le bassinméditerranéen
Remèdes employés pour la conjurer.
Les vianobles du bassin méditerranéen, dont laproduction"actuelle s'élève à 180 millions d'hectolitresenviron ont vu durant ces trente dernières années leurssurfaces augmenter de 500.000 hectares et leur .production s'accroître de plus de 30 millions d'hectolItres.
En même temps que la production augmentait, laqualité des vins diminuait; de plus en plus, dans tousles pays viticoles, les vignobles quittaient les coteau~pour s'installer dans les plaines ; les vieux cépages qUIavaient fait leur preuve étaient rejetés et remplacéspar des variétés à hauts rendements; chaque jour davantage tendaient à s'implanter des méthodes culturalessacrifiant la qualité à la quantité : irrigations massives,tailles longues, abus des engrais, etc.
La plupart des pays viticoles se sont donc imposés,depuis plusieurs années déjà, des disciplines très sévèresdans le double but :
De restreindre leur productionD'améliorer la qualité des vins "produits.Mais, si les buts recherchés par tous ces pays sont
sensiblement les mêmes, les législations adoptéesdiffèrent par de riombreux points :
Les unes, très libérales, telle la législation italienne,Visent surtout à une « limitation par la qualité Il ;
D'autres, au contraire, absolument draconiennes,teHes les législations portugaise ou tunisienne, prohibent formellement toute nouvelle plantation ;
D'autres, enfin, telle la législation française, prévoient, sous une apparence de sévérité extrême, ungrand nombre d'exonérations.
IV. - Recherches de débouchés à l'extérieur.
A moins d'un renversement bien improbable dela situation métropolitaine, c'est sur les marchés coloniaux et surtout sur les marchés étrangers que les viticulteurs marocains seront dans l'obligation de placerleurs excédents de vins.
Ces débouchés sont sans doute extrêmement limités.Ils existeut cependant ; l'exl'mple fourni par la Cavecoopémtive de Berkane, qui vient de vendre 5.000 hectolitres de vin au corps d'occupation d'Indochine, leprouve bien.
Il ne semble pas, par ailleurs, que les producteursmétropolitains puissent prendre ombrage des effortsque nous pourrons faire pour conquérir des marchéstels que ceux de l'Afrique occidentale et de l'Afrique(''luatoriale françaises, dont le ravitaillement exige desvins à haute teneur alcoolique qui, précisément, nepeuvent être produits en France.
La Belgique, la Suisse, pour ne citer que les paysles plus proches, peuvent et doivent nous accorder, demême qu'aux autres nations, les contingents de vinsdirectement proportionnels :. la valeur des produits(lU'elles nous ycnden t. fO
Mais, de telles exportations ne seront possibles quesi nous parvenons à produire à bas prix des vins d'excellente qualité courante.
IMPORTATIONS DES VINS
( en hectolitres)
PAYS 1930 1931 1982
1
1 117.595 77.859 88.086A. O. F............... ,i
Belgique ............ 409.100 348.400 278.400
Suisse ............... 11.160,000 1.153.300 1.196.300
Droits de douane sur les vins ordinaires.A. O. F. - Valeur mercuriale 250 francs l'hectolitre
logé en fûts ou cn demi-muids :Douane 5 % ~50 francs .Surtaxe droits étrangers :10 % .Chiffre d'affaires 4,~o % .Droits d'octroi de mer applicables depuis
le 1er janvier 19~4 : droit fixe ~o francspar hectolitre .
Frais dll statistique, débarquement, camton-nage .
TOTAL....•.•••• 100 00
La surtaxe sur les vins étrangers serait portée prochainement à 40 % ce qui élèverait l'ensemble des droitsà )50 francs par hectolitre.
BELGIQUE. - Vins en fûts : ne titrant pas plus de)20 : 135 francs l'hectolitre.
Les vins autres importés autrement qu'en bouteillestitrant plus de 12°, acquittent pour chaque dixièm~de degré d'alcool excédant 1 ~o, un droit supplémentaire égal à celui qui frappe les eaux-de-vie étrangères.
Toutefois, en ce qui concerne les vins qui ont droità Ulle appellation d'origine dùment notifiée en conformité de la loi du 18 avril 19?1' le droit supplémentairepo.u~ra, moyennant les c?ndltIon.s à déterminer par lemIlllstre des finances, n être eXigé que pour les vinsqui titrent plus de 15°.
SUISSE. - Vins en f11ts : 170 francs jusqu'à J30 •
,Les importations qui bénéficient des autorisationsspécial~s créées par l'arrêté du 4 novembre 1933, payentun drOIt de 117 fr. 60 seulement.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Exposé de M. Normandin, directeur général des travaux publicsau conseil du Gouvernement du 27 juin 193~.
Travaux en cours ou à exécuter Jusqu'au début de 1936.
Routes. - Les dépenses d'établissement des routesprincipales et secondaires s'élèvent, au 31 décembre 1933 ,il fa20 millions environ pour une longueur totale de 6.fauokilomètres envircn. Elles ont été couvertes par :
Budget ordinaire, :15 millions;Emprunts, 161 millions ;Fonds de réserve, 180 millions;Caisse spéciale, 36 millions.Les ressources restant disponibles en 193/, et 1935
sont d'une vingtaine de millions.Principaux travaux qui pourro~t êtr.e terminés au
lJébut de 1936 avec les ressources dIspombles :Houte de Ksiri à Ouezzane ;Plateforme de la route de Meknès il Petitjean par la
vallée du R'Dom (manquera l'empierrement d'une dizaine de kilomètres);
Route du Zegotta aux chantiers du TseHat ;Amélioration de la route de Fès à Ain-Aicha et au
Haut-Ouerrha ;Route de Fès à la Haute-Moulouya jusqu'à l'ain
Merja ;Route de Fès à Imouzzèr, dans la partie en plaine;Route d'Ifrane à Azrou ;Construction d'un pont sur l'oued Serrou, entre
Khenifra et Tadla ;Route de Marchand à Khemissèt sauf les ponts sur
les oueds Grou et Bou-Regreg et l'empierrement sur unequinzaine de kilomètres entre Merzaga et le Bou-Regreg ;
Route de Tiflèt à Oulmès sauf les quatre dernierskilomètres et l'empierrement sur une douzaine de kilomètres;
Route de Rabat au Tadla, sera terminée en plateforme jusqu'à Fquih-ben-Salah ; un pont sera construitsur l'Oum-er-Rebia, à Sidi-Aissa ;
Route de Chichaoua vers Chemaia jusqu'au pont deKhelouat sur l'oued Tensüt ;
Route de Marrakech à Taroudant par le Tizi-N'Test,sauf empierrement et chargement de certaines sections ;
Route de Marrakech à Ouarzazate;Route d'Agadir à Tiznit (sauf empierrement de quel
ques kilomètres).J'ajoute que l'élargissement à 7 mètres et le repro
filage de la chaussée de la route de Casablanca à Rabat,déjà exécutés sur la moitié de la longueur de la route,seront terminés dans un an environ.
PORTS. - Port-Lyautey. - Les jetées de Mehdya sontterminées. Il reste il poursuivre l'amélioration des fondsdu Sebou par calibrages et dragages, et divers aménagements dans le port (chaussées, électrification, clôturedouanière, voies ferrées, cale de halage).
I.es dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à263 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, 15 àdi millions, soit au total :180 millions dont :170 fournisdirectement ou indirectement par le Protectorat.
Rabat-Salé. - Il reste à renforcer et prolonger quelque peu les digues basses, à construire divers bâtiments(recette des douanes, magasin aux inflammables, parc àbestiaux), à faire quelques aménagements pour les chaussées et voies d'accès et à établir des installations pour lapêche.
Le total des dépenses faites au 1er janvier 1934 estde 117 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935,1\ millions, soit au total 1:11 millions dont II6 fournisdirectement ou indirectement par le Protectorat.
Fcdala. - Les travaux destinés il l'accl's ct il la réception des pétroliers sent il peu prt's terminés. Il reste àachever ou à faire des travaux intéressant surtout lapèche, notamment une cale pour sardiniers, un quai pourchalutiers, et à parfaire l'éclairage électrique.
Le total des dépenses au ICI' janvier 1934 est d.e35 millions et demi environ et il reste à dépenser enVIron 1 million et demi, soit au total 37 millions, dont14 mil. 3 de capital-aeLions ou obligations de la Compagnie du port, 8 mil. 3 fournis par un emprunt à laCaisse des dépôts et consignations, 9 millions de subvention du Gouvernement chérifien et 5 millions environd'avances diverses de la compagnie, remboursables avecou sans intérêt.
Casablanca. - Les travaux de la jetée Delure sontmaintenant arrêtés. I.a jetée a une longueur de 2.450mètres qui est suffisante pour les besoins actuels.
A l'enracinement de la jetée transversale, on termineles murs de quai. Le nouvel outillage de manutentiondes charbons est prêt à entrer en service. On poursuitl'installation d'un parc à goudrons, permettant la réception des produits en vrac.
Les ressources disponibles permettront l'exécutiondes travaux ou fournitures suivants jusqu'à la fin de1935.
1° Achèvement de l'aménagement du môle du Commerce, qui sera pourvu de dix nouvelles grues électriques, de 5.000 mètres carrés de nouveaux magasins,d'un hangar aux primeurs, d'un magasin aux alcocJs,de la bouverie du lazaret vétérinaire, de bâtiments pourle parc aux inflammables, d'une bascule charretière,d'ulle bascule wagonnière et d'égouts complémentaires.L'éclairage électrique sera sensiblement renforcé et amélioré.
2° Installation d'un nouveau port de pêche et, notamment, d'une halle aux poissons.
3° Continuation, jusqu'à fin 1935, des travaux dedéroctage et dragage complémentaires avec deux piIcnneuses, une drague et deux pontons à benne preneuse.
4° Installation du radiophare d'El-Hank.Le total des dépenses faites au 1er janvier 1934, pour
le port de Casablanca, est de 583 millions et il reste àdépenser, en 1934 et 1935, une quarantaine de millions,soit au total 623 millions presque entièrement fournispar des emprunts du Gouvernement chérifien.
Mazagan. - Construction d'un hangar métallique,déroctages et dragages.
Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à17 millions,. auxquels s'ajoute 1 million de dépenses àfaire en 1934-1935..-
Safi. - On poursuit la construction des quais etterre-pleins, et l'outillage de ces quais, ainsi que les dragages d'approfondissement et divers aménagements intérieurs (appontement pour les pêcheurs, cale de halage,ouvrage de protection contre les crues de l'oued Pacha,défense du terre-plein sud).
Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à147 millions; celles à faire en 1934-1935 à 18 millions,soit au total 165 millions dont 8:1 fournis par des emprunts du Gouvernement chérifien, :17 par la caisse spéciale ou le fonds de réserve et 56 par l'O.C.P.
Mogador. - Les dépenses faites au 1er janvier 1934s'élèvent à II millions plus 1 million en 1934-1935. .
Agadir. - On achève de monter l'outillage et d'équiper les carrières pour entamer les travaux de prolongement de la jetée qui commenceront au début de 1935.
Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à16 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, environ7 millions, soit au total :13 millions.
Pour l'ensemble de son équipement portuaire, leMaroc aura dépensé, fin 1935, I.:lSo millions.
BU LLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC
Aooord entre le rail et la route.
Ressources d'emprunt disponibles.
;-)0 Les déficits d'exploitation du Maroc oriental, duFès-Oujda el du Benguerir - Louis-Gentil, soit ~~ millions.
Au début de 1936, les dépenses d'établissement deschemins de fer (autres que le T.-F.) atteindront doncprès de ~.500 millions, dont:
320 millions foul'nis par les compagnies;41 millions fournis par les mines de Bou-Arfa
2. 140 millions fournis par le Protectorat.
Sur l'emprunt 1928, il reste disponible unede II millions enYiron,Dont:
mil. ti pour le port d'Agadir (à dépenser en
a)somme
41934) ;
4 mil. 1 pour l'amélioration des relations entreHavat et Salé,et le reste pour achèvement ou règlement, dans le courant de cette année, de dhers travaux de routes et d'hyri rauliq ue ;
b) Sur l'emprunt 1932 (Ire tranche), il reste disponible q4 millions qui seront dépensés à raison de :
100 millions en 1934 ;-;4 millions en 1935.
A ces chiffres s'ajoutent, pour le port de Safi uneYingtaine de millions obtenus par des emprunts directsde l'O.C.P. ; pour l'électrification, une trentaine de millions fournis par l'E.E.M. et C.F.M., et pour la lignede Sali, quelques millions fournis par C.F.M.
Au total, on dispose donc, en 1934 et 1935, pour lesIramux neufs, d'un total de l'ordre de ~30 millions.• A l;larti~ de ,1936, à. moins de retournement completde la SituatIOn economHlue et budgétaire, les ressourcespOUl' lnlvaux neufs seront pratiquement réduites à ()si la deuxième lranche de l'emprunt est différée. '
:\pr~s avoir,. en 1933, promulgué les textes qui, d'unepart, soumettaIent les lransporteurs existants à certaines formalités et à certaines sujétions imposées parl'in térêt public, d'autre part permettaient d'arrêter l'inflation des moyens de transport, l'administration s'estpréoccupée d'amener les transporteurs routiers et lechemin de fer à collaborer et à s'entendre sur une répartition rationnelle du trafic, au lieu de s'arracher àcoup d'avaissements ridicules de tarifs, un trafic d~ntla masse va s'amenuisant sans cesse.
Vr:t prem,ier es.sai d'er:ttente pour le transport marchandises a eté miS en vigueur en février 1934 : passéentre C.F.M. et l'O.G. T.M. il a, presque immédiatementété considéré par les autres transporteurs comme un~'tentative d'établissement d'un monopole au profit degrosses firmes.
L'essai s'est poursuivi et se poursuit encore . ons'est efforcé d.e, grouper les transporteurs par région, ~ousfonn~ de SOCletés a!10nymes ou de coopératives : quatreou CII\q de ces SOCIétés sont constituées ou en voie deconstitution et les pourparlers continuent pour en constituer de nouvelles. A l'heure actuelle, les accords englobent plus de ra moitié des camions autorisés dans lazone au nord de l 'Oum-er-Hebia.
Pour hâter et faciliter la conclusion d'accords englobant la quasi-totalité des transporteurs établis sur lesg-rands axes de circu.lation, ou même en dehors de cesaxes, et lever les héSItations des derniers dissidents j'aiprov?qué ,la réunion à la direction générale des tra'vaux.p~bhcs d une conférenc~ générale des groupements detransporteurs ,marc~an.dlses. Ces groupements, réunisa';! nombre d une dlz~lIIe, sont entrés en conversationd abord entre eux, pUIS avec le chemin de fer.
. Au cas où mon. espoir serait déçu et où un accordamlab~e ne pourraIt s'établir, je serais probablementcondUIt ,à de~ander au Gouvernement de procéderco,,:!me 1 ont fait de nombreux pays, comme le prévoitmamtenan~ !a Franc.e, et d'imposer, par voie d'autorité,une répartItIon éqUItable du trafic entre rail et route.'
HYDHAULIQUE ET ADDl'CTlONS n'EAU. - Le barrage duBeth est, à peu de chose près, achevé. Le canal principal~Ie dérinltion est fait sur 22 kilomètres et sera prolongéJUsqu'à l'oued Tihili, au déhut de 1935.
Le hal'rage du N'Fis Sl'ra achevé au pI'Ïntemps 1935.LI' canal de dérivatiou dl's l'aux de l'Oum-er-Hebia,
entre Kasha-Tadla et Kasva-lidania, est en cours de construction sur presque toute sa longul'ur et sera terminéfin 1935.
Les rhétaras de la région de Marrakech et celle del'OUed Bouchane seron t poursuivies de manière à épuiserla dOla tion disponihle.
En ce qui concerne les grandes adductions d'eau, laprincipale, celle qui dessert les villes du littoral entrePort-Lyautey et Casablanca, est terminée depuis l'annéedernière. 1\'en déplaise aux prophètes de malheur, ledébit du Fouarat est largement suffisant pour alimenterpendant de longues années les villes de la côte puisqueI~ débit maximulII fourni jusqu'à présent n'a pas atteint2:10 litn-s-seconde et que nous pensons disposer à la finde l'l'Il cannée d'un débit total de 600 litres-seconde.
Les petits centres du bled, au nombre de 31, ont pu"trI' dotés progressivement de distributions d'eau.
En 1934-'93:1, seront dotés d'une distribution :Saïdia, Midelt, :\rhaoua. L'étude de la distribution dansla hanlieue de Casablanca est commencée.
Les dépenses relatives à l'hydraulique ct aux distril~utions d'eau s'élèvent, au 1er janvier 1934, à 481 mil1.lons. Les dépenses à faire en 1934-1935 s'élèvent àh'. millions emimn soit au total 545 millions dont ïl'Illillions payés par la caisse de l'hydraulique et le restepar I·Plnpnlllt.
l' F:,.ECTIIIFICATION. - L'extension du réseau H. T. deE.E.M. se poursuit. Les lignes d'Oujda à Berkane et
Saïdia sont tl-l'minées, celle d'Oujda aux charbonnagesrie I)jerada le sera en septembre. La seconde ligne de~ransport entre Casablanca et Salé sera terminée fin juilct et permettra de desservir Boulhaut dans le courant
de '93:1. Les lignes de Machou à Azemmour et Mazagane~ l'elle de Khourihga à Oued-lem, Boujad et Kasballliania sont termin~es, celle qui dessert Bir-Djedid lesloera. pl'Ochainement, ainsi que la ligne de Benguerir -
uls-Gentil - Safi. Enfin la ligne de Meknès à Azroucl't /frane sera commencée en juillet et terminée au débutr e 1935.
L'usine de Fès-aval est terminée; celle d'EI-Kanserale sera il l'automne, celle de Kasva-lidania est en coursel sera termilll\e au début de 1936.
" Le montant des dépenses faites pour le réseau de~ f·,.E.M. au Ter janvier 193/1 est de 468 millions dont 50 %oUruis par la société, 25 % par C.F.M. et 25 % par le
Jlrotectorat. Il reste à dépenser, jusqu'au début de 1936,U!le cinquantaine de millions qui porteront le compteri établissement à un chiffre supérieur au demi-milliard.
21 centres du bled sont électrifiés ou en cours d'électrification. L'exploitation de l'ensemble d.e ces petits~~lItres est déficitaire. Le déficit a atteint, en 1933,:l;?o.OO{) fl'anes et menace de s'aggraver, ce qui montrebleu 1'impossibilité d'un abaissement général des tarifs.
Les dépenses d'établissement des chemins de ferSOnt, au 1er janvier 1934, les suivantes
T.F, (p. mém. à la charge de la métropole) : 580millions;
C.M.O., ~77 millions;C.F.M., 1.908 millions.A ces chiffres viendront s'ajouter en 1934-1935 :
f: 1° Les dépenses de construction de la ligne Louis-rentil - Safi, soit 48 millions; .
d 2° Les dépenses d'achèvement et de parachèvemente la ligne Fès-Oujda, soit 101 millions;
.30 Divers travaux complémentaires sur les lignesanCIennes, soit 73 millions;
o ,4° Les charges de capitaux 1934 de C.M.O et du Fès6 uJda, et 1934-1935 du Benguerir. Louis-Gentil, soit
1 lllillions ;
BULLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC
Tarifs de l'énergie électrique.
Les larifs moyens de vente de l'énergie électrique enFrance élaiellt, en 1931, de :
Pour l'éclairage :1 fI'. (iD dans les villes de plus de 100.000 habitants;1 fI'. (;4 Ù 1 fI'. 68 dans les villes de 10.000 à 100.000
hahitan ts ;2 fI'. :w dans les villes de moins de 10.000 habitants
1'0111' la force molrice :, frallc dans les grandes villes;1 fI'. ()~ il 1 fI'. '9 dans les villes de 10.000 à 100.000
habitants;, fI'. 21l dans les villes de moins de 10.000 habitants ;Ces tarifs ont baissé, de 1931 à 1934, de 4 % en
moyenne pour l'éclairage ct 5 % à 6 % pour la forcemotrice (hasse tension).
En Algérie, les prix de vente pratiqués en 1932
yariaienl :Pour l '4dairage, de 1 fI'. 50, dans les environs
d'Alger, il 3 fI'. 14 dans les petits centres;Pour la force motrice, de 1 fI'. 23 à 2 fI'. 28.
Au Maroc, les tarifs appliqués actuellement sontPour l'éclairage :
Villes principales: 1 fI'. 45 à 1 fI'. 93 (1);
Centres ruraux: 2 fI'. 70 à 2 fI'. 93 avec une moyennede 2 fI'. 80 ;
Pour la force motrice :Villes principales : 0 fI'. 70 à 1 fI'. 17 (2);Centr(,s ruraux: 1 fI'. 32 à 1 fI'. 55 avec une moyenne
de 1 fI'. 43.
(1) Le. 1"'lx moyens de venlo du kwh. (tarlrs ménagers) sont moinsélovét d'onviron 15 % ot en baisse de 23 à 45 % depuis 1930.
(2) En baisse de 23 à 50 % depuis 1930.
(Je signale en passant que les tarifs de Berrechid,qui sont les plus élevés de ceux des centres ruraux, vontêlre scnsihlement abaissés à partir du 1er juillet.)
Du poillt de vue des usagers, ces tarifs supportentaisément la comparaison ayec ceux de France et d'Al·:.:éric.
Néanmoins, je me préoccupe d'obtenir des abaissements en ce qui concerne la force motrice, en obtenantqlle les diminutions de dépenses de l'E.KM. et des principales sociétés distrihutrices aient comme contre-partieulle réduction des tarifs, non pas générale - j'insis~esur ce mot pour ne pas ('veiller de vains espoirs - malSconsentie - dans toute la mesure où le permettent lescontrats de concession - sur les tarifs force motrice pourl'énergie livrée ù certains consommateurs notammentde moyenne puissance. '
.J'espère ainsi arriver à des réductions qui, danscertains cas, pourront être de l'ordre de 8 à 10 %.
, En. même temps, je proposerai au Gouverneme~td établir, dans les seuls centres bénéficiant d'une dISt~ihuticn d'énergie électrique, une taxe de consomma:tl~n sur les huiles combustibles analogue aux taxes qUIeXistent depuis 1930 sur les autres produits pétrolifères:11 est anormal, en effet, que le mazout _ produit quIsera peut-être marocain un jour, mais qui pour lemomenl est entièrement étranger - bénéficie d'unrégime de faveur et, à la faveur de prix extraordinairement bas faits par certains fournisseurs de matérielégalement étranger, et aussi de promesses alléchantessur les consommations et les frais d'entretien de cesmoteurs - promesses que l'avenir ne ratifiera peut-êt~epas - que le mazout, dis-je, concurrence l'énergteélectrique, produit presque exclusivement marocain etfrançais.
Bien entendu, cette taxe ne serait pas appliquée dansles centres ol' les huiles combustibles constituent laseule source d'énergie possible.
1. - PRODUCTION AGRICOLE
MODALITÉS D'ÉCOULEMENT DU BLÉPOUR LA CAMPAGNE 1934·1935.
1° Stock excédentaire de blé tendre à exporter surle marché mondial. - Ce stock est de 186.916 quintauxet entièrement entr~ les mains des docks-silos. Il ne participera pas à la répartition des licences de la campagne1934-1g35 et devra être exporté, dans le plus bref délaipossible, sur le marché mondial conformément aux engagements souscrits.
2° Surexcédent de blé tendre. - Constitué par lereliquat de la récolte ancienne sans affectation spéciale,il est d'environ 320.000 quintaux, dont 280.000 appartiennent aux docks-silos et tIO.OOO au commerce. Ce sur·excédent suivra le sort de la nouvelle récolte à l'exceptiond'une fraction de 150.000 quintaux, qui fera l'objet delicences accordées en priorité aux docks-silos, suivant lesmodalités indiquées au paragraphe suivant.
3° Répartition des licences pour le contingent de blétendre de la campagne 1931,-1995 - Préalablement àtoute répartition, il est prélevé 50.000 quintaux sur lecontingent de chacune des tranches trimestrielles pourêtre attribués en priorité aux docks-silos. Pour le surplus, les modalités de la répartition, au prorata desstocks représentés aux recensements sont maintenues.Le contingent de la première tranche': 590.000 quintaux,donne lieu à une répartition provisoire entre le com·merce et les docks-silos, basée sur les opérations de la
campagne précédente. Les licences revenant aux diversexportateurs, sur la part globale attribuée au commerce.sont distribuées suivant le même principe.
Le contingent des Iro et 2 0 tranches, soit 1.045.000quintaux est réparti après un recensement effectué le20 août chez tous les détenteurs de blé, dans les portset bureaux de sortie, ainsi que chez les minotiers. De l.apart revenant à chaque attributaire est déduite celle qu'ila .obtenue à titre provisoire sur la première tranche, ladifférence représentant les quantités à sortir sur ladeuxième tranche.
Si le chiffre des licences définitives obtenues aUrecensement est inférieur à celui des licences obtenUesà titre provisoire, le bénéficiaire est tenu de parfaire ladifférence. L'administration fera souscrire à cet effet desengagements garantissant la régularité des opérations.
L~ troisième tranche, soit 455.000 quintaux, est.rép~rhe après un recensement effectué le 20 novembre dans les conditions habituelles.
4° Exportation sur le marché mondial ou dénaturation. - La délivrance des licences sur contingent deFrance et Algérie comporte, pour les bénéficiaires, lesobligations ci-après :
1° Exportation sur le marché mondial ou dénatu'ration, avec autorisation de 40 quintaux pour 100 quin-taux de licences ; ,
2° • Blocage en vue d'un report sur la campagneprochame de 20 quintaux pour 100 quintaux de licences·
~.-......
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
L'exécution de ces obligations sera garantie par desengagements souscrits auprès de l'administration desdouanes.
Ces proportions peuvent (ltre augmentées ou diminUées si les résultats du recensement d'aot1t le justifient.
50 Avantages à accorder aux blés de qualité. - Una~antage sera réservé aux blés de qualité lors de lalilstribution des licences, par l'attribution à ces blés,(~'un coefficient de majoration, étant entendu que leslicences supplémentaires ainsi accordées ne permettrontde sortir que des blés de force. Il convient, en effet, dePoursuivre, par ce procédé, la politique de qualité danslaquelle le Protectorat s'est engagé et que réclame laIllétropole.
Il y a lieu, tou tefois, d'éviter qu'une semblableIllb
esure ait une répercussion fâcheuse sur les cours deslés indigènes. C'est pourquoi il est décidé de limiter
à .10 % la majoration ci-dessus envisagée. D'ailleurs, ladirection générale de l'agriculture devra définir aussirbapidement que possible les conditions auxquelles leslés de qualité devront satisfaire et apporter dans cette
définition toute la rigueur nécessaire.
6° Taxe de sortie. - Le dernier conseil du Gouvernelllent a demandé que ces ~xes soient au moins diminUées et même supprimées sur les céréales secondaires.
En la circonstance, il convient de tenir compte duremboursement de l'emprunt effectué par la Caisse dublé et d'assurer à cette dernière des ressources suffisantes pour, éventuellement, accorder aux 186.916 quin~auJ( excédentaires la ristourne de 27 francs prévue poures blés destinés à l'exportation sur le marché mondial.
1 C'est pourquoi il est décidé, d'une part, de maintenira taxe actuelle sur les blés tendre et dur, et, d'autrepart, de diminuer seulement de 50 centimes la taxeiIllposée aux céréales secondaires à l'exportation.
La taxe sur le riz est, par contre, élevée à 5 francs.. Les chiffres seraient donc les suivants pour l'exer-
cice 1934- 1935 :Blé 4 francsOrge, avoine et seigle ,. . 1 fr. 50Maïs et sorgho.............. 3 fr. 50Riz 5 francs
70 Répartition du contingent de blé dur et desSemoules pour la campagne 1994-1935. - Sur le conting~nt de 150.000 quintaux de blé dur, la part des dockssilos est fixée à 34.000 quintaux à exporter commeSuit:
Ire tranche : 24.000 quintaux (blé ancien)2e tranche: 5.000 quintaux3e tranche: 5.000 quintaux
La part de 116.000 quintaux revenant au commercee~t répartie entre les détenteurs de stocks d'après' lesr"sultats d'un recensement effectué le 20 septembre.
d.. Jusqu'à cette date, les sorties auraient lieu au plusihgent sous le couvert de licences provisoires, avec
COnsignation de 40 francs par quintal, ou soumission~Utionnée garantissant un versement équivalent, en case non-accomplissement des engagements souscrits.
Les sorties auront lieu comme ci-aprèsIre tranche : 36.000 quintaux2° tranche : 40.000 quintaux3e tranche : 40.000 quintaux
1 Les 60.000 quintaux de semoule sont répartis entreebs minotiers proportionnellement au montant dé leurs
a onnements de la campagne 1933-1934. Pour les sortiesS't f la première tranche, ils seront tenus d'acheter~il'OOo quintaux de blés anciens détenus par les docks-
Os.
80 Taxe de mouture. - La taxe de mouture fixée à~ francs par quintal est ramenée à 2 fr. 50 par quintalt s'applique indifféremment aux blés durs et aux blé~~nd!es.. La limite à partir de laquelle les minoteries SOnt3s6uJettl~s au paiement de la taxe de mouture est fixée à
• 00 qUllltaux par an.
ARRllTÉ VIZIRIEL DU 21 JUIN 1934(8 rebia 1 1353)
relatif à l'application du contrôle technique
de la production marocaine à l'exportaüon.
AUTICLE Pl\EMIlll\. - L'exportation hors de la zonefrançaise de l'Empire chérifien des produits soumis aucontrôle technique institué par le dahir susvisé du 21 juin1934 (8 rebia 1 1353) est subordonnée, dans tous les casà la vérification préalable de la déclaration d'expéditio~et à la délivrance d'un certilica t d'inspection.
Pour les expéditions faites sur la France et l'Algérieau titre du contingent, l'exportation est subordonnéeen outre, au visa d'un certificat d'origine. '
ART. 2. - Les déclarations en douane relatives à cesexpéditions doivent indiquer, indépendamment du nom·bre des colis,.et du p?ids des produits présentés, la qualitéexacte et, s il y a heu, la catégorie de classement.
Pour les expéditions faites sur la France et l'Algérieau titre du contingent, elles doivent indiquer en outrel'origine de la marchandise. "
Des arrêtés du directeur général de l'agriculture, ducommerce et. de la colonisation, pris en accord avec lechef ~u servIce du commerce et de l'industrie peuventpréVOir des tolérances. dans l'indication du classement.
ART. 3. - La vérification des déclarations ci·dessusest effectuée par les contrôleurs de l'Office chérifien '"contrôle et d'exportation, délégués du directeur généralde l'agriculture, du commerce et de la colonisation.
AUT. 4. - Le service des douanes refusera l'auto·risation d'exporter pour les expéditions qui ne seraientpas accompagnées du certificat d'inspection' constatantqu'elles remplissent les conditions fixées par les arrêtésdu directeur général de l'agriculture, du commerce etde la colonisation, prévus à l'article 4 du dahir précitédu 21 juin 1934 (8 rebia 1 1353). '
n en sera de même à l'égard des expéditions accom·pagnées d'un certificat d'inspection qui ne leur serait pasapplicable.
En ce qui concerne les produits à exporter sur laFra~ce et ~'~g~rie au titre du contingent, le visa ducertIficat d ongIne par le service des douanes ne seraapposé que si le certificat d'inspection constate que lesproduits exportés sont d'origine marocaine.
. ;\RT. 5. -.~ contrôle technique institué par le dahirprecll~ .du 21 JUIn 1934 (8 rebia 1 1353) est applicable auxexpédItIons :
la De blés tendres et durs;2.° D'orge, de seigle, d'avoine, de maïs de sorgho
d'al.pIste, de millet, de pois chiches, de poIs ronds, d;hancots secs, de lentilles de fèves de fenugrec decumin, de coriandre et de lin;' ,
30 D'œuIs en coquilles;40 D'oranges, de mandarines de clémentines, et
d'amandes décortiquées; ,
50 De tomates, de pommes de terre d'artichaulsde carottes, de petits pois, de fèves fraich~s de harico~et de courgettes. '
. !,-RT',.6. -; Le taux de la taxe d'inspection est fixéaInSI qu Il SUIt pour les différents produits soumis aucontrOle:
1° Blés tendres et durs; pois ronds:Jusqu'à 5.000 quintaux: 0 fr. 15 par quintal;Au-dessu~ de 5.000 quintaux : 0 fr. 10 par quintal
pO~Ir la totahté d,,! lot, avec minimum de 750 francs etsUlv~nt les quantités faisant l'objet d'une même vérificatlon;
330 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Blés tendres
CONTROLE DES BLÉS A L'EXPORTATION.
ARTICLE PREMIEII. - Les blés tendres et durs doivent,11 lenr sortie du Maroc, être sains, loyaux et marchandscl enl l'cr dans l'une des catégories ci-dessous établies(l'apr~s le poids à l'hectolilre et le taux d'impuretés.
AnT..1. -- SOIlI classés comme
« Blés durs \Iaroc nO 1 n, les blés durs originairesd,II 'Ial'Oc d?lIt le poids il l'hectolitre est égal ou supé·l'Ie~lr à /lo kilos et qlli contiennent au plus 2 % d'imp~'reles dont, % au maximum d'orge et 0,5 % au maXImum de lene ou de pierres.
« l3lés durs Maroc nO 2 n, les blés durs originairesdu "'!aroc dont le poids à l'hectolitre est compris entre7~. kilos e~ 79 kg. 999 et qui contiennent au plus 2 %d JInpu~etes dOllt 1 % au maximum d'orge et 0,5 0/0au ma\lIl1Unl de terre ou de pierres.
« Blés durs Maroc nO 3 n, les blés durs originairesd.u !\Iaroc d0.nt le poids 1. l'hectolitre est égal ou supél'leur ~ 78 kIlos el don t le pourcentage d'impuretés esteOlllpns entre 2 ct 3 %'
Son.t ~ga!ement classés dans celle catégorie, les blésdurs ongmalres du Maroc don 1 le poids à l'hectolitreest égal ou supérieur à 78 kilos et qui, hien qu'ayant unpourcentage d'impllretés inférieur à 2 %, ne peuventcependant pas ètre compris dans l'une des deux catégories ci-dessus.
« l3lés durs Maroc nO 4 n, les blés durs originairesd~1 "';Iaroc dont le poids à l 'hectolitre est compris entre7~. kllos et 77 kg. 999 et qui contiennent au plus 3 %(1 Impuretés.
« Blés durs Maroc nO 5 )l, les blés durs originaireSdu Maroc dont le poids à l'hectolitre est éaal ou supérie~lr à 74 kilos et qui contiennent au plus 5% d'impu,·etes.
« Blés durs Maroc nO 6 n, les blés durs originairesdu "'.Iaroc don t le poids à 1'hectoli Ire est compris entreTl kilos et 73 kg. 999 ct qui contiennent au plus 5 %d'impuretés.
Ali?'. 4. - Le poids à l 'hectolitre sera obligatoireme~tdélermlllé pour chaque lot au moyen de la trémie conIque de 50'litres.
Sont considérés comIlle impuretés : les criblures, lescorps étrangers, les grains ou graines autres que le blé serencontrant naturellement avec celle céréale.
, ~n pl~s des pourcentages d'impuretés prévus à1 arlicle 2, 11 sera toléré un pourcentage de 3 o/c de blésdurs dans le blé tendre. °
De même, dans le blé dur il sera toléré une proportion de mitadins de 12 % a~ maximum.
AnT. 5. - VarrNé du 22 mai 1934 portant classement des blés à l'exportation est abrogé. '
AnT. 6. - Le chef de l'Office chérifien de contrôle etd'exportation est chargé de l'exécution du présent arrêté.
Blés durs
1111 pourcentage (l'impurelés inférieur à 2 %, ne peuventcependant pas t'tre cOIllpris dans l'une des deux catégories ci-dessus.
« Blés tendres ~laroc nO 4 n les blés tendres origilia ires du Maroc dont le poids à 'l'hectolitre est comprisentre 7ü kilos et 77 kg. 999 et (lui contiennent au plus:\ ~{) d'impuretés.
« Blés tendres !\Iaroc n° 5 n, les blés tendres origilIaires du Maroc dont le poids à 1'hectolitre est égal ousupérieur à 7!' kilos et qui contiennellt au plus 5 %d'impuretés.
(1 lllés tendres Maroc Il° 6 )l les blés tendres originaires du Maroc dont le poids à 'l'hectolitre est comprisentre 70 kilos et 73 kg. 999 et qui contiennent au plus;l 'la d'impuretés.
o fI'. :15 par colis1 l'l'. ;)0
clémentines.
1.~4o unités;720 IInit(>s ;
4° Fruits:Oranges, mandarines,Amandes décortiquées
ART. 2. - Sont class(\s comme:
« Illés tendres Maroc n" 1 l', les hlés tendres originaires du Maroc dont le poids à 1'hectolitre est égal ousupérieur à 80 kilos et qui contiennent au plus 2 %d'impuretés dont 1 % au maximum d'orge ct 0,5 % aumaximum de terre ou de pierres.
« Blés tendres Maroc nO 2 n, les hlés tendres Ol'lglnaires du Maroc, dont le poids à l'hectolitre est comprisentre 7,8 kilos et 79 kg. 999 et qui contiennent au plus:1 %d impuretés dont 1 % au maximum d'orge et 0,5 0/0au maximum de terre ou de pierres. .
(1 Blés tendres Maroc nO 3 n, les blés tendres originaires du Maroc dont le poids à l'hectolitre est égal ousupérieur à 78 kilos ct dont le pourcenlage d'impuretésest compris entre 2 et -3 %.
Sont également classés dans cette catégorie, les bléstendres originaires du Maroc dont le poids à l'hectolitreest égal ou supérieur à 78 kilos et qui, bien qu'ayant
5° Primeurs:Tomates, pommes de terre, haricots. 0 l'l'. 20Artichauts, petits pois 0 t'l'. 15Carottes, fèves t'miches, courgelles. () l'l'. IO
Lorsque les colis de fruits el primeurs sont réunisen fardeaux, chaque fardeau est compté comme nereprésentant qu'un seul colis si son poids brut ne dépassepas les limites fixl'es par arJ'(~ll~ du directeur généralde l'agricllllure, du commerce el de la colonisation, prisen accord avec le chef dn sen iee du commerce et del'industrie.
Tout fardeau d 'un poids supérieur aux limites fixéesest taxé d'après le nombre effectif de colis dont il estcomposé.
Sont considérés comIlle réunis en fardeaux, les colissuperposés 011 juxtaposés l'un 11 l'autre el fortementmaintenus entl'e eux soit par une enveloppe commune,soit par des liens de métal ou en bois.
Lorsque des fruits et primeurs sont expédiés en vracou dans des emballages lion usuels, la taxe d'inspectionpent (1tre liquidée suivant les ladfs ci-dessus fixés, maisen tenant compte, pour chaque catégorie de produits,des poids lIormaux des colis habituellement exportés.
Les poids devant servir de base à la laxation sontindiqués par un arrêté du direclelll' général de l'agriculture, du commerce et de la colonisation, après avisdu chef du service du comnleree et de l'industrie.
2° Orge, seigle, alJoine, maïs, sorgho, alpisle, millel,pois cJliches, haricols secs, lentilles, fèlJes, feTlllflrcc,cumin, coria/l{!re el, lin :
o fI'. JO par quintal;
3° Œufs en cOlJuilies
2 francs par caisse de1 franc par caisse dl'
BULLETIN l~CONOMIQUE DU MAHOC
STATISTIQUE PAR CULTURE DES SUPERFICIES ENSEMENCÉES ET DES PRODUCTIONS.
Tableau d'ensemble des superficies ensemencées et des productions.
CULTURES
MOYE"i"iE
d"s années 1927-1931~------ ------ ./-..........----------
t\N1\f:E 1933
-------- - ------Surface ProdUt'tion Surface Production Surface Production
Ill,; dur ............................... 869.223 5.608.278 827.641 5.181.762 918.660 4.766.008Illé tenùre ............................ 221.226 1.530.037 270.210 2.430.430 380.000 3.100.000
~:i~~~e' : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : 1
1.217.445 9.854.962 1.334.708 10.264.928 1.518.257 10.974.79533.605 305.295 22.711 183.890 32.043 273.293
938 5.579 898 4.896 1.139 5.674
~~;hO"::::::::::::::::::::: ::::::::::: 1
262.178 1.449.110 346.580 1.188.053 359.150 1.404.15295.988 360.079 85.667 242.841 85.443 297.665
~1i1 ................................... 11.275 54.242 10.155 38.827 7.001 12.762Alpiste ................................ 9.765 54.033 12.607 65.816 3.826 10.580Fèves .................................. 47.488 2fl7.767 47.559 239.259 55.920 226.296Lentilles .............................. 6.716 30.305 6.058 15.062 5.160 17.523Pois l'hiches ........................... 37.527 187.903 28.620 116.176 29.694 107.473l'dits pois ............................ 8.541 45.024 9.683 46.856 15.599 76.734Fenugrec ............................. 4.304 21.401 3.744 13.891 2.215 9.4.85Lin ................................... 23.505 128.039 21.646 93.722 12.116 31.845Coriandre ............................. 13.031 87.018 9.606 36.938 9.794 39.616r.umin ................................ 4.702 15.829 3.470 3.132 1.470 1.031Haricots .............................. 451 1.634 492 1.419 522 1.733Cultures maralchères .................. 13.448 17.314 17.783
fourragères .........,.......... 14.458 17.791 30.097industrielles ................. 1.062 704 980
~._.__._---- -- - _.-,-~--_. ------Totaux généraux .•......•••• 2.896.870 3.077.864 3.486.869
Arbres fruitiers (Campagne 1932-1933)- - .
nC;:\ES 1\ 1'IGE'iES E:" l'IEllS '"1/;\1-: El' ROPEt-:\:"E E:" lia.
1
Ol.lVlt-:IIS (1)
Rf:GIO\S - - - ,
1
Indigènes Enropét'Ils Total Indigènes EUl"opi'{'II~ Total
1
Indigi'lles Enropl"('us Total
-! 2.156 41.462 17.124 58.586Oujda .................. 3.742 1.733 5.475 11 2.115
1
1
Con fi Il:'i algt"i"l}·marocains. !U57 n 804:,7 n » " 1 93.179 » 9:1.179Ta7..a. .................... 1.·lfl5.:a:J 1.881 1.407.221 " 237 2:17
1
369.298 5.27;; :l7L';73Fb ...................... 4.500.135 67.618 4.567.75:1 2 1.174 1.176 1.91Ho4t;8 70.817 1.987.285OUP/.l:lne ................ 1.063.998 455 1.064.4;;:1
1
» lii
6 :192.980 4.550 397.530:\Icknès 2.0~916,'; ·~I.;;I!) 2.090.714 4 5.0112 5.00t; 1 307.415 138.752 446.167..................
1
1Rhlrb ................... 176.623 9.3:10 185.95:1
1 " 1.0 Ir, 1.045!
56.879 3UI7 94.196Ralnt ................... 531.877 17.078 548.955 ~j 2.91:1 2.W38 5.662 24.654 30.316Chaouïa ................. 345.977 24.93,'; 370.912 6 5.382 5.388
13.244 21.1.')t; 24.400
Taltla .................... 7.892 7:l.~ 8.626 " 78 78 263.026 2.489 265.515Oued-Zem ............... 2.191 604 2.795 " 7 7 1 39 486 525Doukkala ................ 4.607.058 16.453 4.628.511 " 288 288 1.803 1.005 2.808.-\bda.Ahmar ............ 218.945 2.450 221.395 1 13 14 22.937 3.936 26.873.\logador ................ 9640469 9.478 973.947 " 1 1 406.370 2.329 408.699Marrakech ............... 394.869 23.873 418.742 2 250 252 1.563.907 293.212 1.857.119Agadir .................. 7..901 » 7.901 » » » 608.291 • 608.291
Totaux généraux •••• 16.288.6421
218.171 16.506.813 511
18.541 18.592 6.052.960 SiS.IG2 6.67S.G~
Vignes imposées (adultes) 5" feuille et plus oliviers imposés en 1933
16.184.9471
152.9431
16.337.8891
501
9.5481
9.548 IS.028.271 (a) 1 217.108 (h) 6.240.379 (c)1
, (1) Le nombre approché de. oliviers indigènes trop jeunes pour produire serait de 500.000. Le total des oliviers de toilt âge indigène• établirait par suite à 6.552.960 ct le nombre total des oUviers au ~Iaroc à 7.176.000 envirou.
. (a) 29.689 exonérés (successiou de récoltes anéanties p.1r la fun.agiue. (h) 405.994 non laXt's (arbres trop jeunes pour produire enprIncipe). (c) Les exonérations d'impôts auraient porté en 1933 sur 280.466 pieds dout 1.328 indigènes et 279.138 européens.
332 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
Arbres fruitiers (suite). Campagne 1932·1933.
Total
FIGUIERS
ET AUTRES ARURESORANGERS
ET CITRONNIERS
_ .._. -----
1
1
NOYERS ET AMANDIERS
149.850912
1.369,5~'-i
1
:161
6 1271
--
» '• 1
.. 1 » 1
: ! 14.10817.004 142.989
D i 94.255
PALMIERS
6271
114.108
125.98594.255
149.850912
1.369 '52
1316
RtGIONS -'---~/_----- ~__-- -------- ------1, 1 1 1 1
Indigènes I_Europ . Total 1 Indlg. Europ. 1 Total : Indigènes Europ. 1
I----!-I-I---I-;---I1 i 1 1
66.067 6.6601 72.727 32.948 1 26.435 59.38:1 49.648 7.667 57.315»1' 5.762 1.317i,· 1.317 57.807 »,' 57.807
5.762 5.79932.157 37.956 14.970 845 15.815 539.645 6.172' 545.81712.843 53.926 66.769 32.228: 9.416 41.644 i 1.501.533 61.330 1.562.863
573 2.125 2.698 31.071, 23.452! 54.523 278.281 1.056 279.3371.043: 82.755 83.798 16.225 70.820 87.0!;) 272.104 108.850 380.954
68, 7.626 7.694 l, 3.935' 41.162 45.097 100.455 36.318 136.7731.943 57.653 i 59.596 58.771' 61.727 120498 270.219 47.411 317.630
997 30.7211
31.718 2.190, 63.390 65.580 261.347 47.978 309.325762.490 13.311 i 775.801 28.8701 1.615 30.4851 108.050 8.599' 116.649
132 4.719, 4.851 128, 241 369 4.799 1.086 5.885367 4.112: 4,479 7.4521 2.185 9.6371 363.370 2.5811 365.951
2.747 13.880 16.627 1 1.570 i 1.302 2.872 251.819 1 3.123, 254.9~
~~~.~~~ ~, 226.:~: Il 1.~~::g: i 4~:~~~ i 36.4~~ 7~:~~11 :~::~~~' 5~::~~ 1 1.::g~399.239, • , 399.239! 17.796, • , 17.796, 146.141 • 1 146.84:-
Totaux généraux. 553.884 17004 [ 570.888 2.821.5~! 510.488 i 3.332.032 :1. 292.880 l, 339.0861
631.966 5.50t.432 391.659 'Ii --5.-89-3-.0-91: 1 1
Oujda .
Co:a~:: ~~~~~~..~~~: 1
Taza ,Fès · .. · .. 1
Ouezzane ..•• ~ •••• _1Meknès ..Rharb .Rabat .ChaouYa .Tadla .Oued·Zem ..DouklLaIa ..Abda·Ahmar ••.•••Mogador .Marrakech •.••••••Agadir ..
1
1-Indlg. 1 Europ. Total
1----1-1--166.758
1
» 166.7581
Cultures fruitières (suite)
Progression de 1928 à 1932.
MOYENNE
1927·1931Année 1932 Année 1933
Vigne intligène (en pieds) .. 13.827.264 15.742.523 16.506.813Vigne européenne (en hec-
tare) .................... 7.254 17.167 18.592Oliviers (en pieds) ........ 5.006.568 6.212.092 6.676.062Noyers et amandiers (en
pieds) ................... 1.687.399 2.756.569 3.332.032Palmiers (en pieds) ...... 466.238 530.263 570.888Orangers et citronniers (cn
pieds) ................... 296.701467.908 1 631.966
Figuiers et autres arbres(en pieds) .............. 4.613.309 5.384.189 5.892.091
1
ÉTAT DU VIGNOBLE EUROPÉEN DU MAROC AU 1~r MAI193~.
Superficie en hectares
~
VIGNE
on production VIGNE VIGNE VIGNEREGIONS ..
(4.' feuille TOTAUXà la 3' feuille à la 2- feuille de l'année
et au-dessus)
, -Oujda et confins algéro·marocalns .. 1.712,25 643 » 306 » i 561,50 3.222,75Taza ................................ 138 75 102 D 10,50
121,25 272 »
Fès .. , ............................... 669 50 285,50 296,50 152,50 1.404,10Mokn" .............................. 3.162 .. 879,25 1.014,75 1 1.363,50 6.479,50Rharb-Ouezzano ...................... 531,75 228,50 393 .. 249,50 1.402,75Rabat ............................... 1.687,55 1.349,50 596,85 108 " 3.741,90Casablanca .......................... 3.928,25 707,50 371,50 566 D 5.573,25Tadla ............................... 21 . 6,50 5,50 20,25 53,25Mazagan ............................ 159 » 252 D, 50 D . 461 ..Safi ................................. 16 . 2,50 1 . 3 »
122,50
Marrakech . 294 ". 60 . • 20 . . •
1
374 ".........................
--- 1 ---Totaux ............ 12.320,15 4.516,25 3.125,60
1
3.045,50 23.007,50
• N.B. - Les chitrres conœrnant ~larrakcch sont œux de 1933.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 333
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUESDU 2" TRIMESTRE 1934
ET LEURS RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES.
Vue générale.La campagne agricole a été très pluvieuse sur l'en
semble du pays; les hauteurs d 'cau recueillies du 1 er septembre 1933 au I cr mai 1934 dépassent de plus de 25 %,dans la plupart des régions, les hauteurs d'eau normalesà la même époque; dans quelques unes l'excès sur lanormale atteint 50 à 'i0 % (Port-Lyautey 70 % d'excèsSUI' la normale, Raba t G4 %, Casablanca 53 %, Safi 63 %,Oulmès 70 %, Taza 5'1 %). Cependant, à Marrakech et àChichaoua, en raison de la sécheresse du printemps, letotal des pluies de la campagne agricole n'atteint guèreqUe 95 % de la normale.
AvrilTempératures. - Les températures moyennes du
mois ont été inférieures aux normales sur l'ensemble dupays, excepté dans la Chaouïa où elles ont été sensiblement normales.
. Précipitations. - Le mois a été pluvieux au MarocOCCidental, comme l'avait été le mois de mars, exceptéd?ns les régions de Tadla, de Marrakech et de Chichaoua,O~I .les précipitations n'ont pas aLleint la moitié des préCipitations normales.
Dans la Chaouïa, le Rharb et la région de Tanger,les quantités de pluie tombée ont atteint deux fois lesquantités normales. Bien que très importantes ces pluiesrestent inférieures aux records d'avril 1923.
Influence agricole. - Grâce aux pluies du prin}emps, le bétail trouve 1I11e nourriture abondante danses parcours et son état s'améliore. Il sera possible de
constituer des réserves fourragères importantes. LesCéréales, malgré leur retard marqué, ont une belle végétation. L'épiaison est commencée pour les blés tendreset les orges, elle a même débuté pour les blés dans lesrégions du Sud.
Les ensemencements de printemps sont activementPOursuivis. Les maïs lèvent vigoureusement et on procède aux premiers binages.
Les cultures de légumineuses sont en bon état, saufdans le Rharb où les pois et pois chiches paraissentSouffrir d'excès d'eau dans les parties basses.
Débourrage de la vigne. Floraison des oliviers etorangers. Les vents chauds du début d'avril ont nuiaux amandiers en Abda-Ahmar.
MaiTempératures. - Sur l'ensemble du Maroc, les tem
pératures moyennes de mai ont été voisines des températures normales.
Des gelées n'ont été observées que dans quelquesstations de l'intérieur et en montagne: oe le 1er, à Che-
maïa, 0 0 le 14, à Arbaoua, moins 2 0 le 1er, à l'AssifMelloul, moins 40 le ,cr, à Tamestirt.
Précipitations. - Le mois de mai a été pluvieux surle lit lOI'al de la Chaouïa, dans le Rharb, le Moyen-Atlas,les régions de Fès, de Safi, de Mogador, où les hauteursd 'cau tombées ont dépassé parfois le double des hauteursnormales.
La pluviosité a été faible dans le Rif, les régions deTanger, de Marrakech, de Berkane et dans l'intérieur dela Chaouïa. La sécheresse a été totale dans le Sous.
Influence agricole. - Le temps, doux et couvert engénéral, a été favorable à la maturation des cultures, quequelques journées chaudes avec chergui ont simplementaccélérée. Les céréales ont très belle apparence. La récoltedes orges et celle des premiers blés tendres, et mêmedurs, a déjà commencé à Marrakech, en Abda-Ahmaret en Doukkala. Les rendements sont satisfaisants.
La récol te des fèves et des pois est en cours; lesrendements sont bons. .
Les semailles de printemps sont terminées : mais,sorgho, pastèques, etc... se présentent bien.
Floraison abondante des vignes.Les cultures fruitières et maraîchères ont bon aspect.
JuinTempératures. - Les températures moyennes de juin
ont été : supérieures aux normales de 1 à 2 degrés dansla région de Fès, dans le Moyen-Atlas, dans les Doukkalaet les Srarhna ; inférieures aux normales de 1 à 2 degrésdans la région d'Oulmès et sur le littoral de Safi àAgadir.
Précipitations. - La pluviosité du mois de juin aété : abondante dans la région de Mogador, dans leGrand-Atlas au sud de Marrakech, dans les Srarhna etdans le pays Zaian où elle a dépassé le double de lanormale, ele a été faible au Maroc oriental, dans lesrégions de Fès, Meknès, dans le Moyen-Atlas et dans laChaouïa. Aucune précipitation n'a été recueillie dans leRharb, les Doukkala et le Sous.
Influence agricole. - Les parcours se dessèchent;néanmoins, grAce aux chaumes, le bétail trouve unealimentation sufTisante..
La moisson de l'orge est terminée : les rendementssont supérieurs à la moyenne. On achève de couper lesblés tendres et durs. La production sera supérieure àcelle de l'an dernier malgré la réduction des emhlavures :ces résultats sont attribués aux pluies abondantes d'automne et de printemps.
La récolte des pois a été bien réussie.Les cultures de printemps, les maïs et les sorghos
notamment, se présentent dans d'excellentes conditions.Les vignes sont en bon état.Les oliviers ont bien noué, sauf dans la région de
Meknès et dans le Tadla où les vents et le brouillard ontprovoqué la coulure.
La floraison des agrumes a souffert des yariationsextrêmes de température à Marrakech.
STATISTIQUE MÉTÉOROLOGIQUE..-Nombre de Joun
de brume ou moull.
PRECIPITA.TIONS
MOYENNE DES MAXIMAMIJi(IMA
TEMPERA.TURES------~--------.- .----.._------,;'-~-------
MOYRNNE ilESPOSTES
.2321•2
»76o3•1·-
•1"ï
fi UL LET1N I~ C() Nü M ](1 UE DU M A Hü C
2. - PRODUCTION MINIÈRE
LES CHARBONNAGES DE DJERADA.
S.M. le Sulfan cl M. le Hésident général Pon:wt ont 1,isité, l'Il lIlai dernier, le bassin houillerde Djerada exploité par une société mixte quiassl)(:ie le Bureau minicr ch érifien aux intérêts/JI'ivés. Nous .~()frtlnrs heureux de pouvoir pré,~clltrr IUIC étllde lcl'1/nique sur cette affaire qui,avec la IItise l'II "all'lIr dll pétrole, ill/I:resse directement l'avenir minier du pays.
Au moment où l'achèvement du chemin defl'f Oujda-Fès vient de réaliser la liaison parvoie ferrée entre Tunis et Casablanca, supprimant l'isolement dans lequel le Maroc orientalavait été maintenu, jusqu'à présent, il paraîtiIItérl'ssanL dl' consacrer une étude aux charbonlIag'es de Djemda, dont la mise en exploitationconslilue un élément très important de l'économitl de la région orien Laie du Maroc.
sud d'Oujda, soiL SOllS la dpllomillalioll dl' « Silurien )J, soiL de « Primairl' d';'\gl' indéterminé )J.
C\lst 'leu IPn1l'1I 1 l'n qr~7, au cours d'WH'campagne de prospl'ction systématique du Marocoriental effectuée par la Société anonyme d'Ougl'ée-Marihaye, que i\ll\L Barroy et Rrichant découvri rent le houiller exploitable et déposèrent,d/lS Il' début de mars J 928, les prc·mièrC's demandes de permis de rel'1ll'relleS pour charbon.
Peu après, les éludes de gpologie COli 1in uèl'l'III, conduitl's avec toutl' la discrétion indispensaille pOUl' ne pas attirer l'aLLention sur la portéedl'S indices rl'c'Ul'il1is.
Car, l'Plon lin prillcipe qui l'sI de règle dan~
lous les pays, le législateur marocain n'a réservel'attributioll de la mine au prl'mier demandeurqu' l'n maintenant toutefois la volonté de satisfain' III plus grand nombrl' possible de concurn'nts.
Les premil'rs }wrmis altribups ;\ la Socié~éd'Ougrée-Marihaye avail'nt l'ntraÎné Il' dépotimmédiat de demandes allalogues par divcrses
1\1. le n{"idplll général Ponsol visite les installations honillères dt' lljera<!a.
Lorsque, en 1908, l'éminent géologue Louis(;puLil avait parcouru les environs d'Oujda, ila va it recueilli quelques fossiles carbonifères etavait laissé entrevoir l'existence possible du Mûscovien et peut-être même de l'Ouralien au-dessus de ces couches de base du carhonifère.
Le profcssl'lIr IJaug, qui avait déterminé desfosHiles recueillis pal' Louis Gentil, a, en 191 l,
rappelé, dans son Traité de Géologie, les observations du grand géologue marocain.
Mais, depuis cette époque, les études géologiques, forcément assez sommaires, effectuéesdans la région, ont rangé tous les terrains au
sociéLés françaises, parmi lesquelles la CompaI-,mie minière de M'Zaïta, la Compagnie de Moktael-Hadid, la Compagnie royale asturienne desmines, la Compagnil' métallurgique et minièrefranco-marocaine, la Compagnie des rhemins defl'r du Maroc.
On compn'nd qUl', dl'vant cette compétitioIl:le véritable inventeur du gisement était tenu [l
pvilpl' toute information h;itivl' sur les résultatsqu'il obtenait, aussi longtemps que ceux-cin'étaient pas assez formels pour constituer unebase suffisante à la création d'une société d'eXploitation, capahle de mettre en valeur le gisement.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
LOl'sqlll' Jp ~('I'vi('(' des mines eut connaisS,IIIl'(' dt's 11I'('mit,l's n\slIllah obtenus par les rcc/t('I'clH's, il fit constat('[' l'intérêt que cette décou\1'1'11' sllscitait dalls le llIondl' des milH-urs etattira l'attention du (;OUVPJ'll('Illcnt sur la trèsg-randl' porlée qlll' pouvait avoir l'ouvertured'un charbonnage pour l'(\collomie du Maroc,
Le chal'boll ('st Ull élément trop vital pourla France, sa pn\scnce dans l'Afriquc du Nord,pays considéré jusqu'à préscnt pal' toutes lessommilps scientifiqlH's comme dépounu decharboll pconomiqlH'lIwnt cxploitable, est susCf'plible d'incidencf's trop profondl's pour queles gou \(,1'Il('men ts responsa bks des dest inpes <luProtectorat fl'anc:ais puissent rester {>trangers ;1l'pg-ard df' la misf' en vah'ur du gisement deDjerada, Tel fut l'avis concordant du minis\l-refrall~'ais (ks afTain's éll'angl'J'(-s {'\ de la Résidencegénéra le,
C 'r'st pou l'quoi, lorsque la Société d 'OugréeMarihaye demanda, au dpbut <le I!l'~g, à transformer en I)('rmis d'exploitation lill(- partie despf'rmis de J'('C hel't' hf'S qu'PIle possédait et à constituer une sociptt; d'exploitation, le GouvernenWnt du Protectorat, par le trllclH-ment du Bu-
Djerada )J, au capital de 18 millions, dont :~
(;Iaif'nt souscrits en numéraire par le Bureaumillier et dont 3 lui étaient attribués, entièrement libérés, en rémunération de ses apports ennature.
Les slalllts de celtc société, qui fut constitur;t' le JO décembre 19:J9, prévoir-nt des dispositions el sont accompagnés de conventionsanncxes d('stinées il assurer la slabilité du contrôle du Bureau minier dans l'affaire.
)l('ndant qlle Sf' poursuivaient ces pourparkrs, les Ptudf's géologiques continuaient et, petitil pf'til, le scepticisme initial à l'égard de la valeurprobable des ind ices recueillis fit place à uneatmosphiore beaueollp plus favorable et les soeiéIr\s d(\(1'1I1 ricl's des pprmis en tourant ceux de laSociété d 'Ougrée-Marihaye et de ses associés manifestèrent l'intention d'entreprendrp des recherches et de cOllslit uer des sociétés d'exploitation.
Ll's résultats que l'on commençait à connaHre sur la naturl' des charbons du bassin deDjerarla. sur la présence des couches. leur régularilll , les conditiolls rI'exploitation et de transport curent tôt fail de montrer à la Société ché-
Les mines de Djerada
l'eau df' Hecherches et rie Participations minières,ohtint de la Société d 'Ougrée-Marihaye que celleei présentât au Gouvernement des propositions,tendant à la fois, à la transformation immédiate('II concessioll des permis de recherches obtenuspar elle et à Ulle large participation du Protectorat au financement et aux bénéfices escomptésde la société en voie de constitution ..
Ce sont ces propositions qui, à la suite deInises au point au cours desquelles les promo!eurs de la Société de Djerada rencontrèrent tou.Jours auprès du Bureau minier le plus largeesprit de collaboration et de compréhension desnécessités industrielles, constituèrent le statut dela ( Société cbérifienne des charbonnages de
rifil'l1IH' des charbonnages de Djerada qu'en multipliant le nombre de sociétés d'exploitation,qui n'auraient pu réaliser qu'une exploitationfragmentaire du gisement, on arriverait fatalement ;\ étouffer toutes possibilités d'exploitationvraiment rémunératrice et ce fut l'œuvre duB.R.P,M., sous la direetion éminemment créa!riel' de son président, M. Eirik Labonne, de réaliser \lne entente finale entre toutes les sociétésdélr-nlri('es de permis. Elle a conduit à la formeactuelle de la Société chérifienne des charbonnages de Djerada, au capital de 54 millions, danslaq~elle figurent, à côté du groupe Ougréel\farrhaye et du B,R.P.M. qui a conservé la participation de 33 %dans l'affaire, la Compagnie
336 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
royale asturienne des mines, le groupe des sociétés patronnées par la Banque de Paris et gesPays-Bas, la Compagnie métallurgique ct minière franco-marocaine, la Compagnie de Pennaroya.
Il n'est pas sans intérêt de rappeler que, lorsde l'élaboration des stal uts de celle socÎ(çtl\ lesparticipants ont été d'accord pour convenir que,pendant une durée de dix ans, au moins, à datcrdc la fondation, les titres ne seraient pas négociables, la société désirant ainsi empêcher toutespéculation sur ses actions, avant que le développcment de J'exploitation n'ait peItnis auxactionnaires d'avoir une idée absolument concrète sut la valeur de l'affaire.
Au moment où la société était constituée,les études géologiques étaient déjà suffisammentavancées pour que l'on se trouvât devant les résultats suivants :
Le massif de Djerada représente, à 43 kilomètres au sud d'Oujda, le chaînon montagneuxreliant le Moyen-Atlas marocain au Tell algé-rien. .
La majeure partie de ce massif est constituéepar les calcaires jurassiques mais l'érosion a faitapparaître à travers cette couverture, les terrainsqui en constituent l'ossature: le trias, qui formeune auréole rouge à la base du jurassique, et leprimaire. Celui-ci est traversé par la routed'Oujda-Berguent où il apparaît dans une fenêtre de .4:) kilomètres de long et de 10 à 13 kilomètres de large, c'est le houiller de Djerada.
Au point de vue géologique, ce houiller appartient au carbonifère moyen : les couches debase sont dinantiennes, les formations plus élevées représentent le Westphalien, c'est l'étagequi, dans les bassins du Nord et du Pas-de-Calais,recèle les grim gisements houillers.
Les limites du bassin houiller ont été déterminées au nord et au sud par les affleurementsde calcaires carbonifères; à l'est, près de la frontière algérienne, par les affleurements des schistesdinantiens ; à l'ouest., la limite était beaucoupplus difficile à précisei' étant donné que le houiller disparaît rapidement sous une épaisse couverture jurassique. A 3 kilomètres de la limiteoccidentale des affleurements du houiller, le son- .dage du Rassi-Bellat; exécuté par les Charbonnages de Djerada, a recoupé 302 mètres de jurassique et de trias avant d'atteindre le houiller,et ce sondage n'a pas apporté d'indication précise quant à la terminaison occidentale du bassin. Il a fallu l'exécution, par le B.R.P.M. encompte à demi avec Djerada, de deux forages,situés à 35. kilomètres à l'ouest des affleurementsconnus de' houiller, sur le prolongement dessynclinaux productifs, pour vérifier la conservation du style tectonique et, en même temps, lerelèvement de l'axe du bassin, relèvement comparable à celui que nous avons observé au voisinage de la frontière algérienne : l'un des forages a touch~, en effet, un horizon rattaché àl'assise du Chockier, situé, par conséquent, versle sommet du H. 1.
L'étude de détail de cet étage westphaliena permis d'y distinguer trois parties :
Une partie inférieure, qui peut avoir environ:100 mètres d'épaisseur et que nous avons appelée« II. 1 », est constituée par une succession deschistes, avec quelques intercalations de ca,lschistes, qui en font une formation à caractèrepresque exclusivement marin. Tout cet horizonn'a aucun intérêt pratique et il faut arriver à laseconde partie, dénommée <\ H. 2 » pour rencontrer les formes lagunaires typiques et les premières couches de houille.
On connaît, dans cet horizon, six couchesde houille d'épaisseurs assez variables ; danscertains endroits, ce ne sont que des veinettesde 2Ci à 110 centimètres; dans d'autres, et spécialement dans toute la région sud du bassin, ony trouve des couches de 60 à 80 centimètres d'oUverture.
L'horizon supérieur du houiller de Djeradaou « II. 3 » est séparé du houiller « H. 2 1) parun horizon conglomératique formé de un, deuxou trois bancs de conglomérat absolument constant sur toute l'étendue du bassin.
On trouve, dans l'horizon « H. 3 n, de nombreuses veines de charbon, dont l'épaisseur varieentre 20 et 70 centimètres, huit sont absolumentconnues comme ayant plus de 40 centimètresd'épaisseur.
Le sommet du H. 2 et l'assise H. 3 appartiennent au Westphalien supérieur ; ses couchessont contemporaines de celles de Kenadza et serattachent, par leurs faunes et leurs flores, à lazone de Bruay.
La répartition superficielle des trois étages •II. l, R. 2 et II. 3 résulte de l'allure tectonique,!"du bassin, celui-ci est formé de deux synclinauX.! ,séparés par une zone anticlinale. Il est orientl .Est-Ouest et son axe plonge vers l'ouest. Lesrésultats obtenus au sondage d'Rassi-Bellat prouvent que cet ennoyage se maintient vers l'ouestet on peut dire que l'épaisseur du houiller vaencore en augmentant pendant plusieurs kilomètres de cette direction. Le versant sud des deuXsynclinaux est fortement redressé, les couches ysont même renversées sur la verticale, les versants nord sont peu inclinés, 20 à 230
, et trèsréguliers d'allure.
Les deux synclinaux sont complètement explorés, encore que les travaux de reconnaissanceen. p.rofondeur et d'exploitation n'aient été pourSIlIVIS que dans le synclinal nord. Le bassin suda été simplement reconnu par des travaux deprospection à faible profondeur et, non seulement, on y a retrouvé toutes les couches connuesdans le bassin nord, mais on a pu déterminerque ce b~ssin sud était nettement plus profondque celUi du nord, qu'il contenait, par suite,une réserve de charbon bien plus considérableencore.
C'est donc dans le synclinàl- nord que lescouches du R. 3 ont été particuH~rementétudiéeSet c'est pour l'exploitation de ces couches qu'ona aménagé le siège d'extraction n° 1.
'~'
BULLETIN ECONOMI~UE DU MAROC
Un puits de 160 mètres de profondeur, de4 m. JO de diamètre, dont les parois sont entièl'cment revêtues d'un béton monolithe, atteint labase du Il. 3, à peu près dans l'axe du bassinnord.
Il a recoupé, de haut en bas, quatre couchesexploitables appelées D, C, B ct A.
La couche D est constituée par 40 à 45 centimètres de bel anthracite, entre bon toit et bonmur, sans intercalation schisteuse.
La couche C comporte deux laies d'anthracite, l'une de 20 à 30 centimètr€s au mur,l'autre cie 10 à 18 centimètres au toit, avec uneintercalation de charbon barré de 5 à 6 centimètres entre les deux.
20 mètres plus bas, la couche B comporte de50 à 60 centimètres d'anthracite très pur, avecschiste gréseux au toit, et reposant sur un fauxmUr argileux de 6 à 1 ~ centimètres.
Enfin, 30 mètres plus bas, la couche A estConstituée par deux silIons d'anthracite de 22 à28 centimètres d'épaisseur, séparés par un nerfstérile de 6 à 8 centimètres.
On peut donc compter, au total, un minimUm de 1 m. 50 d'anthracite utile dans cettestampe productive.
Ainsi que nous venons de le dire, toutes lescouches· de charbon connues dans le bassin deDjerada sont de l'anthracite, c'est-à-dire un charbon pauvre en matières volatiles (5 %), de faibleteneur en cendres (5 à 8 %), ayant moins de0,8 %de soufre, qui, à l'exploitation, donne uneforte proportion de charbon roulant, c'est-à-direayant plus de 22 millimètres de diamètre.
'L . Tel qu'il se présente, l'anthracite de Djerada~e classe aux côtés des meilleurs anthracites anglais.
. - Les installations actuelles du siège d'extrachon permettent la production journalière de 150à 180 tonnes.
", Dès que le chemin de fer Oujda-Nemourssera terminé et qu'ainsi rien n'empêchera plusl'~xportationde ses charbons, le Charbonnage deDJerada disposera d'installations capables de porter l'extraction à 600 tonnes par jour et lestravaux souterrains sont conduits, dès maintenant, de façon que, pour ',le début de 'l'année1936, les chantiers soient en état de produire 250à 30? tonnes par jour et d'atteindre 500 tonnespar Jour à fin 1936.
Les installations actuelles f'omprennent,Outre le puits complètement équipé et couronné.run chevalement métallique de 27 mètres de
auteurl, une machine d'extraction par comInande électrique, munie de tous les appareils deSéCurité les plus modernes, deux compresseursd'air fournissant l'air comprimé aux outils d'aba~ge du charbon, un triage-lavoir permettant deO~rnir à la clientèle des charbons qui, tant au
POInt de vue calibre que teneur en cendres, peuFent rivaliser avec les charbons du Nord de' lara~ce et d'Angleterre.
Une ligne électrique, en construction, amènera au Charbonnage la force motrice produite àla ccntrale électrique d'Oujda. En attendant samise en service, très prochaine, un groupe électrogène, commandé par moteur Diesel, produitle courant électrique nécessaire pour la machined'extraction et les diverses machines d'abatagect de transport du charbon.
Ces installations, qui sont suffisantes aussilongtemps que le Charbonnage de Djerada a sespossibilités d'exportation limitées, seront complétées, d'ici fin 1935, par la construction, àGuenfouda, le long du chemin 4e fer OujdaBou-Arfa, d'un grand triage-lavoir avec installa~
tions modernes de mise en wagons et, au portde. Nemours, d'installations de mise en bateaupermettant le chargement rapide, tout en ménageant le charbon.
Si les travaux de recherches ont montrél'existence de réserves de charbon largement suffisantes pour assurer, pendant de nombreusesdécades, la vie du Charbonnage, si les conditionsd'exploitation des couches: ép!lisseur, régularité,qualité du charbon, laissent tout apaisement auxexploitants, il n'en est pas moins vrai que lamise en exploitation, en Afrique du Nord, d'ungisement contenant exc1usivemènt de l'anthra.cite, a posé des problèmes nouveaux.
En effet, même lorsqu'il s'agit de combustible de haute qualité, le marché de l'anthraciteprésente des caractères tout à fait particuliers ;c'est à la fois le plus cher et le moins cher descombustibles ; tandis que le prix des morceauxcalibrés, destinés à peu près uniquement auxcharbons domestiques, varie entre 26 et 48 sh.la tonne (prix du gros sur le marché de .Swan!"ea), soit entre 106 et 200 francs la tonne, lesmenus se vendent, sur le même xaarché, entre6 et 9 sh. la tonne, soit de 29 à 38 francs .
Ce bas prix tient à ce que, d'une part, leurusage industriel spécifique étant plus rare queceux des menus des autres catégories de charbon, l'écoulement des Unes d'anthracite est plusdifficile et que, d'autre part, ces dernières nepeuvent remplacer les fines de charbon cla~sé
que moyennant certains mélanges. Or grossomodo le tout-venant d'anthracite, tel qu'on l'extrait' de la mine, contient à peu près autant demenus que de charbon susceptible d'être classé,d'où il résulte que la valeur moyenne du toutvenant d'anthracite n'est guère supérieure à lavaleur moyenne des autres tout-venants.
Il était donc indispensable que, non seulement, le Charbonnage de Djerada puisse vendrele charbon classé, mais qu'il trouve la clientèlepour l'écoulement des fines. De telles circonstances ont retenu l'attention du Charbonnage deDjerada et les principaux efforts de la sociétédepuis qu'elle a commencé à préparer l'exploi:tation, ont été appliqués dans le sens de l'utilisation des menus.
Aujourd 'hui, la question est rééolue . on saiten faire d.'excell~ntes briquettes pour che~ins defer, on salt en faIre des boulets, on sait les brl1ler
338 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAHOC
Nemours, les possibilités d'expédition du Charhon nage s('ront largement suffisantes pour perIllettre it celui-ci de développer son extractiondans les limites capabks de lui permettre derémunérel' les capitaux qu'il a immobilisés.
-Pour rattacher le siège d'extraction à la garede Guenfouda du chemin de fer Oujda-BouArfa, les Charbonnages de Djerada ont construit, .entièrement de leurs propres deniers, un téléférique, de 22 kilomètres de long, capable de transporter 100 tonnes de charbon à l'heure.
Les installations de manutention, de char~('Illellt el de déchargempnt au port seront comhi npes de façon à réaliser le prix de revient minimum.
Un des éléments les plus importants dansla mise en exploitation du gisement de Djeradaest la question de la main-d'œuvre.
Le Maroc oriental est peu peuplé et sa populatioll pst surtout constituée de nomades, qui sedéplacent suivant les saisons, qui, au momentdes récoltes, vont travailler en Algérie. Elle neneut pas constituer une main-d'œuvre stable.
L'exploitation du eharbonnage demandantune population de ;)()() à Roa ouvriers par jour,il a fallu recruter du personnel indigène dansd'autres parties du pays.
La main-d'œuvre arahe est peu apte au travail de la minè, mais, pal' contre, la maind'n'uvre chleuh, qu'elle vienne du Moyen-Atlas,ou surtout du Sous et de l'Anti-Atlas, constituelIne main-d'œuvre docile, qui s'est très facilement assimilée à la manutention des enginsmécaniques d'abatage, qui s'est faite aisément àla vie de la mine.IF
Une exploitation d'essai, qui a débuté parulle descellderip partallt d'une couche en affleuJ'('Illpll t, a IlPrmis d'éduquer un certain nombred'ouvriers, qui constituent actuellement unIloyau de personnel instructeur très précieux,étant donné le développement des chantiers.
Les rendements obtenus par les abatteursindigènes sont très comparables à ceux que l'onohtient dans les bassins du Nord.
Les Charbonnages ont construit, pour logertoute cette main-d'œuvre, des maisons ouvrièresct mettent à la disposition des ouvriers un éco
'. nomat où ils peuvent se ravitailler dans d'excel-,ltlentes conditions de prix et de qualité. .'/
En terminant cette étude sur les Charbonnages de Djerada, nous rappelerons quelquesdonnées statistiques qui montreront l'évolutionde cette affaire depuis sa constitution :
;C' (~st là un résultat de la plus haute impor
tance qui, tout en augmentant l'intérêt du bassin houiller de Kenadza, permet de libérer, en casde néecssité, les chemins de fer nord-africainsde toute dépendance des pays d'outre-mer.
Il Disons enfin que l'utilisation des fines d'anthracite est un problème qui s'est posé également dans d'autres pays ct que des solutionsnombreuses sont déjà iritervenues pour faciliterl'emploi de ces charbons dans les chaudières,dans les cimenteries; que, d'autre part, l'anthracite de Djerada broyé en poudre très fine s'estmontré, au cours d'essais récents entrepris parles Travaux publics du Maroc, comme particulièrement apte à constituer un produit de complément dans la composition du béton pour revêtement des routes.
Après avoir réussi' à fabriquer des briquettesen mélangeant des charbons de Djerada avec deseharhons gras du nord de la France, les Charhonnages ont poursuivi la mise au point de lafahrication de briquettes constituées par un mélange de charbon gras de Kenadza et de charbonde Djerada, par parties égales. Les résultats obtenus sont très favorables et permettent d'envisager la création, à bref délai, d'une fabrique d'ag"lomérés consommant exclusivement des l'har-t'> d f' .bons nor -a rICaIns.
La faible teneur en. cendres des anthracitesmarocains ct la facilité d'ohtenir des charbonstrès purs permeth'nt d'utiliser ceux-ci dans lafabrication des éleetrodcs. .
En nous étendant assez longuement ici surl'utilisation des fines d'anthracite, nous avonsvoulu montrer comhien le point de vue économique avait été prédominant dans la préoccupation de la Société des charbonnages de Djerada.
La question de l'écoulement des classés est,en effet, beaucoup plus simple, dès le jour oùla voie ferrée a relié directement Oujda à Casablanca, dès que le jour proche où elle atteindra
sur les grilles des chaudières des centrales thermiques. C'est ainsi que les résultats obtenus dansl'utilisation des fi nes d'anthracites sur grilles,ont permis, à ee eharhon marocain, de remplacer presque exclusivement les charbons étrangerssur les grilles des chaudièn's de la grosse 'centrale électrique de l'Energie électrique du Maroc,à Casablanca. '
La fabrication des boulets, soit d'anthraciteseul, aggloméré au brai, soit d'un mélange d'anthraeite ct de ,quelques pourcentages de charbongras, a donné, des résultats fort intéressants et laconsommation des boulets sc développe dans leMaroc oriental.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 339
~
1930 1 1931 1932 19331934
1(5 premiers mois)
Tonnes 1 Tonnes Tonnes Tonnes TonnesProduction .......................... 832 5.651 14.967,5 27.713 14.532
Ezpédition :Au Maroc ........................... 401,3 1.270,1 1.942,9 4.629,463 2.750,365A l'étranger ......................... . . . . .Algérie .............................. 13,9 380,6 U56,5 1.238,430 670.620France .............................. . " 511 631 90Personnel ouvrier occupé, moyenne
par semaine :Européens ........................... 37 38 32 43 38Indigènes ........................... 218 245 3640 . 587 4098
La marche ascendante continuelle, que ceschiffres montrent, est un indice probant du résultat obtenu par la collaboration étroite duBureau minier, représentant le Gouvernement duProtectorat, et les sociétés industrielles, surtoutsi l'on songe que, jusqu'à présent, tout ce charhon a été transporté de la mine à la gare deGuenfouda, c'est-à-dire sur 34 kilomètres, simplement par camions.
On peut considérer que le premier stade dudéveloppement du Charbonnage, qui était conditionné par son isolement, est terminé.
Dans quelques années, Djerada exporteraannuellement 200.000 tonnes d'anthracite ; autour des puits se sera créée une agglomération
LE BUREAU MINIER CHÉRIFIENET SES PARTICIPATIONS PÉTROLttRES.
Le Bureau Minier participe :la A la Société chérifienne des pélroles, société au
capital porté, en juin 1933, à 19 millions 200.000 francset dans lequel le Bureau Minier détient :
1.500 actions A d'origine, à 5 voix, de 500 francsnominal ;'
1.540 actions B d'origine, à 1 voix, de 500 francs,nominal;
3.1(;8 actions B de la première augmentation, émisesà 525 francs ;
4,704 actions C de la deuxième augmentation, à1 voix, émises à 525 francs ;
2.391 actions B de la troisième augmentation, émisesà 525 francs ;
3.694 parts de fondateur, sans valeur nominale, dont500 rachetées en 1931 à Financo.
Le montant de la participation du B.R.P.M; à laSociété chérifienne des pétroles, au 31 décembre 1933,avait ainsi une valeur nominale de 6.651.500 francs, etUn prix de revient de 7.339.536 fr. 43 entièrement versés;
2 0 A la Compagnie française des pétroles du Maroc,Âf~i~té au capital de 6 millions et dans laquelle le Bureau
101er possède :258 actions A, à 10 voix, de valeur nominale 250
francs;2.682 actions B, anciennes, à 1 voix, de valeur nomi
nale 250 francs ;3.275 actions B, nouvelles, de valeur nominale 250
francs;6.458 parts bénéficiaires, sans valeur nominale,
et sa participation, évaluée au prix de revient, atteignait 2.540.130 ir. 83 ;
. 30 A la Société chérifienne d'études minières deilzeroutine, société au capital de 8 millions, et 'dans
4aquelle la participation du Bureau Minier consiste en·?oo actions de 100 francs et 1.500 parts de fondateur,
SOIt au total 4 millions ;4° Au Syndicat d'études et de recherches pétrolières"
Qu Maroc, CODlltitué le 12 juillet 1929 sous la forme d'une
de 3.000 à 4.000 personnes, dans une régionsaine, boisée, où il ne manquait que l'édification d' une industrie pour constituer un centrede peuplement.
Quel que soit le sort des autres exploitationsminières du Maroc oriental, l'exploitation desCharbonnages de Djerada est donc appelée àjouer, dans l'économie de toute cette région plutôt désertique, un rôle de premier plan, qui justifie pleinement l'intérêt avec lequel le Gouvernement marocain suit le développement de cetteaffaire.
Jules HARROY,
Ingénieur A.I.L.G.,Membre du Comité technique
de la Société de Djerada.
association en participation, et dont l'article 2 des statutsprécise ainsi la mission :
« Article 2. - Les opérations du syndicat seront« conduites dans un esprit de parfaite égalité, tant en« ce qui concerne les engagements, les risques que les« profits, entre, d 'une part, le Bureau chérifien de« recherches et de participations minières et, d'autre« pari, l'Office national des~combustibles liquides et la« Compagnie française des pétroles.
« Ces opérations se traduiront effectivement par le« jeu d'un compte à demi oil les engagements, les« versements effectifs et les profits des deux groupes« définis ci-dessus seront égaux. »
Ce syndicat à son tour forme des sociétés d'exploitation et prend des participations dans les sociétés existantes. Le programme récemment établi par le syndicatcomporte une dépense de 30 millions dont 20 millions seraient fournis par le synlicat.
-'
"",' l:
STATISTIQUES DE LA PRODUCTION MlNttRE(lu trimestre 1934)
,- -,
PRODUCTION RAPPEL
du de laMINERAIS production
1- trimestre du1934 1" trimestre
1933
Tonnes TonnesPhosphates .............. 177.557 174.170Anthracite .............. 7.981 6.110Manganèse .............. 761 1.052Plomb .................. 75 »Calamine calcinée ........ l) Il
Graphite o •••••••••••••••• l) »Cobalt .................. 216 »Molybdénite ............. 42 25Pétrole brut o •••••••••••• 372 110Sel ...................... Il »Etain .................... 17 l)
340 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
TOTAL 2" trm,stre 1934........ 39 120
III. - Effectif utilisé (ouvriers).Il) Au cours de l'année 1933 : (moyenne)
Pour l'ensemble S.E.R.P.M., S.C.P. et C.F.P.M.60 européens; 216 indigènes.
Pour Tizeroutine : 10 européens ; 87 indigènes.b) Au cours du 2" trimestre 11134 :
Pour l'ensemble S.E.R.P.M., S.C.P. et C.F.P.M.36 européens; 227 indigènes.
Pour Tizeroutine : 8 européens ; 60 indigènes.
ÉTAT DES RECHERCHES PÉPROLIF'i:RESDANS LE NORD MAROCAIN.
I. - Nombre de mètres forés (Sondages pétroliers)Il) Au cours de l'année 1933 : MÈTRES
Syndicat d'études eL de recherches pétrolièresau Maroc (S.E.R.P.M.) 0.. 5.407 Il
Société chéritienne des pétroles (S.C.P.).... 2.900 10
Compagnie française des pétroles du Maroc(C.FoP.M.) 0 00............. 122»
Tizcroutine :Galeries et puits o. .. . . 366 10Forages. . u .. • 1. 063 20
UNION SYNDICALE DES MINES MAROCAINES.
Rapport présenté à l'assemblée généraledu 21 mars 1934.
Projet d'aide aw: mines de plomb et de zinc.Vous pouviez espérer, au début de l'année dernière,
que le Gouvernement français ne tarderait plus à venirau secours de votre industrie. Après de longues études,le ministre des travaux publics avait enfin signé unprotet de loi et l'avait transmis pour approbation à soncollègue du commerce. Contre toute attente, contretoute règle de bonne administration, ce projet, bienqu'une année déjà se soit éco\Ùée, n'a pu encore recueillirl'assentiment de toutes les administrations intéresséeset le Parlement n'en est toujours pas saisi. Pourtant,fait assez exceptionnel pour être souligné, les mines etles fonderies, producteurs et consommateurs d'une mêmesubstance - le minerai - sont d'accord sur ce textepourvu que certaines modifications lui soient apportées.
On vous dit, il est vrai, que le dépôt du projet nesera plus longtemps diftéré. Malgré toutes vos déceptions, 3.088TOTAL
TOTAUX .. 347-904 t. 252.443 t. 256.314 t.
Effectif moyen des centres de Khouribga et de LouisGentil pour le deuxième trimestre 1934 :
Européens :............. 524Indigènes. . . .. •. . . . . . . . . . . . . . .. 2.564
Avril .Mai .Juin .
ornCE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Renseignements concernant le 2" trimestre t93t.Livraisons de phosphates (y compris le Maroc),
effectuées dans le courant du deuxième trimestre 1934,avec comparaison pour la même époque en 1933 et 1932 :
1934 1933 1932120,786 1. 94,975 t. 77.254 t.129.720 t. 62.191 t. 88.523 t.97.398 1. 95.277 t. 90.531 t.-
...
vous voulez croire à cette déclaration et vous vousrefusez à penser que le Gouvernement français puissese désintéresser du sort d'une des grandes industriesnaissantes du Protectorat.
Production de minerais de manganèse.La production de minerais de manganèse penUant
l'année 1933 s'est élevée à 4.800 tonnes environ contre4.000 tonnes en 1932. Elle comprend presque uniquement du bi-oxyde et provient, à quelque 300 tonnesprès, d'un seul gisement.
En bref, aucune amélioration sensible sur lasituation de l'année précédente. La production de manganèse métallurgique est toujours rendue impossiblepar la concurrence soviétique et vos mines doivent resteren sommeil, alors que la métallurgie française consommedes centaines de milliers de tonnes de minerais étran-gers. .
Pour fixer les idées sur les quantités de manganèsenécessaires à l'industrie française, il n'est peut-être pasinutile de préciser qu'en 1929 la fabrication de la fonteen France a exigé 550.000 tonnes de minerais de manganèse et qu'en 1930 il a fallu importer plus de 715.000tonnes de ce minerai, représentant une valeur de192 millions de francs.
Alors que la production métropolitaine et colonialede minerais de manganèse est à peu près inexistante,on peut s'étonner que le Gouvernement français nesonge pas à favoriser l'exploitation des mines marocaines et à leur permettre de contribuer à l'approvisionnement des usines françaises. Il serait temps queprît fin cette désaffection de la métropole envers lesrichesses de son sous-sol colonial.
Production de minerais de molybdène.Vous avez été heureux de constater que, malgré la
crise économique, un gisement de molybdène avait étémis en exploitation régulière dès les premiers jours del'année 1933.
La production s'est élevée l'année dernière à 120tonnes contre 26 tonnes en 1932. Elle aurait pu êtreplus importante si une société américaine, productricede ce métal, n'avait réussi à fermer, dans une largemesure, les marchés français et européens à la production marocaine de molybdène.
La quantité de molybdène que peut produire leMaroc est suffisante pour assurer à elle seule l'approvisionnement du marché national·; il serait à souhaiterqu'avec le concours de l'Etat on adoptât certaines mesures pour que la France ne recherche plus exclusivementà l'étranger une matière première rare et que sonempire peut lui apporter.
Production de minerais de cobalt.Les statistiques du Protectorat ne mentionnent pas
la production. de minerais de cobalt en 1933. On exploitecependant d'Importants gisements de ces minerais etles quantités extraites permettraient largement de libérerla France de ses importatioris de minerais étrangers decobalt.
TONNES
4 39525 700
348 40
186 30
162 10
TONNES
97 885401 760
9.858 40
TOTAL année 1933..•.
b) Au cours du 2" trimestre 11134 :Syndicat d'études et de recherches pétrolières
au Maroc (S.E.R.P.M.) .Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) .
Comtê.f~~M~an.~.i~~ . ~.e.s..~~~~~l~~.•~~..~~~~~Tizeroutine .................•..............
TOTAL 2" trimestre 1934 .
II. - Production d'huile brute.a) Au cours de l'année 1933 :
Syndicat d'études et de recherches pétrolièresau Maroc (S.E.R.P.M.) .
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) ..Compagnie française des pétroles du Maroc
(C.F.P.M.) .Tizeroutine .
TOTAL année 1\133 •.....
b) Au cours du 2" trimestre 1934 :Syndicat d'études et de recherches pétrolières
au Maroc (S.EoR.P.M.). 0 .
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) 0 ••
Compagnie française des pétroles du Maroc(C.F.P.M.) •.........................•...
Tizeroutipe .
BULLETIN ECONOI\IIQUE DU MAROC 341
3. - PRODUCTION INDUSTRIELLE
INDUSTRIE DE LA Pt:CHE AU MAROC.
Résultats du premier trimestre 1934.Quantités de poisson débarquées dans les ports du
Maroc : 7.558.525 kilogrammes.Destination donnée à ces quantités :Consommées à l'état frais dans la zone française
2.486'728 kilogrammes;Livrées à la consone : 4.263.267 kilogrammes ;Expédiées à l'état frais hors de la zone française
790.010 kilogrammes.L'excédent se trouve utilisé par les pêcheurs comme
appât. Il convient de noter que sur le total de la consommation de la zone fraIl~'aise, los quantités suivanteso!'t été dirigées sur les trois grandes villes de l'intéfleur :
Fès : 141.440 kilogrammes;Meknès: 129.437 kilogrammes ;Marrakech : 1!18'990 kilogrammes.
On esl déjà parvenu, depuis un an, à moraliserd 'une façon remarquabJe le marché des laines en suintou filées il Hahat, ct à marquer (l'une estampille (actuelloml'n t ~ra luile) Jes cou "ert ures et Jainages con Cectionn{>s ,l'cc dos fils locaux de honlle qualité et bien teints.Il est inconteslable que la gén{>ralisation de l'estampilled'Etat, certifiant J'authenticité d'origine, la bonne fabrication el le caractère indigl'no, qui a si heureusementseni la l'llno\"a tion et le dé\"eloppement de l'industriedos tapis, rendrait ici ellcore les mêmes services.
En mt'me temps qu'elle valoriserait les articles quien seraien t munis, l'estampille pourrait enfin donnerlieu il la perception d'un droit qui, pour être minime,constituerait dans l'ensemble un revenu fiscal de quelqueintérêt, sans qu'il en cotlte un denier au Trésor public,car J'octroi de l'estampille pourrait être confié aux amines des corporations sous Je contrôle de la municipalité,d 'uno parI, du service des arts indigènes, d'autre part,aillsi IJU 'il esl fait pour les tapis.
RÉSULTATS DE L'ESTAMPILLAGEDES TAPIS MAROCAINS
PENDANT LE DEUXIÈME TRIMESTRE 1934.
4. - ACTIVITÉ IMMOBILIÈRE
5. - PRODUCTION INDIGÈNE
MORALISATION DE CERTAINES INDUSTRIESINDIGÈNES.
Mouvement de la construction dans les villesérigées en municipalités.
(1'" trimestre 1934)
_. ----.-----------
NOMBRE SURFACE
de tapis en mq.
1.337 5.242,07592 2.550,61406 1.328,05
1.134 4.295,20421 1.540
» Il
B35 3.431,65348 1.520,1837 144,32
143 610,14» »
142 489,79120 447,56
Il »2 9,08» »
G.GH 21.608 65
6.078 24.292,68
Totaux .1933 ..
LIEUX
d'estampillage
AYec 5.517 tapis d'une surface de 21.608 mètres carr{>S 6;, la fabrication estampillée, pendant le deuxième trimestre IflJ'i, est inf{>rieure de 561 tapis et 3.684 mètrescarr{>s 0;); il celle du trimestre correspondant de l'année1933, soit OI1\"iron du huitième.
Celle diminution, d'autant plus accentuée que lepremier trimestre de la présente année avait accusé uneaurrmentation d'environ un dixième sur la période correspo~dante de l'année précédente, est cependant moins ducaLI ralen tissemen t général des affaires, qu'à la fermeturedu contingent de 1933-1934, qui a été prononcée un moisavant l'échéance du 30 juin, au moment précis de l'intensification des départs en France. Ainsi se vérifie, UDffois de plus, J'insuffisancc du contingent de 30.000 mè·tres carrés actroyé pour la première fois en 1921, et quin'a jamais pu être élevé depuis, à J'encontre de toutes lesdémarches du Protectorat.
Avec une surface de 9· I~ mètr88 carrés, les villes deRabat-Salé maintiennent ar productivité au mêmeniveau, égale à peu près de la moitié de la productionmarocaine.
Nombre et métrage des tapis estampilléspendant le 2" trimestre 1934.
Rabat .Salé "S.A.F.T..•....•.. ; ..Fès .........•.•....Meknès .Khenifra .Marrakech •..... "Casablanca .Oujda .Taza .Mogador .Mtdelt. ...•.........Boude~ib .Mazagan '"Sali .Tanger .
Il;; .. 1 i :J 1 .. .." "J " ,g
""~.$ 8 ~e.:l ""., .. "" .. .;. "...... <! " .0"=1 .. ".07:8 .. > El El ""- " .." " 00"" .!l -:;;El .s " rn 8 z-"G) .. "0" ..
~O 1
... 8;z; ..
-12 900 45R.5008 117 1 1 26.000
291 52.095,
378 18.114.000
i1
6 863 12 1 299.00061 7.893 44 ! 2.671.900
118 4.342 26 1 1.915.10091 6.106 32
11.342.100
57 5.010 53 3.413.1004 155 3 60.200
12 1.081 5 336.20051 5.252 25 1.499.60058 6.167 III 1.658.600
123 19.215 144 6.261.90018 6.606 17 1.672.30022 3.027 37 908.10014 1.201 5 352.200II 770 9 149.00017 480 4 185.000
874 121.280 916 4U22.800
Lettre à l'éditeur du « Bulletin économique»Le Protectorat s'est ému, à juste litre, de la récente
COncurrence japonaise en matière de tissus et de chaussUres. Par une réaction vigoureuse, il a atténué le malen même temps qu'il a produit la meilleure impressiondans les milieux indigènes. Ne pourrait-il réagir de lamême façon contre les bijoux étrangers imités ou insPirés des types marocains ? Une réaction dans ce sens~e manquerait pas d'améliorer dans des proportions con~Idérables la situation des bijoutiers marocains (la plupartIsraélites) et à faire entrer l'industrie du bijou dansl'œuvre de rénovation qui, par ailleurs, a donné de sibons résultats.
Agadir •••............Azemmour .Casablanca .~'edala •...............Fès .Marrakech ......•....Mazagan ••.•••.•...••Meknès ••.•.•.•••••....Mogador ..OUezzane .Oujda •••.............Port-Lyautey " .Rabat ..Sali .Salé ..Serrou ..Settat .Taza .
Totaux. .....
VILLES
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
'" B. - LES ÉCHANCES INTÉRIEURS
MISE EN VALEUR DE TERRAINSPAR LES INDlG:tNES.
Dans une récente note (1) nous avons essayéd'exposer les avantages qui pourraient résulter,pour les petits producteurs marocains, de lIa création de coopératives indigènes de production.Mais il importe d'attendre le résultat des diversesexpériences envisagées, avant de porter un jugement certain sur l'efficacité de cette formule.Elle n'est d'ailleurs nullement exclusive desautres moyens qui seraient proposés pour améliorer la condition des fellahs et combattre leseffets de Il'usure
Aussi nous a-t-il paru très intéressant designaler dans ce même ordre d'idées une initiative particulièrement heureuse, qui a déjà donnédes résultats appréciables, qui paraît devoir êtreencouragée, l't, éventuellement, imitée.
En mars 1931, le capitaine Turbet-Delof,chef du bureau des affaires indigènes de Berkine,dans la région de Taza, effectuait une tournéedans la région semi-désertique de la Djziera. Sonattention fut attirée par la présence d'un pointd'eau naturel, dont le courant inutilisé se perdait dans le sol peu après sa formation.
Une étude rapide du terrain convainquitaussitôt l'officier qu'il se trouvait en présencedu point d'affleurement d'une nappe ou d'uncourant venant de la chaîne du djebel Irhesdis,et débouchant par plulifurs sources dans deuxravins assez profonds, et d'un accès difficile.L'eau arrivait à la surface du sol en suivant lescouches rocheuses, et coulait aussitôt dans desterrains perméables où elle disparaissait.
Mais des vestiges de murs, de séguias, et,sur le plateau dominant l'oued, les ruin~s à peinevisibles d'un ancien village semblaient bienprouver que cette <wJ1trée, aujourd'hui déserte,avait di\ jadis être cl1ttivée et habitée. Des reconnaissances ultérieures permirent de déterminerassez exactement le contoùr des terrains autrefoismis en valeur, et dont l'étendue, l'importance etla p'osition étaient des plus intéressantes.
Passionné par cette question. stimulé parl'idée de donner le premier élan à la reconstitution de cette région, le capitaine Turbet-Delofentreprit aussitôt une étude d'ensemble du secteur. La réalisation de son projet, en effet, présentait à ses yeux un double avantage.
D'une part, l'améniigement de nouveaux terrains de culture améliorerait sensiblement lasituation économique de la tribu des Beni Djelida88en, très pauvre en terres cultivables et irrigables.
(1) CI. Bullelin économique du Maroc, n' ., avril 1933.• Création éventuelle de coopératives Indigènes •.
D'autre part, la situation politique ne pouvait qu'être heureusement influencée par la création d'intérêts en plaine au profit de montagnardsturbulents, que la vie rude et difficile dans unpays sans ressources avait amenés à considérerles rapines et le brigandage comme un moyend'existence normal.
Tous les pays abandonnés ont une histoire.Celle de Sehbab est simple :
« Fief, il y a environ 300 ans, d'une fractiongroupée dans un village où l'on peut encoredénombrer 80 maisons, il comprenait plus de400 hectares d'excellentes terres irrigables. L'eauqui en faisait la richesse, venait des mêmes sources qu'aujourd'hui, mais l'oued qui les groupeétait alors peu profond, et avait des berges enpente douœ. Par suite de la nature du sol, diverseffondrements provoqués par les crues excessivement violentes, que l'on observe encore périodiquement, modifièrent la structure de cet ouedau point d'en faire ce qu'il est aujourd'hui, unravin profond bordé de part et d'autre de hautesfalaises. Les occupants de Sehbab firent tout cequ'ils puren t pour rem(>dier à cette situationdésastreuse. Des vestiges de murs, de remblais,et l'énorme bloc restant d'un barrage du lit del'oued, en sont la preuve. Mais il se trouvèrentun jour devant un tel état de choses qu'ils durentabandonner le pays. »
Sur ces habitants, leur origine, rien de précis n'a pu être recueilli. Le seul fait contrôlab'leest que l'abandon fut total, et qu'il ne restait queles fondations de l'ancien village.
Dès le début, il apparut au capitaine Turbet·Delof qu'il était possi1:lle, avec des moyens defortune, de revivifier environ 250 hectares deterrain, répartis en plusieurs parcelles.
Toutefois, un assez important travail d'amé·nagement préalable s'imposait,> constituant lapartie maîtresse de l'œuvre à réaliser. Pour cela,il fallait I}e la main-d'œuvre, manœuvres et spécialistes, et des matériaux.
Les ressources locales furent suffisantes pourfournir les pierres, la- chaux, le sable. Quelquesmokhazenis convenablement dressés furent em-.ployés comme maçons.
Pour obtenir les manœuvres nécessaires, ilfallut gagner à l'idée de revivification de larégion la fraction qui devait par la suite en béné·ficier. Après des réun ions presque quotidiennes·sur le terrain, consacrées à la discussion et àl'exposé sur place des avantages à prévoir et descharges à assumer, les Beni Bou M'Sor fur~ntassez facilement persuadés, et par un acte passédevant le tribunal eootumier, ils s'engagèrènten toute liberté à kntreprendre et à mener à bienle travail envisagé. Le but immédiat était lacréation d'une importante olivette, qui resterait
REG/ON DC TAZAPLAN D'ENSEMBLE DU BLED SEHBAB
8UR~AV DE /JERK/NE
a::~
~
o(")
'='o
t::éc::t-'t-'~
0-3-~t:I.j,(")
o~
oa::-,0ot:r:l
RÉ.AL/SÉE.PARTIE.
111111
.,'".s~!1U;#, m·fonn~•.
.6'!',.s~!1u,#
m"Fonnl.
",~
,&r.".~
Hi!',rrtt~. •• 'ZIItZiN.oHsu ,.
._1 ~•.:,~~••.••
!'i"i"
.a•m
~~~~JJ1
-------------- ~.
w.....W
Terrl1ins irr;g.61es
PIl1nt<'ltions et 'tirbrt!s et. rilpport: ~
8<'1rrl1!Jt!s princip"lJJ( Cli13:l
.s~!lui8
R~serYoirs ~---------
JI1l1ison.s ---.; _
. 'lifli'-ins etistri6ui.r tiC/X int/{gènes 1::;:;:::::;:::;:.].. ~'..'
'"
-:,; "./
Eèhe/~e;i]. • M
o Z5l1 $00 Tff() It100 zooo "<MO .ft. •
....'~,
....·0-""'"
'"',
~~, ~
,. ';..;•. 't.
~Jt.
,c . .;
t'
344 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
indivise pendant dix ans pour être ensuite partagée par parts égales entre tous les membres dela fraction.
Commencés en mai 1 9:~ l, les travaux de captation des eaux étaient le,rminés quatre mois plustard. Hs comportaient trois harrages principauxreprésentant un total de 3:>.0 mètres cubes demaçonnerie, et huit barrages secondaires destinésil briser la violence des crues.
Deux séguias furent aménaCTées. L'une dominait un terrain de ;)0 hectares, l'autre Ull terrainde I;JO hectares. Le débit était suffisant pour assurer l'irrigation de ces deux parcelles.
En décembre 1 9:~ l, les premières crues,pourtant violentes, vinrent se briser contre lesobstacles successifs, perdirent peu il peu de leurforce et eurent simplement pour effet de remhlayer et d'exhausser le lit de l'oued. Ce premierrésultat, fort encourageant, ne manqua pas derenforcer la confiance des indigènes dans l'œuvreentreprise. Par. ailleurs, et grâce aux pépinièrescréées dans la région par les autorités de contrôle, il fut possible de clôturer et d'aménager,dès la fin de 19:11, une enclave de 30 hectares,où 3.000 plants d'oliviers furent mis en place dèsle mois de janvier 193?. Ainsi se trouvait réalisée,sans grands frais, l'olivette indivise prévue aucontrat passé devant le tribunal coutumier.
En même temps, il fut procédé tl une première répartition des terrains récupérés, et 8 hectares de terres, avec les droits d'cau correspondants, furent distribués aux dOUZt familles lesplus méritantes des Beni Bou M'Sor.
Enfin, ' 8 autres hectares purent être aménagés sur le trajet de la séguia supérieure, parune autre fraction, !Ies Ah' Roboa qui, ell(~OU
ragés par les résultats déjà obtenus, demandèrentà participer à l'entreprise. Cette dernière parcellefut plantée, au début de 19:n, de 360 arbres derapport.
C'est alors que le capitaine Turhet-Delofquitta Berkine pour un autre poste.
Son successeur, le capitaine Le Davay, sepréoccupa aussitôt de poursuivre les travaux siheureusement amorcés. Il y fut d'autant plusdécidé que, grâce à l'intervention de M. Bourdier, ingénieur du génie rural, M. le directeurgénéral de l'agriculture avait eu son attentionattirée sur cet.te affaire, et avait bien voulu marquer l'intérêt qu'il y attachait en lui assurantune aide à la fois technique et financière.
En effet, les' travaux effectués rapidement,avec des moyens et des matériaux de fortune,s'étaient révélés insuffisants pour assurer le développement progressif du projet.
L'étude des améliorations urgent~s à réaliser, poursuivie par l'autorité locale avec Ile concours de l'ingénieur du génie rural, fit ressortirque les crédits nécessaires en 1933 ~'élèveraient à10.000 francs.
Celte somme fut mise il la disposition du('apitll ine Le Da vay par M. le directeur généralde l'agriculture, et permit de réaliser, d'aprèsles conseib et les directives de l'ingénieur dugénie rural, 'les travaux suivants :
- Captage de l'aÏn Maridja-- Améliorlltion du barrage par un revête-
ment Cil ciment armé ; )- Épaulement de l'ouvrage- Aménagement de la séguia ct pose de 550
mètres de buses dans le sable fin pour assurerl'étanchéité du canal d'amenée de l'eau.
11 fut ainsi possible de procéder à une nouvelle l'épart i tion de terrains irrigables, et il neparail nullement exagéré d'estimer à 15 ou :;>,0
hectares la quantité qui pourra être attribuée chaque année. jusqu'au jour où la totalité du solcultivable aura pu être mise en valeur. Chaquedistribution donne lieu à l'établissement par le 'lribunal coutumier cl'actes de propriété reconnaissant les droits de chacün, tant sur le terrainque sur l'eau. .
Plus tard, il sera sans doute facile en créantde nouvelles séguias, de mettre en valeur deutautres parcelles dans la partie basse du bledSehhah. l'une de Ilu hectares sur la rive gauche,el l'autre de 150 heclares sur la rive droite.
En fin de compte, c'est-à-dire vers 19/P, :les
fractions intéressves disposeraient donc de /toohectares de cultures, y compris une olivette indivise de 3.000 arhres. C'est dire qu'au moins deuXcents familles auraient leur subsistance assuréedans des conditions heaucoup moins précairesqu'avant leur soumission.
Sans doute, la remise en valeur de quelquesl'entai nes d'hectares n'est pas de nature à modifier la situation économique du Maroc, mais il ,est hien certain que le cas du bled Sehbab n'est 1
pas unique. II doit exister ailleurs des circonstanccs aussi favorables à des expériences analogues, et les services centraux se doivent de 'lesencourager.
L'expos{> qui précède n'a donc d'autre but,cl cc sera notre conclusion, que de dégager leschanccs de réussile qui s'attachent à ce genred'entreprises, dont l'intérêt n'est pas contestable. Il faut qu'elles soient simples, pour intéresser les indigènes, pt afin de pouvoir être aUmoins amorcéps par les autorités de contrôle aveCles seuls moyens du bord. Elles doivent, par ailleurs, présenter pour 1'avenir des avantages ..vi~il)les et sÔrs pour que le concours des service~~1
techniques soit justifié. Et. c'est, en fin de comp~.. ~'."':,''.celle formule d'harmonieuse collaboration en~les contrôleurs, les techniciens, et les indigèdé!'i:qui est à retenir, parce <Ju'elle seule semble PQu~
voir assurer aux initiatives locales la réussitj:l ètla pérennité.
Commandant BROT.de la direction des affaires indigènes .
.• '1-,""
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC.
RELEVÉ DES MUTATIONS DE FONDS DE COMMERCEEnregistrées pendant. le 2" trimestre 1933 et 1934.
349
2" TRIMESTRE 1933
VILLES
Oujda .Taza .Fès .Meknès .Port-Lyautey .Rabat :Casablanca .Settat .Mazagan .Safi .Mogador .Oued-Zem , .Marrakech .Agadir .
TOTAUX ••••••••
--_.'~
NOMBRE
122
12105
3947
1
31
»
1
4
Il
137
-VALEURS
457.12044.420
1.010.340107.36037.480
956.0401.957.140
16.00010.30050.000
»
14.220118.200
Il
4.778.620
28 TRIMESTRE 1934
NOMBRE VALEURS
6 175.6402 25.9407 58.900
12 60.440
3" 111.16017 367.46048 1.841.5201 15.000Il Il
Il J)
II Il
Il Il
6 175.640..•
1 500
103 2.832.200
SITUATION TRIMESTRIELLE (2" trimestre 1934.).Faillites, liquidations judiciaires et protêts.-
1FAILLITES (1)
LIQillDATIONSPRomrs (2)JUDICIAIRES (1)
"----------.....--------- --" -------..,...--....-....----- - "
~ ~co co
,!l,$ '" i ,!l,$RESSORT JUDICIAIRE ",,$ ~ ~ 1:s=C") '" ... '" ... '2~~ ... ... Il!'" ... co ...8~ ... 8'" 8 ... ~ 8 ...8 ... 8 ... :li' ...
_... _...31:' ... Ji Ji ..._0> .~ 0> -"" b"" b'" -... ... "" -..b'" b ...
&i~ &i~ 08ë. ë. ë. ë. ë. ë.- - - -1-- - fi
Casablanca :
Casablanca 1
1
, 2.520 1.828 9.616........................ /2G 1 17 Hg ::1 6 33
Mazagan ....................•..... \ 11 ,. 135 139 495
1
1
.Rabat :
1
1
,. .2.301 2.322 8.909 /Rabat ........................... "(
7 11 42 9 9 34 \Port-Lyautey ...................... \
1
1 , 413 501 1.787
Oujda 9 6 ;M li 1 " 1.273 1.244 5.509...................................Marrakech : 1
1 iM.ITaloch ........................l \ 469 475 1.M2Safi ................................. 8 4 26 Il » 9 lO2 118 (64.
Mogador ........................... r 86 25 341
Ft,~........................... ) \ 738 694 2.890. Meknès ............................ 26 714 749 •
11 6 32 8 4 2.847Taza ..•..•........................ ) ? 173 164 706
................ /--;-__1______ '__'
~ITotaux 44/2221 20 1 20 8.924 8.259 SQ.416
(1) Lee cbilfrea repr6lentent lea faillItes et liquidations Judiciaires déclarées dam le l'eISOrt du tribunal de premUlre instance.(.) Lee chitrrea représentent lea protêts faits dans le ressert du tribunal de paix.
• •
350 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
TABLEAU COMPARATIF DES OPÉRATIONS DE GARANTIE PENDANT LE 2" TRIMESTRE 1934.
--PLATINE OR ARGENT
........ ------------/ - _..
Nombre Nombre Nombre OBSERVATIONSd'objetA
Poidsd'objets
Poidsd'objets
Poidsprésentés présentés présentésau contrôle au contrôle au contrôle
Valeur des objets importéS
A. - IMPORTATION (pierres précieuses comprises)
k.
1
k.1
k. Fr.Casablanca ........... 72 0,299 2.533 10,467 4.985 159,185 769.580Fès ................ -; •. 5 0,022 263 2,095 5.460 ! 12,460 322.3101
1.
1Totaux...... 77 0,321 1 2.796 12,562 10.445 171,645 1.091.890
B. - ADMISSION TEMPORAIRE
k. k. k.Casablanca .•......•... 50 0,200 2.400 8,767 147 22,210Fès ............•....• 54 0,218 1.395 6,979 257 2,340
Totaux ...... 104 0,418 3.795 15,746 404 24,550
C. - FABRICATlON LOCALE
Casablanca ............ 479 0,770 8.537 27,388 11.639 238,047Fès .................. 4 0,017 9.423 47,118 18.673 597,720Marrakech •••••••••• o. )) » 1.623 11,956 29.270 468,700
Totaux...... 483 1 0,787 19.583 86,462 59.582 1.304,467
AUTOMOBILES IMMATRICULÉES
sur tout le territoire du Maroc à la date du30 juin 1934 (1)
._'- ---~..
~ rn ..13 "
r.l< rn rn
~~b
~ ê~~il!; ::>o ..~ ::> 01
CENTRES !il" 8 ~- 8
e ~ .s < ::> fo< ~ ..<;.) < 0 a.::Il- - - - -
Rabat ................ g.o.. ~.880 1.676 l.og4 10.630
Casahlanca ..... ~,~~ .... 18.,3, 13.043 5.065 •• lg5 .0.303
Mazagan .............. ••306 1.430 503 166 •. lg8
Marrakech ............ 4,4.3 •.811 8,5 514 4.140
Fès .................. 4.8g6 3.330 1.140 363 4.833
Meknès .............. 4,480 ••g56 8g8 .83 4.13,
Oujda ................ 3.,gg •.•84 83. 360 3.485--- - --------
4,.663 33.,.3 Il.01g 4.g84 4g.,.6-._-~....- -
4g.,.6
(1) Le nombre <le véhicules en circulation d.ns chaque catégorieest égal 11 70 % environ des chiffres cl·dessus .
•_f"
LISTE DES VÉmCULES AUTOMOBILES
immatriculés pendant le deuxième trimestre 1934.
(Classées par marques).. ~
rnr.l rn r.l::Il ,.;l
il!;
~rn 0
ORIGINE ii:! !il::> <0 <;.) tiE-< ::Il -Marques fran~s .. 449 51 38
- américaines. 614 144 »
- anglaises .. 7 » 22
- allemandes. 7 5 1
- belges ..... 2 1 11
- italiennes .. 18 » »
- suédoises ... , , 1 7 »
- suisse ...... )) » 1
-TOTAL..••.• 1.098 208 73
BULLETIN :ECONOMIQUE DU MAROC 351
C. LES ÉCHANCES EXTÉRIEURS
RELEVËdes produits originaires et provenant de la zone
française de l'Empire chérifien expédiés enfranchise en France et en Algérie sous lerégime des décrets des 28 décembre 1926, 16,30 mai et 23 novembre 1933.
(du 1er juin 1933 au 31 mai 193~)
.... ....0:1 ... ~ g;
t:]. C>~... _...
1:: -;PRODUITS Unités O. ,,_ < SJ El
~"''''âE-<0 :l ...
U" E-< ...'tl ... 'tl
"...'"
(1) Dont 3.383 quintaux exportés sous forme de porcsautorisation spéciale).
(2) Dont 100 quintaux exportés seus forme de porcsautorisation spéciale).
.rI nimauz vivants
Chevaux . ... ..... .. . .. . .. ..... TêtesChevaux destinés Il la boucherie. »Mulets et mules »Anes et ânesses . .. .. . »Bestiaux de l'espèce bovine »Bestiaux de l'espèce ovine »Bestiaux de l'espèce caprine .. »Bestiaux de l'espèce porcine .. 01·Volailles vivantes .... :........ »
(1) Dont 10.000 quintaux au maximum Il destination de l'Mgérle.
200
»308
5
2
681
142
,3
2.590
1.96163
155
8.536
11.1581.335
10
73'33
240
200
3.000
700
24.000
3001.800
200
1.000
500
200
60.0001.000
500300
30.000500
60.000
10.000
. (1) 27.0008.000
500
5001.000
4.000
»»
»»
»»»
»
»»»
..»
Fruits et graines
Fruits de table ou autres, Iraisnon lorcés :Amandes ..Bananes .Carrobes, caroubes ou carou-~es ..•......•....••..•.•••
Cltrons .Oranges (douees ou amères),cédrats et leurs variétés nondénommées .
Mandarines et chinois ••••Figues .Pêches, prunes, brugllons etabricots ..
Raisins de table ordinaires.Dattes propres à la consom·
matlon .
Non dénommés cl-dessus y corn·pris les figues de cactus, lesprunelles et les baies de myrtille et d'airelle Il l'exclusiondes raisins de vendange etm0l1ts de vendange ••..•••.
Fl'Uits de table ou autres secsou tapés:
Amandes et noisettes en r0-
ques ..Amandes et noisettes sanscoques ••...•.•.••.•..••••.
Figues propres Il la consom-mation ..
. Noix en coques ..Noix sans coques .Prunes, pruneaux, pêches et
abrtcots ..
Fruits de table ou autres, con-fits ou conservés ..
Graines à ensemencer autres. quede Oeurs de luzerne, de minette, de ray-gras, de IrèOeet de betterave y comprl~ lefenugrec ...•••.•..•••••.••••
Fruits et graines olœglneux(\"Oir in line) , .
Denrées colonialesde ronsommatlon
Confiserie au sucre ••...•....Confitures, gelées, marmelades,
compotes, purées de fruits· etproduits analogues contenantdu lucre (cr!stalIIsable ounon) ou du miel .
Cultes de fruits, pulpes defruits en boites de plus de4 kilos net l'une, ralslllé etproduits analogues sans sucre(crlstalllsable ou non) ni miel.
Hlliles el suu végéloll:>:
IIulles fixes pures :D'olives .D'argon ..
148
605
60.39146
129.95217.510
16799
33.341
121.821
9
643113.006
2.50134.000
524
50.000
5.000
(1) 5.000731
581(2) 103
4251834
329
14013
1.649.954149.904139.9"
1.211.'69471.762
vivants (par
vivants (par
50.000
5.00010.000
3.000800
2.000250
2.0003.000
1.000
3.000
65.000100
5.000
50050
5004.000
200250
30.000350.0001000034.000
1.250
235.00020.0005.000
50.00060.000
1.650.000150.000260.000
2.600.000500.000
»»
»»»»»
nrhes
Poissons d'eau douce, frais, demer, frais ou conser:vés àl'état frais par un procédéfrigorifique ..
Poissons 'secs, salés ou Cumés,poissons conserv6s au J).aturcl,marinés ou autrement pr~pa·
rés, autres produits de pêche.
Produitset dépouilles d'animau:>:
Viandes fralches, viandes réfrl·gérées et viandes congelées :
A. - De porc .Il. - De mouton ..
Viandes salées ou en saumure,Il l'état cru, non préparées.
Viandes préparées de porcCharcuterie fabriquée, non com-
pris los pâtés de foie ...•..Volailles mortes (non préparées).Conserves de ylandes .Iloyaux ..Laines en masse, teintes, laines
peignées et laines cardées ..Crins préparés ou frisés .•••..Graisses animales autres que de
poisson :A. - Su.lls ~Il. - Samdoux ..C. - Huiles de saindoux •.
Cire ..Œuls de volailles, d'oiseaux et
de gibier .Miel naturel pur .
Farineu.z alimentaires
Blé tendre ..!lié dU&" .A.volne 'ell grains ..Orge en grains ..Maïs en grains .Lég~ secs' en grains et leurs
farines:Fèves et léverolles ...•....•Pois pointus ..•............Haricots ..Lentilles ..Pois ronds .
352 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
1----------1-1----
Tissus
Tapis rovêiwl par l'Etat chérifien d'une estampille garan·tissant qu'Ils n'ont été tissésqu'avec des laines soumises Ildes colorants de grand teInt. Mq.
Etorres de laine pure pour ameu·bloment Qx.
Tissus de ialne pure poUl' habil·lement, draperie et autres •. •
Couvertures de laine tissées •• •
Tissus <le laine mélangée ...... ".\
Vêtements, pièces de lIngerie otautres accessoires du vlltementen tissu ou broderie conlec-tionnés en tout ou parUe .... •
.. .. .-._~ --1 ...
'" ...'" '"
1
:i~,..co co ~... .- ...._...~ ;:
" ,,- < :il-;;
PRODUITS Unités f;I;J .5 '" '" 1 ,.. Ell':: " El i 0 '" ....u'- ,.. '" '"• ....
1 "" ".... '" '"1
Peau>: et pelleteries ouvriesi
Peaux seulement tannées à l'ai· 1
do d'un tannage végétal, de !
chèvres, de chevreaux oud'agneaux ................... Qx. 350 178
Peaux chaOlOisées ou parchemi-nées, teintes. ou non, peauxpréparées corroyées dites « fi-laU » ...................... · 500 408
Ilaboucbes .................... · 3.500 39Maroquinerlo .................. · GOO ~6e
Valises, Bacs Il mains, sacs devoyage, étuis ................ • 100 23
Pelloterles préparées ou on mol'· ..ceaus. cousus ................ · 20 2
Ollt'rages en mitau>:
Ouvrages dorés ou argentés pardivers procédés ............. · 10 3
O~jets d'art ou d'ornement encuivre ou en bronze ........ : · 600 419
Articles de lampisterie ou de 1lerblanterle ................. · 100 7
Autres objets non dénommés, .en cuivre pur ou allié de zi ne 1
300ou d'étainM~~~~~"""".... 1 · 2
1MM"" ...... "'M .... _-~hé : Sièges ................ 1
Meubles autres qu'en bols cour- 2001
74·hé autres que sièges, pièceset parties isolées ............
Cadros en bols de toutes dimen-sions ....................... 20 1
Ouvrages de sparterieet de vannerie
Tapis et nattes d'alfa et de jone. • 8.000 H88Vannerie en végétaux bruts, al'·
t1c1es de vannerie grossièreen osier seulement pelé ; van·nerle en rubans de bols, van-nerie fine d'osier, de pailleou d'autres fihres avec ousans mélange de fils de diversto:dlles ...................... · 550 20
Cordages do sparte, de tilleul etde jonc .................... · 100 99
Ouvrages
en matières diverses
Tabletterie d'Ivoire, de nacre,d'écaille, d'ambre et d'am·broïde : autre objets ........ . 50 1
Graines et tmits oléagineu>:
Lill ........................... • 10U.000 10.103Ricin .......................... · SO.OOO 992Sésame ........................ • 5.000 3Olhes .......................... • 5.000 1.151Autres ........................ • 10.000 73
~1
6
70
7~
20
32
82
97
20~
146
9.957
5.000
3.000
28.35919.236
30.000
10G.~85
100
20
100
100
300300
2.000
1.000
5.000
1.500
1.200
3.000
1.000
GO.OOO~O.OOO
15.000
30.000
135.000
•
•
•
•
•
Qx.
UnitésPRODUITS
Espices midicinales
Herbes, fleurs et leullles, nenrSlde rose de Provins, mt.~nthe
mondéo, mentbe bouquet ..
Horbes, fleurs et feuilles autres:rose et pyrlltbre .
Bois
Bois commUDS, ronds, brut.s,non équarris ..
Perchos, étançons et échalasbruts de plus de lm 10 delongueur et de circonlérenceatteignant au maximum GOcentimètres au gros bout .••.
Llègo brut, râpé ou en planches:Liège de reproduction ...•
,Liège mâle et déchets ••....
Charbon de bois ot de chène·vottes .
Prodllits et dichets dive"
Légumes IraIs .
Légumes salés, confits, léll'umosconservés on bottes ou en ré·ciplents hermétiquement closou ell rôts et légumos dessé·ehés .
Ecorccll à tan moulues ou naD.
/lill/es et SIle! vigitall>: (suite)
Huiles volatiles ou essences :A. - De nours .......•....B. - Autres .
Teintures et tanins
Poteries, verres et cristatlZ
Autres poteries en terre corn·mune, vernissées, émaillées,ou non ••.•.........•..••..
.. '
"
353
rents s'attaquaient au marché. Car c'est cettemême année que les maisons métropolitainesperdaient, malgré le développement de leurchiffre d'affaires, leur exclusivité jusqu'alorspresque complète ; en effet, l'Argentine commençait à livrer pour 637.000 francs de beurres,vendus au détail de 14 à 18 francs le kilo, alorsque les beurres français valaient de 22 à 26 francsle kilo.
Les maisons françaises comme le publicmarocain d'ailleurs crurent à des ventes occa·sionnelles et purement déficitaires d'un pays 011la crise venait d'éclater de façon aiguë. L'impression était que cette concurrence ne dureraitpas ; que l'été, les transports seraient rendusimpossibles. Mais en 1931, les livraisons del'Argentine se poursuivent avec une intensitéaccrue. Les blocs, d'un volume un peu supérieurà celui d'une tine de biscuits, arrivaient régulièrement par bateaux spéciaux, munis de calesfrigorifiques, soit directement sur Casablanca,soit après transbordement à Bordeaux. Les prixse maintenaient au taux de 14 à :r8 francs lekilo et ces beurres éliminèrent rapidement lesbeurres de cuisine français.
En 1931, la France ne livrait plus que 3.863quintaux valant :).210.000 francs sur une consommation totale de 7.232 quintaux valantR.824.000 francs. L'Argentine a elle seule vendait désormais presque autant en tonnage quela France, puisqu'elle avait placé 3.148·tonnesvalant 3. :lOO.OOO francs.
Le beurre de cuisine était ainsi éliminé dumarché marocain, mais nous tenons encore lemarché du beurre de table.
Le public habitué aux marques fines, répugnait li acheter du beurre argentin quijaOurtantpouvait être consommé comme beurre de taMe;Mais un hiver rigoureux en France entratna unehausse saisonnière qui fit passer, au Maroc, leprix: de détail du paquet de 125 grammes de:~ fI'. 73 à 4 fr. 50, au moment précis où l'Argentine, fournissant un riouvet effort, ajustait sesprix aux environs de 12 et 14 francs le kilo. Unepolitique de compeuifttion bien comprise eutdicté aux fabricants de beurre une désolidarisation des cours du Maroc d'avec ceux de la métropole, mais ayant une demande intéresssante enFrance à l'époque, ils négligèrent les avis queleur firent parvenir les services officiels.
Les ménagères les plus convaincues de lasupériorité des marques françaises, qui répugnaient d'abord à consommer du beurre argen.tin, se laissèrent gagner par la trop grande différence des prix, surtout à un moment où lesbudgets familiaux commençaient à être touchéspar la crise ; elles firent des essais et constatèrent que malgré tout leurs appréhensions avaientété exagérées, que la différence de qualité entreles deux beurres n'était pas si considérable. Aussiquand, quelq'!es semaines plus tard, les prix dubeurre frança.s se mirent à baisser et à r~Yenir
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
LE COMMERCE DES BEURRES AU MAROC.
Bien que la consommation du beurre d'imPortation ait été en premier lieu presque strictement limitée à la production européenne, cettedenrée trouvait au Maroc un débouché très intéressant.
, La France fut pendant de longues années1unique fournisseur. C'est la région des Cha~ntes qui envoyait le plus gros contingent, soit~ beurres de table, vendus par petits paquets
d un quart, soit de beurres de cuisine, livrés enmoUes ou en seau.
Le tableau ci-après fournit une preuve indisC,utable de l'imponance des ventes françaises danse Maroc.
IMPORTATIONS TOTALES/de beurre au Maroc PART DE LA FRANCE
A..~NtE8 ~ -~. -Quintaux Milliers
QuintauxMilliers
de francs de francs-1921 •••••• 1.209 1.795 1.104 1.7041922 ...... 1.701 1.828 l.483 1.6321923 ...... 1.535 1.801 1.520 1.784~924 ...... 1.572 2.150 1.566 2.U21925 ...... 2.258 3.326
1
2.235 3.312926 ...... 2.419 4.517 U09 4.510~927 ...... 2.826 5.170 2.819 5.158928 ...... 3.845 i 6.209 3.808 6.172
i
--
Pendant ces huit années (1921 à 1928), la pro~e8sion de la consommation fut constante, elle8 expliquait par l'augmentation continue de larOpUlation européenne qui, dès 1925, dépassaite chiffre de 100.000 habitants et vers fin 1928
atteignait presque 150.000. Les prix réels variè-l'~nt relativement peu pendant cette· même pé~lode, ils furent surtout fonction du mouvementUfranc. D'une moyenne de 16 à 18 francs le kilo
au détail, de 1921 à 1923, ils passèrent à 22 et24 francs en 1924 (date de la première chute dufranc) pour s'élever progressivement ensuite à20 - 27 francs en 1925 ; 24-30 en 1926 ; 30-36en 1927, 1928 et 1929.
L'année 1929 est le point de départ d'unel~emière tentative de concurrence étrangère.
Amérique fournit pour 558.000 francs de~eurre et les Pays-Bas pour 42.000 francs, maises exportateurs français Jl'avaient nulle raisonaP~arente de s'inquiétel' a,e cette concurrence,PUlstIu'ils .livraient 3.848 quintaux, valant6h~85.000:francs, en progression même sur lesc lffres préCédents.
L'année 1930 marqua l'apogée des ventesfrançaises, 5.640 quintaux,. valant 7.729.000rancs, furent placés et dans la satisfaction deIl. progression ininterrompue depuis 192 l, le8~aisons françaises ne se rendirent peut-être pas,le? compte que leur avance ll'était plus commeradIS, en raison directe de l'augmentation de: p.opulation européenne, de 140.000 à 150.000ahltants, à cette époque, et que des concur-
'-1
t:, ;;.~,r~ ..
. J.
354 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
P. V.
Au moment où, en France, se pose la question de l'écoulement des produits agricoles, nousavons pensé qu'il était indiqué d'attirer l'attention des intéressés sur la' nécessité de faire uneffort pour reconquérir le marché marocain desbeurres. Il serait souhaitable de voir les organismes qualifiés, chambres syndicales ou autres,étudier sérieusement la situation et imposer àleurs adhérents une politique bien comprise devente sur les marchés extérieurs.
même au taux d'avant la hausse de 3 fr. 50 les1:.16 grammes, il était trop tard, la plus grandepartie de la clientèle restait fidèle au beurreargentin. D'ailleurs, le débit de ces fins français,qui jusqu'alors avait été très suivi, se ralentitchcz les détaillants, ct la fra1cheur du produitCil souffrit. Ce fut le coup de grâce.
Depuis, les importations ne firent que croître, mais elles furent presque exclusivementd'origine étrangère, les Argentins ayant à lutterdésormais contre les H.usses et les Danois. Lachute des prix entraînés par cette lutte permitl'élargissement du marché, le beurre se substituait désormais aux graisses et même à certaineshuiles. Non seulement, les 200.000 Européens enconsommaient, mais les bas prix réussirent àintéresser la population indigène.
Les statistiques les plus récentes traduisentcette extension rapide du marché :
1932. -,- Importation totale de beurre :11.190 quintaux valant 9.614.000 francs
Argentine 8.561 qx valant 6.437.000 fr.France 1.763 2.369.000Danemark 478 496.000
1933. - Importation totale18.689 quintaux valant 9.20.'3.000 francs
Argentine 8.344 qx valant 3.748.000 fr.Russie 4.394 2.508.000France 982 1.293.000Danemark 800 540.000
Le pn~mier trimestre de l'année 1934 enfinmarque l'écrasement définitif des marques françaises de beurre puisque les résultats furent lessuivants :
France .Danemark .Russie .Argentin!' .
14I293
1.6254.397
qx valant 198.000 fr.174.000591.000
1.590.000
LE MOUVEMENT COMMERCIALDU MAROC EN 1933 (1)
En J 933, le Maroc a subi l'influence de la dépre8'sion (\conomique mondiale tout en manifestant un eff~rtd'adaptation à la situation nouvelle qui lui est faIteaprès rie nombreuses années de prospérité et d'investisse-ment de capitaux étrangers. .
Pays de « porte ouverte» en matière d'importatio,ns,mais partiellement rattaché à l 'économie protectionlllS~métropolitaine en matière d'exportation, le Maroc a d,u.faire face, en 1933, à une déflation très sensible qui napas été sans créer certains troubles, tout en annonçantun meilleur aménagement de ses échanges". Le commerce total s'est élevé, en valeur, à 2.132 mil;
hons de francs et, en poids, à 2,731.000 tonnes, marquaeaainsi, sur l'année précédente, une diminution de 3;)<1millions de francs et de 40.000 tonnes. La réduction ~nvaleur atteint ,3 %, proportion analogue à celle enreg18"trée de 1931 à '932.
A ux importations. - 1.007.ouo tonnes et 1.532 mil;lions de francs - la régression, en volume, attein
ln8.000 tonnes, soit 10 %' D'une année à l'autre, avaleur a baissé de 14 %. Cependant le prix moyen dela tonne importée n'a baissé que de 4 %. Cette moyen~:'elle-même, ne reproduit pas exactement la physionoupedu marché d'importation et il est nécessaire de compa~les prix d'importation par grandes catégories de produltJ..De 1932 à 1933, le prix de la tonne de matières animale8
d'
laits, beurres, fromages, conserves, etc., est passé e6.340 francs à 4.670 francs accusant une diminution de26 % ; la tonne de matières végétales: pommes de terreisucre, thé, huiles, vins, etc., revient de 1.521 francS ,1.278 francs, soit ,6 % de baisse ; réduction analo~ede la valeur relative des fabrications, 6.046 francs. la .tonn~ en 1932 et 5.120 francs en Ig33, soit une ré~uctJon,de ra %' Par contre, la section des matières mméraleequi représente la moitié, en volume, des importatiOl?'accuse une hausse de valeur relative de 8 %, le prl~.rie la tonne passant de 387 à 418 francs. Ces variatlOnSde prix sont dues en grande partie à la hausse enregistrée sur les pétroles, les essences et les fers de construO' .t iOIl. La déflation accentuée constatée sur les produits del 'agricult~re et de l'élevage, n'a pu que se répercl!tet'sur les prIX des marchandises de production marocaIne.Elle a créé un malaise sensible et a entraîné un mou~~'ment d'opinion en faveur de la défense du marché l~contre les importations étrangères,
Si nous examinons, dans ses grands traits, le coltl'mercI' d'importation nous consta terons que la diminU'tion des entrées a Porté notamment sur les matéria1J$nécessaires à l'équipement économique. Par suite del'achèvement de la ligne Fès-Oujda, il a été importé seu'lement 9.866 tonnes de rails contre 29.417 tonnes enIg32. tes entrées de ciment s'élèvent Il 102.000 tonnee ,contre 148.000 tonnes l'année précédente. La productiOnlocale de ciment, de son côté, maintenait péniblement safabrication qui s'est élevée à 201.000 tonnes, con\!,220.000 en Ig32. Le mouvement de la construction subit,l'? effet,. un ralentissement marqué. En Ig33, dans lee,VIlles érIgées en municipalités, il a été édifié 4.732 logements représentant une valeur de 257 millions de fran(llo ,L'année précédente on' avait enregistré la constructlotlrie 5.60g logements' valant 356 millions. Les restrictiO~jaJlPo~tées dans l'immigration, avec le juste souci :rédUlre le chÔmage, contrarient l'accroissement de .. ,population européenne et agissent dans le sens d'un',diminution des demandes d'appartements.
Au titre du ralentissement de l'activité éeonomiqu; .nous not~rons également les entrées moins importaIl;de mach mes et tracteurs agricoles, de pétroles et der.senc!3~' En sens contraire, il y a lieu de remarquerstabIhté des importations de houille et briquettes. SJl'g33, la société « ~nergie électrique du Maroc » a Pro;duit IOg.501.000 kilowatts, - 58.621.000 kw.h. d'origil1
(1) (Extrait du rapport de M. Coursier, chef du service du COsf>morce, sur la navigation et le mouvement commercial du Maroc en 19 •
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 355
hYdraulique et 50.879 kw.h. d'origine thermique. L'annéeprécédente, ces quantités, reprises par origine, étaientr~SpectiYement 50.272.000 kw.h. et 48.058.000 kw.h.Ainsi se dessine la période productive où les efforts delllise en valeur du Maroc donneront des résultats bénéficiaires.
Signalons dans cet ordre d'idées les proll"rès réalisésPar la viticulture marocaine qui tend à éliminer lesapports de vins étrangers. Les importations de vins ordihaires en futailles ne représentent plus, en 1933, que7O.26H hectolitres contre 238.290 hectos cn 1931.
Le commerce des automobiles a été actif et en nettel'eprise sur l'année dernière. En 1933, il est entré 3.813VoitUres de tourisme contre 3.137 l'année précédente.~s valeurs relatives ~ont en baisse. Il a été égalementllnporté 150 camions contre 139 l'année précédente. Sinous ajoutons à ces chiffres les importations de carsde transport en commun, nous arrivons, pour 1933, àUn total de 3.992 voitures automobiles carrcssées valant64.561.000 francs, contre 3.298 voitures et 60.818.000francs en 1932..
Si nous examinons la situation du marché indigène,nous assistons à une évolution marquée dans plusieurstaYons du commerce d'importation. La diminuticn duPoUvoir d'achat de la masse agricole touchée par lalllé.vente de ses produits, et aussi des no~bre,ux ouvriersqUI ont vu leurs salaires réduits quand Ils n ont pas ététouchés par le chômage, a incité le client à se détourIl:erdes marchandises chères et à se rabattre sur les prodUitsde qualité médiocre.
Les importatic,ns se sont maintenues gé~éraler.nenten volume, mais les valeurs ont fortement baissé. Citonsquelques chiffres :ft fi est entré Ih.859 quintaux de thé, valant 72.865.000
ancs contre 81.412 quintaux et 91.616.000 francs en, 1932.
Le sucre accuse également une notable baisse de~leur : 121. 509 tonnes de raffiné valant 135.104.000"lIncs contre 131.971 tonnes et 171.280.000 francs en'932. .
En ce qui concerne les huiles, on note une évolutionà l:avantage de l'huile d'olive, très prisée de l'indigè~e'lU, la préfère aux huiles de Il"raine dès que les prrxdeviennent abordables. En 1933, sur une importaticn~otale de 104.674 quintaux d'huiles comesti~les, on relè~ed~ 345 quintaux d'huile d'olive, 21.768 qumtaux d'hUile~rachide, 16.500 quintaux d 'huile de soya et 34.061
qUintaux d 'huile de lin.
Pour les savons on observe une augmentation detonnage et une forte baisse de prix (60.504 quintaux et&:57.000 francs contre 50.207 quintaux et 10.528.000
ncs en 1932).
h Des importations massives de chaussures en caou!C GUc, à très bas prix, ont inquiété fortement les fabrl~nts indigènes de babouches. Il est entré, en 1933,S70 .000 kilos de ces chaussur~s valant ~.512.ooo fr~ncs.lins doute, ces articles ne s adressent-ils pas touJours
aux clients des fabricants locaux ; ce mouvement cornltI~rcial toutefois semble indiquer que l'artisanat maro~In sc· trouvera contraint d'adapter sa fabrication à desCesoins et à des goûts nouveaux de la clientèle indigène.. Pendant il y a lieu de ne pas perdre de vue la néces
Sité de n '~pporter aucune perturbation brutale dans lestat';'t économique traditionnel du pay,s. Des mesures~ralent nécessaires dans le cas où des Importateurs ne~ndraient pas compte de la situation de l'industrie indi-f ne et par leur concurrence aveugle risqueraient deroubler l'ordre public.
d La situation du commerce des cotonnades appelles~s observations analogues, réserve faite toutefois qu'ilc~git, dans ce cas, d'une question extérieure et ne tou-
ant qu'indirectement à l'intérêt indigène.
d .Les tonnages sont en lég~re réduction: Les entréesd~ tIssus de coton blanchis, temts, moussehnes et grena,Ines se sont élevées à 93.426 quintaux en 1933, contre.~9.347 quintaux en 1932. Les valeurs sont en baisse..,nsible.
On note surtout l'élimination des anciens fournisseurs au profit du Japon, nouveau venu sur le marché.
Les tissus de soie art ificielle jouissent d'une grandevogue et leur importation est en forte augmentation. En'933, nous enregistrons l'entrée de 16.470 quintauxvalant 31 millions de francs. Ici encore, les qualités ordinaires progressent au détriment des tissus de choix, lesanciens fournisseurs se laissant distancer par le Japon.
# Nous reviendrons plus loin sur les conséquences decet état de choses. Pour l'instant, nous noterons seulement que si l'introduction sur le marché de marchandises à bas prix a pu aider l'acheteur indigène à supporterla délJrédation de son pouvoir d'achat, il n'en est pasmoins résulté des inconvénients tels que la dévalorisationdes stocks du commerce, le chômage dans des industrieslocales, un déséquilibre plus accentué des relations commerdales du Maroc avec l'étranger et partant une plusgrande difficulté à trouver des débouchés extérieurs à laproduction agricole et minière du Protectorat, à un moment 011 cette question revêt une importance primordiale.
AliX exportations. - 1.725.000 tonnes et 600 millionsde francs, - on remarque, par rapport à l'année précédente, une augmentation de 78.000 tonnes, soit 4 %,et une baisse de valeur de 85 millions de francs, soitI~ %'
Le prix moyen de la tonne exportée ressort à 348francs contre 416 francs en 1932, accusant une diminution moyenne de 17 %. D'une année à l'autre, le prixmoyen de la tonne de matières animales revient de 4.074francs à 3.610 francs, soit une baisse de II % ; la dimi·nution est plus sensible dans la section des matièresvégétales où elle atteint 24 %, le prix moyen de la tonnepassant de 762 francs à 5110 francs. En ce qui concerne lesmatières minérales, la dévalorisation a été moins accentuée, soit 10 %' Les fabrications accusent une hausse duprix mO~'en de la tonne de 25 %. Mais cette indicationest faussée par suite de modifications intervenues dansla nature des produits exportés. En effet, la proportiondes superphosphates exportés est inférieure d'une annéeà l'autre. Au contraire, est plus élevée celle des autresarticles fabriqués dont la valeur à la tonne est supérieure.
Lors du rapide examen des principaux produits d'expcrtation nous constaterons d'abOid une sérieuse amélioration de la section des matières animales qui avaitconnu des années de régression persistante. En 1933cette section a vu le tonnage et la valeur des exporta:tions se relever sensiblement : 31.292 tonnes et 112.970miIle francs contre 24.434 tonnes et 99.544.000 francs en'932.
Si l'exportation des bovins devient de plus en plusrestreinte, représentant 832.000 francs, les ventes deporcins et d'ovins progressent en nombre et en valeur.Il a été expédié, à destination de la France, 44.804 porcins valant 12.462.000 francs, correspondant à une aug.nt~tation de 7.339 têtes et de 3.927.000 francs. Egale
'. MI'!Rt à destination de la France et de l'Algérie le Maroca e1kporté 99· 141 ovins, valant 7.784.000 franc;. L'annéedernière, il avait été vendu seulement 80.089 têtes valant6.785.000 francs.
Grâce à la meilleure tenue des cours et aussi à laréduction des droits intérieurs de porte et de marchésles ventes de laines et peaux accusent une amélioratior;notable. En 1933, il a été exporté 25.407 quintaux depeaux, valant 6.103.000 francs contre 18.292 quintaux et4.264.000 francs en 1932.
Le commerce des œufs de volailles a été marqué parune augmentation des quantités qui n'a pas été suffi- .sante pour annuler la baisse des cours.
_ Les produits de la pêche ont donné lieu à un comm'tce très actif et en nette progression. Il a été expOrtésur Franc~ et Algérie en presque totalité, 56.000 quintaux de pC;llssons conservés valant 26.391.000 francs oontre37~49 qumtaux ~t 17·125.~00 francs l'année précédente.Les ventes de poissons fraiS de mer et de poissons tJeCSsalés ou fumés ont représenté, en 1933, une valeur de3.800.000 francs.
".'
BU LLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
LA PÉNÉTRATIONCOMMERCIALE JAPONAISE AU MAROC.
-
-9.0668.2016.7007.6228.775
Milliersde francs
57.473.20112.559.5382.515.253
5405.259339.347275.237199.747197.941183.216106.82195.80170.540640.93357.411119.t"7614.381
19340
1.05401.002
7819408
1.036
Tonnes
1932 1933
30.753.721576.705
7.587.408261.56071.695
105.4093108.0240
27.4051 !
10.95720.4003
7.24612.1616.563
45.6365.938
9
1 1933 1
I-'~-'----
'T : "illie.. 1
onnes 1 dl' Iranc' 1
---1---
Colonnades, tl88uS divers, I\IsChaussures en caoutchouc •...•..•.•Thé ..,\mpoules et lampes électriques .Oimbeloterle, jouets, jeux, etc ••••••PoissoDs secs, salés, conservés .FaYences, porcelaines .•.....•.•••.••.Vcrrolerle et vitrification émail ......Ch. à air, vêtements en caoutchouc ..Tabletteries et brosserie. . ....•••••••l'arlumerle et savons de parfumerie..Sparterie ..Peaux et pelleteries .Stylograpbes et crayons .....•..••.•.Parapluies et ombrelles ..•..••.••....Confilures cl gelées .
Janvier 4025 40.171Février 1 40402 40.128Mars , 40040 3.889Avril "l' 3740 3.569Mal............ 697 6.729Juin ' 820 8.041Jumet .....••• 1 583 6.618Aotlt i 4090 40.927Septembre .•••. ' 526 40.937Octobre .•••••. 1 - 588 5.228Novembre .••• '1- 6840 6.176 l'
Décembre...... 765 6.805
Total.... 1 6.798 1-65.218 1
Or, en contre-partie de ces imporlations japonaisescroissantes, les exportations marocaines au Japon vontsans cesse déclinant: 4 millions 391.000 francs en 193'j2 millions 704.000 francs en 1933 et 958 francs pendanles cinq premiers mois de 1934. .
Ci-après, principales rubriques, suivan t l'importanceen valeur des importations:7"==============:'===...,.,,..,......,--,..,.--~----------1---
1 vALEURS (En francs)
DESIGNATION DES MARCHANDISES ,----__
Ses prelll iers débuts datent de 1928. Le rapon n'OC'cupait alors encore que la JOe place parmi les paYsIl!l-portateurs dans "Empire chérifien, il s'assure lalie place en 1933 et se classe en 1931, au second ranS'Chiffrées il 3.511 tonnes représentant 40 millions efrancs en 1932, les entrées japonaises atteignent 6.7)8tonnes rliprésentant 65 millions u8.000 francs, en 193 'La progression s'accentue en 1934 ainsi qu'il ressort dutableau ci-après des importations en 1933 et pendant lescinq premiers mois de 1934.
de régression: 6.513 tonnes en 1933 contre 7.727 tonnesl'II 1932 et 9.849 tonnes en 1931.
Les n'Iltes des articles de fahrication indigène,tapb, babouches, maroquinerie, se sont maintenu~dans de hOllnes (·clulitiolls. Notons des sorties de tapISde laine pour :1.1'76.000 francs, de babouches poUf2.:W5.ool) frallcs, de maroquinerie pour 2.440.000 francS.
Celi(' industrie d'art indigène a pu être .menac~pal' des importations d'articles étrangers grosslèremenimihls. L'administration veille il protéger le caraclèf~original de la prod uel ion locale et des mesures seronprises <'t bref délai pour éviter la l'mude portant sUfl'origine des produits.
Avre les mat ières végétales, nous abordons le meilIl'ur ("I{'lu('ul de la production marocaine. Le volume desexporta 1ions ('st ('n augmenta 1iün, Ina is leur valeur glohale est en diminution par suitl' de la haiss(' des coursqui il pa 1'1 icul ii,rement nl'feelé }e co III pnl·timen t des céréa)('s. Cel 1(' s('ct ion comprend, ('n 1\)33, li02.000 tonnes et:{49 millions de francs. contre 580.000 tonnes ct 442 mil1ions de francs l'annpe précédente.
Les ventes de hlé ont porté sur des quantités jamaisalldntes jusqu';1 ce jour, soit 2.'7I.1t110 quintaux, d'unevaleur de d:1.357.000 francs. La déflation des cours s'estpGursuivie. La moyenne du prix du quinta~ de blé enIg:n ressort il un peu plus de 65 francs le qumtal contre110 francs l'li 1932. Il Y a lieu de noter que plus de380.000 quintaux de blés ont été exportés sur l'étrangerpal' suite de l'insuffisancc du contingent d'entrée enfranchise en France et en Algérie. Malgré l'octroi d'uneprime de 27 francs par quintal, la moyenne des coursa (Ité sensihlement nhaissée.
l'OUI' l'orge et le mnïs, la France devient il peu près)'uuique acheteur. Il a été exporté, en 1933, 1.515.000quintaux d'orge valant 61.754.000 francs et 481.273 quinlaux de maïs valant 29.887.000 francs. D'une année il) 'autre, les prix de l'orge ont sensiblement diminué(1.944.uoo quintaux ct 91.717.000 francs en 1932) tandis(lue ceux du maïs sc maintenaient et 'lue les quantitésatteignaient plus du double.
Les primeurs ont ccntinué il progresser en quantitésel valeur. De Ib.400 quintaux valant JO millions de francsCil 1932, Ics sorties de légumes frais passent à 1I7.755quintaux, Cil 1933, pour une valeur de 14.292.000 francs.La produclioll des usilles de cOllserves de légumes se développe en mrme temps et alimente un courant croissant(l'exportation : 5.071 quintaux valant 1.284.000 francs.
Sigllalons, il titre d'indice et comme élément d'unimportallt commercc d'exportation, la sortie de 4.191 heclolitres de vills ordinaires représentant ulle valeur de.l'lg.ouo francs. Les superficies plantées en vignes s'élèvent il environ 20.000 hectares dont J 5.000 hectares surle point d'entrer en pleine production. La consommationlocale ne dépassant pas 450.000 hectolitres, le !\Iaroc seraamené il exporter plusieurs centaines de milliers d 'heclos. Celle quantité est trop faible pour inquiéter lesautres gros producteurs de vins ordinaires et sera néanmoins d'un utile rapport ponr l'agriculture européennet'l Ull Mément intéressant pour aider il équilibrer lahalance commerciale du pqys.
L'industrie minière est restée très atteinte par lacrise. Les sorties de phosphates ont cependant progresséen tonnage tandis que leur valeur diminuait: 1.071.000lonnes et IIo.f,50.ooo francs en 1933, contre 1.020.000lonnes et 126 millions en 1932.
La production des mines de plomb, de zinc et dernangalH\se est restée très faible par suite du niveau troplJas des COUI'S qui ne permet pas une exploitation béné·ficiaire. On Ilote des sorties de II6 tonnes de minerai demolyhdèllc el de 608 tonnes de minerai de cobalt.
Le hassin houiller de Djerada est régulièrement mis('n valeur. Ell 1933, il a été extrait :l7.300 tonnes d'anthra·cile dont 1.:)32 tonnes ont élé exportées. Dès que les amélIagements de la mine et ceux des voies d'expéditionauront été terminés, on plmt compter sur l'accroissement f'(lgulier de la production 'lui pourra atteindre3oo.l)OO ton Iles dans trois ans.
Les pl'Oduits de fabrication marocaine ont pourdébouché naturel le marché lcèal. Jusqu'à présent.le Maroc fournil au commerce extérieur des semoulesct farines de blé dur, du crin végétal, Iles articles d'artindigène, des superphosphates. Nous avons cité plushaut les progrès enregistrés par l'industrie des conserves.
Les minotiers ont exporté 5:l.000 quintaux desemoule, :l0.777 quintaux de farines et 99.000 quintauxde 80n. '''il
Les fabricants de crin végétal ont vu leurs exportations augmenter en vclume et diminuer en valeur :50.514 tonnes et 26.65:l.000 francs en 1933, contre 46.:l28tonnes et 27.367.000 francs en 193:l.
Les superphosphales, réduits au seul marché del'Espngne et des Canaries, poursuivent leur mouvement
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
Connue on peut le constater les cotonnades, tissusdivers, fils, etc... constituent environ 80 % des importations du Japon. C'est dans cette branche que lesprogrès ont été les plus rapides.
D'abord introduits par l'intermédiaire de maisonsd'Alexandrie les tissus japonais présentent des aspectsclassique : tissus de coton rayés, dénommés « doras n,tulles et voiles, et arlicles en soie artificielle. Puisvinrent les articles en satin de coton, dénommés « touf:Is n et dont les Italiens détenaient précédemllient le('(\ntrÔle.
Les tissus lourds de soie artificielle à grands ramages~( Lampas n, autre spécialité lyonnaise, sont égalementImités par les Japonais.
Pour les articles de soie artificielle, les importations'lu Japon ont passé de, 9.671.000 francs en 1932 àT~.625.000 francs en 1933. ,
Mais c'est dans le domaine des cotonnades blanchies(white shirting) que les progrès du Japon sont les plusrapides. En 1932 les apports de l'Angleterre atteignaientla valeur de 64.887.000 francs et ceux du Japon 4,975.000francs sur une importation totale de 84.000.000 ; en 1933Je Japon passe à 30.000.000 et pour le premier trimestrede 1934, nous trouvons 9 millions au Japon contre'\ millions seulement à l'Angleterre, soit le triple.
Signalons que I"article « draps n, seul, n'a pas ététOuché jusqu'ici par le Japon.
Bonneterie de coton. - Le Japon n'a pas tardé àprendre ici aussi la première place, cette fois au détriment(~e l'Espagne. De 1.7,5.000 francs en 1932, ses importalions ont atteint 3.335.000 francs en 1933 et 641.750 francsPClldant les trois premiers mois de l'année en courscoutre 381l.900 à l'Espagne et 170.000 à la France.
La France vend surtout au Maroc les articles de luxerour la clientèle européenne, les marchandises japonaises'U espagnoles ayant la faveur des indigènes.
Lingerie cousue. - Les progrès japonais se développent surtout aux dépens de l'Espagne. C'est ainsi(IU'en 1932 la part de la France était de 7.178.000 francset celle de l'Espagne de 1.494.000 francs sur une importation totale de 10.598.000 francs ; le Japon ne figuraitque pour 543.000 francs ; en 1933, nous tnouvonll1"970.000 francs à la France, 661.000 francs seulement~ l'Espagne et 3.658.000 francs au Japon. Pour le premiertrimestre de 1934, la France est encore au premier rangaVec 1.735.000 francs, suivie du Japon avec 1.100.000francs, l'Espagne ne figurant plus que pour 100.000 francs.
'. Cllaussures en caoutchouc. - Les progrès s'accusentICI aussi particulièrement importants. Les importationstotales, en 1932, étaient de 1.912.000 francs dont 787.000POur l'Espagne et 576.000 pour le Japon. Nous relevonsen 1933, sur un total de 3.512.000 francs, 2.559.000 francsau Japon et 743.000 francs à l'Espagne.
Au cours du pren'lier trimestre 1934 la progressions'accentue, la part du Japon est de 1.853.733 francsContre ,86.856 à l'Espagne sur 2.053.438.
Il convien t d'observer qu'il ne s'agit pas d'imitationsde babouches, dont le Protectorat a, par avance, interditl'entrée au Maroc, mais de chaussures de forme normaleentièrement en caoutchouc imitant le cuir. L'indigèneIl tendance à abandonner les « belghas n traditionnellesPour ces articles dont les prix ont constamment baissé.
Thé. - L'indigène marocain, grand consommateurde thé, n'a pas sacrifié ses goilts sur cet article aux prixavantageux. Il ne retrouve dans le thé japonais ni l'apparence ni l'arôme du thé de Chine auquel il est habitué.Les maisons de Shangaï ont su s'adapter aux gol1ts diversdes indigènes marocains. suivant les régions, et ontcréé autant de variétés très estimées.
Prix pratiqués. - Les marchandises japonaises peuVent être classées, à ce point de vue, en deux catégories :
1° Articles de bonne qualité, comparables à ceux~u 'offre la concurre[!ce, tels que : cotonnades, soieries,Ingerie.
On peut estilller qu'en moyenne les produits japonaisde cette cat(~gorie sont de JO à 20 % moins chers quel'eux de la concurrence la plus proche. Cette différencealleillt parfois et dépasse même 40 %.
Les foulards de Lyon en soie artificielle « bouricha nvalent 60 francs la douzaine au départ de l'usine,. l'articlejaponais exactement semblable, vaut 36 francs la douzaine'C .l.F. Casablanca.
Les « Lampas n, tissus lourds en soie artificielle,v.dent '1 Lyon 6 francs le mètre, le ml'me article venant(III Japon est offert à 4 fr. 40 G.l.F.' Casablanca.
Les chemises d'hommes, de qualité moyenne, valent\0 francs la douzaine. .
\u kilogramme la lingerie française cousue vaut enmoyenne 35 francs ; la lingerie japonaise ,4 francsseulement.
~o ,\rlides de qualité inférieure :Les arlicles japonais de cette catégorie sont entière
ment différents de ceux que pn\sentent les autres four.nisseurs, allssi toute comparaison (le prix est-elle impossible.
Nous noterons, à titre purement indicatif, quelqueschiffres concernant les marchandises les plus courantes :
Chaussettes : 6 francs et 10 francs la douzaine depaires;
Tricots de coton: ,4 et 18 francs la douzaine; ,:Rohes enfants en percale imprimée : ,8 francs la
douzaine;Robes fillettes: 67 francs la rlouzaine ;'Mouchoirs de coton: 3 francs la douzaine:Voile uni en 0,90 de largeur, ~5 francs la pièce de'
1 m. 50 (ce voile reçu par les importateurs marocainsest t'nsuite envoyé à la broderie en Suisse) ; .
Chaussures toile et caoutchouc : 30 francs la douzaine(h' paires ;
Chaussures caoutchouc noir ou jaune : de 3 à;, francs la paire ;
Un appareil téléphonique de table ou mural, copied 'un appareil allemand qui vaut 300 francs, revient à(i;j francs ;
Une bicyc' Jtte s'obtient pour 100 francs et les tendances générales sont à la baisse.
;'ious pourrions multiplier ces exemples. Les chiffrespn\cédents pratiqués à Casablanca, sont à peu près identiques sur les marchés de l'intérieur.
L'ORIGINE DES MARCHANDISES II..BASE DES STATISTIQUES D'IMPORTATION
DOUANIÈRE. '
L'administration des douanes chérifiennes a réalisédepuis le ,or janvier 1934, une importante réfoI;IDe dan~la présentation des statistiques du commerce extérieUl'. ,', >
1,. t ,.1,/f ..A .m~tar d a~tres pay~, notamment de la Francei ! ~'
les statIstIques d ImportatIon avaient été, jusqu'alors,hasées sur la provenance des marchandises. Cette manièrerie pro~éd.er reposait sur le principe en vertu duquelles statistIques du commerce extérieur sont essellÜelle-ment des statistiques d'échanges. .'
f A la vérité, la notion de provenance avait été dîfirlle ..de telle façon q?'i! r avait le plus souvent concordanceentre le .p~ys d ongm~ et !e pays de provenance, bienque celUi-CI ne. flit q~ un heu de passage ou de transit.En ,.effet, des, Circulaires administratives avaient précisé'qu II conv~n~lt de. rel?rendre les marchandises au comptedu pays d ou avait heu l'envoi initial à destination du
358 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Maroc, de celui, par conséquent, avec lequel était effee1uée la transaction commerciale et où, par suite, la facture avait été établie. Pressentant, semble-t-il, l'orientation nouvelle que pourrait prendre, dans un avenirplus ou moins prochain, la politique douanière del'Empire fortuné, la direction des douanes avait appelé,avec une particulière insistance, l'attention de son personnel d'exécution sur l'intérêt qui s'attachait à ee quefût déterminé aussi exactement que possible le paysau compte duquel les marchandises importées devaient('tre imputées. Ses directives étaient strictement suiviesdepuis trois ans.
Mais, rompant avec ses anciennes traditions, laFrance décidait, au mois.de novembre 1933, que les statistiques douanières d'importation feraient état, dansl'avenir, non plus de la provenance des produits, maisde leur origine.
L'administration métropolitaine faisait valoir que,tant pour l'application du système des wntingents, quopour la préparation des accords commerci~l~x, les s~atisLiques de provenance ne peuvent être ulihsées qu avecbeaucoup de circonspection et qu'elles rendent très aléatoire le calcul des concessions qui peuvent être consentisaux pays étrangers. Elle estimait, en outre, que ces statistiques ne se prêtent pas à la recherche des. relationsdirectes, susceptibles d'être établies entre la France etles pays de production des marchandises dont elle abesoin.
La mesure ainsi décidée devait être appliquée dès leJ cr janvier 1934.
La question s'est aussitôt posée dans les douaneschérifiennes de savoir si l'exemple de la France devait('tre suivi.
Certains ont pensé que la réforme ne présentait pasle même intérêt au Maroc, où les échanges internatioIlaux sont régis par le principe de la porte ouverte etde l'égalité économique posé par l'acte d'Algésiras. Ons'est demandé également si les réceptionnaires des marchandises et leurs intermédiaires seraient en mesure deconnaître la véritable origine de produits ne présentantpas de caractère distinctif et ayant transité à traversd'autres pays ou même y ayant été stockés, soit librement, soit en entrepôt, et si les agents des douanespourraient déterminer l'origine réelle, alors qu'ils nedisposent pas, comme en France, du moyen légal d'exiger la déclaration de l'origine.
Ces considérations n'ont pas prévalu.
Il existe, en effet, un intérêt certain à ce que le Prolectorat suive le mouvement de ses échanges en appliIluant les mêmes règles que la France, l'économie marocaine étant intimement liée à l'économie métropolitaine.
D'autre part, l'origine exacte des marchandisesimportées constitue pour les pouvoirs publics une indication infiniment plus précieuse que la provenance, àHne époque oill 'une des préoccupations gouvernementalesréside dans la recherche des relations directes susceptihies d'être établies entre les pays producteurs et les paysconsommateurs et où peuvent être envisagés des accordscommerciaux.
La direction des douanes a, dès lors, .décidé de faireétat, dorénavant, de l'origine des marchandises imporIpes.
Ainsi donc, depuis le 1er janvier, les statistiquesdouanières, qui ont été publiées, sont établies sur cettebase.
n n'est pas sans intérêt que le public en soitinformé. ..
EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENTDU RÉGIME DOUANIER MAROCAIN.
Les vœux du Comité central des industrielsdu Maroc.
1. - Objet de la réforme. - Les mesures souhai·tées par l'industrie marocaine sont généralementmodestes.
Elles doivent avoir pour résultat, non pas d'éta?lirdes protections artificielles à l'abri desquelles pourr!l1e.ntse constituer et se développer une floraison d'industrIesnouvelles ou se maintenir des industries qui ne. sontpas viables, mais seulement de rétablir une égalitééconomique aujourd'hui compromise par la situati?nspéciale de certains pays qui exportent leurs produItsvers le Maroc et dont la concurrence menace d'êtremortelle pour la production industrielle marocaine(Japon, pays de l'Europe centrale, Allemagne, Russie).
a) Pour les industries travaillant pour la consommation locale. - Ou celles·ci obtiendront satisfaction etelles vivront et se développeront normalement, apportant leur tribut aux charges publiques, faisantprospérer une main-d'œuvre importante, rémunéranthonnêtement les capitaux investis ; ou la réforme dustatut douanier du Maroc sera différée et beaucoupd'industries marocaines disparaîtront, entraînant parleur déconfiture, non seulement le mécontentement et laméfiance des capitalistes français, mais encore un déséquilibre important.
Il suffira, pour souligner ce risque, de se souvenirque l'industrie européenne du Maroc fait vivre environ50.000 ouvriers indigènes et distribue annuellement prèsde 200 millions de salaires.
b) Pour les industries exportatrices. - Le Maroc,parvenu à la maturité économique, doit rechercher àdévelopper dans toute la mesure du possible ses expor:tations. Ainsi parviendra-t-il à atténuer le déficit SIimportant de sa balance commerciale et de sa balancedes comptes, déficit qui risque d'aboutir présentementà une perte de substance pour le pays.
Le Comité central des industriels du Maroc ne doutepas, dans ces conditions, qu'entre quelques difficultésdiplomatiques aléatoires et une mesure d'autorité assUrant l'équilibre économique ct social du Protectorat, lechoix des Gouvernements français et chérifien ne soitdéjà fait.
II. - Modalités et répercussions générales de laréforme. - La modestie des protections demandéesdémontre que tous les industriels du Maroc estimentcapital de maintenir dans ce pays une politique de viebon marché et de développer la capacité d'achat de lapopulation européenne et indigène.
Sur le bénéfice de ces observations, le cadre généralde la réforme douanière semble pouvoir être défini ainsi :.
1° Un tarif général, maintenu si possible au tauXactuel pour les produits manufacturés, non fabriquésau Maroc;
2° Un tarif maximum, pour les matières premières,existant au Maroc et pour les produits manufacturés aUMaroc;
3° Un tarif minimum, pour les matières premièreset les produits manufacturés non existant au Maroc ;
4° Un tarif réduit, pour les matières ou produitsfabriqués qui, bien qu'existant au Maroc, sont importéSpour être utilisés en vue de la réexportation.
Les produits destinés à être réexportés après transformation ou utilisation bénéficieraient, même dans lecas où les produits similaires seraien~fabriqués au MaroC,d'un tarif réduit.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 359
•
SECTION X. - Industrie de la mer.
Chapitre 49. - Bateaux de pêche et de plaisance.
SECTION VIII. - Industrie de l'énergie électriqueet hydraulique.
Chapitre 45. - Pour mémoire.
SECTION V. - Industrie du bois.
Chapitre 26. - Meubles, excepté fauteuils et chaisesen bois courbé.
27· - Fauteuils et chaises en bois courbe.28. - Caisses et emballages en bois.29· - Poteaux imprégnés.
II
2126
en cour,SECTION XI. - Industries nouvellesd'organisation.
Chapitre 50. - Verrerie, gobeleterie.- 51. - Allumettes.
SECTION VII. - Industrie te:r:tile.
Chapitre 40. - Tissus pour ameublement et déco-ration.
41. - Tapis.42. - Laines renaissances par effilochage43. - Crin végétal. .44. - Peaux de chèvres tannées par pro
cédé végétal.
SECTION VI. - Industrie chimique.
Chapitre 30. - Savons.31. - Huiles. comestibles raffinées, à
l'&Xception des huiles d'olive.32. - Bougies.33. - Cirages et encaustiques.34. - Explosüs nitratés et chloratés.35. - Eau de Javel, lessives.36. - Produits concrets à base d'huiles
minérales (graisses consistantes).37· - Peintures, vernis, mastics, blanc de
zinc en pâte, couleurs broyées.38. - Engrais organiques.39. - Superphosphates.
SECTION IX. - Papiers, imprimeries, arts graphiques.
Chapitre 46. - Imprimés commerciaux et publicitaires, registres, étiquettes, chm"
. mo.s, annonces, catalogues, etc...46 bLf-Machmes et matériel d'imprimerie.47· - Carton 11 babouches et à embaI
lages.48. - Papiers et cartons pour emballages
ayant subi impression, découpage:ou montage.
. La p!'Otection sollicitée par les cinquante et un pro-dUIts fims résulte du tableau ci-après :
50 % ad valorem et au-dessus......... 4De 40 % 11 31 %ad valorem :ge 30 ;:: 21 % ..M~i~~i:~ d~2 s~~:ut a~i~~i .Industries ~xportatricesne s~iù~iia'~i~~.~~~~
protectIon ........................•... 6
51
.~n o,utr~, un certain nombre de producteurs ont~lhclté 1 abal,~seme~~ du tarif sur les matières premièresIm~rtées qu ils .utIhsent. Tous demandent pour la productIOn .m~rocame le régime appliqué aux produitsmétrl?pohtams à leur entrée dans les colonies françaisesd'AfrIque.
SECTION n. - Industrie minière.
Chapitre 14. - Charbons.15. - Pétroles et dérivés.16. - Minerais métalliques.
SECTION III. - Matériau:r: de construction.
Chapitre 17. - Ciments, chaux, plAtres.18. - Briques, tuiles, céramiques, pote
ries pour la construction et ladécoration, 11 l'exception desréfractaires.
19. - Marbres sciés et ouvrés.20. - Emulsion de bitume.21. - Glaces et verres argentés et taçoI\
nés.21 bis. - Glaces et verres façonnés.
SECTION IV. - Industrie métallurgique.
Chapitre 22. - Fers ouvragés, constructions métal-liques, ferronneries.
23. - Pièces fondues de deuxième fusion.24. - Pièces forgées, galvanisées.25. - Boîtes et bidons vides en fer blanc.
Cette disposition est demandée pour éviter unem~joration de prix de revient des produits de l'industne marocaine, susceptibles d'être exportés.
. Régime de réciprocité. - Pour les produits marocainS susceptibles d'être exportés, il serait utile que lesa~cords de réciprocité s'inspirent du rapport « importatIon-exportation )) pour chaque nation, sans toutefois,qUe l'application stricte de ce système aboutisse à innoVer au Maroc des barrières douanières qui, dans d'autrespays, se sont révélées d'une efficacité fictive.
La réforme douanière doit tendre à l'établissementd'Un tarif spécifique, seul réellement efficace.
Régime spécial de réciprocité en faveur de laFrance. - Le Comité central se déclare d'accord poura~corder à la France une situation privilégiée compatIble avec l'équilibre économique du Protectorat.
En contre-partie, le bénéfice des mesures accordéespar la France à la production marocaine, contingent,ete.), devrait être consolidé et étendu.
Régime spécial à l'entrée des colonies françaises. Le Comité insiste pour que des facilités à l'entrée deCes pays soient accordées à l'industrie marocaine.
Contingents. - Pour les matières premières dont ladétaxe est sollicitée et pour les produits manufacturésque le Maroc ne serait pas en mesure de produire entotalité, le Comité serait d'avis d'envisager l'attributionde. contingent annuel permettant d'importer les prod~Its qui font défaut, à condition que ses contingentsSOient accordés après accord des industriels.
Le Comité central des industriels a jeté les premièresgrandes lignes d'une tarification douanière qui s'inspirerait d'une classification de l'industrie marocaine enrr sections et 51 chapitres sur les bases suivantes
SECTION 1. - Industrie alimentaire.
Chapitre 1. - Minoterie.2. - Pâtes alimentaires.3. - Biscuits.4. - Chocolats.5. - Sucres cuits et dragées.6. - Sucres raffinés.7. - Bières.8. - Limonades, sirops, eaux de table.9. - Vins.
10. - Conserves de fruits.1 1. - Consenes de poissons, légumes et
fruits.12. - Conserves de viandes et viandes fri
gorifiées.13. - Huiles d'olives..
:l6o BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
ZONE FRANÇAISE DU MAROC.
RÉSUMÉ DE LA BALANCE COMMERCIALE. Mouvement commercial par puissancespendant les cinq premiers mois de 1934.
Comparaison des années 1932 et 1933.VALEURS (En francs)
VALEURS
Pourcentage des exportations par \ Année 1932rapport allx Importations •.•••• 1 Année 1933
Amélioration cn faveur de 1933
Importations Exportations
Tonnes Tonnes
1.124.562 1.646.6181.006.796 1.72aOl
117.766 »
10 % »
» 78.183» 4 %
Francs Francs
6.340 4.0744.670 3.6101.521 7621.278 580
387 126418 114
6.04.6 1.3205.120 1.6491.587 4.161.521 348
932.185.118
2.118.896
1.250.152
14.1.4.36
904.502
6.407.849
870.64.2
1.200
61.283
5.700
520.870
106.24.4..292
18.798.718
958
4..750.814
1.858.588
5.929.317
2.940
15.370
15.717.305
18.197.630
6.770.571
11.050
7.910.307
23.521
5.978.083
604.391
Exportations
260.228.12.1
4.181.422
40.3G:l.8H
30.861.795
30.359.028
24.486.067
23.732.4.44
23.364..925
19.4.85.166
11.871.358
11.026.851
10.610.634.
10.047.94.0
6.4.20.687
5.272.056
4.712.54.1
4.492.276
3.65)1.72:1
3.174..537
2.8403.235
2.84.2.9401
2.66U66
2.196.553
1.122.979
776.004.
613.590
465.200
34.2.524
26.069.4074.
Importations
Angleterre .•...•.......•.••.••••
Chine ..
Portugal ..
Argentine .
Pologne -
Uruguay .
A.O.F .
Iles Canaries .
Tunisie •...•.•.....•.••••••••••.
Norvège .
Autre. pays .
Roumanie ..•••....•.........•••
Pays-Bas .
U.R.S.S .
Allemagne .
Tchécoslovaquie ..•.••••••.•.•..•
Danemark .
Yougoslavie •...•..•.•.•..•.....•
Suisse ••••••.•••.•..•••...•..•••
Italie .
Algérie .
Japon .
IJelgique .
Etats-Unis .
Espagne
Brésil
Suède
Cuba
DESIGNATION DES PUISSANCES
Jo'rance •............•••••••••..•••
38,3 %39,1 %
0,8 %
84,,834..36912 %
68.1.065.528600.231.159--------
252.6~9.723 1
1
1.785.116.0001.532.416.277
Diminution en 1933 parrapport d 1932 :
Aux Importations ..AliX exportations .Po.lrcenlage de diminution •••••.
Valeurs :
Déficit de la balance commercialeen 1933 .
En 1932 ..En 1933 .
Tonnage:
En 1932 .En 1933 .Déficit cn 19)13 aux importation•.(Hlninution ............•.......•Excétlclll Cil 1933 aux exportations.Au~mellt.1tion .
Prix moyen de la tonne :
Matières animales Cil 1932 .- en 1933 .
Matière. végétale. en 1932 .. - en 1933 ..
Matière. minérales en 1932 •••...- en 1933 ..
Fabrication. en 1932 .- en 1933 ..
Commcrce tolal en 1932 ......••- en 1933 ........
NOTA. - Les prix moyens de la tonne Importl'c ct exportée sont enbaisse en 1933 sauf :
A l'Importation, les" matières minérales ». - La proportion desarlicles à bal prix tels que ciment. et chaux, est moins forte en 1933.A cette cause s'ajoute la hausse du prix des ters de construction et de.esr.ences.
A l'e:rportation, les" fabrications ». - 1.1 proportion de••uperphosphates est Inférieure à 1933 ; par contre celle de. au Ires article.fabrlquésA d'une valeur à la tonne beaul'Ollp plllS élevée ..t plus torlequ'en 1932.
Total. . 568.282.383 205.096.:185
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 361
MOUVEMENT DE LA NAVIGATION DANS LES PORTS DE LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC.(ler TRIMESTRE 1934)
Marchandises
- -- .. ----
11er TRIMESTRE 1933 le. TRIMESTRE 1934
PORTS
i Impo,t'lion 1E'PO:" liO"- ~ -
Totaux Importation Exportation Totaux
Port-Lyautey .................. 49.9351
14.297 64.232 40.710 22.354 63.064
Rabat-Salé .................... 14.538 6.632 21.170 8.762 , 5.109 13.871
Fedala ........................ 23.715 i 5.620 29.~5 18.876 1 5.917 24.793
Casablanca.................... 166.874 1 3G8.109 (1) 534.983 184.493 i 345.120(,) 529.613
Mazagan ...................... 3.205 i 8.675 11.880 3.4551
5.064 8.519
Safi .......................... 5.597 i 17.174 22.771 9.111 7.443 16.5541
1Mogador ...................... 3.9531 4.749 8.702 3.735 3.112 6.847i 1
Agadir ........................1
3.157 13.319 28.3951
658 29.05310.162 !
Totaux 277.979 428.413
1
706.392 297.537 1 394.777 692.314..........1, :
(1) Hont phogphates : 257.055 tonnes
(2) DOllt phoophatcs : 249.477 tonnes.
ÉTAT COMPARATIF DES IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS
DE LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC PENDANT LES ANNÉES 1929 <à 1933.
- .-- .
1
1
MATItRES MATItRES MATItRESFABRICATIONS TOTAUX
anImales végétales mInérales
iImportations
En tonnes:!
1
.1929 .................................. 10.705 288.677 566.177 155.241 1.020.8001930 9.509
1
285.219 631.685 189.352 1.115.765..................................1931 .................................. ; 8.630 335.161 683.216 190.788 1.217.7951932 .................................. 9.298 329.447 623.737 162.658 1.125.1401933 .................................. . 11.969 3190416 508.390 167.021 1.006.796
En milliers de trancs :1929 .................................. 88.291 773.227 333.270 U02.641 2.541.4301930 .................................. 74.248 572.156 378.687 1.183.382 2.208.6741931 .................................. 63.514 551.164 347.351 1.113.161 2.075.1911932 .................................. 58.958 501.286 241.354 983.461 1.785.~193:1 .................................. 55.996 408.298 212.931 855.191 1.532,416
1
Exportations
1929 ........ ~.~ .~~~~~. ~ .............. I 28.568 673.301 1.591.286 25.742
1
2.318.8971930
.................................. 1 29.860 284,288 1.788.021 16.128 2.118.2971931 .................................. 25.458 571.658 971.446 11.877 1.580.~1932 .................................. 24.434 580.480 1.032.651 8.869 1.646.'1'1933 .................................. 31.292 602.356 1.083.059 8.09' 1.72'-801
En milliers de trana :11929 ................................... 266.377 732.026 233.591 23.182 1.233.176
1930 .................................. 188.781 250.480 257.297 22.695 719.2531931 .................................. 1 119.692 494,297 132.983 140410 761.382-1932 .................................. 99.544 "2.592 131.116 11.713 68409651933 .................................. 112.970 349.557 126.350 13.354 600.231
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
EXPORTATIONS DE LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC
PENDANT LES ANNÉES 1933 ET 1932.
1932
av. auto pays
3,00
3,87av. auto pays
0,03
POURCENTAGEdes valeurs
5,25
3,350,83
0,28
0,01
0,01 Id.0,01 i Id.0,001 1 0,010,001 1av. aut. pays0,001 101.
Pourcentage total de '1
l'Empire français :
68,50 1
7,29 9,031,36 av. auto pays
Pourcentage de l'Es-pagne ct de sescolonies : 8,65.
6.4.23
" »
) 1)
" .
• 18.105» »
• 19
DIFFERENCE
1.494.
10.916
221
20.609
36.524av. auto pays
4 id.3 id.1 201 av.aut.pays1 Id.
45 av. :lUt. pay'
31.525
20.1014.973
1.715
27
4.8.278
654
" 18.587 43.775 61.880" » 8.126 av. auto pays
flIFFERENCE . 'Ierl milil~.~E~: trancs
----.~ --~'----..----...- ----- ------~~-----IEn + 1 En - 1933 1 1932 En + 1 En - 1933 i
-1---1--- 1--1-1---%---1--%--1i 1OA33 345,094 1 483,081 77,345 67,59 70,5360,642 \ •1 1.671 3,660 4.198" 1 U38 0,60 0,70
892 292 600" 0,15 0,04829 aL aut. pays"" 0,13 av, auto pays
303
id.ill.
640.365
3.805317
a v. auto pays
108.906 122.351
111.763 "av. auto pays »
2oo 27o av. auto pay,1 id.
50 av. auto pay,
4.114.
Italie . . . • . • . • • • • • • • • • .. . . . •• 231.257
63.48543.644
Espagne .....•..•••••.••.... 321.853 340.440Iles Canaries· ••••.•.••••... 20.676 av. auto pays
TONNAGE(chIIT.,cs en tonnes)---------
1933 1932
Angleterre .Union Sud-africaine· ••••••Possessions anglaises de Médl·
terranée o ••••••• ••••••••••
Possessions anglaises en Amé·rique· ..................•
France 532.987 1Algérie 96.945 \Afrique occidentale française. 2.134. 1
Tunisie . .. .. .. .. . .. . .. .. 971Syrie· 1.198Colonies françaises non dé-nommt~es· ....•...•.••.•.•
Guadeloupe· .•.•...•.•.•...Indochine .Cameroun· .....••..••...•..Togo· .
Pourcentage total del'Empire brltannl·que : 4,47.
Totaux ........ 1724.797
Allemagne .Pays-Bas ..Danemark .
'Grèce ..Belgique .Etats·Unis .Japon .Portugal .Norvège ..Pologne .Yougoslavie :"Suède .Irak· .Turqul"· .Canada· .Lettonie· ..Cuba· .Autriche ..Australie· .Esthonle· .Finlande· ..Roumanie .Egypte ..Suisse ..Lithuanie· ..Tchécoslovaquie ••..••.•.•••.Chlll· ..Pérou· .Bulgarie· .Venezuela· .Brésil .Albanle·o .Autres pays d'Afrique· •...Autres pays d'Amérique· •..Autres pays d'Alle· ..Russie .Uruguay .Rubrique autres pays 1932.•
67.28195.823
105.12918.83124..35410,12823.41023.92612.5107.1003.7901.6161.054
17478
15088
1014967624.624o
30373511o
8.991453oo
176.378
79.082130.29263.611
3829.86411.01935.69516.1117.04.9
352271247
av. auto paysId.Id.Id.Id.
101av. auto pay'
id.id.
217525
av. auto payso
av. auto paysid.id.Id.
806av. auto pays
Id.Id.Id.
635
65.761
41.51818.793
7.8155.4616.7483.5191.369
»
···"·25
3
10.617Ditrér.en +78.383
11.80134.469
5.510891
12.285
·"»»
·»·
5125
··»»
805
635
16.4.4.012.77511.3119.6718.3377.9332.7052.6911.7261.587
731556548309105847255463834322116151515
82211
908477oo
16.123
600.231
20.01216.951
7.94665
11.9987.6464.3922.1611.089
263169160
aV. auto paysid.Id.Id.Id.
61av. auto pays
id.id.
2114530
av. auto payso
av. auto paysId.Id.Id.
224av. auto pays
Id.Id.Id.
453
14.161
684.967
3.3659.606
287
530637
1.324562396
»
··»»
·»11
15
·»»
2.062
3.5724.176
3.661
1.687
·»··»»»
6
12414
223
»4113
Dltrér.en 84,736
2,742,131.881,611,391,320,450,450,280,260,120,090,090,050,020,010,010,010,010,010,010,0050,0040,0040,0040,0040,004
, 0,0010,0010,0010,0010,0010,150,0090,001
2,743
2,922,4.81,160,011,74.l,lI0,650,310,160,040,020,02
av. auto paysId.id.id.id.
0,04av. auto pays
id.Id.
0,010,020,01
av. auto pays
av. auto paysId.Id.id.
0,03av. auto pays
Id.Id.Id.
0,010,01
• NOTA. - Les pays marqués d'un astérisque étaient repris en 1&32 sous la rubrIque « Autres Pays '. Pour ces pays il n'a pas étépossible d'établir une comparaison entre 1933 et l'année précédente.
BULLETIN f:CONOMIQUE DU MAROC' 363
IMPORTATIONS DANS LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC PENDANT LES ANNÉES 1933 ET 1932.
Allemagne 31.036 16.810 14.228 30.810 48.955 18.145Russie •..•••................ 42983 43.653 670 29.794 25.546 4.248Tchécoslovaquie 9.893 11.248 1.355' 15.720 17.650 1.930Brésil 2.232 1.817 415 8.865 8.556 309Suisse 420 556 136 8.287 12,402 4.115Hayti. 16.055 av. auto pays 8.277 av. ant. paysDanemark •................. 3.688 3.149 539 8.087 6.884 1.203Yougoslavie .•...•........... 29.826 18.859 10.967 7.279 7.3:1H 57Répuhlique Argentine •.•... 3.2(;7 6.397 3.130 5.900 10..;84 4.684l'ortugal 9.205 6.712 2.493 5.417 5.350 67SUède 4.972 5.990 1.018 5.335 5.377 42Cuba. 8.0.10 Il. auto pays 4.644 av. auto paysPologne ..•.............•...• 2.999 2.979 20 3.813 10.146 6.333Irak. 5.155 av. auto pays 3.685 av. auto pays ..Autriche 577 663 86 2.743 1.424 1.319Mexique. 4.683 av. auto pays 2.186 av. auto paysUruguay.................... 526 64 462 2.048 258 1.790Canada. 540 av. auto pays 1.695 av. auto paysPerse. 1.412 id. 1.457 Id.Venezuela. 1.730 id. 1.226 id.Lettonie. .. .. 361 id. 208 id.Eg-ypte 103 1.143 1.040 672 1.096 424Antres pays ,d'Atrique..... 459 av. auto pays 665 .'V. ant. paysParaguay 223 Id. 659 id.Finlande. ." . 1.078 id. 654 Id.Turqulw.. . 3.003 id. 607 id.Norvège 568 591 23 568 934 366Hongrie. 105 av. aut. pays 563 av. auto paysAutres pays d'Amérique· .. 279 Id. 383 id.Autres pays d'Asie. .....•. 125 id. 330 Id.Grèce 33 451 418 166 385 219Bulgarie. 191 IV. auto pays 150 av. ant. paysAustralle. .. . .. . . .. . . . 60 id. 102 Id.Esthonle. 12 id. 36 Id.Lithuanie. 5 id. 29 id.Pérou. 10 id. 13 id.Chili. 10 id. 6 Id. . •
Ruhrlque autres pays ••••.•. ~.~ _ ~.1791 ~~~:~ /: 62.224 45.965 ~~~::~Totaux........ 1.00U3S 1.124.240 en - 117.402 1.532.428 1.785.057 en _. 252.629
"OTA. - Les pays marqués d'un astérlque étaient repris en '932 sous ta rubrique .Autres pays •.Pour ces pays il n'a pas été po88lhlf. d 'tltabllr une romparalson entre '933 et l'anntle préctldente.
~:~nes).-::1::-1~s~;ancs_1933 1__19_3_2__ 1:.:I~~: 1932
France • • . • •. 311.450 1 364 0Algérie : 110.168\ .. 09Tunisie Il 1.227 1 1.296Indochine • • .. . • . • . 2.102 1.2·.18 1
Colonies non dénommées· .. 1 455 jav. aut. pays 1
A.O.F. • ' 2.008 270 1
Cameroun· 880 lav. a~t. paysSyrie· 141 .d. ,Martinique· 20 id. 1
Angleterre ••••••.••••••••••. 94.419 162.726 1
Indes anglaises 1.592 1.450 1
Possessions anglaises enAmérique· 4.510 al'. ant. pays 1
Union sud·africaine· 160 id.Possessions anglaises en Mé·
diterranée . .. .. . . .. . . . . . . . 7 88Irlande· 7 1av. auto pays 1
39.353 38.0221.783 av. auto pays
1912
:lY. auto pay.id.
2,38
2,801,430,990,400,60
jH . .lut. pay~
0,300,400,500,300,30
. il\. auto pays0,57
a\'. auto pays0,01
av. auto pays0,01
av. auto paysId.Id.Id.
0,01a V. auto pays
Id.Id.Id.
0,01av. auto pays
Id.av. allt. pays
0,01av. auto pays
Id.Id.Id.Id.Id.
2,57
tolalscs
totalleurs'3,4~.
1,130,50
PourcentagePays-Bas etpossessions
2,240,14
PourcenlageEspagne elIles : >,38.
2,011,941,020,580,540,540,530,470,380,350,350,300,250,240,180,140,130,110,100,100,050,040,050,050,050,050,030,040,020,020,010,010,01D,Dl0,010,010,014,13
0,15 av. auto pays0,06 id.
% %48,95 50,85
0,21 0,010,21 1 0,010,14 a\ . auto pays0,14 0,01
~:~~ [1 av. a::: pays
Pourcentage lotal dl'l'Empire français :40,74.
6,15 7,630,29. 0,40
0,01 0,01
Pourcentage total del'Empire hritannique: 6.66.
S,59 5,834,86 4,674,60 5,444,25 2,104,07 3,183,64 4,36
1,85 1,91
8.243
1.327
42.5213.463
16.9189.974
10.455
22.063
5.728
157.528
DIFFERENCE
1.364
2.8651.041
•115.664,,5.777
POURCENTAGEdes valeurs
.......-...---- -- ---.....-.-.-......./~'"-~~---~-
En + En - 1933 1
- --1------ ----
102.69884.37781.06739.55356.72277.798
3U05
136.8.;;17.897
av. auto paysid.
907.6.19
4432.235
av. auto pays778
üv. aul. paysid.id.
34,424 42.6li72.122 av.aut.pays
40 1.36728 av. auto pays
85.78074.40370.61265.21762.49955.735
28.377
17.459 av.aut.pays7.649 id.
2.454948
9U:124.434
'734.no15.3913.3083.2762.2002.142
638440111
81
42.391
69
7.491
16.9106.204
2.058
:J2.488
142
854
J.:l31
1.909
3.285
1.738
203.7788.962
20.2313.511
80.30420.538
50.546
av. auto paysid.
16.1796.620
171.29010.871121406.796
63.394].1.334
48,488
Belgique .Chine .E1als-I'nis .Japon .Roumanie .Italie .
Pays-Bas .Po_sslons hollandaises en
Amérique· ..Indes hollandaises· ••••.•••.
Espa~no .....•..............Iles Canaries· .
BULLETIN ÉCONUMIQUE DU MAH.üC
EXPORTATION DU VIN MAROCAIN
DANS LES COLONIES FRANÇAISES
STATISTIQUES D'IMPORTATIONS DES VINS
EN A.O.F.
Non seulement le tarif douanier prohibe les importalions vinicoles marocaines, mais il y aurait lieu deréprimer en Afrique occidentale certains usages de falsification sur place dcs vins, de conlingcnlcr les importations étrangères.
Les services dc l'intendancc en Afrique occidentale absorbent à eux seuls 350.000 litres, ~oo.ooo enf(\ts, 150.000 en bouteilles.
1930 19311
1932
Fr;lIlC(' .................... 5.245.(;61 3.808.220 3.946.304E."'p1glll' .................. 4.:m7.108 3.:138.609 4.477.703Grèce ..................... 1.033.903 115.793 23
Colonicl'l rrançabcs ........ 34.907 19.800 43.941110rtugal .................. 27.290 14.991 40.305Allemagne ................ 1.779 1.545 890rogo ...................... 272 3.676 "Belgique .................. 250 700 D
Italie ..................... 9.923 17.661 6.128Autres pays .............. 1.008.401 464.906 288.338
Totaux (en litres) .. 11.759.494 7.785.901 8.803.632
Valeur (en trancs) •• 43.919.784 29.658.756 30.913.085
Le bulletin de la chambre d'agriculture de Habatde février 1934, estime qu'entre la circonscription deDakar, le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Dahomey, on compte 14 millions IjJ d'habitants parmilesquels J7.500 européens et près de J millions d'indigènes susceptibles d'adopter le vin comme boissonhabituelle.
Il y aurait lieu d'étudier les moyens propres àencourager l'exportation des vins marocains en Afriqueoccidentale, exportation pour l'instant entravée parl'absence de tout régime douanier préférentiel.
Le régime douanier des vins titrant 15° et au-dessusprovenant exclusivement de la fermentation de raisinsfrais, vinés ou non est le suivant
Pour les colonies de l'A.O.F. autres que la Côted'Ivoire et le Dahomey :
5 % ad valorem sur les vins de provenance française.
J5 % ad volorem sur les vins de provenance étrangère, à condition que leur valeur soit supérieure àJ75 francs l'hectoli~re.
Pendant l'année 1933, les vins étaient mercurialisésli. 275 francs l'hectolitre.
Pour la Côte d'Ivoire et le Dahomey, égalité de trai·tement pour les vins de provenance ou étrangère 10 %ad valorem. Les mousseux de provenance étrangère sontsoumis aux mêmes taxl's sur la base de la valeur facture,majorée de J5 %'
Pour les vins de liqueur ni artificiels ni additionnésde substances toxiques, aromatiques, amères et apéritives, lorsque la teneur en alcool est égale ou inférieureli. 23 %, les taxes sont les suivantes :
Pour les colonies autres que la Côte d'Ivoire et leDahomey:
Provenance française : 250 francs par hectolitre.Provenance étrangère : 580 francs par hectolitre.Pour les colonies de la Côte d'Ivoire et du Daho-
mey :Provenance française et étrangère : 320 francs par
hectolitre.En outre, ils ne peuvent être importés en Afrique
occidentale française qu'en bouteilles d'un litre.En plus des droits d'importation et de surtaxe
perçus au profit du Gouvernement général, les vins sontassujettis au profit du budget de la colonie importa·lrice li. des laxes locales, diversement dénommées (taxeadditionnelle à la patente des importateurs, taxe sur lechiffre d'affaires, à taxe compensatrice, et dont le tauxest actuellement de 6,30 % au Sé.al, 3 % en Côted'Ivoire, 2 % en Guinée, 5 % au Dahomey, 2,50 % auSoudan.
Les importations de vins en Afrique occidentalefrançaise ont pour l'instant l'origine ci-après :
"'rance ....•.....•.•...••..
Espagne .
Grèce ..
Colonies françaises ......•.
Portugal .
Allemagne 1
Togo .
Belgique ..
Italie .
Autres pays ..
Totaux (en litres) ..
Valeur (en trancs) .•
1927
6.670.500
1.577.000
212.000
8.371
6.048
579.287
9.053.751
38.583.065
1928
1 5.601.401
1.843.394
222.868
66.442
14.121
11.181
8.377
6.582
4.446
1.169.484
8.949.196
40.460.932
1929
5.947.164
2.027.908
988.071
37.900
28.159
3.793
4.855
3.382
554
1.693.702
10.735.488
44.786.766
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAnoc
D. - LES PRIX
PRIX DE GROS DES PRINCIPALES MARCHANDISES A CASABLANCA
DEUXIÈME TRIMESTRE 1934 (Cours de fin de mois).
365
..,.PRODUITS DU PAYS Unité Avril Mai Juin
Blé dur Maroc .Blé tendre .Orge .Maïs .Avoine .Fèves (tout venant) .Pois chiches (tout venant) .Graines de lin ..Cumin .Coriandre .Fenugrec , ..Œufs, qualité courante .Bœufs vivants, Fe qualité .Moutons, .Porcs gras vivants ..Cuirs bœufs salés verts .Peaux moutons séchées et crues .Phosphates naturels .Crin végétal na 1 .
Superphosphates 18-20 % .Huiles d'olives indigènes ..Vins en fûts 110 .
Chaux hydraulique « Palmier na 1 » .Ciments « Palmier » .••.....•.•.•••.......•
Quintal
Le centLe kilo
Quintal
TonneQuintal
HectolitreTonne
7BG542»
Il
»»
»
»
»
»
lü à 19
2,50 à 33
2 à 2,5016540095G3
~30.50
420G5 à 75
10813;l
6862;{7
4440
46GO972306R
;35,6017 à 19
2,50 à 2,752,75 à 32,50 à 3
Hi5
405
9562 à G·l
30.50430
65 à 75108133
»47,50
35»
»»»
»»
»»
22 à 2!2,10 à 2,252.25 à 2,50
2.50 à 3150·37595
62 à 64
30,50420
65 à 75103128
PRIX DE GROS DES PRINCIPALES MARCHANDISES A CASABLANCA
DEUXIÈME TRIMESTRE 1934 (Cours de fin4ie mois).-PRODUITS D'IMPORTATION Unité Avril Mai Juin
- -Sucre raffiné en pains ...................... Quintal ~05, 222 à 230 i 205, 222 à 230 205, 222 à 230Bougies Fournier ............................ 4 C. 155 1 155 155Thé vert Chun Mée, Ire qualité .............. Kilo 10 à 20 10 à 20 10 à 20Café vert Rio na 7 ........................... Quintal 500 500 500Huile d'arachide, 1re qualité ................ - 232 236 1 240Huile de soya, 1re qualité .................... - 218 220 220Savon ordinaire 72 % ........................ - 170ù 20'0 170 à 200 170 à 200Vins d'Espagne 110 ..........................
, Hectolitre 70 à 80 70 à 80 70 à 80Essence tourismé ..................•......... - n5 115 120Pétrole .. '.................................... - 135 130 115Houille (tout venant) ...................... Tonne 200 200 200Chaux hydraulique ....•••..•.•••..•••••••••• - 120 120 115Ciment belge ................................ - 140 140 135Fers ronds pour ciment .................... Quintal 75 à 85 75 à 85 72 à 80~.adrier, sapin blanc 8 x 23 .................. Le mètre 4,69 4,60 4,60ISSUS coton pur Merzaï ...................... La pièce 30 30 27
~ trimestre 193\.(Cours de fin de mois)
PRIX DE D~TAIL DFS PRINCIPALES DENR~FS ET PRODUITS DE CONSOMMATION
DANS LES PRINCIPALES VILLES DU MAROC.
CJ,;0)0)
a::>l:l:lon
C:lc:::t'"t'"trj
t-3-:z
t::lc:::
t::j,
no:zo;s:-10c:::trj
3
4
4
1.';'0
I."j5
1.75
1.,;,5
1.50
1.50
1.25
1.20/2
10'
1.60/3.50
LB LlTRB
n'DfPORTATlONVINS
ŒUFS (qualité conrante)LA DOUZAnIB
PO..MSS DB TERRB YIBIU.ll8 lAmmsLB DLO
Casablanca
Mazagan .
Mogador .
Agadir ..
Marrakech .•..•.
Rabat .
Port-Lyautey •••.
Meknès .
Fès .
Taza ..
Oujda. .
Safi ..
1 - P.wr DB PARJIlB T1lImRJl PATBS ALDOlllTAIRBS BIl' VlUC 1 BœUF - POITRINE -II MOUTON - GIGOT
1 LB DLO LB DLO 1 LB m..o LB KILO
1 i .... .: ,.m--1- A.ri' : Jo'_ TAn.. 1 : 1 J.m -1 'n" 1 :-1-"""'-J-U-I-n-- - .....: 1
Casablanca •••.• : 1.20 1.20 1.20! 3j4 2.50/3.00 2.50/3 1 6/8 i 617 1 ;'/6 7/I> 1 8/10 8ilO 2.50 2.50 3.,5
Mazagan ·.······1 1.30 1.25 1.25 1 4.50 4.25 4,;' 1 7.50 i 8 1 8 g.50 l, la la 3 3.50 3.50
iiaft : 1.35 1.35 1.35 Il 3.10 3 3 1 5 i 5 5 8 1 7 7 2.,5 » "1 i' 1
Mogador ........ ~ 1.40 1.40 1.30 4 4 4: laxe: 3 1 laxe: 3 4.;'0 taxe: 3.75 taxe: 3.75 6 2.50 2.50 3
A dIr 6• 6' 6 1 \t 3 50 'J • 3' 1 . 1. 8 5 - .ga •••••••••• I. ;) I. 0 J. 0 1 '. . .~ .00 1 ~:) 10 10 1:1 1."; LiO 2 . .:10
Marrakech ...... 1.35 1.30 1.30 3.50 4/1.50 3.50 i 6 5/5.50 4 8 i 8 7.50 2.15 2.20 2·75, .
Rabat .. 1.30 2 » 4 4 "1 8 8 "12/14 1 12j14 " 1.80 2.80
Port·Lyautey 1.30 1.30 L';' 3/4 3n 3.;'0 1 6/7 617 617 la 1 la 8/10 3.50 3.50
Meknès ,1.45 1.45 1.40 4 4 3/4 1 fi 1 6 5 12 12 10 4 4
Fès i 1.35 1.25 1.20 3 3.50 4 Il la 1 3.50 8 12! la la 3 3, i
Taza : 1.45 1.35 • 2.50 2.50 "1 5.50 1 5 " 11 1 la • 3.60 ~: 1 1
Oujda .....•.... 1 1) » JJ b » l) i »i» » »1. II D D
1 H~~ n'ARACHIDB • DULCINB » LAIT FRAIS --SUCRE SC[l~ SAINT-LOUIS 8ft' BOITBS 1
LB LlTRB LB UTRB LB KILO
1 1- .... 1 : l ,.,- -1-=-=T:--1
- ~~.. 1.::-J.'_ -An.. 1': ,.::- "ri' : 1 J.'_ -1
1 r 1 1 1O.go/1 : O.go/1 1 O.gO/l i 3.go 3.go 1 3.go 1 2/2.25! 2/2.25 2/2.25 2.50 1 2.50 .2.40 1.20/2 1.20/2
J ill/II 4.25 5 1 4 2.25 1 2.25 :1 :1.50, 2.60 .:1.40 1.60 LiO
l' '1.50! 1 1 1 1 4.50 5 4.50 I.~5! 1 1.25 2.50 1 2.50 '.50 1.50 1.50, l,
0.75 0.75 1 0.60 5.75 5.75 6 2 1 2 2 2.65' 2.65 2.75 1.75 1.75
0.75 r 0·75 ! 1 4/5 4/5 4/5 2 1 3 3 2.75 2.75 2.~') 1.60/3.50 1.60/3.50, 1 1
0.80 i 1/1.25 1 • 4 3.50 4 2 1.75/ 2.25 1.75 1 2.75 2.75 2.65 1.50 1.50i 2. 1
0.75 Il 0.75 '1 . 4.50 3.50 • 1.25/3 1 1 •. 2.2" 2.25 • 1.50 1.50
1.7t./i 1/1.25 0.,5 3.75 3.75 3.50 2 i 2 1.75 2.55 2.55 ~.5o I..:IG 1.25
1 ! 1 i 1 3·7;' 3.75 3.75 3 1 3 2.50 2·75 2.75 2.~:, 1.50 1.50
l'1 0.75 \ o.go 5 4.50 5 2.50 1 1·7" 3 2.75 2.75 2·7" 2.50 1.50
1 1 » 6 6 » 2.50 \ 2.50 Il 2.75 2''75 )) 2 2
.. • • » n •• » • b • }) » •
1
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
E. - LES TRANSPORTS
LE TRAFIC DES CHEMINS DE FERDU MAROC.
(Incidence de la crise économiqueet de la concurrence automobile).
Répercussion de la crise, dès 1931,sur le trafic des Chemins de fer marocains
Les Chemins de fer du Maroc ressentirentd'autant plus vivement le contre-coup de la criseque leur fret principal, le transport des phosphates, diminua considérablement en 1931.
Les recettes provenant de ce trafic accusèrentune différence de 16.184.401 fI'. 95 en faveur de1930 (35.496.908 fI'. 25 en 1930 contre 19 millions 312.507 fI'. 30 en 1931).
Le léger relèvement de ces recettes en 1932(19.577.326 fI'. 35) n'amena point une amélioration des résultats de l'exploitation en raison dela concurrence de l'automobile sur le trafic desautres marchandises et des voyageurs.
Cependant les économies réalisées sur leùrsdépenses d'exploitation permirent aux Cheminsde fer du Maroc d'atténuer sensiblement la chutedes recettes brutes et même d'enregistrer, en193:1, une légère élévation des bénéfices nets.
Résultats de l'exploitation des C.F.M.- ~
1 1
LONGUEURS
1
1DE LIGNES1
ProduitsAnnées~ Recettes Dépenses
1 nets,o"ploilation exploitées1
1aD 31 dèc. ~,odaot 1
'aonée !-1923.... 119 3.019.795 2.939.726 ' 80.0681924.... 264 264 1 20.460.170 17.064.684 1 3.395.4861925.... 367 315,50 31.08404840 20.390.903 j 10.693.5811926.... 406 384 45.609.660 33.163.152 12.446.5081927..... 406 1 406 59.4402.964 42.779.476 j 16.663.4881928.... 579
1421 68.691.0540 48.805.668 , 19.785.385
1929.... 579 579 1 88.780.897 61.708.470 . 22.072.4281930 .... .. .. 1 86.804.141 69.049.353 i 17.754.7881931 .... , .. .. : 75.290.002 640.757.159 1 10.532.84021932.... . '. 70.746.050 59.658.512 . 11.087.537
:
Trafic des voyageurs
Le trafic des voyageurs avait toujours étéconcurrencé par les transports automobiles, et lesChemins de fer du Maroc n'avaient cessé delutter contre cette concurrence en améliorant leshoraires des trains, leur vitesse, leur confort, enveillant strictement à leur régularité.
Ces efforts furent poursuivis en 1931 et en1932 mais ils ne purent ramener une clientèlequi resta entre les mains des transporteurs routiers dont les tarifs étaient d'ailleurs sensiblement inférieurs à ceux des chemins de fer.
En 1931, cependant, on note une augmentation globale du nombre de voyageurs transportéspar rapport à 1930. Mais à cet accroissement correspond une diminution des recettes de ce trafic,notamment pour la quatrième classe réservéeaux indigènes, diminution qui ne peut s'expliquer que par un aménagement nouveau destarifs et par ce fait que le nombre des voyageursde la quatrième classe diminua en 1931 sur lesgrandes relations tandis qu'il augmenta sur lespetites. Pour les autres classes (troisième etdeuxième) l'augmentation du nombre des voyageurs transportés ne peut venir que d'un accroissement du nombre de voyageurs à tarifs réduits(militaires, familles nombreuses, pensionnés,etc.). Pour la première fois, on constate aussiune diminution sensible du nombre de voya.geurs de la première classe.
Mais, en 1932, le nombre total de voyageurstransportés, jusque-là en perpétuelle progression,accuse une baisse sensible pour toutes les classes,mais surtout sur le transport des voyageurs européens. Les efforts de la compagnie ont surtoutporté sur le transport des voyageurs de la quatrième classe et, pourtant, ce trafic est en diminution de 66,994 sur l'année 1931. Régressionqui n'affecte que la relation Casablanèa--OuedZem, la ligne des phosphates, très concurrencéepar l'automobile, et traversant d'autre part unerégion où le pouvoir d'achat des indigènes avaitle plus notablement baissé.
La crise des phosphates, en effet, avait obligél'Office chérifien à licencier un nombre important de mineurs indigènes, et à baisser le salairede ceux qui restaient. D'autre part, la principaleproduction du Tadla est l'orge, et cette céréalen'avait pu trouver de débouchés suffisants, dufait surtout de la restriction de la demande allemande.
En dehors de cette relation, le nombre d'indigènes transportés est en augmentation deCasablanca à Marrakech : 20.240 billets en plussont délivrés en 1932 ; de Marrakech à Casablanca : 39.533 billets; de Casablanca à Rabat:2·994 ; de Rabat à Casablanca: 10.038 ; de Port.Lyautey à Salé: 3.582 ; de Salé à Port-Lyautey :3.467 billets.
Malgré ces résultats, le trafic total des voyageurs (1) et surtout les recettes correspondantesne cessent de décroHre depuis 1931 :
(1) En 1933, cette baisse s'accentue. Compte tenu des réau1tatade la ligne n' 6 (Oujda-FIls), le nombre des. voyageurs transportés .'6tablUainsi comparativement l celui de l'année 1932 :
1933 1932r~f:= :::::::::::::::::::: I:Ng~ l~:gg~,. classe .... · .. · .. • ........ · 261.0402 275.105
. .. .. .. . . . . . . . . . . . . . 936.265 1.049.5340
Total 1.365.69' 1.4097.963
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAHUC
Evolution du nombre de voyageurs transportés par les C. F. M.,
et des recettes correspondantes...
1
- ...-- .
I.ong"ueur NOMBRE NOMBRE DE VOYAGEURS (à toutes dbtanecs) l\ccettes totales
ANNl!:EStic lignes tic voyageurs - . .
(messageries
exploitéeskilométriques
1
1" classe 2' classc 3' classe i comprises)
dans l'année
1
4' classc TOTAL (en francs)
1
1
!1923 •....• 119 " 18.:122.135 1.643 7.181 45.757
!84.564 139.145 1.036.956 "
1924 ...... 264 " 16.998.568 ! 2.262 9.934 91.815 177.590 281.601 2.965.993 "1925 ...... 315,50 40.493.069 3.969 7.5:19 199.537 1 246.831 457.276 4.999.040 .1926 ...... 384 " 77.396.282 14.428 40.3·i9 267.312
1
622.198 944.287 843.001 ,.1927 ...... 406 " HO.:105.:J94 18.001 56.711 209.426 424.969 701.107 9.869.855 "1928 ...... 421 "
1 77.927.970 31.748 109.438 237.842 648.487 1.027.515 12.123.597 .1929 ...... 579
1
122.606.138 31.760 108.691 2:15.(;11 1
1.018.991 1.395.053 17.283.830" ! "1930 ...... 579 " 133.116.436 55.076 121>.181i 228.(;60
1
1.065.730 U.15.672 17.8:14.891 "1931 ...... 579 " 132.877.312 3U93 129.580 2:J4.972 1.077.131 1.476.676 17.628.865 "1932 ...... 579 " i 134.321.343 32.179 Il 7.806 218.fl41 1.010.137 1.378.763 16.632.613 "i
Parallèlement à cette baisse du trafic lenombre de trains de voyageurs diminue depuis1930 :
Nombre de trains de voyageursà toute distance
192:1 1.0401924 1.3421925 7431926 1.4601927 1.7161928 5.5851929 7. 2921930 6,9451931 6.2731932 6.549
La légère reprise constatée en 1932 provientsurtout de la mise en marche d'un nombre plusgrand de trains spéciaux, notamment de trainsde touristes. En effet, 39 trains spéciaux furentmis en circulation en 19:32, entre Casablanca etRabat, tandis que 18 seulement l'avaient été en1931. Le nombre de touristes transportés dansces trains fut de 6.524 contre 2.847 en 1931. Lamoyenne par train fut de 167 voyageurs CI).
Itn.....rés.\!.!!!é, baisse générale du trafic voyageurs en 1931 et 1gib, due surtout à la criseéconomique et aussi à la concurrence automobiledont les assauts sont d'autant plus violents quele nombre de voyageurs à transporter décroHrapidement.
Trafic des marchandises
Mais c'est surtout en raison de la baisse dutrafic des marchandises que s'accentua fortementen 1931 la régression qui s'était déjà manifestéedans les résultats de l'exploitation des Cheminsde fer du Maroc à partir du milieu de l'année1930. La cause en est imputable avant tout à lal crise économique et à la chute brutale des expor-
(1) Le transport des touristes par chemin de fer s'cst développéen 1933. Le nombre tles trains spédaux mis en marche au cours del'année 1933 s'est élevé à 60. Ce chiffre se caractérise par une aug·mentatlon do 21. trains. sur l'année précédente et par le fait qu'ilcomprend un tralD spéc.al sur Marrakech et deux trains sur Tanger,tour. au départ de Casablanca. Le nombre des voyageurs ainsi transportésa été de 8.758, soit une augmentation de 2.254 sur l'année précédento(Bulletin économique du Maroc, n' 3, janvier 1934, p. 185.86).
tations de phosphates ; tandis que le trafic purement commercial (en dehors du transport dephosphates) fut supérieur à celui de l'exercice1930.
L'issue favorable de la campagne agricolepermit aux Chemins de fer du Maroc d'atténuerlégèrement les conséquences de la réduction duprogramme des phosphates. Ce furent surtout leport et la gare de Port-Lyautey qui en profitèrent.
Casablanca, par contre, accusa une baisseimportante de son trafic. La faiblesse des arrivages de phosphates fut loin d'être compenséepar les arrivages des céréales dont les exportations par ce port furent encore inférieures de20 %à celles de 1929 (251.781 tonnes en 1929contre 213.413 tonnes en 1931).
Casablanca, en effet, est le débouché de laplaine du Tadla dont la production essentielle,l'orge, avait fait l'objet de demandes restreintesen 1931 ; tandis que Port-Lyautey, débouché dela plaine du Rharb, des régions de Meknès et deFès, gros producteurs de blé, bénéficie du développement de la colonisation dans ces régions.
Le trafic sur les lignes aboutissant au portde Casablanca ne se ressentit pas seulement dela crise agricole et phosphatière, mais encore dela concurrence automobile.
Le tonnage amené par fer à Casablanca nereprésenta, en effet, que 46 % des exportationsqui s'élevèrent, en 1931, à 1.3~0.919 tonnes.
Par contre, à Port-Lyautey, le tonnage transporté p~r fer atteignit les 72 % du total desexportations de ce port qui s'élevèrent, en 1931,à 92.013 tonnes. Le chemin de fer fut victorieuxà Fès et surtout à Meknès pour les expéditionsdes céréales principalement.
En dehors des phosphates et des céréales, leschaux et ciments constituent le plus gros élément du trafic des Chemins de fer du Maroc.Le tonnage transporté de ces marchandisess'éleva notablement en 1931 et passa de 97.715tonnes 635 en 1930 à 176.538 t. 413, soit uneaugmentation de près de 80.000 tonnes.
BULLETIN ÉCONUMIQUE DU MAROC 369
TOTAUX.. 304.492 76.165 291.754 237.696
Le pourcentage du transport des céréales parfer passa ainsi de 71 %en 1929, à 93 %en 1930,à 53 %en 1931 et à 36 %en 1932. La victoire del'automobile est nette.
Le camion ne s'attaqua pas seulement autransport des céréales, mais aussi au transportdes bois de construction pour lequel le cheminde fer avait toujours joui d'un monopole de fait.
Tandis que le tonnage du transport de cettemarchandise par Chemins de fer du Maroc s'était
. encore élevé de 23.368 1. 912 en 1930 à 27.459tonnes 294 en 1931 (alors que les importationspar le port de Casablanca étaient tombées de~4.1,04 t?nnes en 1930 à 27.962 tonnes en 1931),Il s abaisse en 1932 à 1'7.819 tonnes donnantune différence de 9.639 1. 934 en faveu; de l'exercice 1~31, bien que l'importation par Casablancane SOIt que de 1.434 tonnes en diminution sur1931.
. Le camion, en outre, marquait quelquespomts sur le transport d'autres marchandisesqu'il disputait depuis longtemps déjà au cheminde fer.
Mais. la baisse est surtout sensible sur letransport des céréales dont le tonnage accuseune diminution totale de 71.000 tonnes surl'exercice 1931.
Pourtant, la campagne de 1932 fut comparable à celle de 1931 ; mais le contingent marocain d'exportations en franchise avait diminué.
En outre, la haisse des cours en France etl'avilissement des prix des produits étrangersamena une chute des prix intérieurs marocains.Le blé tendre, qui en fin septembre 1931 avaitété coté 136 francs, tomba en septembre 1932à 90 francs et II 82 fI'. 50 à la fin de janvierIg:B.
Les docks-silos restèrent pleins, et les chemins de fer ressentirent d'autant plus vivementles effets de cette mévente que la concurrenceautomobile fut particulièrement vive sur ce genrede trafic. Les camions dominèrent les cheminsde fer dans la plupart des relations et surtoutdans la région du Tadla où ils j'étaient déjàmontrés particulièrement dangereux en 1931 etdans la région du Rharb où, en 1931, les chemins de fer avaient eu presque tout le trafic descéréales. Les tableaux suivants donnent une idéede cette concurrence :
Arrivage des céréales(transportées par voie ferrée)
,\lllll'l'S 1929 1930 1931 1932(sauterelles)
Pour toutes lës autres marchandises, le camion automobile fut victorieux et sa concurrencevint aggraver les conséquences de la crise.
Le transport des vins et vinaigres, qui s'étaitélevé à 14.010 1. 9~~::i en 1930, tombe à II.633tonnes 800 en 1931, alors que le total des importations pour les vins ordinaires seulement esten augmentation et passe de 200.::i96 hectolitresen 19 29 à 241.8 17 hectolitres en 1930, et à 258.387hectolitres en 1931. De même, le transport desfontes, fers et métaux, qui avait atteint 64.095tonnes en 1930, tombe à 37.304 tonnes en 1931.
Pour le transport des sucres, la concurrenceautomobile ne désarme pas, malgré un aménagement des tarifs ferroviaires et l'établissementdes ristournes spéciales. Le tonnage transportépar voie ferrée s'élève bien de 15.945 1. 675 en1930 à 19.013 1. 908 en 1931, mais aussi l'importation de cette marchandise passe de 1. 271.171quintaux en 1930 à 1.361.260 en 1931, et leservice commercial des Chemins de fer du Marocévalue à plus de 12.000 tonnes le fret qui échappe
, au rail.
Même régression constatée sur le tonnage depoissons qui tombe de 25 1. 667 en 1930 à 0cn 1931 ; sur les transports du thé et autres articles d'alimentation dont le tonnage passe de8.281 1. 915 en 1930 à 5.977 1. 891 en 1931, alorsqUe les importations totales de thé s'élèvent de56.079 quintaux cn 1930 à 61.473 quintaux enIg:h ; sur les huiles, bougies et savons dont letonnage transporté s'abaisse à 1.464 t. 6II enIg:{1 contre 2.777 1. 026 en 1930.
Effets de la crise en 1932 sur le trafic
L'année 1932 fut encore plus pénible pourles Chemins de fer du Maroc, en raison de lapersistance de la crise et de son aggravation.En même temps la concurrence automobiledevint plus âpre. Le fret se raréfiait, tandis quele nombre de camions restait le même, si bienqUe les transporteurs cherchèrent à se maintenirCoûte que coûte, avilissant les prix, et s'offrantpour le transport de toutes sortes de marchandises dans l'attente de jours meilleurs.
Si la chute des recettes brutes de l'exploitation des Chemins de fer du Maroc provient enpartie de la baisse du trafic voyageurs, elle provient surtout de la diminution des recettes dutransport des marchandises, malgré une légèrereprise des phosphates.
Les recettes du transport des autres marchandises tombent de 36.998.223 fr. 26 en 1931 à32.509.278 fI'. 41 en 1932, accusant ainsi une~iminution de 4.488'944 fI'. 85. Ceci malgré1appoint sérieux da au transport des tuyaux del'entreprise d'adduction d'eau de l'oued Fouaratdont les expéditions s'élèvent à 52.000 tonnesa? transport des ciments destinés au barrage de1 oued Beth et dont le tonnage dépasse de 27.000tonnes celui de 1931.
A Casablanca.. 160.790A Port-Lyautey. 58.404
TOTAUX.. 219.194
Tonnage desAnnées 1929
Par Casablanca. 251.731Par P.-Lyautey. 52.761
36.33534.832
71. 167 154.860
céréales exportées1930 1931
(sauterelles)
42.20044.734
86·934
1932
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
TRAFIC FERROVIAIRE DU MAROC.
Compagnie des chemins de fer du Maroc.
NOM IlRE 4' trimestre 1- trimestrede lonnes de marchandises à toute distance 1933 193<1.
Nombre de voyageurs kilométriques ;
<1.' trimestre 1933 31.633.7601" trimestre 1934 35.607.593
Tonnes7.3951.172
11.0394.9054.400
36.3515.446
40.068221.94460.317
393.037401.706
Tonnes23.8891.174
10.7927.3652.195
39.3198.3J9
41.146244.322
23.185
'. ,. ... ~I1" 2- 3- 4.- iclasse classe classe classe 1 Total
-;;; ::;; :;;; ;;;;:~5.822 20.951 60.820 176.805 i264.398
4' lrimeslre 19331" lt'imeslre 1934
Céréales el farines ..Vins, vinaigres et esprits ••.•...•.•..••Epicerie, denrées alimentaires et colonialesFonles, lers et métaux .Matières premières et ohjets manulacturés.Matériaux de construction •.......•....•.Engl ais et amendements o ••••• ", •••••••••
Houil'e. coke et autres combustibles miné-raux .....•...••.............•••.••••.••
Phosphates .Marchandises diverses ............••••••••
Tonnage kilométrique :
<1.' trimestre 1933 52.199.3361" trimeslre 1934 49.826.114
l'iOMBREde \,0Y~lgelirs par classe
à loute dislance
Compagnie franco-espagnole du chemin de fer
de Tanger-Fès.
En 1932, en effet, la baisse du transport parles Chemins de fer du Maroc de l'article « Théct alimentation » s'accentue ; le tonnage passede 5,977 t. 891 en 1931 à 5.103 1. 330 en 1932,alors que le total des importations de thé s'élèvede 61.~83 quintaux en 1931 à 81.412 quintauxell 1932 ; même régression sur les « huiles, bougies et savons » dont le tonnage transportés'abaisse de 1.464 t. 6II en 1931 à 1.452 1. 630en 1932.
La baisse est sensible encore sur le transportdes vins et vinaigres, qui tombe à 10.182 tonnesen 1932, et aussi sur celui des fontes, fers etmétaux qui passe de 37.304 tonnes en 1931 à32.812 en 1932.
Enfin, si les Chemins de fer du Maroc enregistrent un tonnage plus élevé pour le transportdes poissons, la concurrence automobile s'avèretriomphante sur cet article aussi. Sur 14.203 tonnes 183 de poissons débarqués dans les différentsports du Maroc en 1932, 5.817 t. 248 ont été consommés à l'état frais dans les ports de la zonefrançaise, tandis que 2.256 t. 117 le furent dansles centres de l'intérieur (1) dont : 749,445 àFès, 509,420 à Meknès, 488,622 à Marrakech,33 à Oued-Zem, 31,900 à Khouribga, 52,946 àPetitjean, soit en tout pour ces .six centres 1.865tonnes 333 effectivement consommés. Or, 6.870kilos seulement ont été transportés par les Chemins de fer du Maroc.
Ainsi, en raison de la crise et de la concurrence automobile, la régression du trafic desmarchandises et la baisse des recettes correspondantes, brutales dès 1931, s'accentuent en 1932,après avoir subi une ascension continue de 1923à 1931 (2) :
-NOMIlRE 1" 2' 3' 4.' 1
de voyageurs par classe Totalà toute distance classe classe classe classe- - - - -1" trimestre 1933 .... U46 11.600 23.772 79.535 119.053
1" lrlmestre 193<1. .... 2.877 9.401 33.619 83.520 129.417
TonDes Tonnes3.195 7.0351.1118 1.1214..430 2.6503.464 1.7762.257 2.470
22.903 13.71179 65
1- trimestre /1" trimestre1933 1934 ..
Céré.les et tarlnes ..Vins, vinaigres et esprits .Epie ,rie, denrées alimentaires et coloniales.Fonles, ters et métaux .Matières preml~res et objets manutacturés.Matériaux de construction ••.•..........•Engrais et amendements .Houl1le, coke et autres combustibles miné-
l'aux................................... 1.274 1.782phosph Iles 427 1 502Marchandises diverses '1__3_2._43_6__2_3_.3_34__
71.678 1 5U46
NOMBREde tonnes de marchandises à toute distance
Longueur Tonnage TonnageNOMBRE
Recettes de trainsAnnées de Iigoes il kllomé- P.V. àeXl'lolt,es brutes
daos l'mée loole dislaoce trique toutedistance
km.
1923•••• 119 83.524 5.327.959 1.971.9021
2.0061924.... 264 190.322 13.222.700 4.924.767 3.0111925•..• 315,50 731.722 89.853.325 25.245.883 4,9561926.... 384 l.429.805 176.836.196 35.504.705 5.9181927.... 406 1.866.331 245.759.398 49.285.754 7.4351928.••• 421 2.096.251 270.825.618 56.092.191 8.8131929.... 579 2.587.747 349.118.947 68.915.311 9.0061930.... 579 2.608.431 334.567.955 66.983.705 1 10.1311931. ... 579 1.924.801 235.582.122 56.310.730 8.5991932.... 579 1.869.415 234.897.489 52.086.604 1 8.239
1
(Extrait de : BoussER Marcel, Le Problèmedes transports au Maroc. Paris, Sirey, 1934.)
Evolution du trafic des marchandises des C. F. M.et des recettes correspondantes.
(1) • Bulletin économique du Maroc ", n' 1, 2' trimestre 1933.(2) En J933, le trafic total des marchandises transportées en
petite vitesse sur les lignes l, 2, 4 et 5 que nous avons étudiées jusqu'ici(non comprise la ligne n' 6 : Oujda-Fès) est en hausse : 1.954.564 tonnesont été transportées en 1933 contre 1.869.415 tonnes en 1932. Cela neveut pas dire que la concurrence automobile ait diminué. Au contraireelle semble s'être avivée, si l'on ne tient pas compte aes transports d~phosphates, le tonnalle total est en baisse : 893.604 tonnes en 1932,805.836 tonnes en 1933. .
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
Compagnie des chemins de fer du Maroc
Tronçon Taza-Oujda.
Compagnie des chemins de fer du Maroc oriental
(Oujda-Bou-Aria) .
--~-
NOMBRE ,1 1" 2'1e ~o~~~~rsdl~::n~~asse classe classe
I----------i - ---4' trimestre 1933 .... / 791 2.8651w trimestre 1934 ...• 748 2.612
3' 1 4' 1 Total~I~__-
10.039 1 9.807' 23.5028.428 1 11.723 23.511
~omlllE
'Je \'oY;lg'purs pal' clasSt'à toute distallcC'
4' trimcstre 19331- trimestre 1934
1"classe
2'classe
3'cla_
4
1
4'classe
55174
Total
56178
Nombre de voyageurs kilométriques :
4' trimestre 1933 .1- trimestre 1934 ...•..............................
2.378.3382.374.215
Nombre de voyageurs kilométriques
4' trimestre 1933 ..1" trimeslre 1934 .
4.84214.947
2.768
7.313
3.227
1- trlmeatre1934
1.303
1.880
4.075
Céréales ct tarlnes ..Vins, vinaigres et esprits .•••..........Epicerie, denrées alimentaires et colonialesFontes, fers et métaux .Matières premières et objets manufacturés.Matériaux de conslruction ..En;;;rais et amendements ...•...•.•..•...Ho.• iIJe, coke et aulres combustibles miné-
raux •..••...••.•.•..•..•••••••••••••••Phosphates .~larchandJses diverses .
i\"OlIBRF /4' trimestreIle tonne, de marchandises à toute distance 1933
1-----------------I--T"'on-nea--I-'l'-o-n-n-es-'I
148 1848 25
512 927117 112
3 8104 62
Tonnes Tonneg1.623 552
156 148254 358181 286
1.617 l.2n299 711
1 »
617 1.520» »
3.267 i 4.795
8.015 1 9.611,
4' trimestre 1er trimestre1933 1 1934
Céréales et tarines .................•....•Vins, vinaigres et esprits .Epicerie, denrées alimentaires et coloniales.Fontes, ters et métaux ..........•......•Matières premières et objets manufacturés.Matériaux de construction ..............•Engrais et amendements .Houille, coke et auIres combustibles miné-
raux o ••••••••••••••••••••••••••••••••••
Phosphates .Marchandises diverses .
NOMBREde tonnea de marchandises à toute distance
Tonnage kilométrique :
4' trimestre 1933 .1" Irimestre 1934 .
1.159.0791.664,573
Tonnage kilométrique :
4' trimestre 1933 423.1611" trimestre 1934 964.808
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
ACTIVITÉ DE L'O:t"'FICE DES P.T.T. AU COURS DU 2" TRIMESTRE 1934.
DIFFERENCE-----------------NATURE DES RENSEIGNEMENTS
Poids du courrier transporté par avion:10 Sens Maroc-France .20 Sens France-Maroc .
Nombre de mandats émis au Maroc à desti-nation du Maroc, de la France, des colonieset de l'étranger .
Nombre de mandats payés au Maroc, originairesdu Maroc, de la France, des colonies et del'étranger .
Chèques postaux :Nombre de titulaires de c/c. de chèques pos-
taux .Nombre d'opérations de crédit .Nombre d'opérations de débit .
Caisse nationale d'épargne :Nombre de comptes d..- C.N.E. ouverts .
Versements :Nombre .Montant .
Hemboursements :Nombre .Montant .
Nombre total des colis postaux :Expédiés par le Maroc .Heçus par le Maroc .
Nombre total des télégrammes :Taxés expédiés .Taxés reçus .
Nombre total de communications téléphoniques:
Urbaines .Interurbaines ..
Nombre de communications radiotéléphoniques:
Sens Maroc-France .Sens France-Maroc .
Nombre de postes récepteurs de T. S. F.déclarés par :
Des Européens .Des indigènes .
2" trimestre
5.127 kg.
5.629 kg.
249.262
202.:178
8.606
114.917
90.605
1.984
22.05427.1504.702 fr.
14.937
23.611.021 fr.
18.248
84.063
270.192230.281
4.605.159
642.013
821
755
1.852
139
2" trimestre
1933
5.404 kg.
6.264 kg.
258.1iG7
199.794
7.817
llO.220
85.7:J7
2.037
20.42125.712.:182 fr.
14.20324.9l8.G97 rr.
20.051
100.792
275.728229.9.jO
2.660.992782.292
324
251
1.228
60
EN PLUS
»
»
»
2.!i88
7894.697
4.868
»
1.6331.792.320 fr.
734
»
»
»
»
331
1.944.167
»
497
504
624
79
EN MOINS
277 kg.
635 kg.
9.305
»
»»
»
53
»
»
»
1.307.676 fr.
1.803
16.729
5.536
»
»
140.279
»
»
»
»
BULLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC
TABLEAU COMPARATIF DES RECETTES
DU 2" TRIMESTRE 1934 AVEC CELLES DE LA PÉRIODE CORRESPONDANTE DE 1933
RECETI'E
2" trimestre 2" trimestre
DIFFERENCE
SERVICES
1934 1933EN PLUS
DIFFERENCE__--- PAR GRANDE BRANCHE
D'EXPLOITATION
EN MOINS -------~ .. ----EN PLUS EN MOINS
Taxe des correspondances postales ..Taxe des colis postaux .Droits perçus sur les mandats poste.Chèques postaux .Recettes diverses et accidentelles .Subventions de la C. N. E .Taxe sur les recouvrements et R.P .
3.474.444 67 1
159.975 45 i668.499 40 1
128.470 70 1
11.952 Ol»
93.166 80
3.714.312 90153.440 88627.607 95135.134 5910.808 24
»101.834 45
»6.534 57
40.891 45»
1.143 771)
)1
239.868 23»
6.663 89»»
8.667 65255.199 77
Il
»»»»»»
II
II
»»1)
»II
TOTAL des recettes postales .
Taxe des correspondances télégra-phiques .
Recettes diverses et accidentelles .Produit de la T.S.F. et radiodif-
fusion .....................•....
4.536.509 03
1.412.445 46)1
175.966 20
4.743.139 01
1.410.154 30Il
83.997 05
48.569 79
2.291 16»
91.969 15
»
»»
»
»
»»
»
206.629 98
»»
)1
TOTAL des recettes télégraphiques. 1.588.411 66 1.494.151 35 94.260 31 » 94.260 31 1)
»
»»»»
199.863 28
II »
»
1)
»»»
Il
»»
»
207.377 42
9.285 25
)1
8.707 4119.109 2882.781 87
45.144 30
3.764.089 181.405.223 61
141.482 1847.419 87
54.429 55
3.556.711 761.413.931 02
160.591 46130.201 74
Taxe des communications télépho-niques .
Abonnements téléphoniques .Droits d'usage .Recettes diverses et accidentelles .Produits des communications radio-
téléphoniques ..1------ 1-------1----- ------:----1----
TOTAL des recettes téléphoniques. 5.315.865 53 5.403.359 14 119.883 81 207.377 421 » 87.493 61
TOTAL général des recettes 11.440.786 22 11.640.649 50 » Il 1_I__~v';-__-
Diminution pendant le 2" trimestre 1934 1
. 1
CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE(Succursale de Rabat)
Soldes créditeurs annuels-ANNEES MONTANT OBSERVATIONS-1914...... 1.878.382 421915...... 1.920.857 951916...... 1.570.914 511917...... 1.575.001 131918...... 1.883.153 311919...... 3.017.540 601920...... U7fU09231921. ..... 5.761.670 631922...... 7.614..957 651923...... 9.389.853 85192L .... 10.868.536 971925...... 14.173.888 671926.••••• 18.738.463 041927...... 28.198.783 3819211...... 39.246.214 891929•••••• 51.104.108731930...... 67.366.614 861931. ..... 99.681.589 371932...... 131.832.847 701933...... 148.U3.014 13
Excédent des versements sur les remboursements
MOIS ANNEE 1932 ANNEE 1933 ANrŒ:E 1934
Janvier Ow •••••• 4.742.359 92 4.371.158 74 3.080.947 60Février ........ 4.437.893 93 2.231.555 48 2.30U4231Mar. .......... 3.451.558 05 1.318.977 69 U9U2555Avril .......... 2.775.508 95 555.333 56 2.521.40720Mal ............ 936.965 83 1.357.955 88 1.729.053 20Juin ........... 1.305.186 72 (1) 1.157.531 . (1) 472.280 »
Juillet ........ 1.851.743 04 1.325.525 72 ·Aol1t .......... 2.858.900 11 1.849.283 37 ·Septembre ..... 3.345.747 25 2.768.683 17 »
Octobre ........ U79.55501 2.571.763 21 ·Novembre ..... 2.714,66649 1.943.508 17 ·Décembre •••••• 2.017.971 08 2.175.229 28 ·Totaux•••• 34.518.056 38 21.311.443 27
(1) ExcMent des remboursements sur les versements.
JHILLETIN ÉCON01\HQU E DU MAROC
F. - FINANCES
CRÉDIT PRIVÉ
Etat des hypothèques, mainlevées, mutations onéreuses, etc., consenties sur des propriétés en cours
d'immatriculation et sur des propriétés immatriculées au cours du 2e trimestre 1933 et 193~ -1 P_R_O_P_R_I_gT_g_S__.I I_'I_\'\_N_Ç_A_l_S__I g_T_R_A_NG_E_R_S__
1
I_N_D_ll_1f.:_'N_'E_'S__I l_'O_T_A_U_x II:- T_OT_A_U_X__-.
66571 1
96 5.353.065 111 4.060.620 , 457 1
9 247.400 51 1.059.200 H81. . . » .. . » » 32
----- --- ---105 5.600.465 162 5.119.820 637
82 2.823.000 156 4.498.800 ,21 467.200 64 1.538.200. » » »
i. » » .i
103 3.290.200 220 1 6.037.000 1
,
20.930.231
.\Ini1l1evées inscrites :
En COUI'S 41 'imm~tl'iculatiol1 o •••••••••••••••••••••••••••••
SUl" titres .
~e trimestre 1933.
524 1 30,829,930 1 805 1 80,738.576303 15.745,6941'1' 340 \ 18.213.182
8 1 552.000 9 1.016.20046 4.552.905 ' 52 2.479.450____1___ -
,----s811 51.680.529 ill 1.206 102.447.408
llYfJotllt~l/lzes inscrites : 1
En cours d'immatriculation 1 176 10.490.370 'Ii' 241 16.62·i,790Sur titres : 705 41.190.159 1 965 85.82~.618
~e trimestre 1933.
24.618.110 I~ 466 1 31.156.7525.506.66611 188! 9.596.182
1.52;.740 Il 25 1 1.372.750
31.650.51611---;l79--~
1.698.099 il 75 5.747.01229.952.417 i 604 36.378.672
trimestre 1933.744 1 50.989.284229! 8.H6.135
5 i 185.5005 1 916.700
370Totaux .
Mainlevées. - 2" trimestre 1934.
1:1'1)lllIes ...•...•.....• 250 15.204.425HUI'.II,,. •..•.••...•.•.. 88 4.200.066~·Iixl('g •••••.•••••••.••• Il nLot. <le "oloni.allon.... 32 1.525.740
Hypothèques. - 2e trimestre 1934.
l'I'hailles 286 23.508.130!lun"'s ............•.. 218 13.740.294Mixte. 8 552.000Loi. <le eololli""Uoll.... 46 4.552.905
---Totaux........ 558 42.353.329 1
Mutations onéreuses consenties :
En cours {l'immatriculation .......................••.....Sur lilres .
164683
7.369.81731.978.678
175808
6.391.84353.560.076
1.384,32016.040.646
58.4138.174.100
2.965.599 5219.046.637 1.025
28106
~" trimestre 1933.
6.001.000 Il 66 1 7.527.4001.760.913 53 1.652.300
___'1 2_24_._50_0-j: 1 ·_·61 ·_246.100 ' 1.315.200-8.232.513 1251 10.494.900
2- 1 621.00010~ 9.873.900
~" trimestre 1933.566 8.260.321403 6.885.245
2 •106 2.279.400
5661 16.770.546 Il419
13.222.190 l'
20.000 1
63 1.999.500 ,11-----1---,-----::---,------
1.049 i 22.012.236 1.077 17.424.966
9:~ 1
A ntres contrats consentis :
En cours d ·ilJlIll.llriculation ...•.•••.....•......•.••••••••Sur titre .
Autres mutations consenties:
En cours d'iuunatrkubtion ........................••....Sur titres 1
Aulres contrats. - 2" trimestre 1934.
l 'rhlincb .............. 330 8.513.216 82 4.279.230 lM 3.978.100 1
I\III',\1t'8 ............... 256 2.815.490 32 » 131 406.700Mixtes ................. . . · · 1 20.000Lots ,le colonisation .•.. 63 1.999.500 · » · ·--- --
Totaux........ 649 13.328.206 114 4,279.230 286 40404.800
A utres mutations. -. 2" trimestre 1934.
tJI'baiues 42 4.091.300 1 9 582.200 17 1.327.500 68..............lIurale. ................ 15 1.225.800 4 255.700 43 279.413 : 62Mixte.................. 1 224.500 · · · • i 1Lob de colonlsalion .... 3 246.100 · · · · 1
3
Totaux ........ 61 5.787.700 13 837.900 60 1 1.606.913 134
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
------ -----1----- -----1-----1
Banque d'Etat du Maroc.
SITUATIONDES BANQUES MAROCAINES EN 1933.
marocain
FR.
17.473.79717.473.79717.473'79717.473.79717.473.79717.473.79717.473.79717.473.79717. 473.79717.473.79717. 467. 23917.467. 239
FR.
597. 198.225595.37°.295592.943.005587,925.125597.769.465614·935.110629.946.93063J. 545. 785621.035·77°607.708.17°575.127. 100579.872.535
FR. c.8.531.013 4,8'765.825 499.°77.4,6 429·494.434 7,'19.,87.471 908.817.47 1 9°9·367·88i 749'733'°7° 179'734.898 679.606.288 159·'" 4.073 8,8'7'8'794 40
FR. c.194.448.094 5019°.612'°71 23'73'90 1.629 °7:!04·7'9·4g5 14201.378.590 03132.89' .718 8,116·977.1104 0797·706.155 7094.654.547 79
107. 684.603 75TI2. ,81.936 57II2.625.815 49
FR. c.426m6.499 49!129·573.237 14'.3I.444.792 3S!1l9·797.506 20385.503.470 2G430.423.069 62426.470.775 50406.053.469 ,5369.398.550 79376.4"·7" 24373.673.387 15380.765.104 68
c) Portefeuille commercial (y compris les elIets enrecouvrement) :
1933 :
b) Disponibilité et avoirs à l'étranger:1933 :
Janvier .Février .Ma l'S •.•...••............•..••..•...•.•
Avril .Mai .Juin .Juillet .AolÎt .Septembre .Octobre .Novembre .Décembre .
Janvier .Février .Mars .Avril .Mai .Juin .Juillet .AolÎt .Septembre .Octobre .Novembre .Décembre .
Janvier ... -, .Février .Mars .Avril .~Iai .Juin .Juillet .Août .Septembre :.qctobre .l'io\'embre ...............................Décembre ...............................
d) Avances sur titres:1p33 :
e) Avances directes au GOlll!erncment(zone française)
1933 :Janvier .Février .Mars .Avril .Mai .Juin .Juillet .~OÛtt . 'b :::::::::::::::::::::::::Oelo~m re .N~v~~~r~""""""" .Décembre .
................... - .
f) Billets en circulation:1933 :
Janvier ............................... '"Février .Mars ••..................................Avril .Mai ••....................................·~~Wlei······························ ................... _ .Août .Septembre .Octobre .Novembre .Décembre '" ......•.. '"
3,70 %7,06 %4,19 %5,08 %
10,22 %3,58 %
5,11 %
0.94. %30.636.025 30.923.105 1
32.323.360 31.132.15042.855.660 39.827.280'
••.• ' 80.018.450 76.667.500•••• 1 14.1.259.800 133.050.500.... i 82.174..500 73.778.000.... i 201.817.000 194..494.000
Tolaux..• 1-6-1-1.-08-4.-.7-9-5 1-57-9-.8-7-2.-53-5 1
1
,
1) francs ••.• !10 1
20 - •• .. 150
100500
1.000
1 aLe montant de la circulation fiduciaire s'est abaissé,Üe.' décembre '933, au niveau le plus bas qui ait étél Int, à la même époque de l'année, depuis le 31 décemI~ '9~7, époque à laquelle il s'était fixé à 447. 18~.830to CS : au cours des cinq dernières années, les chiffres'll!Tespondants avaient été, en effet, arrêtés comme, It :
~'-I-~ONTANT AU 31 D~. DIFFfRE:'\CENA.TURE
des coupure. i --.1 1932 1933 En plus En moins
'in ~'origine de cette diminution de la circulation doitet SI être recherchée, tant dans un abaissement des prixl'êtUne réduction de l'activité économique que dans l'are ,voire même dans une réduction de la thésaurisationl!l billets : à 'ce dernier point de vue, notamment,r~ddition des grosses coupures de 500 francs et de 1.000tuncs principalement utilisées à cet elIet, est ramenéebI 31 décembre 1933, à 268.272.000 francs, chiffre sensib:nent égal à celui qui avait été atteint au 31 décemItec .'930, soit 265.181. 500 francs, alors qu'il s'était reset Uvement élevé, à la fin de chacune des années 1931
1932, à 289.281.500 francs et 283,991.500 francs.
d'e (R.apport du Commissaire des comptes de la Banquetat du Maroc pour l'année 1999.)
FR.
31 décembre 1928 629. 279.97°31 décembre 1929 603.833.39531 décembre 1930 581.421.49531 décembre 1931 tiI5.165'77031 décembre 1932 6II .084.795
in .~tte compression de la circulation s'est étendueqlldisltmctement à toutes les natures de coupures, ainsi
e e montre le tableau ci-dessous :~
Situation mensuelledes prlnolpaux comptes de la Banque d'Etat du Maroo.
a) Encaisse (métallique et devises or)l 1933 :t;:::er .
~.:::':::::::::':::::::::::::::::::'JllÙÎei ' .~ .. ::::::::::::::::::::::::::::::::~bIn.bre .!'Gy re .~re .
re .
BULLETIN F;CONOMIQUE DU MAROC
Solde au 31 décembre 1933 .... 12.331.956 76
A.nnée 1919
8.1[)0.303373.272.11'9 ,.Ii
[Joste « Portefeu ille »
:w-;.\)t'7·o3ii 07i 'J .O()l~.'J J? 3n
Compagnie Algérienne.
Mouvement' du poste « Caisse»
e) Solde au 31 décembre 1933
c) Total .rl) Uemboursements pendant l'année.
l , ., l,Solde au 1- Janvier 1.370.847 49' 2.083.441 stF.ncal.semen~ pendan~ l'année.. : 552.713.986 86 1.801.713.099__
1
5'111To~al 554.084.834 35 1.803.796.
P.li"DI"nl, pendan~ l'ann(·,, 1553.010.103 57 1.802.296.7~
Solde au 31 décembre 1.0i4.730 78 1.499.7'1415
Agences de Casablanca,Baba!, Tanger, Fès, Marrakech, Meknès (année 1933).
c) Total .fI) Mon lan t des effets
sortis pendan t.l'année:
Escompte 208.287.579 95Hecouvrement -;;).101 .,.'JR 1'3
l') Solde au 31 décem-bre 1933 :
Escomple 7.86[l.7ii9 'I!) ~IHecouvrement '" :1.178.1'33 O'! 10.,,48.592 '
Mouvement du poste « Comptes de dép6tset comptes courants créditeurs »
a) Solrle au 1er janvier 1933.......... 34.3,1.967 71
Il) Versements pendant l'année ...... 1.126.157.708 51----~
1. IGo.5:!9·676 -'l.I2o.671.~:
4'·:39.858.052 ,j.,j
Î~1
,ffi.~
Années 1919-1933 ~~~----""""""-"'-~=""""~----~-----~=-J":
':ijAnnée 19S5 ~___ li
1----1---
e) Solde au 31 décembre 1933 .
Banque commerciale du Maroc.
MOl/l'elllent t/l/a) Solde au 1er janvier
1933 :Escompte .Recouvrement .
b) Montant des effetsentrés penllantl'année :
Escompte .Hecouvrement .
c) MOllI'I'IIIl'lIt du poste « Compte de dép6ts II
et « COlllptes cou rants crédi teu rs »
Année 1933Solùe au 31 décer,nbre 1932 29.}4.7·063 ::Mouvement crédIteur ~
TOTAL........ 4;11.7:'0.325 ~'louYl'lIIf'nt débiteur _4:l6.:!~'
Solde au 31 décembre 1933 :!;L19ti.61l4 "
Ci Tolal .d) PaielllPnts JlPllllant. l'année 1933 .
MOIII'cment. du poste « Caisse»
a) Solde au 1er janvier 1933 ./») Encaissements pendant. l'année 1933.
IO~.O()O.OOO
FR.
113.000.000645.000.000
758.000.000654.000.000
194.000.000
l'Il.353.000.000
'1.002.000.0003. R08.000.ooo
FR.
IR7·00o.00o3.815.000.000
366.057.225 16365.406.921 :'6
FR. c.3th .536.003 II363.044.632 I:!
3fj3.R69.5R5 2[)361.871.136 473fl6.16o.749 lli3"9.736.t,49 Il,383.012.059 28346.899.t'95 69322.ih9·588 28331.339.185 513n 184.759 37321.40I.521 58
a) Mouvement du poste « Caisse »
Année 1933I. T23.37T 95
364. [l33.1'53 21
Solde ail 31 décembre T933 .... 6.50.30:1 60
b) Mouvement du poste « Portefeuille ))(Effets en recouvrement compris.)
Année 193319.o3iQ '13 23
c) Total .ri) Hetraits pendant l'année 1933 .•......
-----c) Solde au 31 décembre 1933 .
Solde au 31 décembre 1932 •...........Versements 1933 .
TOTAL .
Paiements 1933 .
Solde au 31 décembre T932 .Montant des effels entrés pendant l'an-
née 1933 ..
Mouvement du poste « PortefeuiLLe » francs(Effets en recouvrement compris)
Année 1933 :Il) Solde au 1er janvier 1933 .h) Montant des effets entrés pendant l'an-
née .. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.769.000.000
c) Total .d) Paiements pendant l'année 1933 .
-----e) Solde au 31 décembre 1933 .
Mouvement du poste « Caisse ))Année 1933 :
(1) Solde au lcr janvier 1933 .b) Encaissement pendant l'année 1933 ..
e) Solde portefeuille au 31 décembre 1933 270.000.000
Mouvement du poste « Comptes de dép6ts » francs
Année 1933 :(1) Solde au 1er janvier 1933 .b) Versements pendant l'année 1933 .
!I) Comptes courants ct dépûts de fonds divers :
19:13 :
Société marseillaise de crédit industrielet commercial et de dépôts, Casablanca.
c) Total 2.122.000.000d) Montant des effets sortis pendant l'an-
née 1.852.000.000
Janvier .Février .Mars .Avril .Mai , .Juin ., uillet .Aoîtt .Septembre .Octobre .Novembre .Décembre .
TOTAL........ 19'1.51'3.689 23Montant des effets sortis pendant l'an-
née 1933 1I~:!.·l5J.732 47
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
Années 1919-1933
MOI/l'l'ment du poste « Porteleuille »
(Errels l'Il recomTPIIH'lIt compris)
.\folll'I'ment des pos/es « Comptes de dépôts Il
1'1 « Ï,omptes COl/l'IllltS uéditeurs »
FR. c.17.995.627 80'7'9/,8.827 8017,948.827 8017.948.827 8017.. 939.652 »17.473.572 Il
'7.473.572 »17.473.797 »'7.473.797 II
17.473'797 »17.473.797 Il
'7.473·79ï »
FR. C.
9.372.069 509.210.801 499.042.115 61l8.816.:!O1 0(18.769.556 86
10.667,931 g38.866.152 739.046.800 021l·794.433 878.619.546 058.904.397 9li9.443.355 85
FR. C.
575.631 .442 67579·34I.440 45578.887.825 Il
63{1.422.500 94tiJli.543.281 48(b5.209.404 Il
594 I77· 9:':) 33564.314.787 12542.448.768 8753!,. 170.21,8 45492.775.890 52498.393.049 di
e) Avances directes du Gouvernement marocain (zonefrançaise) :
1932 :Janvier .Février .Mars .Avril : .Mai .'uin .Juillet .Aoüt .Septenlbre .Octobre .NO\'embre .Décembre .
d) Avances sur litres :
1932 ..Janvier .Février .Mars .Avril .Mai .Juin .Juillet .Aoüt ~ .Septembre .Octobre .Novembre .DécClnbre : .
1932 :Janvier .Février .Mars .Avril .Mai .Juin .
.1 uiIlet .Août .Septembre .Octobre .Novembre .Décembre .
cl Por/elel/illc commercial (y compris les effets en1't'''Oll \Tement)
Année 1933
Année 1933
.\nn'''' 1919
1
1 ."'nnée 1919
l ,
Solole a11 1" jamior 112.612.863 44 i 186.117.60907V,'rsoll1Ollts pOlldant l'année 1366.371.428451.364.931.821 64
Total 1 :li8.984.291 89 '1.551.049.430 71
Remboursements pendant l'année.135~.320.33304 !1.364.086.39,'j 49
1 ~1.1)63.958 85 . lRI).nH3.03.'; 22Sold,' a11 31 décembre 1
1
SITUATION
DES BANQUES MAROCAINES EN 1932.
";old., au 1" jamit'r , 10.5UAOI Oi 1:1~.~~:l.Onl :11'IouLant ùes cfTets cnlrl"'s pendant li
l'alln[,, , 'l:l:~16~~_ii •~.~~~:~0404 55
Total 1 246.1)51).001) 8~ 1.218.203.495 86
Montant des olTets sortis pendant 1 il'année , ! 228.820.~38 021.089.694.02715
i-~---~Snl.l<' au 31 décembre ....•..... ~ 1i.835.,'j1)8 8~ 128.509.468 71
1
373.504.849 96378.665.696 19340.153.250 12309.112.692 32:b8.119·842 70303.586.871 68319.643.418 114319.647.104 58322.414.592 41308.566.725 52286. '78.085 47301 ,695'704 76
Banque d'Etat du Maroc.
a) Encaisse (métallique et devises or)1932 :
Janvier .Février .Mars .Avril .Mai .Juin .Jnillet .AolÎt .Septenltre .Octobre .~ovembre .........•...................Décembre .
FR. C.
1) Billets en circulation :
1932 :Janvier .Février ..............................•.Mars , .Avril .Mai , .......................•....Juin ..........................•.......Juillet .Aoüt .................•................Septembrl' ~ ........•.......Octobre .Novembre .Décembre .
FR.
599.641.000 Il
595.964.135 Il
594.453.820 »596.827.375 »594,911.920 »630,703.620 1)
645.029.505 »638.295,925 Il
639.225.275 )l
640.610.905 Il
606.429.180 Il
611 .084.795 Il
FR. C.
126,941.390 9696.415.604 2387.85 1.703 3979.137.442 1583.881.418 4166'735.089 5670.675.528 851i5. 239·7'7 9260.952.320 3559.310.488 09
119.446.333 30100.807.786 67
b) Disponibilités et avoirs à l'étranger:1932 :
Janvier .Février .Mars .Avril " .Mai , ;..fuin .Juillet .Aoi'lt .Septembre .Octobre .Novembre .Déc~mbre .
g) Comptes courants et dépôts de londs divers :
1932 .. FR. c.Janvier 463.679.084 58Février 444.786.147 93Mars 440.892.037 07Avril , '" . . .. .. .. . 478.653.400 88Mai 473.294.634 37Juin .............•.................... 428.102.226 09Juillet 395.407.619 33Aoüt . . . . . . . . . . . . . . . . .. 385'951.578 99Septembre 365.485.922 45Octobre 365,918.093 83Novembre 403.826.533 18Décembre.. . . . .. . . .. . . .. . . .. .. . .. ~82.083.71l'7 89
BULLETIN f:CONOMJQlJE DU MAROC
Mouvement du poste « Cais.çe » Banque Commerciale du Maroc.
1.061.078 60924.572.884 69
925.633.963 29924.728.836 25
905.127 04
Agences de Casablanca,Hal,al, Tanger, Fès, Marrakech, Meknès (amllle 1932).
MOllI'l'ment du poste « Cllisse »
(II Solde ail Tor janvier T932 .h) Encaissements pendant l'année Tg,'b.
e) Total .li) Paiemenls pendant l'année 1932 .
ei Sol (le au 31 décembl'e 1932 .
FR.
5°9.000.000 Il
FR.
199.000.000 l'
4.569.000.000 »
4.768.000.000 II
4.581.000.000 II
187.000.000 »
c) Total .li) Paiements pendant l 'année 193~ .
l') RoidI' au ~l décemhre 1932 .
MOIII'I'//lent du poste Il Portefeuille» francs(Effets en recouvrement compris)
T932 :a) Solde au Tor janvier 1932 .b) Montant des effets entrés pendant
l'année 2.603.000.000 »
1 !1:1:! :a) Solde au ,'" janvier 1932 .b) Encai~sement pendant l'année 1932
346.196.460 54
15. qo.357 5:.~·7:1~·923 ,<1,7
276.312.827 9269.1183.632 62
Mouvement du pos/e « Par/l'feuille»
Il) Solde au lor janvier1932 :
Escompte .Ilecouvrement .
h) Montant des effelsentrés pendantl'année:
Escompte .Ilecollvremen t .
l') Total 3.112.000.000 »d) Montant des effets sortis pendant
l'année 2'759.000.000 »
l') Solde porlefeuille au 31 décembre1932 353.000.000 II
MOII/1ement du poste l( Comptes de dépMs » francs
193:! : FR,
a) Solde au lor janvier 1932 127.000.000 Il
b) Versements pendant l'année 1932.. 602.000.000»
TOTAL........ 397.178.189 87Paiements 1932 396.054.817 92
Société marseillaise de crédit industrielet commercial et de dépôts.
1.361.86'..111 06
r.32?-492.I43 35
34.371.967 71
8.190.303 373.272.169 46
e') Total 361.1:10.7/11 96d) Monlant des effels
s?rtis. pelHlant1 <Innee:
Escompte 279.292.882 10llecouvrement '" 7o.3IJe,.3S7 03 349.658.269 13
l') Solde au 31 décem-bre 1932 :
Escomple .Hecouvrernent
c) Total .d) Hemboursement pendant l'année ..
e) Solde au 31 décembre 1932 .
Mouvement du poste l( Compte.ç de dép6tse/ camp/es courants créditeurs II
a) Solde au lor janvier 1932 34.031.381 71b) Versement pendant l'année 1.327.832.729 35
COMPAGNIE ALGÉRIENNE.
1. 125.371 95
729.000.000 »616.000.000 »
113.000.000 »
[Joste l( (;Ilisse »
Année T932T.377.310 33
395.800.879 54
a) MouveTllent du
Solde au 31 décembre 1932 ....
h) Mouvement du poste « Porte/wille »
(Effets en recouvrement compris.)
Année 193217.068.368 14Solde au 31 décembre 1931 .
Montant des effets entrés pendant l'an-née 1932 .....................•......
e) Total .d) Retraits pendant l'année 193:! .
l') Solde au 31 décembre 1932 .
Solde au 31 décembre 1931 .Versements 1932 .
TOTAL. .. .. ... 216.098.357 06I\Iontant des effets sortis pendant l'an-
née 1932 197.059.913 83
Solde au 31 décembre 1932 19.038.443 23
Mouvement du poste « Caine Il
Années 1919-tgih
Solde au 31 décembre 1932 .
Solde au 31 décembre 1931' .Versements 1932 .
1 Ann6e 1919 Année 1932
1
Solde au 1" janvier : l.370.8~7 49 3.123.97044Encai"""ment pendant l'année ' 552.713.986 86 i2.365. 785. 716 69
Total 1 55~.084.834 35 12.368.909.687 1:1
Paiement. pendant l'année 553.010.10357 12.366.826.24526
Solde au 31 décembre 1.0ï~.730 78 i 2.083.441 87
TOTAl, .
c) Mouvement du poste « Compte de dépDts Il
et (1 Comptes courants créditeurs Il
Année 193223·7R9·456 47
465.984.090 63
489'773.547 JO
460.526.483 63Paiements 1932
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
lIfuul'ement du poste « Caisse»Mouvement du poste « Portefeuille »
(Effets en recouvrement compris) Solde au I cr janvier 1932 ... ; ......••Encaissements pendant l'année 1932 ••
TOTAL .Paiements pendant l'année 1932 .
3.01,8.160652.555.721.209 20
2.558.779.369 852.556.226.390 35
Mouvement du poste « Portefeuille })(Effets en recouvrement compris)
Mouvement du poste « Comptes de dépôtscf. comptes créditeurs »
Solde au Icr janvier 193:1 •.....••••.. 316,967.167 99
Mou\'ements au crédit des comptespendant l'année 1932 2.689. n4. 428 37
TOTAL 3.006.161.59636'Mou\'ements au débit des comptes
pendant l'année 1932 2.7';2.689.599 I:J
- -
1
Année 1919 Année 1932
Solde au IN jam'ier .............. 1O.51U0407 167.149.221 65
Mon\ant des errets entrés pendant 11.315.903.720 25l'année ...........•••••..•...•. 236.141.602 77
Total ............ [246.656.006 84 1.483.052.941 90
Monl'lOt des e/fels sortis pendant,1.348.769.850 59j'année ...................... "1228.820.4.38 02
Solùe au 31 déeembre ............ i 17.835.568 82 134,283.091 31
1
MUlll'ement des pus/es « Comptes de dépôts»
ct « Comptes eouran/s créditeurs »
S~1ge au 31 décembre 1932 ..;"-'" ... , ~ ~
Solde au I cr janvier 193:1 .. , .Monlant des effets entrés pendant
l'année 1932 ., .................•
TOTAL .....•Monlant des effets sortis pendant
l'année 1932 .
Solde au 31 décembre 193:1 ., .
111.20Û.t,3:1 30
868. gh. 637 07
980 . d8. 069 37
865.91<3.627 40
Années 1919- 1932 :O;olde au 31 décembre 1932 .
')
DES PRODUITS BUDGÉTAIRES EXERCICE 1934 30 JUIN 1934
~TAT DES RECOUVREMENTs
AU 30 JUIN 1934
EFFECTU~S AU TITRE DU BUDGET G~N~RAL
(EXERCICE 1934).
- -
Année 1919 Anne\c 1932
Sortie 1lll 1flf j.tlH icr ••...••..•..•. 12.612.863 44. 183.U6.329 92,
"t'r,sclUl'uts pendant l'annl'C .... 1 366.37l.428 45 1.551.309.959 65i
11
-1
Total ............ 378.984.291 89 1.734.756.289 57
Remboursements pendant l'année. 354.320.333 04 1.54.8.638.680 50
Solde au 31 décembre ............ 1 3U63.958 85 186.117.609 071
DBSIGNATION PRBVISIO:iS RECOU\I\EMENTS
Zone du Protectorat du Maroc
Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie.
Solde des prêts 31 décembre 1932. 813 109.121.693 03
11.234.982 24
3.946.332 52
6.166.107 48
23,472.5!2 34
. 1.295.558 713.591.{j34 78
390.860641.f.j86.064 24
99.733 55
268.059.013 61
3W.1744966.737.286 04
104.912.432 8116.342.790 0818.800.204 599.042.309 10
75.520.000
34.086.000
94.355.00020.000.0003.700.000
16.000.0004.000.000
450.000144.700.000227.480.00040.250.00044.672.00020.608.000
Tertib ., .Patentes , , •...Taxe d'habitation .....Taxe urbaine .....•....Prestations .Taxe de vérification des
poids et mesures .Droits de douanes .Droits de consommationDroits de marchés .Droits d'enregistrementDroits de timbre .Produits et revenus du
domaine. 15.600.000Produits de l'Office pos.. ;
tale ,.... 52.200.000Produits des monopoles
et exploitations .Produits divers du bud-
get .
TOTAUX. . . .• ••. 793.621.000
23.136.000 »
22.843. 639 »
13.4.603'746 3925.482.053 36
TOTAUX...... 925Remboursements à déduire II 2
Prêts hypothécaires réalisés au 3t décembre t932.
Prêts hypothécaires réalisés auI cr janvier 1932 ..••....••.... 664
Prêts réalisés en 1932 en participation avec le Crédit foncierde France ········ 160
Prêts réalisés en 1932 par le Créditfoncier d'Algérie et de Tunisie 101
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAHOC
CONSTITUTION DE SOCIETES ANONYMES AU MAROC.
Période du 15 avril au 30 juin 1934.
Sociétés nouvelles officiellement publiées.
CAPITAUX SIEGEDATE
de constitution
a) Commerciales
Société marocaine d'études et d'entreprisescommerciales .
Compagnie chérifienne d'exclusivités industriel-les commerciales (C.C.E.I.C.) .
Compagnie commerciale de distribution .Société marocaine d'exploitation et d'exporta-
tion (Samexport) .
h) Financières
Sadub, holding de valeurs, brevets ou pro-priétés .
Marochel .
c) Immobilières
Société « Uyabd Il ••••••••••••••••••••••••••
d) Industrielles
Entreprise FougeroUe pour l'étranger .Maison Fougerolle frères pour l'étranger .So~iété françai~e de pêcheries et conserves du~ud marocaIn .
e) Transports
Société des transporleurs (lu Hharb .Société des transporteurs de Fès .
f) Elect ricité
Entreprise électrique de la banlieue de Marra-kech .
250.000 Tanger 16 avril.
125.000 Casahlanca 6 mai.100.000 Fès 16 mai.
500.000 Fedala lC" juin.
1.000.000 'l'auger 29 Ilia i.F.S. 20.000 Tauger 8 juiu.
450.000 Babat 1 1er mai.
2.750.000 Tanger 2ü aHil.1.000.000 Tauger 26 auil.
Goo.OOU Safi 9 ma i.
900.000 Port-Lyautey lï mai.500.000 Fès 4 mai.
1
1
100.000 Casahlallca ~. mai.1 ,
REDUCTIONS ET AUGMENTATIONS DE CAPITAL.
RéductionsMiues de Bou-Arfa .Compagnie générale de chauffage et plomberie .Société « Fru ils et primeurs du Maroc )) .Société de placements immobiliets .Etablissements Hubert-Dolbeau .
dedededede
52.000.0001.100.000~.OOO.OOO
1.000.0002.000.000
15.üOO. O()()5;')0.000500.000500.000800.000
42.150.000
200.000 à 325.000100.000 à 2.000.000
1.000.000 à 10.000.0009.000.000 à 14.000.000
125.000 à 600.000300.000 ;, 600.000
30.000.000 à 45.000.0004.500.000 II 10.000.000
37.300.000
dededededede
Augmentationsdede
L'Imprimerie française .Office de chargement et de transport melmassi .Société d'études et d'initiative pour la mise en valeur
du Sous .Société foncière de l'Afrique du Nord .Société immobilière du Maarif .Société française de conserves de poissons .S.M.D .Compagnie fasi d'électricité .
Société dissouteSociété immobilière « Mauléomarta Il ••••••••••••••••••••••.••••...•..•.••.•••••.•.••••.. Capital 1.500.000
BULLETIN I~CONOMIQUE DU MAROC 381
Modifications diverses.d .' La société « La Pièce automobile franco-am~ric.aine »se~lent « ·Société d'importation tranco-amérzcame .1.F.A. ».
ciè La « S~iété c1l(\rifienne h?t.cliôrc !nllllob!I!~re f~naJl'ère lJ devlCnl « Société chénllcnnc unmoblllCrc Imall
CI re lJ.
La « l'ociété marocaine industrielle et commerciale li
dcviclI t « Société marocaine des Aoussia li.
La « l'ociété horticolc arboricole marocainc li devient« Suciété viticole marocaine ll.
La société « L'Engrais complet marocain II devient" L'Engrais organirlue ».
MOUVEMENT DES CAPITAUX DANS LES SOCIÉTÉS ANONYMES MAROCAINES
du 1'" avril au 3D juin 1934.
- ----~-I------1--------
Socit.~tt·s Augmcnl.\tions Réductions
1de capitalDissolutions SOLDE
nou,"cllcs de eapi\;l!!
» » 3.500.000 » 3.500.0009ï5.ooo ]2.3.000 1.750.000 » 650.000
1.098.000 » II » -l- 1.098.000450.000 5.4ï5.000 500.000 1.500.000 + a.925.OOO
4.350.000 300.000 II » -~ 4.650.000» 9.000.000 36.400.000 l) 27.400.000» » II li li
1.400.000 1.900.000 li li + 3.300.000100.000 20.500.000 II » + 20.000.000
» » II II li
» » » li li
II » » » »
8.:373.000 :17.aOO.000 42.150.000 1.500.000 + 2.02a.000
GROUPES
Totaux
--.._---------------1-----1
~coles 'F' merClales .~ncières ..ln obilières i't.d';1strielles .AUuères .Tutomobiles .EI:e~s~.rts .p rlclté .Ob~·····································T ~ets multiples .a acs et phosphates :
----~
SOCIÉTÉS ANONYMES MAROCAINES
Résultats connus pendant la période du 1'r avril au 3D juin 1934.
EXERCICE CAPITAL VERSÉ RÉSULTATS
Agricoles
Domaine d'El-Moudzine iCompagnie générale d 'entreprises el de cullures enP.l Afrique .Aarocaine de Sidi-Taïbi .Dgricole du Tadla .
omaine de Beni-Amal' : .
Commerciales
Société bourguignonne de commerce au Maroc .~. A. Electra .Akron-Maroc .,~ciens établissements Emile Laport .
Cllllenteries-briqueteries réunies Maroc .Commerciale française au Maroc .Compagnie marocaine vinicole .tmptoir des mines et des grands travaux du Maroc .
tablissements Maysonnier ..~tablissements mécanographiques du Maroc .P.ltablissements Parrenin .P.l~rocaine d'explosifs et d'accessoires de mines .V.lroiterie générale du Maroc .AIgnoud et Cie ••••••..••.•..••..•.......••••.•.•••••..Am~ublement. Monterral .4clens établissements Léon SlIa\'Ct .
vy-Nouveautés .
1932-1933
1932-19331932-1933
]9331933
1932-19331932-1933
19331933]9331933193319331933]933]9331933193.11933
1933-19341933-19341933-1934
1.400.000 + 62.485
]5.000.000 1.080.3751.500.000 + 8.0975.000.000 678.7156.800.000 + 178.006
1.700.000 + 107.5162.250.000 + 467.470
900.000 + 12.4092.500.o<lo + 456.9311.000.000 + 162.6741.440.000 + 188.2752.700.000 + 382.0748.000.000 + 538.7223.000.000 + 57.773
575.000 + 88.8812.500.000 + 268.4173.000.000 + 734.416
600.000 + 3.9971.500.000 32.714-
350.000 163.3162.053.374 116.3801.500.000 79.092
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
Immobilières
Constructions d'immeubles au Maroc " .Immobilière La Briqueterie .Immobilière de Kénitra .Immobilière Ville Haute .Société placements immobiliers au Maroc ,Comptoir immobilier du Maroc 'Constructions à bon marché de Meknès .Foncière et immobilière de Fès .Société franco-marocaine .Immobilière Casablanca et Maroc .Immobilière financière chérifienne .Immobilière kénitréenne de terrains industriels .Immohilière au Maroc .Marocaine d'entreprises immobilières Ed Diar .
Industrielles
Industrielle des bois au Maroc ..Oléicole de Marrakech .Compagnie africaine des ateliers de construction
Schwartz-Hautmont .Conserveries algéro-marocaines .Les Conserves du Maroc .f:tablissements Abt .f:tablissements Bernard Héguy .f:lablissements Cotelle et Foucher ..............•...•.Marocaine de construction métallique .Tuileries et briqueteries de Marrakech .Vidal Maroc .Huileries savonneries du Maroc .Marocaine de conserves alimentaires Atlanta Maroc .
Banques
Banque d'Faat du Maroc .Banqlle foncière dll Maroc ,' .Crédit du Maghreb .............................•....
Financières
Compagnie financière marocaine
Minières
Industrielle el minière des Glaoua
Automobiles
Marrakech-Auto .....•........•...........•............France-Aulo .Marocaine pour la vente des automobiles Peugeot
Transports
Transports automobiles du Sous .Compagnie franco-espagnole des chemins de fer de Tan-
ger à Fès .Compagnie des tramways et autobus de Casablanca
1?lectricité
f:nergie électrique du Maroc .
RégieOffice chérifien des phosphates .
Objets multiples
Compagnie générale du Maroc - ..
(1) Exercice de 2' mols.
EXERCICE
1932-19331932-193319:12-19331932-193319:32-1933
19331933]933193319331933]9331933193:3
1932-19331932-1933
19331933]933193:l1933193:3]9331933193:~
193:3-19311933-1931
1933193:31933
1932-l!J33193:31933
1931-32-33 (1)
19:331933
1933
1933
1933
CAPITAL VERSÉ
3.000.000160.000500.000450.000
2.600.0007.414.812
200.0001.472.5004.000.000
16.000.0007.500.000
830.0002.000.000
600.000
1.100.0002.500.000
3.200.000500.000
2.500.0001.000.0002.000.0001.000.0001.000.0003.000.0001.000.0002.500.0001.250.000
-IG. 200. 0009.889.:17;";
10.000.000
50.000.000
300.000
750.0008.000.000
700.000
875.000
12.000.0006.000.000
10.000.000
36.000.000
35.000.000
~
HÉSULTATS
--+ 12.101
+ 40.113
+ 280.274
+ 227.08129.085
+ 1073.843+ . 11.046
113.085450.920
+ 16.265
+ ].513.297
+ 5.015
+ 122.591
+ 112.298
+ 170.355
+ 11.942
+ 573.221
+ 11.85558148
+ 8.843265.703
+ 74.049
+ 860.135
+ 117.660
+ 12.1:J.'l
+ 677.503
+ 461.737
+ l!).48:3.918
+ UOIB&t
+ 1i13.251
1.184386
+ 16.764
30.252
+ 1.251.313
+ 237.583
+ 1044.594
+ 177.1~.+ 329.8
+ 2.151.524
+ 49.482.175
+ 2.076.898
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
COURS DES VALEURS MAROCAINES.
Bourse de Paris.
(:UUI'S c.r/l'èlllcS du 1er janvicr au 30 jUill 193//
Banque commerciale du Maroc .Compagnie asiatique et africaine .Auto-Hall .Mines de Bou-Arfa .Brasseries du Maroc .Chaux, ciments, matériaux cie constructions au Maroc ..Chemins de fer du Maroc .....................•......Chemins de fer de Tanger-Fès .Compagnie marocaine .Compagnie générale du Maroc .Marocaine de construction métallique .Marocaine de distribution .Paris-Maroc ..•.......................................Poliet-Chausson·Maroc .Port de Fedala .Ports marocains .Superphosphates et produits chimiques du Maroc .Tabacs du Maroc .Moulins du Maghreb .Compagnie des tramways et autobus de Casablanca .Energie électrique du Maroc .
HernlerPair +Haut +Ila. cours250 110 86 99100 14 8 10,50100 70 51 56;)00 96 57 84100 390 350 356100 125 102 124500 685 580 650500 (1) 440 372 372500 314 246 237500 445 325 378100 ]81 151 158250 1.275 945 1.231100 10 4,75 6,50100 40 37 40500 890 690 725500 1.005 930 940500 900 751 859500 8.020 7.410 7.950100 55 42 42,50100 112 100 100500 1.925 1.600 1.626
(1) 400 francs payés.
Office de compensation de Casablanca.
Cours extrèmcs du 1er janvicr au 30 juin 1934
Caisse de prêts immobiliers du Maroc .Anciens établissements Buisson :
Actions « A)) .Actions « B)) .
Compag-nie africaine des ateliers de construction.;) « Scllwllr~-Hautmont )) .
Etablisse.m.eDt$ B. Héguy .Huileries et savonneries du Maroc .Africaine de matériel industriel .Anciens établissements Henri Bernard .Centrale automobile chérifienne .Compagnie africaine de transports .Compagnie fasi d'électricité .Omnium nord-africain .France-Auto;
Actions anciennes .Actions nouvelles .
Marocaine automobile .Autobus de Meknès .Tramwavs et autobus de Fi's .ImmobilIère financière chérifienne .Générale automobile marocaine .
l'air + Haut + Ba. Derniercours
1.000 (1) 740 725 730
500 :340 320 320500 incoté Il incolé
250 260 200 260500 incoté Il illcoté500 incoté II 775100 155 120 120500 380 370 380100 incoté Il 75500 2.100 2.100 2.100500 1.050 1.050 1.050250 610 585 585
100 120 120 120100 130 115 115100 50 50 50100 85 75 75100 80 60 60
1.000 1.075 1.000 1.000100 (2) incoté Il 40
(1) 250 francs payés.(2) 62 fI'. 50 payés.
Hors cole.+Haut + B,,,
Banque d'Etat du Maroc .Chérifienne d'hivernage .Comptoir immobilier du Maroc .Etablissements industriels J. Lafon ..Fès-Auto .S.A.M.A .Mines d'Aouli .Minière des Gundafa .Transports de Rabat-Salé .
5.00010
6002003226707
275
4.50010
4751003220406
275
BULLETIN ECONOMlQUE nu MAnoc
C. - DÉMOCRAPHIE ~T QUESTIONS SOCIALES MAROCAINES
LES BIENS HABOUS AU MAROC (1)
Leurs rôles économique et social.
Le habous est un ade juridiqu~ par lequel unmusulman, en vue d'être a~réable à DIeu, affect~ à perpétuité un ou plusieurs blCns, généraleme~t lII~meubles, à une œuvre pieuse, à un but ou ut,! serVIce d ordrereligieux ou humanitaire 'lu 'il détermme.
Il revêt la forme d'une déclaration unilatérale deVOlOllté, elltièrement libre, qui cré~ U1~e n~uvelle formede propriété, c'est-à-dire U~I patnmome m~épendant,aulonome, capable de fOI,~cllo.nner.~n vue c!. une aff~claliun dUllTlée. Frappé d mahénablllté e~ d I~prescnptibilité, ce patrimoine est confié à un geslloIlIlaire chargéde l'administrer et d'en affecter l~s r~venus co~fo~mément à la volonté du fondateur qUI, d après les Junst~smusulmans, doit être respectée comme un texte de lOlo
Il s'agit, en définitive, ?'.une fondatiun au sensstrict du mot, analogue à la Shftung allemande.
On peut, d'une manière .générale! group~r les b~tsdes fondations sous les rub~lques SUIvantes . entrelle~des édifices religieux, fonctlOnne~ent du culte, .ense~gnement musulII!an, œuvres chanta?les et de blenfalinnce adduction d'eau, etc. Les blCns affectés com~rCll1;ent non· seulement des immeubles. de r~pportde toute' nature, urbains 011 rll~aux, Inals aussI, unepartie des eaux alimentant les VIlles telles que 1 ouedBou-Fekrane à Meknès, des dérivations de l'oued Fès, des« khetlara Il ou canalisations souter~aines à Marrakech,voire le monopole de la pêche à 1 al?se dan~ !e Bounegreg. Il faut ajouter de nombreux hvres relIgieUX oude droit musulman.
Après avoir atteint SOlI apogé~ sous les Almohadesct les Mérinides, l'institution déclme, le~ revenu.s s~mtdétournés de leur destination, Les 10catlOns ordmarresse transforment en locations perpétuelles pour aboutirà de véritables démembrements de la propriété (droit.de menfAa) au profit des particuliers tenus, dès l.ors,au paiement d'une infime redevance aux fondallonspiéuses , les usurpations se font toujours plus nom-breuses. .
Ainsi au moment de la signature du traité deprotector~t qui stipule dans son article premier « le« respect des institutions .religieuses, n<?tamment celle« des Hallous », la situatlOn très précaIre appelle desréformes immédiates,
Un grand nombre de biens ont disparu du patri.moine des Habous. Ceux qui restent entre les mains desnadirs sont en piteux état. Leurs revenus atteign~nt àpeine une somme globale de 50.000 p.h. Par VOle deconséquence, les œllvres pies prévues par les f?ndat~urssont en grande partie abandonnées ct dans ccrlames VIllesle service du cuIte ne peut nH'me plus être a~suré. Lesédifices religieux eux-mêmes, faute de réparatlOns, meIHICent rlline.
Dès le début du Protectorat on décide de procéderIl la réorganisation complète de l'institution avec le concours d'im personnel entièrement indigène, sous l'impulsion et le contrôle, - à la fois étroit et discret, de fonctionnaires français. On crée, au sein du Makhzen,une direction générale des Hallous, plus tard érigée envizirat et, en même temps, au secrétariat du Gouvernement chérifien, le service du contrôle des Habous, tousdeux destinés à mettre fin à cette dilapidation des bienshabous en assurant leur productivité, une affectationintégrale de leurs revenus à leur deStination.~
Les receLles atteignent, dès la première année (1332),1.>'7°.000 francs et s'élèvent progressivement jusqu'àIli.loIoG.GOO francs en 1351. Elles donnent, en vingt ans,un total de 160 millions de francs qui, à l'exception de1 millions versés au fisc au titre de l~ taxe urbaine etdll tertib, ont été entièrement utilisés au mieux desinl,;rèls de la communauté musulmane.~
A l 'heUl'e actuelle, le patrimoine productif des fon-dations pieuses se compose de : .
'1:1.000 immeubles bâtis (dont 13.000 grevés de drOltde menfàa) éval ués à li/io millions, et
~>'.()OO immeubles non b<1tis, éyalués à 230 millions.l'cn considérable, surtout si en le compare à celui
de l'Égypte qui comprend 611. 203 feddane de terrain,soit près de 1/8 de toute la superficie cultivée du pays,et 18.000 immeubles urbains dont le revenu global aatteint, CIl 1929, plus de 2 millions de livres, soit 250millions de francs, ce patrimoine joue cependant, dupoint de vue économique et social, un rÔle important.
Rôle économique des biens habous.
1° Mise en circulation des biens habous. - SuppressiOIl de la maillmorte. - Frappés d'inaliénabilité absolueS()IIS l'ancien régime, les biens habous se trouvaientainsi figés en une véritable mainmorte qui, à l'époque,ne présentait pas alors les graves inconvénients dénoncésdans les pays occidentaux. Mais elle était de nature àgêner l'œuvre du Protectorat et, notamment, à porterentrave à la création et au développement des villesnouvelles dont l'assiette comprenait de nombreux terrains habous,
Aussi, dès 1913, 8.1\1. Chérifienne décide-t-elle queles biens des fondations pieuses pourront faire l'objetde cessions par voie d'adjudication aux enchères publi!fues, il charge de remploi. Les fondations pieuses, aumoyen de l'emplois judicieux, peuvent ainsi remplacerceux de leurs biens improductifs de revenus par desimmeubles plus avantageux,
Depuis 1332 (1914), il a été consenti soit à desparticuliers, soit II des services publics, 2.556 cessionsimmobilières pour une somme globale de 52 millions defrancs. Sur ces cessions, 48 seulement, ayant pour objetdes terrains d'une superficie totalll de 4.550 hectares,sont inteI'Yenues en faveur de l'État pour les besoinsde la colonisation, moyennant 3.150.000 francs.
On mesure par là le caractère tendancieux de certaines campagnes Yisant à accréditer l'opinion que leProtectorat a sacrifié les intérêts des Habous au profit dela colon isa tion.
On peut ajouter que l'Etat n'a bénéficié d'aucunefaveur ; les prix, déterminés par experts à la diligencedes Habous, correspondaient à la valeur vénale des terrains ali~nés qui, par le jeu des remplois, ont été remplacés immédiatement par d'autres immeubles d'unrevenu nettement supérieur.
Les 52 millions susvisés, provenant en grande partied'immeubles improductifs de revenus (terrains à bâtir),ont déjà été remployés, à concurrence de 44 millions, àl 'acha t de nouveaux biens et surtout à la réalisationd'lin yaste programme de construction.
(1) Il sera uniquement question dans cet article des habou8 public8,à l'exclu.lon des habou8 avec dévolution intermédiaire (habous deramille) 'lui, en raison de leur nombre trè8 réduit, jouent un rÔleinsignifiant au Maroc.
BULLETIN J~CONOM1(lUE DU MAHOC
COlIsll'lIcli(}II.~. ~- l'OUI' remédier à la crise des logeIII/'ilis da us les nll"diuas, cousécutive au mouvement desit 's du IJil'l.l"ve!'s.I,l'~ graudl's villes, l'allministratiou des
IIlOus a deJa l'dIfll' :, :t Casilv/all("(l : tout un quartier iudigène, à proxi
:llItp.du palais du Sultan, compreuant :)18 maisons, 3Hk~uhqlll's, :l baius maures, ,~ foudouks, 3 fours, uneISsaria, Il puits, 6 fontaines, Ulle mosquée, l'ensemhll'
représeutaut uue valeur glohale de 10 millions de francs;,\ !lavai: llll quartier indigi'ne, aveu ne de '1"<"nlara,<l''ec 161 maiS(lus. :c, boutiques. T haill maure, 1 fondouk,:' four, :) puits, Ullt' école coranique, ulle mosquée, d'unealeur totale de 4.400.000 francs. Il a été, en outre,IOnstruit, dans la médina, 17 boutiques, 1 bain maure,1 fOur, ulle kissaria, uue bibliothèque, soit au totalUn capilal invesli de plus de :l millions :
:1 F~s : toute la rue Iloukhessissat, soit 46 maisonset 106 boutiques, et, en outre, dans la médina, '"; mai'Ons, 5 boutiques, :l bains maurl's, 2 fondeuks, représentant uue dt'pense globale de 3.llno.ooo francs :
].'adnlÎuislration des Habous se propose, en cc mon",ut, de c(lnstruire des 10genH'llts à bon marché etde contribuer aiusi il la sUpPrt'ssion des « bidouvilles ",dout les iucornénients et les dangers n'ont pas heseind ',\tn' souligll"s. 1ine expérience sera faiLe dans cc sens il\lekllès, 011 l'ou b,lI inl procha inement, sur le plateaud 'EI-Mers, lUit' cl'ntaiue de maisons au prix de 10.000,', I:!.OOO francs "t susceptihles d'ètre louées à raison de~" 011 ;'" francs l'al' nlois. Si les résultats apparaissent"IIl·olll'lgeauls. la fonlll,h~ sera sans doute étendue auxpriucipal,'s viii.,,, dll \laroc.
Ces conslnl<'iiou s"ut e'J,,·tilt'es ail lllOYl'n de Illardll's ,', forfaits. l'al' ,oil' d'adjudication aux l'nchèrespuhliqlll'S, rl':-;(II'\t~P~ illl\ 1I111~llllllilll~.
I.I'S maall"lIls entn'pn'nl'urs emploient unI' maind 'll'lI\Te l'xc1usivenient ind igi'ne, même pour les spécial i!t"s ha hilllellement l'l'scnées il tics Eurüpt'ens (coffreurs1'1 ff'rraillt'urs de hMon arlllé, éleclricil'ns, plombiers.l'IC.·i. lis occupenl et font "ivre des artisans marocainsIl'ls '!Ul' ll's Zl'lIi~eurs l'l les sculpteurs sur pUtre dont
Cité habous rIe Rabat Photo Flandrill.
t ..1 Marrakech: 6 maisons, II boutiques, 2 bains maues, 1 fondouk 1 marché, soit un capital in"esti de
1. 200,Of)() francs:, I)es constructions analogues ont été édifiées à Mek
;~II(~s, il Salé. ~ Taz;~, ;'1 Oujda, à Ouezzane, il Kasba-Tadla.. ~[o\JlaY-ldns-du-Zerhoun, à ~lazagan, à Camp-Boulhaut,~'It 1111' tetal de capital investi de 33 millions de francs" Cc jour.
POur l'année courantp, tles marchés ont déjà étéIlHssés et sont en cours rI'exécutionf. A Hahat, pour une somme globale d'environ 210,000,r'IIiCS ; il Casablanca, goo.O()() francs ; à ~laJTakech,t",non francs ; il Salé, 534,000 francs ; à "eknès,r0'000 francs ; à Fès, 300.000 francs ; à Sefrou, 2"0,000ralles; à Taza, 5'";0.000 francs: à Oujda, 524.000 francs,
va . Les maisons déjil construites, d'une valeur locative".rl~nt de 80 à 200 francs, par mois, sent occupées, en~eneral, par' de petits agents des administrations publi'tues, des artisans ou des petits commerçants.
II' concours est rarement sollicité pour les constructions,'ul'Opécnnes.
Enfin, il l'exclusion Iles fers pour béton armé, desfils et tulJPs pour les installations électriques et d'unel'ill'lie importante de la quincaillerie, tous les matériauxemployés sont de provenance marocaine. Il en est ainsi,notamment, pour la menuiserie et la charpente, exécutées exclusivement en bois de cèdre de l'Atlas,
En rléfinilive, l'administration des Habous emploieen permanence 400 à 500 ouvriers et contribue dans unelarge mesure à la conservation et l'évolution des corpsde mM jel's pl rie l'artisanat indigène, tout en remé<liant,pour UIIP part importante, au chômage.
U(;fJ(//'(/li()TI,~, - Dans cet ordre d'idées, il faut ajouterqu'eu dehors des travaux de construction, l'administ ration des Habous procède, depuis vingt ans, à la restauration dps édifices du cuIte et des immeubles derapport en faisant uniquement appel à la main-d'œuvreindigène, A celte fin, des sommes importantes ont été
;)86 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
prélevées tous les ans sur le montant des recettes, etforment à cc jour un total de 17 millions de francs pourles édifices du culle, ~1 millions pour les immeublesde rapport.
Un effort considérable reste 11 accomplir pour lan'mise en état du patrimoine des Habous, soit unedépense annuelle de l'ordre de 4 à 5 millions.
Loca/ions. - La formule de l'adjudication aux enchères publiques, appliquée aux ventes, est égalementde rigueur pour les locations.
Le patrimoine rural, très morcelé, est loué presqueen entier aux indigènes, suivant l'année agricole. Cependant, une soixantaine de parcelles, d'une superficietotale de 700 hectares environ, sont détenues, en vertude baux 11 long terme de 10, ~o, 30 ans, par des Eurcpéens qui ont eu la possibilité de créer des exploitationsagricoles intéressantes, ne nécessitant aucun apport immédiat de capitaux pour l'achat du fonds.
zaouïas. Ces mosquées, avec leurs dépendances (roéd~sas), constituaient, avant le protectorat, de peti~es Wf:6versi tés indépendan tes soumises 11 un régime SiroPil l'extrème.
Les fJnrfcsseurs (oulémas). - En 1912, les P~seurs dits « oulémas )l, assez nombreux dans l~s ()1ldu Maroc (207 11 Fès), recevaient des allocahonsalhsecours cn nature servis, sans régularité, par le ~ tllzen el, dans certaines villes, une faible mensuahté-a..argt'nt concédée sur les revenus des Habous par Ol'P
V
spécial du Sultan (tenfida). La retraite était un~ ch~inconnut'. Les oulémas conservaient leur titre JU~tt'leur moI'! et continuaient 11 percevoir leurs aJ?~ÜItmenls llll'me si, en raison de leur âge ou d'innn..•ils ne sc rendaient plus à la mosquée. u
Dans le hut de donner une impulsion nouvelle ~ehaut ensdgncment musulman et surtout de releve~cJ6,prestige dt' l'Université de Qaraouyine 11 Fès, il fut déCid/'s '!J14, d'attribuer des traitements fixes aux ouléJr18l
Casablanca. - Les terrasses et la coupole du bain maure habous. Photo Flandrin.
Industrie des nattes. - L'industrie des nattes occupeun personnel assez important de maallems et de jeunesapprentis, surtout 11 Salé et 11 Marrakech. Elle vit engrande partie des livraisons faites aux Habous pourrenouveler, quand elles sont usagées, les nattes garnissant toutes les mosquées du Maroc, au nombre de ~.oooenviron. Un crédit de 500.000 11 600.000 francs est affectétous les ans 11 cet objet.
Rdle social. - Malgré les efforts méritoires du vizirat pour assouplir la règle de l'affectation stricte suivantla volonté des constituants, les dépenses d'ordre exclusivement religieux, ajoutées à celles de gestion et auxfrais indispensables d'entretien des immeubles de rapport, représentent un total de plus de 13 millions sur unbudget de 15 11 16 millions. La différence est affectée 11l'enseignement musulman et à des œuvres de bienfaisance.
Enseignement musulman. - Comme dans tous lespays d'Islam, au Maroc, l'enseignement musulman estdonné dans les mosquées principales et dans quelques
divisés en quatre classes et d'en faire supporter la ch_~ ,J.aux H!1bous, l'f;tat restant simplement tenu de v~,';une clla (allocation) à l'occasion des principales xe- lmusulmanes. ' ;'
Ces traitements, peu importants au début, ont IIlt'1'olljet de multiples augmentations, surtout en faveuX'(les oulémas qui faisaient régulièrement leurs court,Leur total, de ~~.ooo francs en 133~ (1914), s'est éleY .11 ~06.ooo francs en 1348 (1930).
En 1931, la réorganisation de l'Université deQaraouyine aboutit à :
la Diviser l'enseignement de Qaraouyine en uoi'cycles :
Enseignement supérieur, confié à huit professeurtdivisés en trois classes, au traitement de 18.00011 ~4.000 francs par an ;
Enseignement secondaire, confié à douze pror-;seurs divisés en trois classes, au traitement d15.000 à ~I.OOO francs par an ;
Enseignement primaire confié 11 douze professeurt•au traitement de l~.OOO 11 18.000 francs ;
BULLETIN l~CONOMIQUE DU MAROC
2° ~tablir un prorrramme d'études sanctionné pardes eXamens ct des règles de discipline tant pour lecorps enseignant que pour les étudiants.
Les professeurs sont recrutés dans le corps des ouléIllas qui continueront à enseirrner suivant les errementsanciens, sous la direction d 't1'n surveillant des cours etdu cOllseil de perfectionnement de j'Univcrsité. Lesoulémas dits « bénévoles)) ont bénéficié d'ailleurs d'unenOUvelle augmentation de leurs traitements qui ont étéPortés à :
IGo francs par mois pour les oulémas de Iro classe;100 francs ~" classe;75 francs 3" classe ;50 francs 4" classe.
III Cette profonde réorganisation a entrainé une augf entation considérable \~oo.ooo francs par an) de l'eflort financier exigé des IIabous. Il atteint actuellemente chiffre de 700.000 francs par an.
t~n gros efforf a été fait par les Habous. Dès 1914,le total des crédits affectés aux tolbas était porté à 59,000
francs. Il s '{,lève à l'heurc actuclle à ~(,8.00o francscnviron.
.\1<'sids OU écoles coralli(jucs. -- Ces écoles ouvertes,dans toutcs les villes, aux enfants en bas âge qui yapprenlll'nt le Coran par Cc"lIr, sont dirigées par desmaitrcs, payés uniquement au moyen de dons et gratifications conscntis par lcs parents. Lcs Habous se bornentà founlir gratuitement les locaux.
Iiiblio/hèques, ~ La plupart des grandes mosquéesdu Maroc sont dotées de bibliothèques d'une réellevaleur.
Li\TCS ct manuscrits étaient entassés pêle-mêle, sansciassclncll! el sans inventaire dans des pièces humides etsombrcs dépcndant des mosquées et ont été tro-p sou,,'nt d{~l"'riorés par les rats, les vers ou l'humidité,
Fanle de moyens appropriés, le vizirat ne pouvaitaboutir :, illstaurer d'efficaces moyens de conservation.
Cité habous de Casablanca Photo Flandrin.
Ainsi l'administration des Habous pourvoit auxCharges d'un véritable service public et cependant il~'eXiste aucune fondation spécialement affectée à ceut.
. Etudiants ou tolbas. - Au début, la plupart des étudiants (toibas) étaient des citadins, qui, ';lne fois lesC()urs terminés rentraient dans leurs fam111es. Par la~Uite, les jeun~s gens des tribus. manifestèrent le ?ésirse profiter de l'enseignement dIspensé dans l~s vI~les,1Urtout à Qaraouyine, et, pour leur donner satIsfactIon,es sultans firent édifier des médersas,
Ce ne sont pas des collèges, mais plutôt des hôtelleries où les étudiants sont logés et nourris gratuiteIllent,
i . En 191~, le montant des .revenus ?es .médersas ét~itnSlgnifiant et suffisait à peme de distrIbuer un pamrI' jour à chacun des tolbas logés dans les médersas200 à t'ès et 15 à Marrakech).
Ces mo)"ens lui ont été heureusement offerts, depuisquelque temps, par 1\1. le conservateur de la Bibliothèque générale du Protectorat. Grâce à ce précieux concours, les livres et manuscrits seront désinfectés, puiscatalogués et placés en des locaux propres et aérés sousla direction d'agents compétents, formés à Rabat.
La réforme a déjà été réalisée, à la satisfaction dela population musulmane, pour la bibliothèque de l'Université de Qaraouyine. Elle est en voie de réalisation pourUuezzane.
Œuvres de bienfaisance, - Secours aux indigents.- L'aclion de l'administration des Habous, en cettematière, a soulevé maintes critiques. Sans raison apparente, l'opinion s'est formée dans tous les milieuxqu'elle était avant tout une véritable institution de bienfaisance chargée de soulager la misère des malheureux.Partant, en présence du trop grand nombre de mendiantsqui circulent dans les rues, on lui a fait grief de manquer à ses obligations.
388 BULLETIN eCONOMIQUE DU MAROC
Opinion manifestement contraire à la vérité. L'administration des Habous doit se borner à gérer et àexécuter les diverses fondations conformément à la volonté des constituants et au but assigné par eux. Or,les fondations destinées à la bienfaisance et 11 la charitésont peu nombreuses.
Des patrimoines relativement peu importants sontimmobilisés à Fès et Meknès en faveur des Maristanede Sidi-Frej el Sidi-Abdallah et en vue d'assurer auxpauvres des distributions de pain et de vêtements; àMarrakech, les revenus des Habous de Sidi-bel-Abbèspermettent de venir en aide à environ 5.000 aveugles ;il Moulay-ldris-du-Zerhoun, des constitutions existentau proti t des indigents. Mais dans les autres villes, lesfondations de bienfaisance sont, ou bien inexistantescomme à Mazagan, Azemmour, Casablanca, Safi, Sefrou,Ouezzane, ou bien d'une minime importance, comme àSalé et Rabat.
Avant le protectorat, les sommes affectées aux malheureux sur les revenus des Habous, ne dépassaient pasquelques milliers de francs, et même en 1914, date àlaquelle les recettes atteignaient déjà le total de près de~ millions, elles s'élevaient à peine à :l.ooo francs pourle fonctionnement des Maristane de Fès et de Meknèset à 98.000 francs pour l'ensemble des secours en naturedestinés aux indigents (nourriture et vêtements). Endcoil strict, le vizirat était fondé à maintenir cet étatde choses, les actes constitutifs d'immeubles ont disparu, en sorte qu'il est impossible, à l 'heure actuelle,de savr>ir leur affectation exacte. Partant, c'est le viziratqui a toute faculté pour déterminer l'affectation de leurs
revenus. II hû a été possible ainsi d'augmenter t~~ans les cr{>dits destinés aux œuvres charitables qUl. tettegnent, à cc jour, le total de 800.000 francs. Sur ul
somme, les subventions suivantes sont accordées asociétés de bienfaisances musulmanes : . ~
A Fès, 339.000 francs ; à Sefrou, 4.000 francs ~ ~Meknès, 85.000 francs ; à Casablanca, 15.000 francs .' ~Marrakech, 15.000 francs ; à Salé, 13.000 franCS ~ ~Mogador, 5.000 francs ; à Tanger, 15.000 francs ,Oujda, 18.DOO francs. , l
Il parait difficile de faire un plus gros effort d au~llue les recettes, l'II augmentation progressive et COjsSetante jusqu'à 135 l, accusent depuis deux ans un~)ladeisensible, en raison de la crise et de la diminutIonloyers.
** *Ce rapide exposé permet de conclure que l'insti\:;
tion des Habous au Maroc, entièrement rénovée, a us'adapter aux exigences et aux besoins du nouVÊÛerégime, tout en restant dans son cadre traditionnel. lUest un auxiliaire précieux de l ':f:tat chérifien pour la Pni'part des questions intéressant la communauté mUSmane. éCOlI'Mais il serait imprudent et dangereux de m '.naître ses possibilités et d'exiger d'elle un effort quJ,excéderait ses ressources.
LUCCIONI, . 1Chef du contentieux des HabOrJ$' •
LES ÉTUDES DU SERVICE DU CONTROLE CIVIL.
Le serment collectif.Mémoire de M. Jean Fines
M. Jean Fines, contrôleur civil stagiaire, chef duposle de Tendrara, étudie dans son mémoire de fin destage des contrôles civils l'institution du serment collectifqui marque le point final de la procédure judiciaire chezles berbères.
Dans la procédure civile française, le serment estle dernier des modes de preuve (art. 1316 du code civil),el le législateur en limite l'usage par de sages restrictions, ordonnant par exemple au juge, en certains cas,« de déterminer la somme jusqu'à concurrence de laquelle le demandeur en sera cru de son serment J) (art.1369)'
Au contraire, en droit coutumier berbère, sur dixaffaires uaiment contentieuses, mises à part celles quise sont terminées par une transaction, huit ou neuf ontété conclues en faisant appel au serment.
Proportion significative et qui se retrouverait enmatière pénale. A raison des moyens restreints d'enquête dont disposent les autorités,. c'es!... ail s~rment
CJ.u 'on a recours pour dénier les déhts ou les cnmes.La coutume et le tribunal se chargent de fixer le
nombre des cojureurs pour chaque cas d'espèces. Mais lequantum ne suffit pas à la validité du serment, les individus pris nominalement ont leur importance, et c'estIIne discussion nouvelle qui s'élève entre les parties poursavoir qui sera admis et qui ne le sera pas ; le tribunalassiste, il attend que l'accord soit fait entre les deuxplaideurs, et alors seulement il l'enregistre.
Le quantum varie selon l'objet du litige. De dixpour les affaires immobilières, il passe à cinq pour lesAffaires mobilières chez les Ait-Serhrouchen-d'Imouzzèrel le dernier de ces deux chiffres était applicable enmatière pénale ; mais 50 cojureurs étaient exigés enr:latière criminelle si la victime était mâle. Si la victimeétait une femme, ~5 cojureurs seulement.
Au pays des Zemmour, des Zaïan, des Beni_M'GuUd,nomades jusqu'à peu de temps encore, moins pauvre&I!Ue les Aït-Serhrouchen, plus aptes aux grands rasffse~blements, c'est 100 cojureurs qu'entraînait une a 81immobilière.
Les cojureurs doivent être choisis parmi les pl'::proches parents de l'intéressé, et dans les cas où cell~~seraient en nombre insuffisant, c'est au douar le·li i8proche en parenté éponyme que l'on s'adressera. arilà encore on observera des variations : dans la pl~_cles tribus, la femme n'héritant pas, si c'est à une feu.....((U 'est déféré le serment, la parente utérine désign~rales cojureurs.
Ces règles sont susceptibles d'assouplissement.
Par exemple la partie qui a obtenu la délation ofilcielle du serment peut consentir une réduction ~J'ombre réglementaire des cojureurs. Ces voies conv'fe,lionnelles sont l'occasion d'un marchandage, entre C'parties, à la suite duquel le défendeur rachète la réd~.tion du nombre des coiureurs. Enfin intervient uvquemment le recrutement à prix d'argent de coju~e~presque professionnels faute de n'en pouvoir rétJDP)d'alltres. "'!
Parmi les cojureurs doivent figurer dans certaiO":tribus des (( nocran », c'est-à-dire des notables dont J~obligations sont particulièrement lourdes car ils jOU~le rôle de véritables répondants. Le Il nocran » n tadmis à se récuser que dans des cas exceptionne!~encore la coutume se' garde-t-elle de fixer un prix llJIU"
dahle à tOIlS ; elle laisse pleine initiative aux marcba:;cleurs, ce qui justement ne permet pas à l'exception Et"devenir la règle. Car la partie à qui le tribunal a déf ifle serment dispute âprement ses droits, exige de bau.prix et le rachat de « la tête » une fois fixé ne vaut ~tpour un seul individu. Le paresseux fortuné qui voudra>rlchapper ~ toutes les ?ccasions 9ui lui ~erai~nt of!e~de remphI' son deVOIr collectIf, aurait vite faItdilapider tous ses biens.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 389
La coutume des cojureurs ne sc rencontre pas seulement chez les berbères et ~1. Jean Fines précise les usages(>n cours dans la tribu arabe des Beni-Guil (Hants-Plateaux), en ce qui concel'ne l'emploi des cojureurs, soi! :
Affaires criminelles : si la victime est un homme,Go ~jureurs; si la victime est une fl'mille 30 cojureurs;
Affaire pénale : vol a,-ec effraction, IO cojureurs ;Affaire pénale : vol d'un chameau, 5 cojureurs ;Affaire pénale : vol d 'une brebis, :1 cojureurs.L'emploi de la pratique des cojureurs à la fois par
les tribus berbères et par certaines tribus arabes confirnleainsi entre les deux races l'existence d'un fonds COII\
mun de coutumes et prat iques diverses.
Le pénitencier agricole d'Ali-Moumen.Mémoire de M. Jean Leblanc
M. Jean Leblanc, contrôleur civil à Settat, a consacré.;on mémoire de fin de stage à l'organisation pénitentiaireau Maroc.
Les établissements pénitentiaires actuels du Marocfrançais comportent :
10 prisons : à Oujda, Fès, Meknès, Port-Lyautey,l1ahat, Casablanca, Marrakech, Mazagan, Safi et MOglldor,semblables à nos prisons départementales. Elles reçoivent les prévenus, les accusés et les individus condamnés à l'emprisonnement correctionnel. .
2 pénitenciers : à l'Adir (près Maz_an) et à AliMoumen (près Seltat) correspondant à nos « maisonscentrales» et destinés à l'exécution des longues peines.Leur effectif moyen est de 'j00 à 800 détenus.
A Ali-Moumen est annexée une « maison de réformeet d'éducation professionnelle » pour jeunes détenus.
Un groupe pénitentiaire à Ifrane (Moyen-Atlas) quiest une sorte de pénifencier volant et compte 700 individus.
La maison centrale de Port-Lyautey, en voie d'achèv"ment. Elle est destinée à l'exécution des peines correctionnelles et de la réclusion pour les individus condamnés par les tribunaux français, prévue pour 500 détenus;l'11e doit être ouverte en Ig35.
La superficie du domaine d'Ali-~loumen est passé,de 200 hectares, en Ig17, à 325 hectares, en Ig2g. Lavaleur de la production agricole s'est chiffrée en 1928 ,honne année moyenne, à près de 'jOO.OOO francs (pourles céréales, les légumineuses et les fruits frais seuleInent).
Le programme de culture des légumineuses pour lacampagne 1932-lg33 se présentait comme suit :
Fèves : 60 hectares ; lentilles : 30 hectares ; pois :80 hectares ; haricots : 5 hectares. - Total : 175 hectares.
Le programme céréalier comme suit : .Orge : 30 hectares ; blé tendre : 26 hectares ; avoine :
5 hectares ; blé dur : IO hectares ; maïs : 20 hectares ;sorgho : 1 hectare. - Total : g2 hectares.
Le régime disciplinaire comporte une large humanité, ainsi qu'il ressort de l'état comparé des effectifs<'t des évasions reproduit par M. Jean Leblanc.
EFFECTIFSDétenus Evadés
Igl6 .............. 220 24'917 .............. 200 Ig'g'8 .... , ......... 300 12'g'g ............ ", 380 14Ig20 .............. 450 17Ig21 .............. 520 141922 .............. 550 31923 .............. .. 400 5'924 . .... ......... 450 6'925 .............. 475 4'g26 .............. 500 2'927 .............. 550 ,Ig28 .............. 580 1Ig2g ......... '..... 550 1Ig30 .............. 780 1Ig3, .............. 725 0193~ .............. 780 0
LA PRÉPARATION DES CADRESÉCONOMIQUES ET ADMINISTRATIFS
AU MAROC.
Nous avons annoncé dans notre dernier numéro l'institution en France, au ministère del'(>ducation nationale, d'un bureau universitairede ~tatistiqu~ et d'organisation ùu placementconhé aux SOlIlS de M. Alfred Rosier docteur endroit. Il apparatt de plus en plus u'écessaire deprévoir l'importance des cadres en voie de form~tion, aussi publions-nous ci-après une stati~
tique interprétée des examens de baccalauréat etdes épreuves de droit tenus à Rabat en juin 1934.
RÉSULTATSDES EXAMENS DU BACCALAURÉAT
AU MAROC.
Session de juin 1934.
i ~ I:i ~ ~ foS 1 ~ ~ <OIl :;~ -< ~
S<-ri,' mathématiques .. -:- -; --:- --:-~philosophte 1 143 137 76 60 Ü %.\ .. : 23 23 12 11 50%.\ prlIne ...•.•.• 1 as 142 38 32 22 %Il " . . . . . . . . . . . . . 128 118 52 45 35 %
1--------Totaux [ 477 456 194 163
. Le nombre total des candidats au baccalaurl'a~ ~u M~roc s'est ainsi élevé pour la sessionde .JUIll 1934 ~ 477 inscrits et 456 examinés. Ceschiffres constItuent une diminution légère parrapP?rt à. ceux de juin 1933. Le nombre descan~ldats IIlscrits l'an dernier avait atteint 505,celUI des examinés : 484.
La propo~tion des candidats admis par ~apport aux candidats examinés est légèrement plusforte pour. la sec~nde partie, soit 75 admis sur: 73
0examlIlés, e est-à-dire un pourcentage de
~I f<.. en 1934 contre ,un peu moins de 44 %en 1933. Pour la première partie le pourcentagee"t de 31 % en 1934 contre 29 % en 1933. .
RÉSULTATS DES EXAMENS DE DROITAU MAROC.
Session de juin 1934.
Licence en droit
. Les candidats à la licence examinés ont att~lIlt en 1934 le chiffre de 147. n ya eu 94 admis~Ibles et ~6 définitivement admis, soit un pourcentage d admis évoluant autour de 48 %'
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
En troisième année, on a enregistré unchiffre de 38 examinés, de 24 admissibles et de21 admis définitivement. Le nombre des nouveaux licenciés en droit est ainsi de 21 en 1934contre 25 en 1933.
Candidates. - Sur 147 candidats, on relèvela présence de 29 jeunes femmes dont 23 admisRiLles et 18 admises.
Indigènes. - Un seul indigène musulmana pris part aux examens de licence et deux indigènes israélites.
Age. - Le nombre des candidats ayant dépassé l'âge de 25 ans a été de 8 en premièreannée, 9 en deuxième année et 9 en troisièmeannée.
Capacité
Il y a eu 40 examinés, 25 admissibles et21 admis, soit un pourcentage légèrement supér:eur à 51 %.
Si l'on compare les résultats globaux enlicence et en capacité, on aboutit aux chiffressuivants:
1934 187 examinés, 119 admissiLles, 97 admis;
193:~ 187 examinés, 114 admissibles, 96 admis.
Certificat d'études juridiques
Le nombre total des examinés s'est chiffréà 24 en 1934 contre 29 en 1933. En 1934, sur:;14 examinés il y a eu 18 admissibles et 15 admis,soit environ 60 %' En 1933, sur 29 examinés,16 admissibles et 14 admis, soit un peu moinsde 50 %.
9 indigènes ont été examinés en 1934, 6 ontpté admissibles et 3 admis, soit 33 %.
LE CBOMAGE AU MAROC (1)
Il semble résulter des renseignements fournis, depuisquelques semaines, par les principaux bureaux de pla·cement du Protectorat que, dans l'ensemble du pays, lechômage a atteint le sommet de sa courbe.
A Casablanca, capitale économique du Maroc, il sem·ble que la période des licenciements massifs touche à safin et que l'on entre dans une phase d'adaptation. Leschefs d'établissement sélectionnent, d'une manière deplus en plus attentive, les agents qu'ils désirent con·server. Le personnel européen qui n'est pas nettementspécialisé devient, de jour en jour, plus difficile àplacer.
Cependant, .certaines corporations, celle du bâtimentpar exemple,. sont moins touchées qu'il y a six mois.D'autres, par contre, telles que les professions libérales,sont toujours très atteintes. Le placement des agents,de toutes professions dans le commerce, reste extrêmement difficile.
~(1) Rapport pr4lculté au Conl!eU de Gouvernement du 23 luln 1934
par M le chef du servile. de l'administration générale, du tPavall ct del'assfstanc.c.
Le personnel féminin paraît moins alleint par lechômage que le personnel masculin. Les bonnes sténodactylographes se placent pl us fa'dlement II u 'il y aquelques mois. Il en est de même pour le bon personnelféminin d 'hÔtel et de restaurant.
Les chÔmeurs qui étaient au nombre de trois milleenviron, l'an dernier à pareille époque, ne sont guèreplus de deux mille aujourd'hui.
Cette diminution est due aux causes suivantes :
1 ° A l'adaptation à la crise d'une partie de la maind'œuvre disponible qui a abandonné ses prétentions àdes salaires élevés, pour accepter n'importe quel genrede travail avec des salaires réduits;
:l0 Au rapatriement des chÔmeurs les moins aptes àla lutte pour la vie. Les travailleurs non spécialisés ontété rapatriés lorsqu'ils en ont manifesté le désir. Il ena été de même pour certains travailleurs âgés oumalades;
3° Au départ volontaire de certains travailleurs français regagnant la métropole par leurs propres moyens.
•• •Si le nombre des chÔmeurs a diminué à Casablanca,
depuis l'an dernier, le nombre des bénéficiaires de l'assistance-chÔmage"n'a pas sensiblement changé.
Actuellement, il y a, en moyenne, 450 chômeurssecourus. En novembre dernier, il y en avait 400. Aucours de l'hiver, il y en a eu jusqu'à 52f. Au mois demai, les Français représentaient 43 % ùes chÔmeurssecourus.
En général, cette main-d'œuvre est difficile à placerparce qu'elle n'est pas assez spécialisée. Sur 350 chômeurs assistés, ~4I le sont depuis plus de"six mois, unecentaine l'est depuis plus d'un an et une cinquantainel'est depuis plus de deux ans. Sur ces 350 chômeursassistés, 107 ont dépassé l'âge de 50 ans et ne trouverontplus que très difficilement à se replacer.
Il y a là un état de choses qui doit retenir notreatlentio~ car certains chômeurs finissent par considérerles secours qui leur sont alloués comme un moyen cl 'existence normal et permanent.
•• •A Rabat, pour des effectifs moins importants, la
situation du marché du travail est à peu près la mêmequ'à Casablanca. On ne signale plus de licenciementsimportants, mais les travailleurs non qualifiés sont trèsdifficiles à placer. Dans l'industrie du bâtiment, il n'ya presque plus de chômage. Tous les ouvriers peintres etplombiers, qui étaient sans travail il y a quelques temps,ont été placés. Une reprise sensible est constatée dansl'industrie du bois. Le chômage persiste dans les industries du fer (serruriers, forgerons, mécaniciens), chez leschauffeurs et les employés de bureau. Une centained'employés de bureau sont en chômage, dont une quinzaine de femmes.
Le nombre total des chômeurs est d'environ 4:10.
Il y a, en moyenne, 43 chômeurs assistés.
•* *A Fès et à Marrakech, la situation n'a pas beaucoup
varié au cours des derniers mois. S'il n'y a pas d'amélioration sensible dans l'état du marché du travail, onn'enregistre pas d'aggravation durable. Le chômage estplus ou moins important suivant l'époque de l'année.
A Fès, le nombre des chômeu~ est d'un peu plusde 300; le chantier municipal de chômage occupe78 ouvriers. Celui de Marrakech en occupe :l:l.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 39 1
** *
Par cOlltre, depuis plu~ieurs mois, le chÔ~llage, estapparu ou s'l'51 déH'loppé dans des villes qUI avalentété longtemps épargnées ou qui n'avaient été que peualleinles pal' ce fléau,
, C'esl Il' cas, noLlIlllll('nl. de "eknès où les licenclemen ts de personnel sont nombreux dans presque tout~s les profl'ssions. Le placemen 1 ries chÔmeurs Y l'sidifficile car les offres d'emplois sonl de plus en plusrares.
Le chantier de chôma:!e occupe 1/5 ouvriers et cechiffre augmente de semaine en semaine.
** =II
A Port-Lyautey, on compte environ 100 chômeurs,dont 92 assistés.
Le chômage frappe m(\me de petiles villes commeTaza et des cenlres ruraux lels que Souk-el-Arba, Mechrabel-Ksiri. Oued-Zem, Boujad, l'Il'.
** *La \ilIe cl 'Oujda l'si dans, une si~uati(;m plus favo
rable. Le placement des Iravailleurs s Y fait à peu prèsnormalement. Ce n 'esl gui're que parmi les employésde bureau et de commerce qu'il y a un peu de chomage.
, En ce qui concerne la lu Ile cOI~tre le ~hômage: lesdivers moyens qui ont été employes paraissent, sion
.néglige quelques variantes, pouvoir être ramenés auxqUatre moyens suivants:
, ai Organisation du marc~lé intérieur ~e !a maind œuvre par la création de SIX bureaux prIncipaux deplacement publics et gratuits à Casabla~ca, Ra~at,Oujda Marrakech Meknès et Fès. Les troIs premiersSOnt ;Ies bureaux' d'I!tat; les trois derniers sont desbureaux municipaux, mais tous son,t placés sous le contrôle technique du service du travail.
En outre toules les autres municipalilés doiventtenir à la di~posilion des eml?loyeurs et des empl?yésUn recristre des offres et un registre des demandes d emploi. '"
Cette organisation a fait ses preuves puisque, en1933, elle a permis de placer 14.633 personnes,
D'autre part, un arrêté résidentiel du ~l décembre 1930 a Cft>,> une commission consultalive de la maind 'll'une, charg"e d 'ét udier les quesl ions (}IIi lui sontsoumises par le Gou\'ernement ;
b' Protection cie la main-d'œuvre nationale contre leschc'lI11eUrS étranl!ers réalist'e par le dahir slIr j'immigration:
CI Ouverture d!' tra\"aux pour employer les chômeurs,notaUlIllent à CasalJ!anca, Rabat. Fès, ~[eknès, ~rarrakech,
Oujda, l'le. :
ri Hècluction (lu nombre de jours ou du nombred'heul'es de Iravail, afin de répartir la masse de travauxà ext'cuter entre un plus I!",md nOO1bre d'employés oud 'ouHiers.
Dans celle \"oie, le Protectorat a promulgué le18 décemhre 1930 un dahir rendant le repos hebdomadaire obligaluiie.
En ce qui conceI'lle la réduction du nombre d 'heuresde (ravail (journée de 9 ou de 8 heures), le Protectorata fait, en 1932, une large enquête auprès des chambresde commerce et d'industrie. De\"ant l'opposition trèsIl'énérale qui s'est manifestée, le Gouvernement il estiméinopportun de donner suite au projet.
•* *Du I,'r jall\'ier 19')~ jusqu'à la fin du mois de juin,
le total des su!J\'enlions allouées par le Protectorat pourl'assistance au" chômeurs s'est élevé à 555.800 francs.
IMMIGRATION DES TRAVAILLEURS.
L'immigration des travailleurs est réglementée parle dahir du 20 octobre 1931. Aux termes de ce dahirto,:,t travaillellI: in~migrant en zone française du Maro~d~:)lt être mun~ d un con~rat de travail préalablementHsé par le sernce du travaIl à Rabat.
Les conlrats sont visés soit à titre définitif soit àtitre temporaire. '
, Dans ~e, courant du 2" trimestre 1934, il a été visé, àlItre défimllf, 123 contrats au lieu de 187 pour le 2e trimestre 1933, et de 112 pendant le 1er trimestre 1934.
STATISTIQUE DES CONTRATS DE TRAVAIL VISÉS PENDANT LE 2" TRIMESTRE 1934.
-::: ·S1=rCO~TR.U'S VISes CO:\TR.-\.TS VIS€S
à tilre <1éllnitif à lllre temporaireE:\SE~mLE
HTIONALlTF.S A- ~ - A
Il. ! F. Total H.
1
F. Total Il.1
F, Total1- 1'., 1
.Français .................. 37
1
25 62 5i 1 2 1 59 Bi 2i 121
Esp_\gnols ................ 2 16 18 St 3 5i 56 19 75
Italiens ...............".... 21
. 2 20 » 20 22 " 22
Porluzals ................ 30 . 30 3 " 3 33 . 33
Suh,se~ ................... 1 5 6 6 " 6 7 5 12
Autres nationalités i 1 5 13 1 2 15.......
1
17 3 20----
Totaul<, .. , .. · ... 76 47 123 153 7 160 2291
54 283
BULLETIN f:CONOMIQUE DU MAROC
OP~RATIONS DE PLACEMENT.
Office marocain de la main-d'œuvre.Statistique des opérations de placement effectuées
pendant le 2e trimestrc 1(134.
Les hureilux de placement publics et gratuits ont étéinslilués par le dahir du 27 septembre 1921 et réorganiséspar l'arrêté résidentiel du 9 décembre 1\130. L'ouverturede bureaux de placement privés est interdite dans leProtectorat.
Il existe actuellement six bureaux de placement, do~ttrois bureaux d'Etat à Casablanca, Oujda et Rabat et trorhllff'aux municipaux à Fès, Marrakech et Meknès. Cet eorganisation du placement est complétée par un bureauauxiliaire dans chaque ville érigée en municipalité.
Le nombre de placements réalisés au cours du 2" trimestre 1934 a été sensiblement supérieur au chiffre desplacements effectués durant le :!e trimestre 1933 (5.g84 ,au lieu de 4.858). Une augmentation sensible des ~emandes d'emploi non satisfaites est à noter (3. ~75 au heud,! I.9:1I), alors que le chiffre des offres d'emploi nonsatisfaites a diminué (366 au lieu de 593).
STATISTIQUE DES OPÉRATIONS DE PLACEMENT PENDANT LE 2" TRIMESTRE 193t.....
626571
6H
46
24
13415
satistaltcs
320
nonOFFRES !l'EMPLOI
238 432 1.499 590 130 5 72.'\ 3317 ~51 1.649 170 1.1:39 24 98 1.431 161 27 46, 82 188 13 42 325 2
Il 10 1 191 24 57 23 4 lOS 243 31 2.254 41 23 7 5 76 10 420 119 337 358 11 66 435 1 10 91" 8 142 32 1 li.'; 1 l " "
__ • __ : 1 ' , __ , 1 __ , __· -- -----1--:J31 1.070 5.984 1 1,4,07 1.580 139; 149 3.275 74 36 183 73 366:1807
!:W1.140
158
, 2.098li:!
7
PLACEMENTS RE:.\LISr::S
776
40:1413
1628285
Totaux .
VILLES
Casablanca .Fès .Marrakech .)Ieknès .::Juill ..Rabat ..Bureaux annf>'(I'''; .
DE:IIA.NDES D'E:IIPL01non satisfaites
---~_.../-- ~-----.-....... '- -----=I.~ 1--::::- 1::::- 1::~I :Ml: 1-::~-1 ~
;; ;;! ~ 8 l' TOTA.L 1 .5' .5 ' ~ 1 l 'TOTAL .5 .5' ~ 1 ~ 1 bf~ ~ Il r~ 1 1 ~ g ~: r~ 1 ~ 1 ~ ~ Ë 1 ~1 ' ] 1 E-<
::;J, ~ i ~ ::;i il i ~ i 1 i i ~ i1-----------1,--'--- -- - ---,--- --- - -1--- -- --1-- ---
'" 1 21851 56
2
.'W:
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC: 393
LETTRES A L'ÉDITEUR DU « BULLETIN ÉCONOMIQUE»
'101lS ayons reru de M. le consul (le Snisse, à Casahlan;'a, la lettre siJivante :
Les autorités du Protectorat estiment, avec raison,qUe les produits marocains de\Taient trouver un débouché plus sérieux dans certains pays figurant en bonrang au nombre dcs fournisseurs étrangers du ,M.aroc.Récemment encore S. Exc. le C,ommissaire r~sldentgénéral de France au 'laroc, dans un impo~ta~t (liscoursqu'il a prononcé à Paris. a clairement laisse enten~~eqUe la politique commerciale du ~rotect~rat deva~ttendre, :1 l'avenir, à l'établissement d un meilleur éqUilibre, pour les divers Etats, entre le volume de leursventes au \laroc et celui de leurs achats dans ce pays.
Ces faits, vous le comprcndrez ai.sément, m'o~tfait attacher une importance toute spécla.le à la stahstique publil-c, page 219, dans le 4e faSCicule 1934 duBUlletin h'ollom ique du .Haroc, sur le mouvement duCOl1Imcrce extérieur de la zone française du 'laroc,pendant les années 1932 et 1933
::,elon celte statistique, la Suisse aurait, exporté dansla zone française respectivement pour n.~02.0oo francset 8.286.000 francs de marchandises en 1932 et 1933,cependant qu'elle n'aurait importé que. pour 30.000francs et 16.000 francs de produits marocams. O~' selonla statistique des douanes suisses, les importatI~ns enSuisse de marchandises de provenance ma~ocame ~eSont élevées à 1/2 million de francs ~UISS~S, SOIt2 millions 1/2 de francs fr~nça!s approXimativementpour chacune des années consldél·ees.
En considérant les chiffres moyens donn~s par lesdix dernières années (1924 à 1933), chiffres q~1 donnentUne idée plus exacte des échanges commerClau.x entreles deux pa)(s, on obtient, selon les d~n.nées tIrées dela statistique des douanes suisses, 9. mIllions de ~r~ncsfrançais pour les importations en SUisse et I2,!5 mIllIonspour les exportations suisses au Maroc.
Alors que les chiffres concordent sensiblement, dansles statistiques douanières,. en c,6cq1ti, con?erne lesimportations de produits suillses~u Maroç, 1~cart estconsidérable quant aux exportatIOns. ~aroeames enSuisse. Le fait n'a rien de surprenant SI 1 on sPf\ge 'q~eles importateurs suisses achètent les ?rodqiU maroca~snon pas directement au Maroc, mais presque exeluslvement chez les grossistes de Marseille, de Bordeaux dud'autres ports. L'exportate~r ~~in ne sachant pasà l'avance quel sera en defimhve le paYJ! ~e. consommation de sa marchandise ne peut,le déSIgner à ladouane chérifienne d'oll l'impossibilité pour celle-ci,par ses statistique~, de donner une iniage réelle deséchanges commerciaux du ~laroc avec les pays ~b:angers,surtout des petits Etats qui, comme. la Suisse, sontprivés de ports maritimes et ne constituent pas, pourcertains articles des marchés assez étendus pour acheterdirectement da~s les pays producteurs. .
J'ajoute, pour votre information, que lea produitsfigurant aux importations suisses en provenance duMaroc sont les suivants : or~e, blé, tomates, raifort,POmmes de terre, poissons séchés, salés, etc., laine, tapis,crin végétal, vessies et boyaux, os, phosphates, ouvragesen cuir, graines et fruits oléagineux, produits deschamps (frais), liège brut ou en plaques, matières pharmaceutiques bruts, cire d'abeille brute. En 1933, lesvins viennent s'ajouter à cette liste, tirée de la statistiquede 1932.
Il ressort de ce qui précède que les échanges commerciaux entre le Maroc et la Suisse sont sen"iblementplus importants que ne le donnent à penser les chiffrespubliés ces derniers temps dans la presse marocaine.Et je suis convaincu, pour ma part, que l'organisationqui s'opère dans Il' commerce d'exportation du Marocse traduira par un mouyement rapidement croissantdes excellents produits du Protectorat vers mon pays,notamment, en ce qui concerne les primeurs et lesvins.
Pour terminer, je Ille permeltrai de relever encoreque, déjà actuellement, la Suisse occupe un rang honorable parmi les clients du \laroc, si l'on tient comptedu chiffre de sa population (4 millions d'habitants).Toutes proportions gardées, elle se classe àvant certainespuissances commerciales de premier ordre. ,
le saisis celte occasion pour vous dire tout l'intérêtet le plaisir que je prends à prendre connaissance duBulletin économique du Maroc. Il pl'apporte une documentation précieuse, qui me facilite grandement latâche qui m'incombe de <\évelopper les relations économiques et autres en la zone française du Maroc et laSuisse.
En réponse à la lettre <le M. le consul de Suisse, ilnous est agréable de faire connaitre les mesures récemment adoptées par le service des douanes et que précisela circulaire ci-après :
« Les statistiques d'importation ont é'té basées, jusqu'à présent, sur la provenance des marchandises.
« Cette manière de procéder présente, dans les cir- •constances actuelles, des inconvénients sérieu~
« En premier lieu, la France vient d'adopter l'origine des marchandises comme base de ses statistiquesd'importation et il existe un intérêt certain à ce que leProtectorat suhe le mouvement de ses échanges d'aprèsles mêmes règles, l'économie marocaine étant ihUme·'ment liée à l'économie métropolitaine. .' •
~ D'autre part, l'origine exacte. des marchandisesimportées constitue pour les pouvoirs publics une indi·cation infiniment plus précieuse que la ·provenance, àune époque où l'une des préoccupations gouvernementales réside dans la recherche des relatiOM directes susceptibles d'être établies. entre les pays 'producteurs etles pays consommateurs; enfin, pour l'étude des échanges réels ainsi que pour la préparation d'accords com-
: 'merciaux éventuels, les statistiques de provenance nepeuvent être utilisées qu'avec beaucoup de circonspection, car elles ne reproduisent pas toujours fidèlementl'importance occupée par les divers founùaseurs du~laroc.' .
« .J'ai l'honne\lr de ';ous fàiTe connaltre, qu'en vue.·ide remédier ~ cet .état de choses, le service des douanes .'(Iressera les statistiqli'es d'importation, à partir du 1er jan.vier 1934, en faisant état de l'origine et non plus de laprovenance des produits. ))
•• •,,Dans votre numéro d'avril 1934, vous avez réproduit
une étude de M. Legall, parue dans « La Pêche maritime )) où il est exprimé le regret qu'il n'y ait pas auMaroc une seule usine de traitement de déchets depoisson, de fabrique de farine et d'engrais, et cependant,ajoute l'auteur de cette étude, ce pays a besoin d'engraispour son agriculture, de farine de poisson pour son élevage.
BULLETIN ECONOMIQUE Dl MARUC
Il est probable que l'auteur précité a été insuffisamment iD'&mé, puisque depuis lrois ans la société marocaine « L'Engrais organique », établie au kilomètre 5de la route de Rabat à Casablanca, s'est spécialisée dansla question de la fabrication des farines ct engrais depoisson cp utilisant à cet effet les déchets el les rebutsde poisson des nombreuses fabriques de conserves etdes h;Ùles au poisson de Casablanca.
Il était en' effet irrationnel et regrettable de voirjeter à la mer des produits pouvant donner par stérilisation et dessication des farines et poudres riches enmatières protéiques, en acide phosphorique et en chauxde provenance animale.
Pour l'élevage, des expériences déjà anciennes attribuent le grand succès des farines de poisson pourl'alimentation des vaches laitières, des volailles etl'engraissement des pOl'CS non seulement aux matièresazotées'qu'elles contiennent, mais surtout aux subslances
..minérales et ma Lières grasses et qui, de provenanceanimale, sont' de cc fait facilement assimilables,r ro grammes de farine de poisson contiennent la mêmeqantité de chaux que 9 kilos de grains divers.
C'est aussi pour les cultures ma~aîchères el,notamment, celles des environs de Casablanca qu'il étaitnécessaire de conserver un produit qui, à l'état de poudre sèche et deshuilée, constitue un engrais organiquede premier ordre, il incorpore au sol une substance quiest nécessaire pour y entretenir la vie microbienne, qui,on le sait, est le facteur le plus important pour l'élaboration de la matière vivante.
De tout temps c'est au fumier que les agricUlte~rS
ont eu recours, pour entretenir la présence de l'humunécessaire à ces formations de réserves qui constituela vic des plantes.
On sil.it qu'elles se résument ainsi : .JAny~ride carbonique + cau = glucose + oxygène.
Glucose - eau = amidon.
GEORGES CARLE.
•• *
A l'occasion de la ledure du li" 4 du Bulletin écoIiomi <J U e du Maruc. je me permets d'attirer votreattenlion sur la li uestion des prix et statistiques ausujet du bétai!.
le lIl'occupe de la Coop{'rative d'élevage du Rharb ;et, j'ai sou\'ent occasion de me rendre compte combiennous aurions besoin, pour la défense de l'élevage, depouYOir nous appuyer SUl' des chiffres exacts et abondants. Les mercuriales, pour le bétail et pour la viande,ne reflètent pas toujours la physionomie exacte dumarché, ainsi actuellement on voit encore dans lesjournaux et dans les diverses publications des prix de2 fI'. 50 et 3 francs pour la première qualité en bovin ;alors, qu'il y a plus de un mois et demi que ces prixsont tombés il r fr So, 2 francs.
Je sais, pal' expérience, qu'il est difficile d'a voir .des prix exacts ; mais en faisant un effort général dans 't
tout le Murol', tant par le service de l'élevage que par ~
les a1>alloirs municipaux, les coopératives et associationsrIes colons, on de\Tait pouvoir arriver à mieux. Je vaisde Illon côté essayer de réunir quelques éléments etje vous les ferai parvenir au fur et à mesure, cherchantsllrtout il indiquer des prix traités et non nominaux.
Page 286, dans le tableau des prix de détail et principales denrées de produits de consommation, je voisq, ~ l'on a pris comme base pour le bœuf, la poitrine,el pour le mouton, le gigot; je ne m'explique pas cettedifférence, le gigot étant viande de première catégorieet la poitrine viande de troisième catégorie. D'autrepart, à Port-Lyautey, la poitrine de bœuf est cotée enjanvier-février-mars 6 à -; francs, alors qu'en janvierfénicr elle n'a pas été vendue ici plus cher que 4 franc~
à 4 fI'. 50 et en mars 3 fr. 50 à 4 francs, je vous en parlesciemment ayant une boucherie.
Je vous signale, en outre, le gros intérêt qu'il Yaurait pour le marché du bétail et de la viande à ceque soit publié, au fur et à mesure, les prix d'adjudication des fournitures à l'armée et à toutes les administrations procérlant par adjudication hôpitaux, prisons, etc.
Je m'excuse de vous importuner avec cette questionqui n'est sans doute pas de votre ressort; mais, sachanttout l'intérêt que vous portez aux questions économiquesdu ~Iaroc, j'ai cru utile de le faire.
JEAN MONZŒS.
Le gérant: E. LAGRANGF:.
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET STATISTIQUES
DU MAROC
Vient de paraître
Revenus et niveaux de vie indigènes au Maroc, par René HofTherr et Roger Moris, avec lacollaboration de Christian Funck-Brentano, Jean Dresch, Jean Lecomte, OlivierMarin et Henri Mazoyer. 4 cartes et plusieurs graphiques.
SIRE.Y, éditeur, 22, rue Soufflot, PARIS
COLLECTION DES CENTRES JURIDIQUES MAROCAINS
(INSTITUT DES HAUTES tTUDES MAROCAINES)
Vient de paraître :
TOME X. - Le Problème dee traneportl au Maroo, par Marcel Boull8er, docteur en droit, avecpréface de Georges Hardy, recteur de l'Université d'Alger.
Pour paraître' en septembre :
TOME XI. - Le droit aommercial maritime du M.oo franval., par René Bayssière, docteuren droit, avec préface de M. Bonnecase, professeur à. la faculté de droit de Bordeaux.
SIREY, '6dlteuf, 22, rue 8outnot, PARIS,
,,
'-,~.
/