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Une envie gourmande?

AUX FOURNEAUX 74

Paola Ghillanivoit la vie en vertLa Fribourgeoise, pionnire du commerce

quitable en Suisse, aime cuisiner bio.

ACTUEL 9

Migros luedtaillant le plusresponsable au monde.EN MAGASIN 66Des labels pour vivre enharmonie avec la nature.

REPORTAGE 18

Dchets urbains: un jour dans la viedun employ de la voirie de Genve.

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6 | Migros Magazine 21, 18 mai 2009

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Tout frais tout vert

Jol Guillet,rdacteur en chef

DITORIAL

Migros Magazine se pare de quelques nouveaux atoursgraphiques. Le contenu et le traitement de limage de notrepage Une ont t revus. Nous avons aussi opt pour unetypographie plus compacte et plus lisible. Enfin, les titres etla structure de nos articles gagnent en vigueur.

Cette opration cosmtique renforce notre ligne ditoriale quienglobe lessentiel des informations concernant les pro-duits, les services et les activits de Migros. Elle rappelleaussi notre volont de traiter, de manire indpendante, lesthmes sociaux, familiaux, ducatifs, culturels ou politi-ques. Sans oublier les petits et grands soucis qui pimententlexistence et que nous dclinons en maintes rubriques Viepratique.

La formule a fait ses preuves: plus de 580 000 coopratrices etcooprateurs nous lisent chaque semaine, confrant Migros Magazine la place robuste et trs envie de numroun en Suisse romande.

Tout frais tout vert: ce pourrait tre la devise de Migros, quivient de remporter le World Retail Award 09, rcompen-sant le distributeur le plus responsable de la plante (lirenos informations en p. 9). Cest aussi la trame de ce numroque nous consacrons presque entirement au dveloppe-ment durable. En montrant les efforts accomplis au sein delentreprise pour mnager lenvironnement. En retraantgalement les nombreuses initiatives prives ou publiquespour conomiser lnergie, trier les dchets, sauvegarder lepaysage ou promouvoir une agriculture saine. Lenjeu est detaille. Migros relve le dfi etMigros Magazine est ravi depouvoir sen faire lcho.

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MIEUX VIVRE 84

Jura bernois: pourvivre en autonomienergtique, lesOppliger ont plantune olienne dansleur jardin et installdes panneauxsolaires sur le toitde leur maison.

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CETTE SEMAINE | 7

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RCITSREPORTAGE 18Dchets urbains: MigrosMagazine a pass une journeavec un employ de la voirie deGenve.PORTRAIT 22Marie-Thrse Sangra occupe leposte dlicat de secrtaire du WWFValais. Rencontre avec une femmede convictions.

CHRONIQUEMINUTE PAPILLON 27

ACTUALIT MIGROSSTICKERMANIA 36Migros et le WWF lancent unegrande action pour les enfants.DVELOPPEMENT DURABLE 40Migros sengage et le prouve.

EN MAGASINLABELS 42Des produits bons pourlhomme, les animauxet la nature.LESSIVE 47Total Color limine le voilegristre des textiles.GLACES 51Crme dOr prsente sesnouvelles et savoureusescrations.BOISSON 52Kombucha, le breuvagebienfaisant, senrichitde deux nouveauts.

AUX FOURNEAUXLA RECETTE DE PAOLA GHILLANI 74

VOTRE RGIONLES INFORMATIONS DE VOTRECOOPRATIVE RGIONALE 78

VIE PRATIQUEGRANDIR 94Comment sensibiliserson enfant aux thmeslis lenvironnement?Des conseils de spcialistes.NATURE 97Didier Reichenbach, vritablepassionn de mto.

SERVICESMIGROS FLASH 9VOUS ET NOUS 11TEMPS PRSENTS 12OFFRE AUX LECTEURS 103Un sjour prix rduit Ovronnaz.PERDUS DE VUE 104MOTS FLCHS / IMPRESSUM 107

RUSSITEEN LIGNE GRCE AU SOLEIL 108

MIEUX VIVRE 91

A Saint-Prex,dans le cantonde Vaud, la familleFulgosi vitle dveloppementdurableau quotidien.

ENTRETIEN 28

Le prsidentdu Parti socialistegenevois cultivedepuis quaranteans les idescologiques.Rencontre avecun militantenthousiasteet pragmatique.

CLASSEMENT 14

Selon notre palmars, Lausanne est la ville la plus verte de Suisseromande. Explications.

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Migros Magazine 21, 18 mai 2009 MIGROSFLASH | 9

Migros: un exemple pour la planteUn jury international la dcrt: Migros est le dtaillant qui sengage le plus au mondeen matire de dveloppement durable.

Cest officiel: Migros est legrand distributeur le plusengag au monde en ma-

tire de dveloppement durable.Elle a reu cette distinction lors ducongrs international du commer-ce de dtail qui sest rcemmenttenu Barcelone. L, un jury lalue Responsible Retailer of theYear soit le dtaillant faisantpreuve du plus grand sens des res-ponsabilits lgard de lhommeet de lenvironnement. Parmi lesfinalistes prtendant au titre, legrand distributeur suisse a notam-ment battu Tesco, la plus impor-tante chane de supermarchsdAngleterre.

Moins 25% dmissionsde C02 dici 2010Cette distinction nous montreque notre engagementmultiple enfaveur du dveloppement durableest galement reconnu au-del denos frontires, sest rjoui HerbertBolliger, prsident de la Directiongnrale de la Fdration des coo-pratives Migros. Ce prix nousmotive par ailleurs intensifierencore plus nos efforts.

Parmi les nombreux exemplesqui illustrent cet engagementmentionnons le fait que Migros

transporte annuellement plus dunmillion de tonnes de fret par che-min de fer et quelle est ainsi leplus gros client de CFFCargo. Ellefait tout pour transfrer ses flux demarchandises de la route au rail,notamment en dotant ses grandesentreprises industrielles de leurpropre raccordement au rseauferroviaire.

En octobre dernier, Migros ainaugur le centre de loisirs etdachats Westside, Berne. Si lar-chitecture spectaculaire du com-plexe sign Daniel Libeskindfrappe les nombreux visiteurs, lescoulisses sont elles aussi pour lemoins impressionnantes. En effet,Westside est un ouvrage construitdans lesprit du dveloppementdurable et pas seulement parcequil est reli de faon exemplaireau rseau des transports publics.Le complexe est chauff principa-lement par de la chaleur rcupre

et par une installationmoderne dechauffage aux copeaux de bois pro-venant des forts avoisinantes.

Ce nest l quune des nom-breuses mesures de protection duclimat prises par Migros pourparvenir son but: rduire en dixans, soit de 2000 2010, ses mis-sions de CO2 de 25%.

Des labels plus-valuecologique et socialeLe label TerraSuisse est un autreexemple loquent des efforts deMigros dans le domaine du dve-loppement durable. Les 14 000agriculteurs suisses affilis ont re-cours pour llevage de leurs ani-maux des systmes de stabula-tion particulirement respectueuxdes espces. Par ailleurs, ils crentsur leurs terres des biotopes pourles animaux sauvages et des plan-tes rares. Lan dernier, les produitsdots du label TerraSuisse ont g-

nr un chiffre daffaires de 655millions de francs. Ce qui tmoi-gne dun fort attachement de laclientle une agriculture suisseresponsable. TerraSuisse nest tou-tefois que lun des huit labels ga-rantissant une plus-value cologi-que et sociale prsents Migros.

A Barcelone, le jury a particu-lirement lou Migros pour sonPour-cent culturel, une institutionunique au monde. Depuis sa cra-tion en 1957, lorganisme a reversprs de 3,2 milliards de francs des projets culturels et sociaux. Larunion dexperts internationauxa conclu son loge en ces termes:Le dveloppement durable estancr dans lADN de Migros.

Michael West

www.migros.ch/Distinctions

Les efforts de Migros ont aussit reconnus ltranger.

Grce au label TerraSuisse, les animaux sauvages sont mieux protgs.

Lire aussien page 40Ph

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VOUS ETNOUS | 11Migros Magazine 21, 18 mai 2009

Cette souffrance est toujours l Liliane Kohler, Alle (JU)Migros Magazine n 19 du 4 mai.A propos de larticle Retour surune enfance massacre

Pourquoi tais-jesi malheureuse ?(...) Moi aussi jai connu lorphe-linat et le pensionnat de 6 ans 11 ans. Que de points communsavec Roger Cuneo: les surs, lesprires du matin au soir, lescoups, la mchancet. ()Toutes les filles qui faisaient pipiau lit avaient droit un bain desige glac, le soir avant lecoucher. Au rveil, pour celles quiavaient mouill leur lit, ctaientles coups de verge sur les fesseset faire le tour de la cour avec ledrap mouill sur la tte. Tuessayais de te plaindre, la sur te

rptait longueur de journe: leBon Dieu a souffert sur la croix,toi aussi Javais 6 ans, je meposais toujours cette question: sile Bon Dieu tait si bon daprsnos prires, pourquoi tais-je simalheureuse? Quavais-je fait demal? (...) Jai 61 ans et cettesouffrance denfant est toujoursl.

Liliane Kohler,Alle (JU)

MigrosMagazine n 18 du 27 avril.A propos de lentretien avec MarcBonnant

Des proposinacceptables!Je ne comprends absolument paslengouement de certains lecteurs

et surtout de certaines lectricespour lopinion qui est exprimedans cet article. Si je reconnaisquil y a un nivellement vers lebas dans notre socit qui estsurtout caus par les hommes je ne peux pas accepter lespropos de ce macho et fumeurinvtr qui sont injustes etblessants pour la plupart des fem-mes. On trouve beaucoup plus defemmes aimables, cultives, decompagnie agrable qui sintres-sent toutes sortes de choses quedhommes. () Lmancipationdes femmes est un grand atout,car une femme mancipe etlibre est parfaitement capablede se passer de cette gentmasculine!

W. S.,nom connu de la rdaction

Migros Magazine n 19 du 4 mai.A propos de larticle Le dsir fmi-nin la loupe

O sont les femmessexologues?Ce nest pas la premire fois quonaborde ce sujet dans la presse. Etcela me pose une question:nexiste-t-il que des sexologuesmasculins (...)? Ce nest peut-trepas si tonnant que peu dentreelles osent consulter! Est-ce quedes femmes ne seraient pas mieuxmme de conseiller les patientes ce sujet? Verriez-vous un hommealler parler de ses problmes unesexologue? Bien des femmes (...)auraient besoin de savoir ce quilen est. (...) Anne Nussbaum,

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TRAIT POUR TRAIT

SUR LE VIF

IMPULSIONS

Martina Chyba, journalisteet productrice la TSR.

Petit con sommateur

Dessinde

Mix&Rem

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Pub des partis la radio et la TV?Une commission du National prside par Gerhardt Pfister vientdapprouver un projet permettant aux partis de passer des messagespublicitaires gratuits pendant cinq semaines avant chaque scrutin fdral.

Depuis quelques semaines,mes nouveaux copains, ce sontles conomistes. Non, sincre-ment, le Knie devrait les enga-ger pour la tourne 2009-2010tellement ils sont amusants.Ils nont rien prvu, ils nontrien compris, ils ne savent riendu futur, et ils nous disentaujourdhui le contraire de ce

quils nous disaient hier. Alors,messieurs, dames, vous quinous rptez quil faut dsor-mais investir dans des valeurssres, par exemple les lingots,commencez par vous souvenirque le silence est dor.Mais le pire, cest quon nousrpte quil faut consommerplus. Dailleurs, vous avez re-

Quelle est la finalit de ceprojet?Faciliter la tche des partis quiont le devoir dinformer aumieux la population des enjeuxpolitiques.

Comment sera-t-il clairementindiqu la radio quil sagit demessages publicitaires et nonpas dinformation?On trouvera certainement unesolution, comme dintroduireun bref commentaire au dbutet la fin des spots.

Existe-t-il des risques dedrapages comme avec lesaffiches?Le contenu des spots devra res-pecter des conditions sembla-bles celles des affiches. Etcomme pour celles-ci, il y aurapossibilit de porter plainte

contre le contenu si celui-ci of-fense quiconque. Donc, pourmoi, pas de diffrence entre unspot ou une affiche publicitaire,les risques me paraissent les m-mes.

Ces spots publicitaires nevont-ils pas tenir du sloganplus que de largumentation?Je pense quen trente secondesun parti peut bien expliquer sesides, sans que cela ne soit tropsimplifi. Cest prcisment latche dun(e) politicien(ne) desavoir expliquer des choses com-pliques de manire simple. Ilexiste une diffrence entre posi-tion claire et populisme.Mais cesera un challenge pour les partisde trouver les mots et les imagesappropris.

Propos recueillispar Jean-Franois Duval

TEMPS PRSENTS | 13

A voir:La passion sublime.Mme si elle ne se

dpart pas dun certain mani-risme, la camra de ZabouBreitman capte avec force etsensibilit un amour dvorantentre un sexagnaire rang etune jeune femme de trente anssa cadette.Daniel Auteuil et Marie-JoseCroze sont magnifiques. Jelaimais, de Zabou Breitman,en salle.

A couter:Kissling, pur sucre.Douze morceaux entre

mlancolie et posie un brinnave, le parolier romand parledamour, toujours, mais aussides petites cassures et tristes-ses du quotidien. La voix sesttoffe, tout comme lesorchestrations (un peu trop?).Jrmie Kissling, Antima-tire, distr. Disques Office.

A visiter:Jardin bio.14e rendez-vous dans

le cadre du chteau de Vaumar-cus, avec 80 exposantsprsentant leurs collections devgtaux. Loccasion aussi de semettre au courant des dernirestechniques du jardinagerespectueux de la nature.Journes des plantes 09,les 29, 30 et 31 mai. Infos:www.jardifanclub.ch

A lire:BD Sous le charme.Rflexion sur lhistoire,

caricature des rcuprationspolitiques dhrosme fictif, cetteintrigue saugrenue se dgusteavec une force comique et unespontanit patantes.Alexandre Clrisse,Trompe la mort, Dargaud.Pour annoncer un vnement:

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DANS LOBJECTIF

parPierre Lderrey,journaliste

MES BONSPLANS

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> Nos chroniqueurs sont nos htes. Leurs opinionsne refltent par forcment celles de la rdaction.

marqu? Quand on parle de lin-dice de consommation, on ap-pelle a le moral desmnages.Ehbienmes conomistes chris,sachezque lemoral desmnagesest aussi bas que vos salaires deconsultant sont levs.Mmenotreministrede lEcono-mie Doris Leuthard nous de-mande de faire un effort poursoutenir lconomie. Alors celle-l elle est bonne! Euhpas Do-ris Leuthard non, sa recom-mandation.Aujourdhui, en rsum, soit onest chmeur, soit on a peur de ledevenir.Onnarrivepas joindreles deux bouts, on nous annonceunavenir apocalyptique, onnousculpabilise parce quon est desblaireaux soumis auxmarques et

la pub, parce que tout fout lecamp, parce que nous sommesincapables dlever nos enfants,parce que nous ruinons la pla-nte Et en mme temps, lesgrands penseurs de lEtat noussupplient dacheter unenouvellevoiture?Si cest a leurs solutions poursortir de la crise, jai enviede leurdire daller se cuire unuf.Juste pour les ennuyer, jappren-drai vivre autrement. Je pense-rai plus et jedpenseraimoins.Etla seule chose que je consomme-rai sansmodration, quinecotepas cher, qui est colo et, parat-il, bonne pour la sant cestmonmariage.

Le Brsilsous leauCette photo arienne du parcnaturel Lenois Maranhensesau Brsil unique au mondepour ses dunes de sableblanc remplies deau a tprise depuis un hlicoptrede larme de lair. Lappareiltait lun des premiers allerporter secours aux victimesdes inondations qui ontdurement touch la rgion lasemaine dernire.



Lausanne, la plus verte des cits romandesDevanant Neuchtel et Genve, la citvaudoise a dcroch la premire place denotre palmars, tabli laide dassociationspromouvant le dveloppement durable.Prsentation des ralisations lausannoisesavec Olivier Franais, municipal en chargedes Travaux.

Lausanne, cit romande colopar excellence? Qua-t-elle deplus que les autres? Que Ge-

nve et son rseau de pistes cycla-bles en pleine extension? QueVevey et ses arrangements floraux?Que Fribourg et sa rserve natu-relle deux pas du centre ville? La

prsence dun syndic Vert suffit-elle expliquer cette distinction?

Pas seulement. PrsidentedEquiterre socit de rfrenceen matire de dveloppement du-rable Natacha Litzistorf est cat-gorique: Lausanne jouit dune qua-lit de vie suprieure ses surs

romandes. Le cur de la ville,avec sa vaste zone pitonne, estparticulirement agrable.

Lamnagement du centre villenest pas le seul critre que nousavons retenupour tablir notre pal-mars (lire encadr). Interrog surles thmes lis la mobilit douce,ProVlomet surtout en avant lex-cellente offre en matire de trans-ports publics. Les efforts fournisau niveau politique pour offrir da-vantage de possibilits pour les v-los et ce, malgr la topographiedsavantageuse de la ville sontgalement trs apprcis.

Genve, arrive en troisimeposition dans notre classement,dispose galement dun vaste r-

seau de pistes cyclables, mais lapollution et le surnombre de voi-tures rendent la circulation trsdangereuse. Quant Neuchtel deuxime au palmars ellemanque cruellement de parcs vlos.

Lausanne pointe galement entte de liste pour la Suisse ro-mande des cits de lnergie, unlabel dcern aux villes qui met-tent en uvre dimportantes me-sures dconomie dnergie. Lacapitale vaudoise fait preuve duplus grand engagement, suivie deprs par Neuchtel. Quant Ge-nve, qui navait jusque-l pas faitsa demande, elle devrait bienttrecevoir le label.

COMMUNES LESPLUS COLOS | 15

Lausanne, la plus verte des cits romandesMais ce qui distingue avant toutLausanne des autres villes roman-des, cest sa politique en matirede dveloppement durable, sou-vent qualifie de visionnaire. Ba-trice Bochet, de lInstitut de go-graphie de lUniversit de Lau-sanne, a men en 2007 une en-qute sur la notion de villedurable, non seulement dun pointde vue environnemental, maisaussi en termes de politique dur-banisme. Avec un projet dam-nagement tel queMtamorphose(lire en page 17), Lausanne rpond

lensemble descritres pour ob-tenir le titre deville durable.

Dans ce domaine, elle se distinguemme un niveau europen.

Dossier ralis par Tania AramanLaurence Caille, Pierre Lderrey

et Alain PortnerIllustration Albin Christen

Photos Luca Da Campo / Strates

www.equiterre.ch, www.citedelenergie.ch, www.provelo.ch

Notre dmarche

www.migrosmagazine.ch

A votre avis, quelle ville romandeest la plus colo? Participez notre sondage en ligne!

Etablir un palmars des villesromandes les plus colos estune entreprise pineuse! Quellescits prendre en compte?Peut-on noter de la mmemanire une petite bourgade de10 000 mes et une ville de150 000 habitants? Quelscritres retenir dans un domaineaussi vaste que lcologie?Nous avons finalementfourni des associa-tions suisses telles

que Equiterre, Pro Vloou SuisseEnergie une liste descits intgrer dans le classe-ment notre choix sest arrtsur les communes de 15 000habitants ou plus ainsi quunesrie de critres sur lesquelsbaser leur classement: gestiondes dchets, pollution delair, gestion du trafic,amnagement du territoire(prsence de la nature enville) et politique nergtique.



Olivier Franais a le triomphemodeste. Pourtant, le munici-pal radical des Travaux reste le

principal matre duvre, avec lesyndic cologisteDaniel Brlaz, dusuccs lausannois en tant que villeromande la plus propre.

1. Mobilit douceNeuf ans la tte du Dpartementdes travaux etOlivier Franaisprfre toujours les actes auxparoles.Necomptezdoncpassur luipourrejoindre les rangsdes idologues anti-bagnoles.Lide de page urbain lui apparatparfaitement antisociale. Selonlui, lautomobile reste indispensabledans certains cas, et il admet que laVillenoffrepasune rponse satisfai-sante tous les types de dplace-ments. En revanche, le meilleurmoyen de pousser tous ceux qui lepeuvent laisser leur voiture lamaison reste lamliorationde loffreen transports publics.

Cela sappelle le transfertmodal,dont le fer de lance fut la secondeligne du mtro lausannois (M2).

2. Energies renouvelablesUne grande ralisation marque lapolitique lausannoise en lamatire:lusine Tridel, impressionnant cen-tre de traitement par recyclage etincinration des dchets ouvert en2006. Aprs dix ans dtudes et deprocdures, trois de travaux, cette

usine de toute nouvelle gnrationlove dans le vallon de La Sallaz faitdsormais figuredvidence. Nousprvoyionsun rendement nergti-que de 48% et nous atteignons plu-tt 52%. Grce au percement duntunnel, lendroit est direc-tement reli la gare de

Lausanne, ville propre, en cinq thmes

Les habitants se sont rapidementappropri le mtro. Les chiffres defrquentationdpassentnosprojec-tions: cest une vraie rponse, effi-cace et adapte.

Le service des Travaux travailledj sur un futur tram qui amlio-rera la desserte de laxe est-ouest,ainsi quune seconde lignegrimpanten direction de la Blcherette.

Dans ce contexte, deux voiesde circulation importantes se-ront interdites aux vhiculesprivs, le Grand-Pont et laroutedeGenve.Lebut est que

le nombre de voitures naugmentepas, malgr une population enconstante hausse.

Quant auvlo,nonseulement ilnapas toublidans les amnage-ments duM2, avec entre autres desplaces de parc prs des stations,mais il bnficiedsormaisdund-lgu son coute. Un espace dli-mit aux feux rougesetunrseaudepistes cyclables toujours plus im-portant rendent la petite reine unpeuplus attrayante,malgr les limi-tes topographiques de la ville.

Olivier Franais est depuis neuf ans la tte du Dpartement des travaux.

La frquentation du M2 dpasse toutes les attentes.

COMMUNES LESPLUS COLOS | 17

marchandises de Sbeillon. Unoutil ultra-performant, grceauquella pollution est divise par sept,alors que nous brlons trois foisplus de dchets (60% de ceux en-gendrs par le canton.) Et lnergieproduite sert chauffer les Lausan-nois.

dierons le cas de trois grands pointsnoirs que sont les routes dOron, deBerne et de la Feuillre. Il fauttrouver des solutions dans cescoins-l.

5. Amnagementdu territoireOlivier Franais a uncrneau: Uneville comme Lausanne doit partici-per la croissance de la populationaumme titre que le reste du terri-toire.Ou alors les gens vont habiterenpriphrie et notrenaturedispa-rat peu peu. Telle est la raisondtre du projet Mtamorphose,

3. Affichage et dchetsNous avonsmis disposition desquipements adapts. Ensuite,nous sanctionnons les ventuelsrcalcitrants. Cela se traduit parla lutte contre laffichage sauvage travers linstallation de nom-breux panneaux. Ou de surfacesprtes subir les assauts artisti-ques des amateurs de graffitis. Letag, cest une autre histoire. Nousavons calcul quil a envahi quel-que chose comme 15 000m2. Seulun tiers appartient au domainepublic, le reste tant proprit delEtat ou en mains prives. De no-tre ct, nous restons persuads delefficacit dun nettoyage rapide,qui finit par dcourager. Parcontre, nous ne pouvons pas pous-ser les propritaires dbourserpour faire demme.Du coup,mal-gr la mise sur pied dune brigadeantitags, le phnomne a tendance se rpandre.

Aundegrmoindre, une partiedes propritaires peine accepterla mise disposition dun conte-neur au pied de leur immeublepour viter la prolifration des pou-belles sur le trottoir. Pourtant,nous offrons lacte technique, no-tamment toute lenqute publiquequi peut parfois savrer fastidieuse.Seul le conteneur lui-mme reste leur charge. Autre solution, enmarge de deux grandes dchette-ries intercommunales, et de deuxemplacements de quartier (VallonetVlodrome), un quipementmo-bile quadrille la ville, sarrtant qua-tre fois par an dans une quinzainede points de collecte. Soit la pos-sibilit ponctuelle dun vrai ramas-sage de porte--porte, avec la vo-lont daller au plus prs desgens.

4. PollutionOutre les aspects voqus traversles questions de mobilit, la Ville adiminu les nuisances sonores surlesprincipales artres enchangeantleur revtement. Autre actionconcrte, notamment sur lavenuede Cour au sud de la ville, laconstruction dobstacles afin de di-minuer la vitesse des vhicules.Dans un avenir proche, nous tu-

Daniel Brlaz, syndic de Lausanne (Les Verts).

Selon notre classement, Lausanne apparatcomme la ville romande la plus colo. Quelhonneur pour un syndic Vert!

Je suis dautant plus fier que ce rsultat contredit certains politiciens.Nous nous proccupons de la question nergtique depuis la fin desannes 1980 dj.

A votre avis, quest-ce que Lausanne a de plus que les autres?Nous avons le souci constant dvoluer vers une socit durable.Lausanne mne une rflexion globale sur lamnagement en ville,notamment avec notre projet prcurseur de quartier cologiqueMtamorphose. Il comprend une remise pratiquement neuf des lieuxsportifs de la ville tout en garantissant lquilibre financier. Ce nouveauquartier devra aussi rpondre de hautes exigences cologiques.

Vous-mme, en tant que syndic, quels efforts particuliersavez-vous faits pour transformer Lausanne en ville verte?Depuis que je suis syndic, je me suis attach rquilibrer les financescommunales, notamment en remettant le bateau de la caisse depension flot. Une socit ne peut tre durable que si elle prsente desfinances saines.

Que reste-t-il amliorer?Nous allons bientt prsenter un pravis visant mettre 100 millions disposition pour le dveloppement durable, ce qui permettra demultiplier les investissements par 4 ou 5. Notre but est de produire100 millions de kilowattheures renouvelables en plus dici 2030.Dans le secteur des transports publics, nous souhaitons augmenter de70% le nombre de voyageurs dici dix ans. Un nouveau tram sera misen service, tandis que certaines routes seront fermes la circulationet transformes en zones pitonnes. Nous souhaitons diminuer lacirculation de 10% en instaurant des mesures contraignantes. Un projet encore ltude prvoit, par exemple, de supprimer 500 places deparc au centre ville dici cinq dix ans.

Le souci dvoluer vers une socit durable

sans doute lune des plus grandesrvolutions urbanistiques de Lau-sannedepuis leXIXe sicle. Soit uneprofonde transformation du nordde la ville, avec cration de 2000logements dans un vaste coquar-tier aux Plaines-du-Loup, et la dis-paritionduvtuste stadeolympiquede la Pontaise, remplac par unstade construit au sud. Ce dernieraspect est lun des plus contests.Avant la fin de lanne, les Lausan-nois dcideront sils acceptent desuivre les ambitions de la Munici-palit. Un combat venir de pluspour Olivier Franais.


Le casse-ttedes dchetsurbainsComme toutes les grandes villes, Genve doit faireface laugmentation du volume des dchets:220 tonnes dordures mnagres par jour et un triencore insuffisant. Plonge dans lenvers du dcorde la plus grande ville de Suisse romande.

Il prend place dans son normecamion orange. Placidement.Aujourdhui, il cume la Rive

droite de Genve. Les Pquis, LesCharmilles, Chtelaine. Surveilledans son cran que ses deux hom-mes sont bien accrochs larrirede la benne. Grard Devanthry,50 ans, employde laVoirie, est surles routes depuis 6 h 30. Commetous les matins. Il voit lenvers dudcor, la ville ctobscur, les contai-ners repus du lundi, les emballagescartonns qui mangent le bitume,parfois aussi les sacsmal ferms ounon conformes qui sparpillentmollement sur le trottoir.

Lodeur? On shabitue tout.A ct de celle du compost, cestde la rigolade! Depuis vingt ansquil nettoie la ville, il dit quil afini par sattacher ce boulot.Cestmoinsmonotoneque chauf-feur poids lourd et puis je ne pour-rais pas rester dans un bureau. Ilsalue les passants, monte le son desa radio, coute le grondement desdtritus se dverser dans la benne.Je trouve que les enfants sontbeaucoup plus civiliss que lesadultes. Ils sont informs lcole,ce sont eux qui nous apprennent faire le tri.

Quand il arrive au quai de d-chargement, Jonction, pour vi-danger le contenu de son camion,ce sont entre neuf et douze tonnesquil dverse sur la barge.Avec onze

camions qui sillonnent la ville enmme temps, le calcul est vite fait:220 tonnes ramasses par jour. Soit48 000 tonnes par anne pour190 000 habitants. A 261 francs latonne dincinration, la facture en-voye la ville deGenve laisse pan-tois: environ 13 millions de francspartent chaque anne en fume.

Cest la dpense la plus insen-se, une absurdit cologique etconomique: payer pour des d-chets que londoit brler alors quonpourrait en rcuprer et en revalo-riser une bonne partie, semporteRaoul Schrumpf, chef de cabinet dudpartement de lEnvironnementurbain et de la scurit Genve.Quand les sacs sortent de la benne,comme de lourdes montagnes gri-ses, ils chutent, explosent, se per-cent, vomissent leur contenu ht-roclite, bouchons, canettes, embal-lages cartonns, verre On recy-cle de mieux en mieux, mais il y aencoredu travail.On trouve jusqu20% de papier dans les poubellesmnagres! remarque FredyMartin, chef dunit laVoirie de laville de Genve. Qui, en vingt ansdemtier, a vu sortir plus dune sur-prise du fond des sacs. Poles,chaussures, objets en fer et mmeune fois un lapin vivant, aux pattesattaches. On na jamais pu savoirdo il venait!

Malgr quelque 110 si-tes de rcupration et un

Chaque jour, onzecamions de ce typesillonnent la villeen mme temps.


REPORTAGE RAMASSAGEDESORDURES | 19


ramassage du papier hebdo-madaire, les habitants de la

cit de Calvin ne recyclent que33% de leurs dchets. Un rsultatnettement infrieur aux 51% de lamoyenne nationale. Alors, rcalci-trants les Genevois? Je crois queles mnages jouent le jeu, mais cesont les commerces et les indus-tries qui ont encore un gros effort faire. Il faut dire aussi que cer-tains endroits de la ville sont telle-ment exigus que les locaux nontpas la place daccueillir des bacs detri. En vieille ville, cest impossi-ble, observe Raoul Schrumpf.

Sans devenir aussi zle que cesvilles scandinaves qui proposentjusqu seize containers diffrencispour un tri extrme, Genve veutdonneruncoupdebalai aux vieilleshabitudes. Avec des actions de net-toyage tous azimuts, comme le rem-placement des containers roulet-tes par des bennes enterres, elleplace la propret commeunede sespriorits politiques (voir encadr).A Genve, on nest pas encore lesmeilleurs dans le chiffre absolu,mais on commence devenir trsbons dans leffort, dans lnergieque lonmet pour restaurer lespacepublic, sourit le chef de cabinet.

Reste un gros point noir: les d-barras sauvages. En une anne,90 000 objets provenant de dpts

illicites ont d tre ramasss mal-gr unnumro dappel et un servicegratuits. A croire que quatre ca-mions et quelque 35 rendez-vouspar jour ne suffisent pas cumerla ville des tagres dglingues etautres sofas souffreteux abandon-ns sur les trottoirs, coins de pe-louse ou parkings. On dbarrassele matin, a se remplit laprs-mi-di, soupire Pierre Liaudat, respon-sable de la Voirie de la ville. Il fautdire que lesmentalits ont chang.Avant, les meubles duraient touteune vie. Aujourdhui, on achte, onconsomme et on jette! De 3800tonnes en 2007, on est donc pass 4200 tonnes en 2008, soit uneaugmentation de prs de 10,5%pour les seuls dchets encom-brants.

A 11 h 30, le camion orangerentre la voirie. Passe sous le jetpour le nettoyage final. GrardDe-vanthry enlve sonuniforme fluo-rescent. Comme un Sisyphe fati-gu, mais persvrant. Il sait quedemain, il faudra recommencer.Que chaque jour, la ville redevientsale et quil faut soulever des mon-tagnes dimmondices pour lui re-donner un visage.Dans lintervalle,il part se mettre au vert chez lui,auprs de ses moutons.

Patricia BrambillaPhotos Franois Wavre / Rezo

Onex, une ville qui ouvre les sacsMarre de retrouver les points de tri transforms en dpotoirs le lundimatin. Sacs de PET abandonns au pied des containers, vieux canapsdlabrs dposs l pendant la nuit, sacs dordures mnagres Pourmettre fin aux dpts sauvages sur les points de rcupration, la villedOnex (GE) a donc enfil des gants et retrouss ses manches. Depuis ledbut de lanne, tous les lundis matin, des employs de la Voirie, escortspar un agent de scurit municipal, jouent les experts. Vrifient la salubritdes points de rcupration et, en cas de dpt illicite, ouvrent les sacs,farfouillent la recherche dun nom, dune identit. Le propritaire du sacreoit alors une lettre. Sans recours de sa part, la missive est suivie duneamende: 130 francs la premire fois, puis le double en cas de rcidive.Une politique dissuasive qui porte ses fruits, puisque de 500 kilos dedpts sauvages ramasss par tourne en 2008, il nen reste plus que200 kilos en 2009. Il faut faire comprendre aux gens que certains dchetsnen sont pas, puisquils peuvent tre recycls. Un dchet, a ne se jetteplus, a se gre, conclut Flora Madic, responsable de linformation sur lesdchets pour la commune dOnex.

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Longtemps flanque dune rputa-tion de ville sale, Genve joue lespionnires en matire dcologie.Aprs la lutte contre les tags, lacration des co-contrats et lachasse aux dbarras sauvages, levirage propre saccentue. Troisquestions Pierre Maudet,conseiller administratif en chargede lEnvironnement urbain et de lascurit Genve.

Avez-vous limpression que lamentalit des Genevois achang?Les mentalits ont volu, mais riennest acquis. Il y a toujours denouveaux dchets, de nouvellesmodes. La consommation desjournaux gratuits, barquettes sushi et autres emballages depique-nique, qui correspondent

Objectif 2010: tolrance zroune nouvelle faon de vivre et demanger, font augmenter le volumedes dchets. Nous vivons dans unesocit qui produit toujours plus dedtritus, mais qui trie de mieux enmieux aussi. Jaimerais arriver faire prendre conscience aux gensque nous sommes tous des agentsde la voirie.

Songez-vous introduire la taxepoubelle, comme Fribourg etbientt Neuchtel?Cest une dcision qui doit seprendre lchelle cantonale, sinonon sexpose des effets pervers,comme le tourisme des poubellessur les autres communes ou lesgens qui prfrent brler leursdchets plutt que les trier. Jetrouve que ce serait une mesurearbitraire et contre-productive. Par

contre, il faut populariser lide quele dchet est revalorisable.

Comment expliquez-vous que,malgr tous ces efforts, le tauxde recyclage en ville de Genvesoit infrieur la moyennenationale?En Suisse almanique, lide quelon peut trier ses dchets, mmedans le domaine public, est mieux

entre dans les ttes. A Zurich, ontrouve des bacs de rcuprationpour les journaux gratuits jusquedans les trams. En ville de Genve,nous avons atteint un palier auniveau des mnages, mais il y a uneimmense marge de progression duct des entreprises: notreprochain cheval de bataille, cest lepapier. En 2010, les entreprisesdevront assurer entirement larcupration de leurs dchets. Etl, nous appliquerons la tolrancezro.

Pierre Maudet.


MadameWWFValaisDepuis quinze ans, Marie-Thrse Sangra occupe le poste dlicatde secrtaire duWWF Valais. Dans un canton o lcologie estfrquemment accuse de nuire aux intrts vitaux de lapopulation. Mais o les mentalits voluent, comme ailleurs.

Un pre catalan, une mrehaut-valaisanne: il faut aumoins a dans les veines pour

occuper sans ciller, depuis quinzeans, comme le fait Marie-ThrseSangra, le poste trs expos de se-crtaire duWWFValais. Dans uneterre o la dfense de lenvironne-ment avait valu Maurice Chap-paz de se faire traiter de cancer, Franz Weber une sance de pu-gilat sur lherbe grasse de Verbieret au prcdent secrtaire duWWF un sjour lhpital aprsstre fait molester par un com-mando anonyme.

Mais les temps changent m-me au cur du Vieux-Pays: contrelavis du gouvernement, de la plu-part des autorits, contre le Nou-velliste, le Valais a massivementrejet linitiative des radicaux vi-sant restreindre le droit de re-cours des associations cologistes.Un vrai cadeau, stonne encoreMarie-Thrse Sangra, qui y ajouteun autre signe: La brillante r-lection du conseiller dEtatJean-Michel Cina, pas prcis-ment un cologiste, mais qui sestattaqu de front la spculationimmobilire.

Des cris de colre,cest acceptableEt puis laffrontement, elle aimea. Je suis une personne deconvictions, jaffiche mes ides,jimpose des thmes et je trouvenormal que les gens ragissent.Marie-Thrse Sangra na jamaissubi dagressions. Elle croise biensr, de temps en temps, des gensfchs,mais les cris de colre, cestacceptable.

Enfin, cela dpend quand m-me do ils viennent: Je peuxavoir de la comprhension, et m-me une certaine empathie pour lacolre des leveurs de moutons.Nettementmoins envers la spcu-lation immobilire ou les agisse-ments du lobby agricole.

Avec ce dernier, laffrontementactuel concerne la troisime cor-rection du Rhne. Le projet pr-voit de sacrifier 370 hectares de


RCIT MARIE-THRSE SANGRA | 23

terres agricoles pour llargisse-ment et la renaturation du fleuve.Marie-Thrse Sangra rve dunRhne qui ne soit plus simplementun gros tuyau,mais un vrai coursdeau, dans un crin de verdure,avec des berges vivantes, des brasmorts. Cest un des plus grandsfleuves dEurope, cest un patri-moine. On oublie trop souventque le Valais ne se rsume pas sesmontagnes.

Mais 370 hectares, les paysanstrouvent que cest beaucoup trop,et le WWF pas assez. Pourtant,argumente la secrtaire, les m-mes paysans sacrifient chaque an-ne 250 hectares pour les fairepasser en zones btir.

Le problmemajeurPour elle, lamnagement du terri-toire est le problme numro unen Valais, avec des zones btirsurdimensionnes, en violationdes directives fdrales qui exigentquon se concentre sur les zonesdj densment construites.

Rsultat: des zones bties par-pilles, sans me, sans culture,sans tradition. Le dysfonctionne-ment, selon Marie-Thrse San-gra, viendrait de la mainmise desautorits communales sur lam-nagement du territoire: Souventleurs reprsentants sont les plusgros propritaires fonciers de lacommune. Certains ne deviennentprsident que pourmieux rentabi-liser leurs terrains.

Les petits arrangements entreamis semblent encore bien fonc-tionner. Et donner raison sa col-lgue haut-valaisanne de Pro Na-tura, Eva-Maria Kly, affirmantquen Valais, si on a des relations,on peut construire la tour Eiffel ausommet du Cervin.

Ils sont encore nombreux lesinterlocuteurs de Marie-ThrseSangra qui travaillent toujours la valaisanne. Comme ce promo-teur qui pense quinviter la secr-taire duWWFdans son restaurantet discuter de tout et de rien unaprs-midi entier suffit rgler la

situation, que cest en ordre com-me a.

Mais le boom immobilier deces dernires annes a fait appa-ratre en Valais des personnagesaux murs un peu diffrentes.Les Russes de la socitMirax parexemple et leur mgaprojet 500millions pour relancer la stationdAminona. Ils nont rien prvude concret en matire denviron-nement, ni au niveau du choix desmatriaux ni du plan de circula-tion. Avec eux, pas dapprocheni de sduction locale: Ils ontessay de nous contourner ensadressant directement au WWFSuisse.

Autre combat actuel, celuimen comme unique opposant auprojet de village touristique dugroupe canadien Intrawest Bru-son, dans le val de Bagnes. Deuxcents places de travail la cl et larsurgence des accusations tradi-tionnelles montant de la presselocale comme du caf du com-merce: le WWF contre lemploi,contre le tourisme, contre lesmontagnards.

A ce procs, Marie-ThrseSangra a rpondu depuis long-temps: La nature en Valais est laprincipale ressource, la matirepremire. Attenter lenvironne-ment, cest donc attenter lco-nomie du canton, assnait-elledj en 1998 en pleine bataillefrontale, et combien impopulaire,contre la candidature valaisanneaux Jeux olympiques.

La transformationde VeysonnazMarie-Thrse Sangra avoue tredevenue cologiste grce Jean-Marie Fournier, le tout-puissant promoteur de Veyson-naz. Jai pass mes vacances l-haut, chez une de mes tantes, jaivu comment ce village o on al-lait encore chercher son lait lcurie, dans un bidon, sesttransform en une micro-ville.Et sur le versant d ct, je voyaisNendaz se couvrir de botes dal-lumettes.

Il y a un autre Fournier contre le-quel Marie-Thrse Sangra a unesrieuse dent. Une dent de loup:Jean-Ren, le cousin de Jean-Ma-rie, le gouverneur, conseilleraux Etats et ex-conseiller dEtat.Une plainte du WWF est encorependante contre lui: Il a dlib-rment viol la loi en ordonnantlabattage dun loup. Elle estimeque dans ce dossier tout a t fait rebours du bon sens. Au lieudaider les leveurs de moutons mettre en place des mesures deprotection, on a dpens des dizai-nes de milliers de francs organi-ser des battues inutiles.

Un quilibre entre les treshumains et la natureLe travail de Marie-Thrse San-gra ne consiste pas qu sopposermais aussi proposer. Comme r-colter, sur les marchs, des signa-tures en faveur de la revitalisationdes bois de la Borgne, cette rivirequi descend du val dHrens et sejette dans le Rhne aux portes deSion. Avec le double objectif dof-frir un espace de dtente pour leshommes promenade pied,vlo, places de pique-nique, etc. et des conditions optimales pourla vie sauvage. Un quilibre diffi-cile trouver, car ncessitant dela place, beaucoup de place: Uncastor, sil voit passer 250 cyclistespar jour devant sa hutte, il senira.

Marie-Thrse Sangra recon-nat quemalgr les incomprhen-sions, les intrts parfois diver-gents, la nature reste une valeurprivilgie en Valais: Enversleurs paysages, les Valaisans semontrent patriotes, dans le bonsens du terme. Et que le WWFest peut-tre un peu trop austrepour les mentalits locales: Onnous reproche par exemple de nepas participer des manifesta-tions comme la finale cantonaledes combats de reines. Bref, en-tre le Valais et lenvironnement,cest un peu une histoire damourvache. Laurent Nicolet

Photos Mathieu Rod

Marie-ThrseSangra: Je suis

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tionnel. Vous navez pas la moindre idede ce dont il sagit, nest-ce pas? commemoi jusqu il y a peu. A mon avis pareilleexpression emotional contract na punatre quen pays anglo-saxons. Les An-glais ont toujours eu la rputation dtrecoincs (jexcepte la priode dbridedes sixties). Ils ont si peu lhabitudedchanger des motions intimes quil leura fallu inventer une expression pour dsi-gner cette chose rare. Inversement, enItalie elle est si naturelle quil na jamaist besoin de lui trouver un nom de bap-tme.

Alors qu 20 ans je vivais en Angleterre, et quunsoir jtais un peu tristement attabl dansun caf, une jeune Italienne, elle-mmevaguement esseule et que je connaissais peine, stait approche de moi, assise ma table avec toute la spontanit de sespropres 20 ans et mavait racont que dansson pays, pareille situation tait impensa-ble! Et de mexpliquer pourquoi, de me

parler longuement de lItalie, de llan na-turel qui liait l-bas presque instantan-ment les jeunes en des groupes humainspleins de chaleur et de vivacit communi-cative, sans quon laisse jamais personnede ct. Elles mavaient frapp, les parolesde cette jeune fille, et je nai jamaisoubli.

Je parle de lAngleterre et de lItalie, mais cestbien sr comme Montesquieu parlait desPersans. A des degrs divers, quantit depeuples et pourquoi les Suisses feraient-ils exception? souffrent du mme syn-drome. On peut ctoyer certains tres unevie durant sans jamais souvrir eux dequoi que ce soit dessentiel (et rciproque-ment), en se bornant des contacts desurface (bonjour, bonsoir dans lascen-seur).Curieusement, on se livrera peut-tre vo-lontiers, et tout entier, quelquun quonest peu prs sr de ne jamais revoir:inconnu(e) crois(e) dans le train ou unaroport, chauffeur de taxi dans une grandeville o lon est de passage, rencontre dehasard. Parfois, on avouera jusqu ses fai-blesses, ses manques, ses failles, ses pro-blmes les plus intimes comme dans cebeau roman de Camus, La Chute (inspira-

tion existentialiste videmment). Onconfiera des choses qui ne sont destinesni aux oreilles des voisins ni celles descollgues de bureau.Il existe encore un autre cas de figure. Par-fois, par un trop-plein dmotions qui sub-merge et m par un soudain sentiment deconfiance, on se livre quelquun qui nestni un proche ni un inconnu, mais une sim-ple connaissance quelquun quon risquemme de revoir souvent.

A cet instant nat le contrat motionnel.Cette per-sonne ne sy attendait pas du tout; ellepourrait se sentir charge dun poids im-portun, mais non, elle se sent allge, d-cadenasse son tour. Elle ntait pas devos intimes, et voil que vous lui avez faitpart, Dieu sait pourquoi, de quelque chosede trs personnel, qui vous touche profon-dment, qui ne regarde pas les autres. D-sormais, cette personne est dpositairedun secret, dune motion que vous avezpartage avec elle, et elle sait que vouslavez spontanment lue pour en tre lerceptacle. Ainsi devenez-vous dbiteurslun de lautre. A partir de l, entre vous,les rapports trouvent un ancrage vrai. Carparfois les tres humains aiment se sou-venir quils sont humains.

Jean-Franois Duval,journaliste


La relance vertenest pas un gadget,cest un outil de surviePrsident du Parti socialiste genevois, Ren Longet cultive depuisquarante ans les ides cologiques. Avec un enthousiasme durableet un esprit mesur. Ses bons plans pour la plante.

On connat votre engagementpour lcologie depuis desannes. Comment est ne votreconscience Verte?Cest une rvolte contre la btisehumaine. Jai toujours t choqupar le fait que sur Terre, lhommea tout pour russir, mais quil ladtruit parce quil ne sait pas com-ment lutiliser. On pourrait fairede cette plante un jardin et onrisque den faire un dsert! On apass quarante ans nier les pro-blmes. Avant Nicolas Hulot, il yavait Cousteau, Robert Hainard,des philosophes comme Denis deRougemont ou Simone Weil quinous mettaient dj en garde, lan-aient le dbat sur ltre et lavoir,sur le but de la production, sur lafuite en avant vers les choses inu-tiles.

Et aujourdhui, en 2009, nossocits sont toujours aussi dpen-dantes du ptrole quil y a trenteans! On continue de puiser dansles ressources fossiles, qui ont misdes millions dannes se consti-tuer, de les brler pour se chauffer,se dplacer, mais aux trois quartsen pure perte vu les mauvais ren-dements des moteurs et chauffe-ries. Avec pour rsultat de chargerlatmosphre en CO2 avec tous lesrisques que cela comporte.

Mais les cologistes se sontparfois tromps, sur la mort desforts, le trou dans la couchedozone. Quand ils annoncent lacrise des ressources, peut-onvraiment les croire?

Je ne suis pas un scientifique, maisil existe quelques paramtres vri-fis, comme la surpche dans lesocans, la dsertification dans leSahel ou la dforestation massivedans les tropiques. Chacun de cesproblmes environnementaux ason remde, pour autant que ce nesoit pas trop tard. Jai visit des zo-nes dforestes par exemple auBrsil. Ctait devenu un champ determitires. Aprs une saison depluie, lhumus a disparu dans lesrivires et bouche les estuaires. Sur

place, il ne reste plus que largilequi, aprs trois mois sous le soleildes tropiques, devient dure commede la brique.Quant au changementclimatique, qui entrane la fonteacclre des glaces des ples, duKilimanjaro, des Alpes, le phno-mne est avr et extrmementinquitant, mais les solutions sontplus compliques...

Pour vous, quel est le problmele plus urgent en matiredcologie?Unmilliard dtres humains nontpas daccs leau potable, 950millions dhumains ne mangentpas leur faim et 1,6 milliardmange trop, mais cest un autreproblme. Un milliard et demi napas de toit, 800millions sont anal-phabtes... Voil les priorits.

Il faut un dveloppement,mais on ne peut pas offrir tout lemonde lemode de vie gaspilleur etaberrant qui est laspiration in-consciente de lOccident et despays mergents. Ce nest math-matiquement pas possible que6,5 milliards dtres humains seconduisent comme 300 millionsdAmricains. Il faut trouver unquilibre entre aujourdhui et de-main, entre le Nord et le Sud, en-tre lhomme et la nature. Et refon-der lconomie partir dun nou-veau rapport la nature.

Trouver un quilibre, oui, maiscomment? Avec le Green NewDeal?Oui, la relance verte, leGreenNew

Bio expressRen Longet est n le 12 avril1951 Genve. Mari, unenfant. A t conseiller nationalde 1982 1991 et dput auGrand Conseil genevois de 1993 1999. Aujourdhui, prsidentdu Parti socialiste genevois,conseiller administratif de laville dOnex et galementprsident dEquiterre, uneassociation active dans ledveloppement durable.Visionnaire pour les uns, tropsage pour ses adversairespolitiques, assurmenthumaniste, Ren Longetcontinue de militer pour laplante avec pragmatisme etpondration, diffusant sesides vertes travers cours,confrences et publications. Ladernire en date: Du consom-mateur au consommacteur,Ed. Jouvence, 2009.

Ren Longet milite pour laplante avec pragmatismeet pondration.


ENTRETIEN REN LONGET | 29

Deal, propose par les NationsUnies, est une faon de faire coupdouble: relancer lconomie, don-ner de lemploi tout enmettant aucentre de nouvelles dfinitions dequalit. Le dveloppement dura-ble, cest un projet de socit et unconcept conomique, une faonde remettre lconomie daplomb.

Si on ne le fait pas, on va sen-foncer dans les problmes, lesgens seront de plus en plus pau-vres, il y aura de plus en plus deconflits sociaux et lenvironne-ment deviendra le cadet de nossoucis. Mais il a les moyens denous le faire payer! Et quand lacrise des ressources sajoutera lacrise financire, nous nauronsplus le temps ni les moyens de fa-voriser les nergies alternatives.Avec neuf milliards dhabitantssur la Terre en 2050, la relanceverte nest pas un gadget, cest uneexigence de survie.

Concrtement, les Suissestrient leurs dchets, achtentlocal, teignent la lumire ensortant. Que faire de plus?En trente ans, la Suisse a mis descatalyseurs aux voitures, amliorle taux de recyclage, augment lessurfaces de rserves naturelles.Mais, paradoxalement, on constatequau niveau de la consommationde ressources, lempreinte cologi-que est aujourdhui trois fois plusimportante que ce quelle devraittre, daprs lOffice fdral delenvironnement. On narrive pasencore la faire diminuer, on ar-rive tout juste la stabiliser.

Pourtant les producteurs fontdes efforts...Beaucoup mme. Un avion,par exemple, consomme la

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Migros Magazine 21, 18 mai 2009 ENTRETIEN REN LONGET | 31DVELOPPEMENT DURABLE

moitimoins quil y a trenteans, mais le nombre de pas-

sagers ariens sest multipli parhuit en quarante ans! Les appareilslectroniques sont plus perfor-mants, mais tout le monde a sonportable, plusieurs TV par foyer,etc. On continue daugmenter laconsommation despace par per-sonne, daffecter la constructionunmtre carr de terre par seconde.Si le qualitatif est en partie matri-s, avec moins de pollution de lairet de leau, le quantitatif ne lest pas.Nous navons pas russi passer delconomie linaire et prdatrice une conomie en boucle.

Mais le problme nest-il pasaussi au niveau des paysmergents? Comment amener laChine ou lInde devenircologiques?Ce dbat sur le dveloppementdurable que lon a ici en Suisseexiste partout dans le monde, ycompris en Inde, en Malaisie, enChine. Il y a au Sud une socitcivile qui se pose les mmes ques-tions sur lnergie solaire, la pro-tection des forts ou la gestion dusol. Je ne crois pas au foss entre

nous et les pays mergents. Il estfaux de se dire: nous, on fait lesefforts et eux vont les annuler.

Dailleurs, les efforts que lonfournit en Suisse sont plus symbo-liques que profonds. Le parc im-mobilier qui se construit aujour-dhui est six fois plus performantque la moyenne des immeublesexistants, mais lassainissement delexistant ne se fait pas, ou trsmollement. Quant la Chine, avecson milliard et demi dhabitants,elle a pris des directives, en ma-tire dnergie solaire, nettementplus imprieuses quen Europe.Une chose est sre: soit le mondeentier y arrive, soit le mondechoue. La Suisse ne va pas se sau-ver toute seule dans ses Alpes.

Vous fustigez le gouvernementsuisse. Nen fait-il pas assez?Le Conseil fdral est ct de laplaque! Il y a un vague programmedconomie dnergie, mais aucunplan de relance Vert, aucune ligne,aucune vision. Nous navons pasencore dObama suisse. Notre parcautomobile reste le plus consom-mateur et pollueur dEurope. Alorsquil faudrait se donner un objectifpour 2050: diviser par trois laconsommation dnergie, utiliseraux trois quarts des nergies re-nouvelables, respecter le sol etsurtout la biodiversit. En 1960,les Amricains staient donn ledfi denvoyer un des leurs avantla fin de la dcennie sur la Lune,on devrait arriver transformer

nos technologies en quaranteans!

La crise va-t-elle donner un coupde fouet ou un coup de frein audveloppement durable?Mon espoir est que la crise fassecomprendre aux gens quil y aquelque chose de fondamentale-ment drgl dans la programma-tion conomique actuelle, tant surle plan des priorits que du socialet de lcologique. Si on veut re-partir dun bon pied, il faut que cesoit dun bon pied cologique etsocial. Ce qui arrive en Suisse estidentique ce qui arrive dans lemonde. Est-ce quon sortira de lacrise par le haut ou par le bas? Lechoix se fait aujourdhui. La faondont on vire les employs de ban-que et les conditions de travail desemploys qui en Chine ou ailleursau monde montent les ordina-teurs, cueillent les oranges, le co-ton ou le caf relve des mmesdrglements.

Et vous, au quotidien, quels ges-tes faites-vous pour lenviron-nement?Je suis peu consommateur

On dtruit le cycledu vivant, mais onespre que lindividu,lui, soit immortel

Le rchauffement climatique entrane la fonte des glaciers. Pour prserver leur domaine skiable, certaines stations, comme ici Flims/Laax,nhsitent pas recouvrir les glaciers de bches. Un procd condamn par les organisations cologistes.

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Migros Magazine 21, 18 mai 2009 ENTRETIEN REN LONGET | 33

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de chosesmatrielles. Je naipas besoin de mettre le

chauffage 25 C. Jai une voiture,mais je suis content aussi de pren-dre le train et, en ville, je vais volon-tiers pied. Je naime ni le micro-ondes ni la bote de conserve, maisles produits locaux et de saison. Jenachterais jamais de fraises en f-vrier par exemple. Disons que, demanire gnrale, je ne suis pas axsur la consommation quantitative.

Plutt consommacteur queconsommateur, doncOui, parce que acheter, cest voter.On a un pouvoir dachat, maisquest-ce quon en fait? Ce pouvoir,aussi petit soit-il, il est passion-nant dapprendre lutiliser... Ilfaut passer du statut de victime,dacheteur passif, celui dache-teur rflchi. Quelles filires,quelles qualits, quelles condi-tions sociales et environnementa-les suis-je en train de soutenir?

Oui, mais comment faire pourque les courses ne tournent pasau casse-tte?Il sagit simplement de se poser desquestions sur la provenance et ledessous des cartes. Prenons le casdes vtements. Une paire de jeans,cest du coton, souvent trait

coup de pesticides, puis tiss, teint,dlav, blanchi au chlore. Avecforce nergie, produits chimiquesqui vont peut-tre nous rester surla peau.

Il faut savoir aussi quun cafMaxHavelaar, cest la garantie quelargent va directement au planteuret quil pourra en vivre. Il faut com-prendre quune bonne affaire nedoit pas ltre seulement sur le planconomiquemais aussi cologiqueet social.

Alors, il ne faut plus porter dejeans ni acheter des asperges duMexiqueAbsolument, il faut acheter les as-perges dici! Et savoir quil existedu coton bio. Cela dit, je ne veuxpas culpabiliser les gens, mais ap-peler les consommateurs davan-tage sintresser aux choses. Choi-sir des produits de culture biolo-gique ou avec un faible impactenvironnemental est un bnficecertain. Parce que la sant person-

nelle va de pair avec la sant de laplante. Je crois sincrement queles produits chimiques ne sont pasbons pour nous. Voil pourquoi ilvaut mieux acheter des fibres detextile bio, du bois certifi FSC,viter les produits dentretienagressifs. Et limiter la consomma-tion de sucre, de sel, de viande:llevage industriel aujourdhui uti-lise plus de produits vgtaux et decrales que les biocarburants,cest aberrant!

Philippe Roch a dit de vous quevous tiez un visionnaireOn ma souvent dit que javais rai-son trop tt. Mais a ne mint-resse pas davoir raison. Jaimeraissurtout que les personnes se po-sent des questions. Quavons-nousfait, nous, personnes vivantes, denotre vie et quavons-nous fait debien sur cette Terre? Avons-noustoujours cette fibre qui nous relie la Terre? Pour moi, cest un trevivant. Lindividu est appel mou-rir,mais pas le cycle de la vie. Exac-tement le contraire de ce quonessaie de faire maintenant: on d-truit le cycle du vivant, mais onespre que lindividu, lui, soit im-mortel. Propos recueillis par

Patricia BrambillaPhotos Magali Girardin / Pixsil et Key

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CRIQUET-PHASMERessemblant sy mprendre une tige ou unebranche, cetinsecte aimepasser inaperu,surtout quand lesprdateurs rdent.

A larencontredesmerveillesde la natureLexpdition dans la fort tropicalecommence! Du 19 mai au 13 juillet, Migroslance, en partenariat avec le WWF, unegrande action o enfants et parents sontinvits collectionner, changer et collerdes vignettes dans un bel album. Tout enfaisant un geste pour la sauvegarde deszones menaces de dforestation.

La fort tropicale abrite jusqu80% de toutes les espces v-gtales et animales de la pla-

nte. A lombre des grands arbres,la panthre et le jaguar chassentsans relche, alors que les Indienstirent des flches dont la pointecontient du poison provenant dela grenouille tueuse. Sur Sumatra,le petit kanchil de la famille deschevrotains se retire pour dormirdans les troncs.

La fort tropicale est une in-puisable source dmerveillement:les scientifiquesestimentdailleursque ces zones boises nont pas en-core livr tous leurs secrets. D-sormais, les enfants peuvent partir

en compagnie des Lilibiggs explo-rer le vaste monde de la fort.Dans la montgolfire de Hugo,Nina et Tobi qui survole la cimedes arbres, il y a toujours une placede libre. La grande expdition quise droule sur trois continents estorganise par Migros et le WWF,qui ont rcemment sign un nou-veau partenariat.

Stickermania Aventuredans la fort tropicale: tel est lenomde la nouvelle action, qui doitpermettre de manire ludique la jeune gnration de mieuxconnatre les richesses de la na-ture. A linstar des clbresfigurines Panini, il sagit ici

ACTUALIT MIGROS | 37

NASIQUEExcellent nageur, le nasiquepeut mme remonter les fleuves.Mais attention au crocodilemarin: son pire ennemi.

PANTHRE NOIREMenace dextinction, la panthrenoire est en fait un jaguar aupelage fonc.

GOURA COURONNMenac dextinc-tion, le gouracouronn vit dansla fort tropicalede Nouvelle-Gui-ne. Durant lasaison desamours, le mlearbore un impres-sionnant plumage.

PYTHON VERTVivant dansles arbres, ceserpent mangedes souriset des lzards.

La situation estdramatiqueRgulirement, nousentendons des nouvellesalarmantes sur la destruc-tion des forts tropicales.Quelle est la situationactuelle?La situation est dramatique.Depuis les annes 1960, lex-ploitation effrne des forts aconduit une forte rductiondes zones boises. Lquivalentde prs de lamoiti de lEuropea disparu. Et cela continue.Pourtant, les forts tropicalessont les zones les plus diversi-fies du monde. Elles abritententre 50 et 80% de toutes lesespces animales et vgtales.

Quelles sont les raisons decette dforestation?Le besoin croissant en bois. Enoutre, beaucoup de forts sontbrles afin de pouvoir cultiverles terres. On plante alors parexemple de lhuile de palme quiest ensuite utilise pour labo-rer des denres et des cosmti-ques. Ou encore du soja quisert nourrir les porcs et lesbufs. Enfin, la constructionde routes, de barrages et de si-tes industriels est aussi respon-sable de la dforestation.

Quel est limpact de ladgradation de ces cosys-tmes sur lhomme?Sur place, les habitants perdentleur espace vital. En outre, lespopulations locales sont sou-vent dplaces et loignes de

leurs terres. Mais nous aussi,nous sommes concerns, car ladestruction des forts tropica-les participe au rchauffementclimatique.

De quelle manire?Le dboisement contribue prs de 20% des missions deCO2 causes par lhomme. Celapse fortement sur le climat.La fort tropicale est un impor-tant rservoir de carbone. Ledfrichage et les feux de fortacclrent le rchauffementclimatique. Enfin, la fort tro-picale est importante pour largulation du cycle de leau.

En tant que membre fonda-teur du WWF Wood GroupSuisse, Migros sengage pourla sauvegarde des forts.Comment jugez-vous cetteaction?Cela est trs positif, carMigrossengage acheter du bois cer-tifi FSC provenant de forts(dont celles des zones tropica-les) exploites durablement etdemanire socialement accep-table.www.wwf.ch/forettropicale etwww.migros.ch/FSC

Matthias Diemer est responsable desprojets internationaux au WWF Suisse.

Fonds pour la forttropicaleA chaque album Stickerma-nia vendu, 1 franc seravers au Fonds pour la forttropicale cr par le WWF.Largent ainsi rcoltpermettra de soutenir desprojets en Amrique du Sud,en Afrique et en Asie. Cefonds contribue grandement la sauvegarde de la diversitdes espces dans lesdiffrentes forts tropicales.

Migros Magazine 21, 18 mai 200938 | ACTUALITMIGROSDVELOPPEMENT DURABLE

Mon albumLalbum Stickermaniapour coller les deux centsvignettes est vendu dans lesmagasins Migros au prix deFr. 5.

Une fort sur la ToileEn se rendant sur www.stickermania.ch,il est possible (aprs stre inscrit) de planterson propre arbre. Et comme beaucoupdautres internautes font de mme, cest unegigantesque fort Lilibiggs qui sort de terre.Les jeunes explorateurs peuvent rpondre dix questions par jour sur les animaux de lafort tropicale. Plus le nombre de rponsesexactes est grand, plus larbre prend de lahauteur. Le site recense de plus les dates de latourne suisse de la Jungle de jeux qui sedroulera dans les magasins Migros.

CAPYBARACe gros rongeur habite en Amazonie.Quand le danger menace, il sloigneen nageant ou en plongeant.

GRENOUILLE CORNUEPouvant mesurer jusqu 20 cm, cettegrenouille se cache dans les moussesou sous les feuilles, voire senterre, etattend patiemment quune proie passedevant elle...

de collectionner, dchan-ger et de coller de petites

images. Un albumpeut accueillirdeux cents autocollants dani-maux qui vivent dans les fortstropicales dAmrique du Sud,dAfrique et dAsie.

Et voici comment cela fonc-tionne: chaque tranche dachatde 20 francs dans les magasins etrestaurants Migros, les marchsspcialiss (Micasa, SportXX,M-Electronics, Do it + GardenMigros) ainsi que sur LeShop.ch,les clients reoivent un emballagede cinq autocollants (au maxi-mum: dix pochettes seront distri-bues par achat). De plus, un bonpour un paquet supplmentaireest appos sur des articlesMigrosdestins spcialement aux en-fants et aux familles ou prsen-tant une plus-value cologique.Notons que lalbum, les pochettes

ainsi que les vignettes sont certi-fis FSC et proviennent de fortsgres durablement et demaniresocialement acceptable.

Parions que, du 19 mai au13 juillet 2009, le singe laineux, lescarabe girafe ou encore le crabevioloniste seront lobjet de toutesles convoitises et ne manquerontpas de se ngocier lors des boursesdchange organises dans toute laSuisse. Christoph Petermann

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Migrossengage etle prouveQue ce soit dans ledomaine cologique,social, sportif ouencore culturel, laFdration descoopratives Migrossinvestit dans denombreux projets.Exemples parmibeaucoup dautres.

CONDI-TIONS DE TRAVAIL:

Migros est lorigine ducode de conduite BSCI.

Celui-ci oblige ses fournisseurs respecter des standards

sociaux. Toutes les entreprisesde production sont

rgulirement contrles pardes organismesindpendants.

RECYCLAGE:Les clients Migros sontchampions suisses en

matire de recyclage du PET.Ils retournent prs de 90% desbouteilles vendues dans les plus

de 600 magasins Migros.En 2008, Migros a ainsi pu

rcolter 8676 tonnesde bouteilles en

PET.

PROTECTIONDU CLIMAT

Le concept de protectiondu climat vise entre autres

rduire jusquen 2010 de 25% lesmissions de CO2 par rapport

2000 (tat actuel: -21%).Produits, emballages, proces-

sus et transports conti-nueront dtreoptimaliss.

COURSES PIED:Migros sengage pourla sant publique en

soutenant douze coursespopulaires dimportance

nationale et plusieurs autresmanifestations rgionales.Plus de 100 000 sportifs detous ges y participent

chaque anne.

SOUTIEN AU SPORT:Le Grand Prix Migros estplus importante course de

ski pour enfants en Europe. Lacarrire de Lara Gut y a dbut.Avec Lets Play Golf, Migrosinvite les coliers dcouvrir

un sport souvent encoreconsidr comme

litiste.

PARTENARIATAVEC LE WWF:

Migros et le WWFsengagent cte cte pourla protection du climat, des

forts et des mers. Depuis cetteanne, Migros soutient de plusles activits du programme

Enfants & Jeunesdu WWF.

Illus

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ACTUALITMIGROS | 41COLLABORATEURS:En tant que plus grand

employeur priv de Suisse,Migros prend ses responsabili-ts sociales et contractuelles.Elle a inscrit dans la conventioncollective de travail les avancessociales que sont lencourage-

ment aux femmes et lecong paternit.

ENGAGEMENTINTERNATIONAL:

Migros est membre du Pactemondial de lONU, un rseau

dentreprises sengageant pourune conomie mondiale juste etdurable, base sur les valeursfondamentales que sont lesdroits de lhomme, le droitdu travail et lenviron-

nement.

POUR-CENT CULTUREL:Depuis 1957, le Pour-centculturel est un engagementvolontaire de Migros dans ledomaine de la culture, de lasocit, de la formation, des

loisirs et de lconomie. Prs de120 millions de francs luisont allous chaque

anne.

TERRASUISSE:Les prs de 14 000

agriculteurs affilis aunouveau label garantissent uneagriculture proche de la nature.Ils sengagent de plus prserverla biodiversit en Suisse. Ainsi,les plantes rares de mmeque les animaux sauvages

sont mieuxprotgs.

BTIMENTS:Migros sefforce deconsommer le moins

possible dnergie. Dj neufmagasins ont t conus selonles standards Minergie, dont

Westside Berne, le plus grandbtiment du genre en Suisse.

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CONDITIONSDE TRAVAIL:

Migros assure pour sesprs de 84000 collaborateurs

des conditions de travailattrayantes. Pionnire,elle dveloppe avec des

partenaires des directivespour la gestion de la

sant en entre-prise.

PRODUITS HEIDI:Les produits de la ligneMigros Heidi (yogourts,charcuterie, etc.) sont

labors partir de matirespremires provenant desrgions de montagne. Ilsprouvent lattachement de

Migros ce typedagriculture.

COLE-CLUB:La plus grande organi-sation de formation pour

adultes de Suisse propose descours depuis 1945 afin de rendreles connaissances accessibles tous. Lance en 2007, lEcole-clubBusiness sest spcialise dansla formation et la formation

continue profession-nelles.

TRANSPORTS:Migros est le plus

important client de CFFCargo. A chaque fois que cela

est possible, le rail est prfr la route pour transporter lesproduits Migros. En 2008,400 wagons par jour ontcircul pour le compte

de Migros.


Vivre enharmonieavec lanatureAndrea et Martin sont amoureuxdepuis peu. Et pourtant, ils ont gardles pieds sur terre: ils consommentde manire mieux respecterlenvironnement. Voici comment.

Au lieu de me taquiner avecdes abrviations commeMSC, FSC, MH et TS, expli-

que-moi plutt ce quelles signi-fient, lance Andrea Martin.Eh bien, l, dans ton assiette, tuas des pinards bio et du poissonMSC, rtorque-t-il. Le label bio,tu le connais dj. Quant MSC,il sagit de labrviation deMarineStewardship Council; cela veutdire que ton saumon a t pchdans des filets larges mailles.Ainsi, les jeunes poissons ne sontpas capturs et les pcheursauront encore de quoi pcher lavenir.

Le regard des amoureux seporte maintenant sur les roses.Le bouquet de fleurs, lui, estMH, continueMartin. Exact, cesont les initiales deMaxHavelaar,rpond Andrea. Jachte rgulire-ment du miel, du jus dorange, ducaf et du cacao Max Havelaar, ilssont dlicieux. De plus, les pay-sans sont pays quitablement etleurs enfants vont lcole.

Martin est heureux que sonamie soit, comme lui, adepte desproduits cocompatibles. Cettetable nest-elle pas magnifique?Sais-tu que son bois est certifiFSC et quil provient de forts ex-ploites durablement, poursuit-il. Et TS alors? coupe Andrea.TS, cest labrviation de Terra-Suisse, un label lanc en collabo-ration avec IP-Suisse et la Stationornithologique de Sempach. Lespaysans affilis sengagent crerdes espaces vitaux pour les espcesvgtales rares et les animaux sau-vages. Voil, maintenant, tu saistout. Ruth Gassmann

Infos supplmentaires sur les labels:www.migros.ch/Labels_durabilite


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Migros Magazine 21, 18 mai 2009 EN MAGASIN | 45

Bois FSCLe bois portant le label FSC(Forest Stewardship Council)provient dune exploitationrespectueuse de lenvironnementet socialement accep-table (protection desespces, droits despopulations locales).

Poisson MSCLe label MSC, pour MarineStewardship Council,dsigne des poissons etdes fruits de mer issus depcheries durables. Ainsi,les stocks, les ocans, demme que lexistence despcheurs, sontprservs.

TerraSuisseCe label est celui duneagriculture suisse prochede la nature et respectueusedes animaux. Les agricul-teurs sengagent crerdes habitats naturels pourdes espcesvgtales etanimales rares.

Max HavelaarLa Fondation Max Havelaar(Suisse) sengage pour lecommerce quitable etdfend les intrts des petitspaysans des pays du Sud.Outre un prix quitable,les producteursreoivent une primeFairtrade pour desprojets sociaux.

BioLe programme Bio de Migros promeut une agriculturedurable sans engrais ni produits phytosanitaireschimiques. Le transport par avion et les OGM sontprohibs. Les produits bio indignes sont issusdexploitations appliquant les directives deBio Suisse.

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Migros Magazin 21 2009 f BL