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quibnm.bnrm.ma:86/ClientBin/images/book20586/doc.pdfDes images et des valeurs nouvelles sont importées de l'extérieur. Elles s'implantent fortement dans notre Feed-back La «Kalima»

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  • qui ®

  • Prostitution : parlons en !

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    Boujours à toute l'équipe de«Kalima» ! Ce n'est pas la premièrefois que je me penche sur cetterevue, mais depuis le premier numérojusqu'au dernier du mois écoulé,Kalima m'a vraiment passionné.Je souhaite qu'elle gagne l'estime detous les lecteurs marocains parcequ'elle est vraiment intéressante etintéresse même les hommes. Jevoudrais bien que vous fassiez dansla rubrique «feu vert» une enquêtesur un fléau, un phénomène socialtrès grave: la prostitution. Uneenquête avec des interviews deprostituées ainsi que de médecinsdes centres prophylactiques, sansoublier de nous donner, si c'est pos-sible, des chiffres indiquant lenombre de ces femmes, afin deremédier à un problème qui - jepense - ne concerne pas seulementles femmes, mais la société engénéral (... )Notre société traverse actuellementune phase de mutation, les valeursmorales traditionnelles s'étiolent.Des images et des valeurs nouvellessont importées de l'extérieur. Elless'implantent fortement dans notre

    Feed-back

    La «Kalima» (la parole) assure lacommunication, et votre publication,après les trois premières livraisons,paraît en mesure d'assurer le «feed-back» permanent entre un publicassoiffé d'écrits originaux et engagés, etun rang d'écrivains et de chroniqueurs,conscients des réalités et des peinesd'une société «mi-hypnotisée»,«mi-acculturée», «mi-aliénée», qu'estla notre.«Kalima» (consciemment ou incon-ciemment ?) s'est tenue prête à comblerle manque et la carence, dont souffrentplusieurs (ou la presque totalité) desmagazines et revues. D'une part parcequ'elle traite deux volets de nature dif-férente: la condition féminine (maispas exhaustivement féminine) et la lit-

    vie quotidienne et posent de gravesproblèmes à l'homme. Il y a desfemmes qui ont été séduites par desjeunes puis délaissées, rejettées parleur famille. Elles font le trottoir. Laprostitution progresse d'une façonvertigineuse aussi bien dans les villesque dans les campagnes. Certainesfemmes sont peu préparées auxtransformations sociales, leur degréde résistance morale ne leur permetpas de dominer toutes les pressionsdont elles sont l'objet et elles som-brent facilement dans la prostitution.Le problème de la prostitution sepose particulièrement dans certainesrégions rurales bien connues. Je citeainsi les régions de Beni-Mellal,Zaouiate Echeikh, Khouribga, Azrou.Dans ces centres, la prostitution sefait au su et au vu de tout le monde.Ce fléau aggrave la situation socialesurtout sur le plan de la santé parcequ'il peut donner aux citoyens desmaladies incurables telles que lablennorragie, le chancre et lasyphilis. Considérées comme desmaladies honteuses, les sujetsatteints se déclarent rarement. Lesservices concernés constatent un

    térature (surtout maghrébine etd'expression française). Ce double rôle(dont souffre notre presse) ne peut êtreexpliqué que par la longue expérience del'équipe de rédaction de «Kalima».C'est le jus et la synthèse de «Souffles»,«Intégra})), «Maroc 2000»,etc.Les reportages de Kalima présentent un«goût» cosmopolite et relient ainsi lepassé au présent, le «raconté» et levécu, le dialogue entre les deux sexes etl'illusion au changement. Le tout vise lechangement des mentalités pour unavenir qui doit être gravé par l'abolitionde toute discrimination sexiste ou dis-parités ségrégationistes.Le chemin est long, mais l'efficacité dela «Kalima» (la parole) des gens debonne foi, réaliseront les voeux deKalima (le magazine) et de tant decitoyens.

    M. BAAOUI El HoussineRABAT

    accoissement alarmant de cesmaladies, notamment dans lesgrandes villes, où elles frappent sur-tout les jeunes. Alors commentcombattre ce fléau? Quelles sontses causes principales? Est-ce lapauvreté? Le divorce? Le chô-mage? Voilà bien des questions àposer.

    M. LABAIHI MobamedEl Kalaa Sragbna

    Nous sommes heureux de constaterque Kalima vous a intéressé et quedonc, en tant qu'homme, vous parti-cipez au dialogue que nous souhai-tons développer entre les sexes.La prostitution est sans aucun douteun problème extrêmement grave quimérite d'être traité avec beaucoup desérieux. Il fait partie des thèmes quiseront abordés dans les numéros àvenir. Si vous même, vous avezrecueilli des témoignages ou desinformations à ce sujet, envoyez-lesnous. Le débat n'en sera que plusriche.

    CoquillageJe suis sûre que tu n'as nullementbesoin de publicité car avec tes écrits,tes thèmes et tes sujets tu as su te faireune place dans nos coeurs.En effet, nous avions depuis très 10Rg-temps besoin d'une telle revue pournous faire sortir de notre petit coquil-lage, nous inciter à nous exprimer pluslibrement et à avoir plus confiance ennous. D'où notre amour pour toi etnotre impatience de mieux te connaître.Chère Kalima, à travers tes lignes ettout au long de tes pages nous décou-vrons, numéro après numéro, tonamour pour nous et ton désir intense denous voir FEMMES avec tout ce quecontient ce mot de grandeur, de délica-tesse, de douceur et de défi.Je te félicite d'avoir pu captiver nosâmes et nous te resterons éternellementfidèles.

    Mlle NARCI LeilaCASABLANCA

  • Sommaire Juin 1986

    Dossier de Presse: 4/86

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    A VOIX HAUTE _Cinq mois déjà !

    445254

    303437

    61020

    566263646670

    Fouad ZAIM

    M.F. Jamal ALAOUI

    Abdellatif LAABI

    Abdelaziz MANSOURI

    Amina SAID

    François CHALUMEAU

    Hinde TAARJI

    Aicha BENCHEKROUN

    ESPACE-VACANCES _A pied dans le Haut AtlasLes pépins du plein airGuide-Vacances

    FÉMININ-PLURIEL _Etudiants: Chut, ils bossentElles bougent: Jamila BouayadLa Kahina

    CULTUREEntretien avec Lucienne SaâdaLecturesA voix basse: «Etes-vous féministe 7»Poème : Mot à MotLe relais: Abdelkebir KHATIBI & Atika SAMOUHFestival culturel : «l'été des Orangers»

    BEAUTÉ-MODE F.Z. EL BOUAB __Coquetterie sur sable finLa face cachée des mainsEpilation «gourmande»

    Directeur de la PublicationNoureddine AYOUCH

    Directrice D6l6gu6eRachida BENNIS

    Responl8bles de la Mdaetlon :Adil HAJJIHinde TAARJI

    ReportagesTouria HADRAOUI

    Chefs de RubriqueMarie-France ALAOUIFanouma BEN ABDENBIFatém-Zahra EL BOUABKhadija EL ZEMMOURI

    CollaborateursChérifa ALAOUIAmina BODAMohamed Fouad BENCHEKROUNAbderrahim BERRADANejib BOUDERBALAA'icha CHENNAMichel CONSTANTINNoureddine EL AOUFIRachida ENNAIFERSouad FILALFatéma GALLAIREGhislain RIPAULTAbdellatif LAABIJocelyne LAABIAbdelaziz MANSOURIFatéma MERNISSIDriss MOUSSAOUIAmina SAlOISKRAMOURIDE

    Directrice ArtistiqueKarima TAZI CALLy

    PhotographeHamid ZEROUALI

    Responl8b1e de la PublicitéKhadija M'BIRKOU

    Photocomposition - ImpressionIDEALE

    DistributionSOCHEPRESS

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    L'ECONOMIE EN QUESTIONS _Le smig Noureddine EL AOUFI 72

    A L'AFFICHE _Le voyage de Sindbad Négib BOUDERBALA 81Délires: «Le Prince Charmant» Fatima MERNISSI 16Femmes sans frontière: Benazir Bhutto Anjum Niaz/AFI 76Panier à idées : Parfumez vos huiles 79Infos Pratiques : Révision des loyers Abderrahim BERRADA 80Courrier des lecteurs 4Enquête Kalima : Afin de mieux vous connaître 25

    38Abderrahim BERRADABOUTIQUE DROIT

    Survol du paysage judiciaire marocain

    KALiMA : 18 Rue Ibn Yala . CasablancaTél. : 36.24.89

    Dép6t légal nO 4/1986

    Accessoires VIA MODA : 19, rue la Fontaine-Casablanca

  • ,

    FEMININ-PLURIEL

    -

  • A la maison, pas moyen d'étudier. ---------A la bibliothèque, pas moyen de respirer.--------

    Reste la rue et les parcs.-------------------Martelant inlassablement l'asphalte, ils squattent les coins _

    de verdure le jour et élisent domicile sous les lampadaires la nuit. ---Au vent, au soleil et à la lune, ils confient leurs rêves secrets -------

    où il est, semble-t-il, beaucoup question de liberté. -------------

    «Non, chez nous, ça ne se passe pas dutout comme ça. On prépare nos exa-mens soit à la maison soit en biblio-thèque mais jamais dehors». Fourat, unjeune tunisien inscrit en deuxième annéede sciences juridiques à la faculté deCasablanca est tout étonné par l'attraitque les espaces verts exercent sur sescamarades en période d'examen. Pourlui, sans une table et une chaise, il estimpossible de se concentrer.Alors que l'air s'imprègne d'une dou-ceur estivale et que l'approche de l'étérend l'humeur vagabonde, les candidatsau baccalauréat et les étudiants du troi-sième cycle abordent la dernière lignedroite qui les sépare de la fatidiquecopie blanche. Les parcs de la villeprennent des allures de cour de récréa-tion pour élèves studieux. Ils sont là,sans distinction de sexe, le nez plongédans leurs fascicules et le regardaccroché aux mots qui défilent sur deslignes sans fin. Voyageant de bancs enbancs quand ce n'est de bout de gazonen bout de terre, ils alternent les posi-tions au gré de leur besoin en concen-tration.Pendant des heures, celui-ci resteraimmobile à la même place comme s'ilcraignait que le moindre mouvementn'entrave ses capacités de compréhen-sion. Celui-là, par contre, n'en finit pasd'aller et de venir et, pour lui, c'est d'unpaquet de kilomètres dans les jambesque se solde la maîtrise d'un chapitre.Le spectacle de ces jeunes déambulantdans les espaces publics, les yeux rivéssur leurs cahiers, est devenu tellementcourant qu'il ne surprend plus per-sonne. S'ils viennent là, se dit-on, c'estqu'ils n'ont pas trouvé d'autre endroitoù aller. Logique. Quand on sait quecertaines familles vivent à plus de dixdans des deux-pièces minuscules, il n'ya pas lieu en effet d'ouvrir de grandsyeux étonnés devant ce phénomène.Nous avons tenu cependant à discuterdirectement avec les intéressés de cettehabitude qui s'est installée dans leursmoeurs. Une petite promenade dans desparcs très fréquentés, de même que danscertaines ruelles de quartiers «chics»avoisinants les quartiers populaires(Anfa/Hay El Hassani) nous a permisde les rencontrer et de mieux com-prendre leurs motivations.

    «Si je ne marche pas,rien ne me rentre entête»

    Au cas où vous ne vous en seriez pasencore aperçu, sachez que nos jeunessont super sympas, super cool et superchouettes (si vous avez d'autres quali-ficatifs qui vont dans le même sens,vous pouvez les rajouter à cette liste).Ouverts à la discussion, ils ont répondude bonne grâce à nos questions bien quenous soyons venus les déranger enpleines révisions. La parole facile et lemot pour rire toujours prêt à jaillir, ilsparlent d'eux-mêmes avec beaucoupd'humour tout en ayant une conscienceclaire de ce qui les entoure et fait leurréalité. Ils ne s'étendent pas sur les dif-ficultés qu'ils peuvent connaitre et,quand il leur arrive d'y faire allusion,c'est avec une grande pudeur. D'unephrase lapidaire, ils vous font com-prendre (quand c'est le cas) que chezeux, ce n'est pas vraiment l'endroitidéal pour travailler. «Les circonstancesne me permettent pas de rester étudier àla maison» nous dit simplement Jamal(20 ans) qui prépare le baccalauréatsous un des lampadaires d'Anfa.Mohamed, même âge, même niveau,estplus explicite: «Chez moi, il n'y a passuffisamment de calme. Je ne vaisquand même pas «réprimer» mesparents en les empêchant de parler sousprétexte que j'ai un examen àpréparer».Mais nous avons eu la surprise de cons-tater que tous ne venaient pas là con-traints par des conditions de vie diffi-ciles. Khadija, par exemple, préfèrepotasser sa comptabilité dans le parcbien qu'elle dispose chez ses parentsd'une chambre pour elle toute seule:«Chez moi,déclare-t-elle, je n'arrive pasdu tout à travailler. Dès que je resteassise un peu trop longtemps, j'ai enviede dormir. Ici, au moins, impossible defermer l'oeil. Il y a toujours quelqu'unpour te réveiller». Amina (23 ans)abonde dans le même sens qu'elle. «Jeme sens oppressée à la maison, nous

    dit-elle. Je n'arrive pas à garder un livreen main plus d'un quart d'heure. D'ail-leurs si je ne marche pas, rien ne merentre en tête.»Marcher, voilà un mot qui reviendradans toutes les explications qui nousseront données. Contrairement à cejeune tunisien qui s'avouait incapablede retenir quelque chose s'il n'était pascloué à une table et à une chaise, mar-cher est une nécessité pour les étudiantsque nous avons rencontrés. Est-ce enraison de l'importance de la mémorisa-tion dans nos méthodes de travail ?Cela parait assez probable. Commenous l'explique Farid (19 ans), s'asseoirou marcher dépend de la manièred'étudier et, bien sûr, de la matière àétudier. «Quand il s'agit d'apprendrepar coeur, marcher aide beaucoup. Parcontre, pour comprendre et faire lasynthèse de ce qu'on apprend, il vautmieux être assis. Pour ma part, je doisme concentrer sur ce que j'étudie. Doncje reste assis.»«Pour moi, le meilleur endroit pourtravailler c'est l'extérieur par rapport àl'intérieur et le bord de mer par rapportà la ville.» Mohamed (22 ans) est unamoureux du plein air. Son esprits'ankylose quand des murs emprison-nent son regard et ils sont nombreuxparmi ses camarades à réagir commelui. «A la maison comme à la biblio-thèque, c'est simple, j'étouffe (Omar,21 ans). Dans un parc, au moins, monhorizon n'est pas limité. Je ressens unecertaine paix dans le fait de marcher.Quand je suis fatigué d'apprendre, jepeux lever les yeux vers le ciel ouadmirer la nature. Et surtout, surtout,je me sens libre de me comportercomme j'en ai envie !»

    «Nous réfléchissons surnos cours et nous lesdiscutons»

    L'étroitesse des lieux dans laquelle biendes étudiants vivent explique aisémentleur besoin d'espace. Espace de libertéou liberté de l'espace, le parc représentetout cela à la fois et plus même encore.

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  • Le parc (ou la rue) c'est une certaineatmosphère, une certaine ambiance detravail qui vous enveloppe dès votrearrivée. Avec tous ces étudiants quisquattent le plus petit fourré, pas derisque d'y échapper et de se laisser allerà oublier l'examen. Du coup, mêmeceux qui bénéficient chez eux de bonnesconditions de travail préfèrent venirrejoindre leurs camarades. Ils rompentainsi avec la solitude, parfois si décou-rageante, et se stimulent au contact lesuns des autres. Ils s'entraident égale-ment à tour de rôle. «S'il te manque descours, tu peux les emprunter, si tu faisdes erreurs, tu peux les corriger et si tune comprends pas quelque chose, tupeux en discuter» nous résumeMohamed (22 ans).Une prise de conscience de l'importancede la discussion s'est faite jour chez lesétudiants interrogés. Fini le bachottagebête et stupide. L'avantage fonda-mental de la révision en plein air résidejustement dans le fait de pouvoiréchanger tranquillement des points devue sur une question sans risquer dedéranger son voisin, avantage dont il estfait grand usage: «Nous ne nous con-tentons plus d'apprendre par coeur.Nous réfléchissons sur nos cours et nousles discutons. Le problème chez nousc'est qu'on base tout sur la mémoire.Beaucoup d'étudiants (surtout les can-didats au baccalauréat) misent uni-quement là-dessus. Résultat, quand ilsarrivent à l'examen, ils sont complè-ment perdus. Ils ont ingurgité des con-naissances mais ignorent comment lesutiliser. C'est au prof d'enseigner audépart à l'élève une bonne méthode detravail ... pour que celui-ci ne soit pasune simple machine qui avale ce qu'onlui donne. Nous ne sommes pas desmachines enfin !»La raison première qui a poussé lesétudiants à sortir préparer leur examendehors reste en premier lieu l'insuffi-sance et la précarité des structures sus-ceptibles de les accueillir durant cettepériode.Etudier à la maison est exclu pour lamajorité d'entre eux. Le cadre ne s'yprête pas, que ce soit pour une questiond'exiguité des lieux ou d'ambianceinappropriée. Reste donc les bibliothè-ques. Elles sont, semble-t-il, surpeu-plées,bruyantes et pauvres en ouvrages.Une question d'horaire parfois con-traignant et de déplacement coûteux entemps et en argent pousse également àleur désertion.Mais chacun cependant a des raisonsqui lui sont propres de les fréquenter oude ne pas les fréquenter. Nous avonsainsi rencontré à Il heures du soir desjeunes qui étudiaient dans la rue bien

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    que la bibliothèque se trouve dans lequartier et - fait exceptionnel-demeure ouverte toute la nuit. «Il faittrop chaud, nous ont-ils déclaré, on s'yendort». S'imposant un rythme de tra-vail infernal (quatre à cinq heures desommeil par nuit), ils ont la hantise del'assoupissement et comptent sur lafraîcheur nocturne pour les garder enéveil.La fréquentation des bibliothèques estégalement conditionnée par la branche

    d'étude suivie. Pour résoudre un pro-blème de mathématiques, mieux vautêtre bien calé sur sa chaise et posséderune bonne table. Par contre, pourdigérer la guerre de 14-18, un peu dechlorophyle ne fait pas de mal. Voilàcertainement pourquoi, lors de notrepetite enquête, nous avons rencontrébien plus de littéraires que de scientifi-ques. Chaque étudiant essaye, dans lamesure du possible, de s'organiser enfonction de ses besoins. «Il ne me vien-drait jamais à l'idée d'aller travailler àla bibliothèque» nous a ainsi déclaréRabéa (20 ans, première année de let-tres).

    La révision en plein air offre certes des'avantages mais ces mêmes avantages

    ont leur pendant en inconvénients. Leproblème des places se pose aussi dansles parcs. Avec le nombre toujourscroissant d'étudiants qui s'y installent,

    les bancs sont devenus insuffisants. Ilfaut s'assoir par terre ou sur le gazon.Pas vraiment une solution non plus.La question du bruit est à prendre encompte. Quand des enfants hurlent entapant dans le ballon, il ne reste plusqu'à attendre stoïquement la fin dumatch. Certains préfèrent plutôt émi-grer vers les ruelles paisibles des beauxquartiers.La nuit, le calme s'installe mais le froidet l'humidité également. Si, à partir dumois de Mai, les températures devien-nent clémentes, tenir compagnie auxétoiles, soir après soir, n'en arrange paspour autant la santé. «J'ai un ami, nous

  • raconte Rachid (24 ans), qui a attrapéun rhumatisme au coeur à force deréviser la nuit près de la mer. Moi, je neveux pas perdre ma bonne santé pourgagner ma licence».Pouvoir discuter avec ses camarades dela matière qu'on étudie est certes trèsbénéfique mais quand la discussiondérape sur le film de la veille, un tempsprécieux est alors perdu. La natureoffre au regard la possibilité de vaga-bonder mais l'esprit en profite souventpour s'évader à son tour. Dans unenvironnement tel que celui du parc oude la rue, l'étudiant doit donc absolu-ment s'auto-discipliner et faire preuved'énormément de volonté pour éviterd'être distrait. Un climat très particuliercaractérise la période de révision desexamens. Parce qu'ils se mobilisentpour un même objectif, les étudiantscultivent un même espoir et vivent unemême angoisse. Ils se rapprochent parconséquent les uns des autres et com-muniquent plus aisément entre eux. Lesbarrières s'estompent... comme cellesqui séparent les sexes par exemple.Contrairement à certains lieux publicscomme les terrasses de cafés peupléesuniquement par les hommes, dans lesparcs, la mixité s'impose au regard.Garçons et filles sont là, ensemble, dis-cutant, riant ou étudiant en silence, côteà côte. Normalement. Naturellement. Ales voir ainsi, on oublie que dans notresociété les univers masculin et fémininévoluent encore trop souvent en paral-lèle et on se met à rêver du jour où ils sefondront complètement l'un dansl'autre. Bien sûr, ces étudiants-là sontloin d'avoir surmonté tous les blocageset les à priori engendrés par une éduca-tion basée sur une stricte séparation dessexes. Leur incompréhension mutuellepersiste sur bien des points, mais con-trairement à ce qui se passait aupara-vant, ils ne veulent plus l'occulter. Ils ladénoncent, et même s'ils jugent tou-jours l'autre responsable de la situation,c'est là un fait nouveau, positif dans lamesure où il rompt le silence.«Chacun vient au parc avec un but par-ticulieT», nous dit Jamal, 25 ans, étu-diant en troisième année de philosophie.«Et ce but n'est pas toujours l'étude.Vous savez bien que chez nous, on estfrustré dans nos relations avec les filles.On ne parvient pas à établir un rapportsain avec elles. Quand on essaye de s'enrapprocher, elles prennent des airssupérieurs, et nous regardent de haut.Ces filles-là sont franchement «bou-chées», «immatures» pour la plupart.Elles ne font preuve d'aucune compré-hension vis-à-vis de l'étudiant. Ellesn'essayent absolument pas d'aller verslui. Elles le répriment dans ses élans. Or

    ce type est réprimé en permanence. A lamaison. Dans le derb, partout. A tousles niveaux possibles. Elles aussi, vousme direz. C'est bien là le problème».Driss (25 ans) est moins catégoriquedans son analyse et les entraves à lacommunication entre garçons et filleslui semblent surtout dues à la jeunessede ses camarades: «Beaucoup d'étu-diants, explique-t-il, ont entre 18 et 20ans. Ils sont encore «avides» de sexeféminin et n'ont pas atteint un degré dematurité suffisant pour concevoir desrelations de simple camaraderie avec lesfilles.»

    Mais quel que soit leur degré de

  • Une femme dans l'entreprise.'·illjJ- ZiI' IIII!lII IlIII • __• lIi~~ijjvl!ll:lIlIl,__JI\III 1l2__I!!!!llWllI!IllI__

    R evenons vingt-cing ans en, arrière., " Nous sommes dans le Marocdes années 60. Tout est à faire, tout està construire, le pays vibre de sonindépendance frarchement conquise.Munie d'un simple C.A.P. ménager,une jeune mère de famille issue de labonne bourgeoisie fassie décide, surproposition d'une de ses connaissances,d'investir tout son avoir dans lacréation d'une entreprise de confection.Autour d'elle, ses compagnes pou-ponnent. Rares sont celles qui inves-tissent la sphère publique et quand elless'y aventurent, c'est dans des fonctionsoù leur qualité de femme ne jure pastrop avec le décor.La layette mise à part, Jamila Bouayadne connait pas grand chose à la con-fection. Pourtant le projet l'emballe etelle fonce ... au grand effroi de sesproches qui la traitent d'inconsciente. Adéfaut d'expérience professionnelle, ellepossède cependant quelque chose debien plus important: une solideconfiance en soi renforcée par laconviction profonde qu'une femme

    peut réussir dans n'importe queldomaine.Aujourd'hui, son nom est connu detous ceux qui ont choisi le textile commesecteur d'activité car elle a contribué àl'édification de ses structures de base(organisation et médaille du premierS.A. T.E.C., secrétaire générale del'Association Marocaine de l'Industrieet du Vêtement, etc ...) A une époqueoù la moindre initiative nécessitait unesomme considérable d'ingéniosité, elle asu, par un mélange subtil de fermeté etde finesse, s'imposer dans l'universéminemment masculin de l'industrie.C'est là une remarquable prouesse.Derrière chaque grand homme dit-on setrouve une grande dame. Dans le cas deJamila Bouayad, on pourrait se payer leluxe d'inverser ce dicton car sa«réussite», c'est à deux hommes qu'ellela doit: un père qui a toujours cru enelle et un mari qui, en dépit de lapression sociale, l'a toujours soutenue.Rêvons donc au développement queconnaitrait notre pays si toutes lesmarocaines bénéficiaient d'une tellechance! D'un tel soutien !

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  • Tout, sauf rester inactive

    «Je me suis mariée durant l'été 1950.J'avais 15 ans et demi, l'année scolaireavait pris fin et je profitais des troismois de vacances pour changer destatut.A la rentrée suivante, il m'a fallu uneautorisation spéciale du ministre pourm'inscrire au lycée. J'étais passée dansla catégorie des femmes mariées etcelles-ci devaient se soumettre à cetteformalité pour continuer leurs études.J'ai passé mon C.A.P. ménager cetteannée là, puis je suis tombée enceinte.J'étais donc obligée de m'arrêter. Enattendant mon enfant j'ai fait commetoutes les mamans du monde: je mesuis plongée dans la préparation de lalayette. C'est à cette période là de mavie Clue j'ai vraiment appris à coudre.Grâce au bébé, je me suis préparée sansle savoir à ma carrière future.Mon fils est né, ma fille l'a suivi. J'aicommencé alors à réfléchir sur masituation. Je me rendais compte quepetit à petit j'étais en train d'oubliertout ce qu'on m'avait enseigné à l'école.C'était dramatique.Comme je ne voulais pas devenircomme ces femmes qui m'entouraient,je me suis remise à étudier par corres-pondance avec l'Ecole Universelle deParis. J'ai fait de la comptabilité, de lagestion, un peu de tout, quoi, l'essentielpour moi étant de ne pas rester inactive.A la maison, j'ai appris tout ce qu'unefemme pouvait apprendre, mais au boutde quatre ans, je n'en pouvais plus. J'aialors décidé de travailler. Après m'êtrerenseignée à droite et à gauche, j'ai finipar m'adresser à l'inspecteur de la Jeu-nesse et des Sports qui recrutait desmonitrices dans le cadre d'un pro-gramme de formation destiné auxfemmes défavorisées. C'était mes pre-miers pas dans l'action sociale.Cette expérience qui devait durer deuxans fut très éprouvante mais particuliè-rement enrichissante. Je sentais enfinque je servais à quelques chose. Commej'avais fait mes preuves, je me suis vue

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    proposer - une fois que nous eûmesquitté Fès pour Casablanca - d'assumerla responsabilité d'une oeuvre sociale,«l'Assistance par le Travail» qui,jusque-là, était entre les mains desFrançais. Notre tâche consistait àrecueillir des femmes nécessiteuses et àleur apprendre le métier de couturièreou de tricoteuse. Une fois formées, ellesétaient rémunérées. Sur leur salaire,chaque semaine, nous prélevions unpetit quelque-chose qui leur permettait,au bout d'un certain temps, d'acheterleur propre machine à coudre et des'installer à leur propre compte. Nouscontinuions alors à les aider en leurfournissant du travail à domicile.Pendant la période où elles travaillaientà l'usine, nous prenions en charge leursenfants en bas âge. Je suis même par-venue à faire économiser suffisammentd'argent à trois d'entre elles pourqu'elles puissent s'acheter leur propremaison.Cette activité exigeait un très grosinvestissement personnel. Au bout dedeux ans je fus contrainte d'arrêter,parce que je ne tenais plus le coup,psychiquement et physiquement par-lant.

    La création de SECURIT

    Durant l'été 63, quelqu'un me proposade monter une entreprise de confection.J'ai accepté. A cette époque là, il n'yavait pour ainsi dire pas de marché de laconfection au Maroc. Tout le mondefaisait de l'importation. Sur place, onfabriquait seulement des vêtementsadministratifs. Les confectionneursétaient, dans leur grande majorité, deseuropéens. Après les Alami frères, lapremière affaire marocaine, Securitvenait, si mes souvenirs sont bons, entroisième position.Au départ, nous nous étions répartis lestâches de la façon suivante: monassocié devait s'occuper des relationsavec l'extérieur et moi de l'organisationinterne et des problèmes techniques- l'usine, la direction du personneletc... Mais cela n'a pas duré long-temps. J'ai très vite eu besoin d'établirun contact direct avec la clientèle parcequ'en restant confinée dans l'usine,trop de choses m'échappaient. Monpremier marché fut celui la DéfenseNationale: 5.000 tenues, vareuses etpantalons.

    L'armée nous donnait les patronagescar elle avait des normes speciales maisc'est nous qui faisions les modèles.Lorsque les têtes de série furent prêtes,j'ai été moi-même les présenter auxintéressés. Le chef du centre, un capi-taine fassi, me reçut, m'écouta attenti-vement et à la fin de l'entretien medéclara : «Madame, permettez-moi devous donner un conseil : laissez tomber,vous n'êtes pas à votre place dans cettefonction. Je devais par la suite entendrefréquement ce genre de réflexion, ainsique d'autres comme en témoignel'exemple suivant: Au moment de laguerre de Tindouf, un rassemblementde tous les fournisseurs de l'Armée eutlieu. La Défense Nationale avait unequarantaine de fournisseurs, dont uneseule femme, moi. Quand le colonel quinous avait réuni est arrivé, il a été sur-

    pris par ma présence au milieu de cetteassemblée d'hommes. Aussi demanda-t-il à son adjoint de qui j'étais la secré-taire ? Quelle ne fut sa surprise quandcelui-ci lui répondit : «Mon colonel, cen'est pas une secrétaire, c'est MadameBouayad, l'un de nos fournisseurs».Comme toutes les femmes qui démar-rent dans un domaine jusque-là réservéaux hommes, je faisais vraiment figured'oiseau rare. Pendant cinq ans, j'aitravaillé avec les plus importantesadministrations du pays comme lesEaux et Forêts, les Forces Auxilliaires,la gendarmerie etc ... En 1967. j'en aieu assez. Fabriquer ce type de produitn'avait rien d'agréable. De plus lesrelations avec les gens laissaient beau-coup à désirer. Un jour par exemple,j'obtins un marché très important(40.000 pièces). Il avait été agrée par leministre et il ne me restait plus qu'à leretirer. Je me rendis à cette fin aubureau du responsable des marchés.Celui-ci me reçut comme il se doit maisdirigea la conversation vers des sujetsn'ayant aucun rapport avec l'objet de

  • ma visite. Au bout d'un moment, je luirappelais que j'étais venue cherchermon marché. Il me répondit alors:«Votre marché a effectivement étésigné. Il est là mais je ne peux cependantpas encore vous le remettre». Puis derajouter avec un regard éloquent:«Mais au fond, ça ne dépend que devous». Je fis celle qui ne comprenait pas(c'est la meilleure manière de s'en sor-tir !). Il se montra alors encore plusexplicite. Je lui ai laissé mon papier(qu'il a bien été obligé de me renvoyerpar la suite) et je suis partie.En 1967, j'ai abandonné les uniformespour quelque chose de plus gai : le prêtà porter. Pris par d'autres activités,mon associé ne suivait plus les chosesque de très loin. Le seul technicienétranger que j'avais était parti et je mesuis retrouvée seule à assumer toute lapartie technique. Je prenais des courspar correspondance, je faisais des stagesen France dans le cadre de la formationcontinue bref, je me recyclais complè-tement. Mes cinq années de vêtementsadministratifs m'avaient cependantappris énormément de choses. Je mesentais par conséquent prête pour lancerune ligne de prêt à porter féminin auMaroc.J'ai commencé à aller en France pourvoir les salons et visiter les expositions.J'achetais en solde des tissus de grandemarque comme Cacharel et je créais despetites collections qui plaisaient beau-coup aux gens.Comme la concurrence était particuliè-rement réduite - les seuls fabricants deprêt à porter étant Marvet, deux outrois européens qui bricolaient et moi- je pouvais avoir toutes les boutiquesdu Maroc comme clientes.Pendant deux ans, nous avons très bientravaillé (1967-1969). Je faisais toutmoi-même, je coupais, je créais lesmodèles et je formais les ouvriers (touten continuant à me former moi-même).Mes produits cependant n'étaient des-tinés qu'au marché local.C'est en visitant des salons qui setenaient à l'étranger que l'idée de pro-duire 'pour l'exportation a germé dansmon esprit. Mes premières tentativesd'approche se soldèrent par des échecs.Les gens me mettaient à la porte en sedisant ... «elle est folle celle-là. Ellevient du Maroc, elle veut nous vendrede la confection mais elle n'apporte riende nouveau». Il me fallait donc trouverun «truc» pour pénétrer le marchéeuropéen. C'est à ce moment-là que jefis la connaissance d'une personne quime proposa un modèle de robe styliséefabriquée à partir d'un tissu artisanal.La solution à mon problème était trou-vée; en utilisant un tissu marocainj'introduisais une touche d'originalitédans le prêt à porter occidental.

    J'ai ainsi monté toute une collection depantalons, sahariennes, vestes, man-teaux etc... en recourrant à la habba quisert traditionnement à la confection desjellabas. Les années 70 ont vu la vaguehippie déferler sur l'Europe. Aussi lesvêtements un peu délavés que nousfabriquions répondaient pleinement augoût du moment. C'est donc cetengoument pour tout ce qui avait uncôté artisanal et folklorique qui mepermit de m'installer enfin sur lemarché européen en commençant parl'Italie, puis la Hollande, la France et la

    Belgique. Pendant deux à trois ans, ça atrès bien marché. Le temps d'une mode.Une fois celle-ci passée, je décidai ànouveau de changer de cap en propo-sant aux grandes marques françaises detravailler sous licence avec elles.Comme le coût de la main d'oeuvreétait beaucoup moins cher au Maroc,cette proposition séduisit Arilance quime passa en 1971 une commande de30.000 pièces. Nous avons donc fait dusport-wear avec des tissus à nous et desmodèles à eux. En 1976, j'ai eu monpremier marché avec K. Way, ce qui me

    13

  • permit d'apprendre à faire du travail àfaçon.Là, je ne vendais plus que de la maind'oeuvre car même le tissu nous étaitfourni.Nous nous sommes spécialisés dans cedomaine. Avec le temps, le coût de lamain d'oeuvre a grimpé et le raisonne-ment des firmes étrangères s'est modifiélui aussi.Plus le temps de fabrication d'un pro-duit était long, plus le rapport coût-déplacement devenait intéressant. Pourun article qui nécessitait 20 mn defabrication, le gain n'était pas énormeune fois qu'on avait décompté le prix dutransport et les frais de douane. Pour 50mn de fabrication par contre, ça valaitle déplacement.Tenant compte de cette réalité, j'ai optépour la grosse pièce et j'ai complète-ment abandonné la chemise et le pan-talon. Je me suis spécialisée dans levêtement à manches que personne à cemoment-là ne savait faire. Pendant aumoins cinq ans, je suis restée prati-quement seule sur le marché.Aujourd'hui, 80 0;0 de notre chiffred'affaires est assuré par le travail àfaçon. Les autres 20 0;0 proviennent descréations qui nous sont propres. C'est làune petite bouffée d'oxygène apportée ànotre satisfaction personnelle.

    Etre une femme dans ununivers d'hommes =======

    Au début, il est vrai, je ne passaisjamais inaperçue. Chacun avait unemanière qui lui était propre de réagir àmon égard. Mes proches, pour leurpart, étaient catastrophés. Aucund'entre eux n'admettaient ce que je fai-sais. Chaque fois que j'étais confrontéeau moindre problème, de santé ouautre, ils saisissaient cette occasion pourme dire « ... si tu restais chez toi, ça net'arriverait pas». Paradoxalement, leseul à m'encourager était mon mari.Jamais il ne m'a créé de difficultés àquelque niveau que ce soit. Il lui estarrivé par exemple à maintes reprises devenir à l'usine et de trouver un billetd'avion posé sur mon bureau. Ce n'étaitque lorsqu'il me demandait à qui il étaitdestiné que je m'apercevais que j'avaiscomplètement oublié de lui parler demon voyage du lendemain.Ma famille ne comprenait pas pourquelle raison je m'esquintais la santé àfaire ce métier alors que financièrementparlant, je n'en avais pas besoin pourvivre. Ils ne parvenaient pas à saisir

    14

    qu'avant toute chose, cet engagementprofessionnel m'apportait une satisfac-tion personnelle, que mon objectif étaitde prouver aux gens qu'une femme auMaroc pouvait réussir. Je ne dirais pas«aussi bien qu'un homme» parce que cen'est pas vrai. En tant que femme nousrencontrons tellement plus de pro-blèmes que lui! Mais ce fait n'est paspropre au Maroc. Je crois que partoutdans le monde, c'est la même chose: lasociété n'accepte pas les femmes chefd'entreprise. J'ai rencontré de nom-breuses femmes au cours de mesvoyages et j'ai pu constater d'après nosdiscussions qu'elles étaient confrontéesaux mêmes difficultés que moi. Commeme disait l'une d'entre elles, «il fauttoujours avoir un bouledogue derrièresoi pour vous protéger».Ceci dit, ne dramatisons pas les choses.C'est en début de carrière que j'ai ren-contré le plus de difficultés.Tant au niveau des rapports avec lepersonnel que dans le cadre des rela-tions avec l'extérieur. Je me rappellepar exemple de l'attitude de ce menui-sier qui refusa de travailler avec moiparce qu'il ne voulait pas «être payé parune femme».Mais tout, finalement, se rapporte à unequestion de diplomatie et de savoirfaire. A partir du moment où une per-sonne s'impose et se fait respecter, lapartie est gagnée pour elle.Aujourd'hui, je n'ai plus aucun pro-blème. Parmi les gens qui m'ontaggressée au début, certains sontdevenus de grands amis. Etre femme nem'a pas empêché d'être nommée, en1970, secrétaire générale de l'Associa-tion Marocaine de l'Industrie et duVêtement, une association qui réunit lesplus gros capitaux du Maroc, ni à par-ticiper à la création du régime écono-mique de la douane, ou à celle del'Ecole de la formation professionnelle.

    C'est avant tout par son comportementqu'une personne s'impose. Je ne croispas qu'il y ait une autre manière deréussir. Je me rappelle toujours d'unephrase que me répétait mon père : «Mafille, ce n'est pas la peine d'éduquer tesenfants. Eduques-toi d'abord. !ls tesuivront». J'en ai retenu la leçon sui-vante : au lieu de vouloir éduquer lesautres, il vaut, mieux faire un travail sursoi.

    Conclusion

    Je ne me serais jamais lancée dans unetelle profession si je n'avais pas tou-jours eu au fond de moi la convictionprofonde qu'une femme pouvaitréussir. Or cette conviction c'est à unhomme que je la dois, et cet hommec'était mon père.J'ai eu un père extraordinaire qui, à lamort de ma mère - que je n'ai prati-quement pas connue - est resté trèsproche de nous. Il m'a très tôt tracé leportrait de la femme qu'il voulait que jedevienne. Dans les années 50, il avaitune femme pour avocat. Après chacunede leurs rencontres il revenait à lamaison plein d'admiration à son égardet me disait: «C'est comme elle quej'aimerais que tu sois».Quand je remportais à la fin de l'annéedes prix d'excellence, il laissait sa fiertééclater publiquement. Il exposait mesprix dans le salon et appelait ses amispour leur dire «regardez ce dont ma filleest capable». Il me poussait toujours àmieux faire en me disant «il faut que tuaies des épaules solides, que tu n'aiesjamais rien à demander à personne». Sitous les parents se comportaient ainsivis-à-vis de leurs filles, ils leur donne-raient la possibilité d'acquérir cetteconfiance en soi, ce ressort qui permetd'entreprendre. Je me suis donc tou-jours sentie capable de diriger. En 1960j'ai investi 120.000 DH dans Securit.Avec cet argent j'aurais pu acheter toutAnfa car la terre à l'époque y était à10 DH le mètre. Tout le monde medisait : «Tu es complètement folle, metsplutôt ton argent dans des immeubles,tu cours moins de risques». Je le savaispertinemment mais je préférais pariersur l'avenir, un pari sur la vie dontl'enjeu visait à montrer aux gens qu'unefemme, elle aussi, pouvait réussir.»

    Propos recueillis par:Aïcba Bencbekroun

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    • pour \lOS e t\ab\ta\\O breU)(. risQues .. 'sQUes" t de l'loO' d'etc...)'

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    UN NOUVEAU STYLE DE BANQUE

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  • Fatima MERNISSI

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    «Esquisses pour une étude sur le phantasme»Photo Rutl Ward - Printemps 19860

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  • Si j'étais née à Changhai ou à Samar-kande. aurais-je eu les mêmes rêves?Peut-on partir à la trace des sourceslumineuses qui constiqJent la mémoiredu rêve?Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous,mais moi je vais essayer.A mes risques et périls, évidemment.Comment? Tu vas oser déballer tesphantasmes ?Pire, essayer d'en fouiller les traces?Et en public par d.essus le marché?Mais tu ne sais pas qu'au Maroc on neparle jamais des rêves?On ne parle jamais de ce qui se passe àl'intérieur ?Mais tu oublies que chez nous on neparle que des masques? Que de théâ-tre?Je sais tout ça, mais je vais vous direquelque chose que vous ignorez: leMaroc a changé ...Il est prêt à entendre la voix du rêve ...Alors phantasmez mes amis, et à voixhaute ...C'est comme ça qu'on écrit de merveil-leux romans ...Les seules personnes à qui il fautdemander la permission, c'est lespsychanalystes, eux, ils gagnent leurpain avec le rêve !!J'en profite, puisqu'il n'y a pas desyndicat de psychanalystes encore.Puis-je rêver Messieurs et Mesdames lespsychanalystes?Je vais le faire. Avec votre permission ...Vous me direz qu'un être humain estincapable de déblayer ses phantasmessans l'aide d'une longue psychanalyse?Je vous dirai') d'accord, mais en atten-dant, j'aurais produit pour Kalima detrès beaux textes (chut... c'est un phan-tasme!) qui me seraient payés pluschers qu'une scéance de psychanalyse.Vous me direz que ces textes ne sont pasles vrais phantasmes ?Et alors, si je veux faire de très beauxtextes à partir de faux phantasmes, c'esttout aussi merveilleux comme cure... Etc'est le «patient qui est . payé» par-dessus le marché.Fabriquer de la beauté à partir du fauxmais c'est la définition même de la cul-ture.Est-ce que vous croyez que noS loisreflètent no réalités? Et notre systèmede valeu Il est pratiqué?

    fés ? Des allusions? Des secrets entre-tenus? Peut être tourcela à la fois.Mais ce qui est sûr, c'est que j'ai tou-jours rêvé d'être une femme fatale.Mais ne nous emballons pas. La femmefatale c'est l'objet du prochain article.Revenons au point de départ.

    m'emporte sur son cheval? Des contesque nous racontait tante Hachouma ?De ce que me confiaient mes grandescousines?De ce que me racontait Hmed moncousin aux cheveux lisses? Des Mille et .Une Nuit que je lisais en cachette dèsl'âge de 10 ans ? Des films égyptiensqu'on voyait au cinéma c;le Boujeloud ?Des poèmes «Udrites» que nous récitaitUstad Tazi, romantique à faire chavirernos coeurs ? Des traductions de texteschoisis que nous faisait Ustad Chafiq ?Ah Ustad Chafiq ! Quelle éloquence,

    quelle maitrise des langues, quelle élé~gance. Et... son sarcasme qui vous gla-çait les veines. "Il était beau, fier, secret. Il venait dumoyen Atlas, et promenait sur nos têtes

    .d'adolescentes le regard hautain de celuiqui a marché des matins entiers dans laneige virginale des bois d'Azrou.Zineb Sbaï lui écrivait des lettresd'Amour. Je l'aidais car j'étais pre-mière en thème. Les lui envoyait-elle?Je ne le saurai jamais.Zineb était la plus grande menteuse quiexistait dans la province. Elle estdevenue une grande avocate par lasuite '"Est-ce nos parents qui distillaient cesrêves? Par d estes? Des rires étouf-

    Vous vous êtes débarrassé(e) desvôtres ? Bravo !!Vous êtes une personne libérée ...Vous méritez le tableau d'honneur.Honneur? Qui a prononcé le motHonneur?Honneur? Associez Fatima,Associez ...Honneur ? Baroud ... Antar avec sonsabre .. Oncle Driss. .. Le QadiBedraoui Arrête! Arrête tu tedécouvres Il ne faut pas tout diredans le même article, idiote. Kalima nete prendra plus les autres ...

    «Scène d'Amour» - Miniature Persane - SafarideXVlo siècle - Museum of fine Arts. Boston, Massachusetts.

    Il faut distiller au compte-goutte ...Faire attendre, séduire le pauvre lec-teur, le tor,turer ... A petit feu ... Suiteau prochain numéro ...

    Comment se structurent-ils? Comlilentse mettent-ils ~n place ?D'où me venait cette id

  • 1

    que tu rencontres Mr. Ber. (il s'appelleBerrada, mais vous savez qu'à Casa,Berrada devient Ber, et Mohammeddevient Mao). Et qu'est ce que tu as faitpendant toute la soirée? Tu rigolaisavec mon mari comme si tu le voyaispour la première fois ..Bon, Mr. Ber n'est pas Clint Eastwood. .,C'est vrai il ne parle pas beaucoup.C'est vrai que lorsqu'il parle, c'est duprix des tomates ou, pour changer, de lahausse du prix des tomates.Mais ma fille il a la seule qualité quicompte ... tu seras dans l'or jusqu'aucou•..»

    ..

    Toute ressemblance avec des personnagesréels ou ayant existé est pur~ment fortuite.

    J'ai essayé d'expliquer à Lalla Fakhitaque mettre quelqu'un dans un chaudronplein d'or jusqu'au cou c'est le con-damner à une mort certaine.Alors là, elle se rebiffe : «Ne me parlepas comme tu le fais à l'Université, jedéteste ça».Lalla Fakhita est déjà venue à deux outrois de mes conférences. A la fin elleavoue qu'elle ne comprend pas pour~quoi les gens viendraient discuter dechoses évidentes èomme la condition dela femme. «Qu'ellent chaIlgent demaris, si elles ne sont pas heureuses. etqu'on n'en parle plus. n-y'a assez deCadis pour prononcer les divorces pourtoutes les dames du t:0yaume...» .Dans ces cas-là j'essaie de l'éduquer:«Tu vois, le divorce n'est pas llilsolu-tion, c'est comment transformer larelation homme-femme, en fai~eunespace de rêve, de communion,d~plil.r~tage, de...» «Arrête, Arrête. Fatma,Arrête. Je vais te dire où est ton pro-blème».Ne me parlez jamais de mes problèmes.Parce que c'est mon point faible.J'accepterai n'importe quoi, pourvuque vous me parliez de moi !l!«Quel est mon problème? amie Fak-hita»

    . Je prends mon air de martyre, le cou unpeu penché, le font légèrement baissé, etles yeux suppliants..«Ton problème ma fille c'est -que turêves... Tu rêves...La der.uère fois, sans te le dire, je t'aiorganisé un diner aux chandelles, pour

    Bon. Tout le monde sait que pour sur- mes phantasmes, ce n'est pas les grille avec les psychanalystes. Il y'en a sivivre, il faut simuler. psychanalystes qui me l'inspirent. peu à Rabat. «,Moi je simule tellement que pour mon-' Les psychanalystes, j'en connais un Pourquoi?trer un sentiment authentique, il me grand nombre, ils sont si peu confor- Un de mes phantasmes les plus pres-faut le secours d'un psychanalyste. mistes, si ouverts, que c'est une bouffée sants, est de me faire psychanalyser. OnMais pourquoi revenir à ceux-là. De d'air frais que de les rencontrer dans - y reviendra. Ne craignez rien, vous allez ....quoi parlais-je? une soirée de Rabat. tout savoir ... Avec un peu de patience,Le fil, le fil conducteur ? Les rencontrer dans leur cabinet, C't1st et surtout, en achetant régulièrementAh oui, la peur... La peur de parler de autre chose. Kalitna.ses phantasmes. Mais il ne faut pas que je dise haut ce Mais laissez-moi reprendre là où j'aiMais en fait, la peur que j'ai de déballer - genre d'idée. Il ne faut pas que je me bifurqué: de qui j'ai peur lorsque je

    _-------')~. ,V=PMl~~~remesp~~m~?

    ,est Lalla Fakhita qui terrorise mondésir de parler-rêve.Lalla Fakhita était avec moi à DarFquiha (école coranique pour filles) àZquaq L-bghal. Puis à l'école primairede Sidi Bramm. On fut renvoyées touteles deux à cause d'une longue histoire...je la racontet:ai une autre fois. (dans unautre article évidemment !)Ensuite on s'est retrouvées au collège deBab El Hadid. Ensuite... On s'est per-dues de vue,;Ensuite on s'est retrouvées à Rabat.J'étais étudiante, vivait la bohème, etelle· entretenait .la meilleure table de«Amalat Rabat-Salé Wa MaJawaraha».Lalla Fakhita a des principes clairs etdes critères précis :TOijte femme qui n'a pas un mari qui aune société florissante, une villa auSouissi, troi~. voitures, cinq chauffeurset treize gardiens, une maison à Mar-bella, un tout petit pied à terre à Paris,trois vidéo, quatre télévisions couleurs,et une noir et blanc pour les bonnes, uneceinture en or avec émeraudes, uneautre sans... n'est pas une femme.C'est un ê~e flou, quelque chose qui nese matérialise pas, Un fantôme.Au moins une fois par. trimestre, LallaFakhita organise à mon insu un dînerintime, où ~lle .invite un «prétendantpotentiel».I..alla Fakhita n'a jamaiscomprispourquoij~ n'ai pas «baissé latête» et accepté.d'épouser Sellam : «tute rends.. c9I1lP~eFatma, tu serais dansl'or jusq~'au cou 1»

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    AURES\

    Les femmes, la poli-tique, 1'histoire ...Khadija, A ïcha,Fatima, ont cristallisédans la mémoiremusulmane, par leur

    20

    haut exemple, une cer-taine figure idéale duféminin. Elles ont uneplace éminente, assu-rémen~ dans k coeurdes musulmans.

    D'autres, à l'aura1noins sacrée, se dis-tinguèrent par leurpiété, leur adresse poé-tique, leur savoir ouleur impeccabilitémystique. Notre his-toire n'estpas avare, enun mot, d'exemplaritéféminine.Mais, au delà desfemmes qui frayaientdiscrètement avec lepolitique et des reclusesméritantes qui trans-mutaient leur tempslibre en l'or pur del'érudition, il y eut desfemmes au caractèrepuissant, au tempéra-ment de feu qui inflé-chirent la politique deleur temps. Des femmesvéritablement instal-lées aux avants-postesde la vie publique,ayant plus que leurpart du danger dy êtreet dont l'influence nedevait rien, donc, auclimat hautementfavorable de l'alcôve oude ce qui en tient lieu.

  • Des femmes qui par-laient d'égal à égalavec l'bistoire et que lesbommes respectaientnon pour leur beautéou pour leurs intriguesmais pour ce qui lesfaisaient préférablestous sexes confondus:leurs qualités morales,leur cbarisme, le cou-rage dont elles étaientcapables.

    Dans les Aurès, commedans toute l' Ifrikya del'époque, on l'appelait AIKahina : la «devineresse»,Ce n'était pourtant là qu'un surnom:celui que lui avaient donné les Arabesqui lui reconnaissaient ainsi quelquesdons à la divination à l'instar deskahins de l'Arabie pré-islamique.Chez les berbères, parmi les siens, onl'appelait plus souvent - maispersonne n'est sûr que c'est là sonvéritable nom: AI Dahya (la Rouée).

    Dahyat-al kahina, comme se plait à lanommer Ibn Khaldoun dans son«Histoire des berbères»... fut, aumoins cinq années durant, reine desberbères de l'Aurès. Dans uneAfrique du Nord dominée politique-ment par Byzance (les Rum) maisconfrontée en cette deuxième moitiédu Vile siècle à la poussée arabo-musulmane, elle dirigea, à la tête detribus berbères farouchement indé-pendantes, la résistance face àl'armée Arabe chargée par le KhalifeAbd El Malek Ibn Marwan de «porterla guerre en Ifrikyall .Dans ce bastion de toutes les résis-tances que sont les chaines del'Aurès, AI Kahina succédait danscette tâche à Kusayla, roi desAwraba Baranis, chef berbère déjàmythique qui - soutenu par lesByzantins - avait réussi la gageure dedéfaire le grand Uqba Ibn Nafi et dereprendre (pour en faire une éphé-mère capitale berbère) Kairaouan auxArabes, avant d'être défait et tué luimême lors de la bataille de Mems.Qui était véritablement AI Kahina ?Quelles forces recelait cette femmepour mener, dans un universd'hommes, en des moments émi-nemment graves, un peuple en

    guerre? Que sait-on de ses traits etde ses actes que n'ait déformé leprisme de la légende ?

    Al Kabina : reine berbère.Autant l'avouer d'emblée, rien n'estsûr s'agissant d'AI Kahina. Sonépopée ressemble à un puzzle dontcertaines pièces seraient absentes etoù d'autres s'agenceraient difficile-ment. Comme la chronologie desfaits, comme parfois les faits euxmêmes, la généalogie est incertaine.AI Dahya serait, nous dit-on, la fillede Talit, ou encore de Matiya(Mathias) fils de Tifan (Théophane).Elle serait donc, ce qui est très vrai-semblable dans une Ifrikya largementouverte depuis des siècles auxinfluences humaines et religieusesgréco-latines, une berbère de sangmêlé.Longtemps on crût - Ibn Khaldoun enétait persuadé - qu'elle était juive:«Une partie de berbères, nous dit-il,professait le Judaïsme (... ) Parmi lesberbères juifs on distinguait les Dje-raoua- tribu qui habitait l'Aurès et àlaquelle appartenait la Kahenall. Ilest vrai que, même si le paganismeétait globalement dominant dansl'ifrikya du Vile siècle, le judaïsmes'était répandu parmi quelques tribusberbères. Beaucoup moins cepen-dant que la religion des Rum, lechristianisme. AI Kahena était - c'estaujourd'hui la conviction de nom-breux historiens - de confessionchrétienne, comme le laisse pensersa filiation, sa vie matrimoniale, sesrelations et l'ascendant qu'elle avaitsur les Rum, ainsi que le culte qu'ellerendait aux images. En des temps oùla versatilité en matière de religionn'avait rien d'exceptionnel, les Dje-raoua avaient sans dout d'abordadopté le judaïsme mais s'étaientconvertis ensuite comme beaucoupd'autres tribus berbères au christia-nisme.La famille d'AI Kahina faisait partiedes Djeraoua, composante desZenata, eux-mêmes rattachés à lagrande confédération des Butr. Cettesociété berbère repose en effetd'abord sur les liens du sang. Laconsanguinité est à la base de la pluspetite unité sociale, «le feu», un cer-tain nombre de feux constituant chezles sédentaires un village et chez lesnomades, un «douar». Plusieurs vil-lages ou douars forment la fractionqui est un état en miniature; la tribugroupe plusieurs fractions et la con-fédération représente une associa-tion temporaire, exigée par des cir-constances graves, le plus souvent laguerre.Les Djeraoua comme les Butr sontessentiellement des pasteurs et des

    nomades chameliers contrairement àleurs voisins, les berbères «Baranis»qui, eux, sont plus généralementsédentaires.Au moment où elle fait irruption dansl'histoire, c'est-à-dire aux alentoursde 693 (an 74 de l'hégire) AI Kahina- veuve et certainement trèsâgée - a, au delà des Djeraoua dontelle est reine depuis une date inde-terminée (quelques années sansdoute après la mort de Kuseyla en686). réunifié toutes les tribus Butret pris la tête de la résistance dansles Aurès.

    Comment expliquer cette ascensionet comment une tâche aussi écra-sante et tant de pouvoirs ont ils puêtre dévolus, en des moments aussigraves, à une femme? Le rang et lapuissance parmi toutes les tribusBûtr de sa propre tribu, la noblesse deson sang.? Peut-être. C'est ce quelaisse entendre Ibn Khaldoun selonlequel les Djeraoua «fournissaient»des rois et ,des chefs à tous les ber-bères descendus «d'El Abter» (Bûtr).Cela ne saurait pourtant suffir àexpliquer le choix d'une femme? Ilfaut donc savoir qu'au sein de cettesociété les femmes en général ontune place et des fonctions autres quemarginales. Elles jouissent d'uneconsidération certaine, sont plutôtfières et ont l'âme guerrière. Lors descombats, elles vilipendent l'ennemi,ravitaillent les guerriers, poussent àla lutte jusqu'au bout et maudissent àjamais ceux qui se rendent àl'ennemi. Plus près de nous encoredans les mémoires, et comme pournous le- rappeler, il y a l'épopée desfemmes berbères Aït Atta dans ladéfense de Djbel Saghro face auxcanons des généraux Catroux etGiraud (février 1933).Mais AI Kahina devait ses pouvoirsavant tout à elle même. Il fallaitqu'elle eut des qualités bien excep-tionnelles pour se voir confier à latête de guerriers fiers et prudes lasuccession de Kusayla. Elle eut sansdoute des facultés peu communespour être respectée et honorée tellequ'elle le fût, dans toutes les mon-tagnes de Numedie et de Maurétanie.Et de fait, le personnage est assu-remment peu ordinaire. Personnalitécomplexe, contradictoire et quelquepeu irréelle, AI Kahina tirait une partiede sa puissance et de son ascendantsur ses compatriotes de ses dons dedevineresse. Chez tous les peuplesde l'antiquité et du moyen âge, unecertaine catégorie d'individus sevoyaient attribuer la fonctiond'entrer en relation avec le mondesurnaturel, le monde des esprits, lemonde de la divinité: «Ils voient ce

    21

  • leur foi et éprouvé leur détermina-tion. L'adoption de Khaled entraitdans une logique précise que nousrévélera plus loin Ibn Abd El Hakam etque la suite des événements confir-mera.Entre-temps, Hassan Ibn No'manavait reçu des renforts en troupes, del'argent et l'ordre de rentrer en Ifrikyaque lui avait fait parvenir par l'Egyptele Khalife Abd El Malek. AI Kahinaavait été renseignée sur les forcesimposantes qui s'apprêtaient à mar-cher dans le but de la réduire. Lapythie avait même prévu - fallait-ilqu'elle fut devineresse - l'issue dela partie qui s'amorçait.C'est dans cet esprit que se com-prend la décision la plus lourde deconséquences qu'elle eut à prendre.Décision ultime d'une reine qui sesait à court terme condamnée: ladévastation du pays, la guerre totalepar la pratique de la «terre brulée».((Les Arabes, aurait-elle dit aux ber-bères, veulent s'emparer des villes,de l'or et de l'argent tandis quenous, nous ne désirons posséderque des champs pour la culture etle pâturage (... ) 1/ n 'y a rien demieux à faire que de ravager toutertfrikya, de façon que les Arabesdésespérant d'y rien trouver, nesongent jamais plus à revenirll. Elleenvoya donc ses partisans partoutafin de ((renverser les villes, démolirles châteaux, couper les arbres etenlever les biens des habitantsll.Abd Er Rahman Ibn Zayd que cite EnNumeiri rapporte que (dout le pays,depuis Tripoli jusqu'à Tanger,n'était qu'un seul bocage et unesuccession continuelle de villageset que tout fut détruit par cettefemmell.Pratique radicale, dont les chroni-queurs arabes ont sans doute exa-

    que les autres ne voient pas, ilsentendent ce que les autresn'entendent pasll. On les estime etl'on sollicite auprès d'eux des con-seils et des oracles sur les affairespubliques et privées. Dans l'Arabiepré-islamique les kahins sont nom-breux mais, presque toujours, deshommes. Il en est différemment chezles berbères où cette fonction estexclusivement dévolue aux femmes.Procope, auteur Byzantin du Vilesiècle le soulignait très justement; ((IIest interdit chez les maures auxhommes de prédire l'avenir, maiscertaines femmes, après avoiraccompli les rites sacrés, insp1réspar l'esprit prophétisent l'avenir niplus ni moins que les oracles.»AI Kahina était, d'entre celles-ci, laplus estimée. D'un Kahin elle avaittoutes les dispositions. Fréquem-ment sujette à des crises nerveusesdans ses moments d'inspiration, ellesombrait dans un état d'extase pro-fond qui lui faisait déployer les che-veux et se marteler la poitrine. Apte àécouter et à ressentir des chosesinaccessibles aux sens des individusordinaires, elle pratiquait, dans sesrares moments de sérénité, la lecturedes songes et de l'avenir dans legravier. On venait la voir de très loin,on l'honorait. Son charisme étaiténorme. Elle s'imposait pour suc-ceder à Kuseyla. La légende voulutmême qu'elle fut sa mère.Nous sommes en 695, l'an 76 del'Hégire.C'est probablement au cours decette année-là que le successeur deUqba, Hassan Ibn No'man AI Ghas-sani, entreprit, à la tête d'une arméede 40.000 hommes de reconquérirl'lfrikya. Après s'être laborieusementemparé de Carthage, capitale del'Afrique du Nord byzantine ildemanda alors, rapporte en-Numeiri,«quel était le prince le plus puissantqui restait encore en Ifrikiall. On luidésigna alors la Kahena, on lui parlade la puissance qu'elle exerçait et onl'assura que seule la mort d'une per-sonne aussi redoutable pouvaitmettre un terme aux révoltes.Hassan partit à la recherche d'AIKahina. Celle-ci avait été avertie de lamarche de l'armée arabe. La pre-mière confrontation entre les deuxarmées eut lieu sur les bords del'Oued Nini, à 16 km du lieu appeléactuellement Aïn Beida: ((Unebataille acharnée s'engagea. Lesmusulmans furent mis en fuite.Beaucoup furent massacrés etquatre vingts faits prisonniers. Il Ledésastre fut si grand pour Hassanque l'Oued qui en fut le témoin ne

    22

    °seT IfSORDJ R'DIR oOTocaueVILLf

    ~TOBN.el:;KRA~

    DEUXIEMECAMPAGNEDE t:tASSAN

    porta plus longtemps pour les Arabesque le nom évocateur de Nahr El Baia(la rivière des épreuves). On l'appelaaussi pour des raisons que l'ons'explique mal et que les sourcesn'éclairent pas, Wadi-l-Adara (valléedes vierges).Après cette défaite, Hassan évacual'lfrikya et alla s'établir plus à l'estdans des forteresses de la provincede Barca qui recurent le nom de«Qucûr Hassan». Il Ydemeurera cinqannées attendant les ordres et desrenforts. AI Kahina, elle, en profitapour élargir et asseoir sa dominationsans arriver à englober, quoiqu'on aitpu en dire, toute l'lfrikya. L'ambitionseule ne lui aurait pas suffi, d'ailleurs,car lui manquaient et les moyensmilitaires et, surtout, le temps, qui luiétait compté.Elle traita, selon tous les chroniques,ses prisonniers arabes avec beau-coup d'égards et en relacha le plusgrand nombre. C'est durant cettepériode qu'elle aurait adopté grâceau rite, classique chez les berbèr'es,de l'allaitement simulé, un jeune chef((distingué par son rang et par sabravourell nommé Khalid Ibn Yazidde la tribu de Kaïs. Elle lui aurait dit sil'on en croit le chroniqueur de KitabAI Bayan el Moghreb: ((Tu esl'homme le plus beau, le plus braveque j'aie jamais vu ... aussi je veuxte donner de mon lait pour qu'ainsitu deviennes le frère de mes deuxfils. ... Chez nous tous, la parenté delait confère un droit réciproqued'héredité.1I Voulait-elle par ce gestese concilier les Arabes et les amenerà renoncer à leurs visées. C'estl'hypothèse, peu vraisemblable, queformule l'historien M. Talbi. AIKahina savait que les Arabes allaientrevenir et qu'ils seraient cette fois-ciplus forts. Elle avait senti la force de

    o KM 100 200•

  • géré les effets mais qui n'en fut pasmoins désastreuse. Mise en oeuvrepar la reine d'une confédération detribus essentiellement nomades, unetelle décision touchait essentielle-ment les tribus sédentaires et lescitadins qu'elle acculait au dénue-ment et à l'exil. Beaucoup fuirontvers l'Espagne ou vers les îles de laMéditerranée. Erreur tactique tra-gique car elle désunit les rangs desberbères et aliena à la Kahina ceuxqui, choqués, avait vu leurs villesrasées, leurs champs et leurs vergersincendiés. Les autochtones ne ferontplus désormais cause commune. Uriémissaire, qui serait selon certainessources Khaled Ibn Yazid, avertiraHa~san Ibn No'man : IIDès que monmessage vous parviendra, brûlezdonc les étapes. La victoire vousest en effet acquise ... Ainsi soit-il, s'ilplait à Dieu, le Très Haut f}}De nouveau donc Hassan Ibn No'manenvahit l'ifrikya, probablement vers698 (an 79 de l'hégire). Les rangsberbères étaient cette fois-ci épars,les villes en majorité chrétiennes serallièrent rapidement. Certainestribus s'étaient même portées devantHassan pour lui demander sonpardon. Le Tocsin de la défaite avaitsonné sur les Aurès. AI Kahinadécidée à mourir plutôt que de serendre, décida de barrer l'entrée del' Ifrikya à l'ennemi. A l'approche des

    armées de Hassan, elle serait sortie,d'après Ibn Abd El Hakam, la cheve-lure déployée et se tournant vers sesfils elle serait écriée: liMes enfants,que voyez vous au ciel ?}} IINousvoyons, répondirent-ils, quelquesnuages rouges}}. lINon par monDieu, dit-elle, c'est la poussière sou-levée par des chevaux Arabes}}.Elle ajouta, s'adressant à Khalid IbnYazid: IIC'est pour une pareillejournée que je t'ai adopté commefils. Je vais périr et je te recom-mande de t'occuper de ton mieuxde tes deux frères que voici.}} decrains, répondit-il, que si tu dis \,/(ai,ils ne puissent échapper à la mort f}}IIQue non l'un d'eux, même jouira,chez les Arabes, d'un prestige plusgrand qu'il n'en a aujourd'hui. Parset assure-toi de la vie de mes fils f}}Khalid partit, rencontra Hassan, lemit au courant de ce qui se passait etobtint quartier pour les deux jeunesgens.Le dernier acte pouvait commencer.Le choc eut lieu dans la région deGabès. C'est un premier revers pourAI Kahina désormais en état d'extaseet de désarroi permanent. Elle battiten retraite en direction des gorges del'Aurès. AI Maliki indique qu'au coursde cette retraite ((elle était accom-pagnée dvne énorme ido~ enbois qu'elle adorait et qui la pré-cédait portée sur un chameaw),

    probablement la figure du saint pro-tecteur de la reine en fuite.Harcelée puis en fin rattrapée par lestroupes de Hassan, elle dut livrer sonultime bataille. Celle-ci s'engageaIlau pied d'une montagne}) en unsite nommé Tarfa et qui se trouveprobablement à quelques cinquanteskilomètres au nord de Tobna. C'est làqu'AI Kahina succomba à côté d'unpuits qui longtemps portera son nom.Morte, nous dit-on, sa belle staturefit l'admiration de ses adversaires.Les berbères demandèrent et obtin-rent grâce de Hassan à la conditionde fournir aux musulmans un corpsauxiliaire de douze mille hommesIlque le chef arabe fit passer sous lecommandement de rainé desdeux fils de la Kahina, qu'il honorade son amitié personnelle}}.Voilà dans ces temps qui virentl'arrivée des premières arméesmusulmanes en Afrique du Nord,depuis son apparition jusqu'à sadéfaite par les Arabes, l'histoire deDahyat - al Kahina et d'un peupleombrageux et puissant qui n'eut pasde repulsion particulière à conférer,dans la plus grande des adversités,l'autorité suprême à une femme.

    Fouad ZAÏM

    23

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    Quels sont les sportsauxquels vous vousintéressez?

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    Le revenu mel/suel devotre foyer est comprisentre:

    - primaire- secondaire- supérieur.

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    - moins de 15 ans- entre 15 et 24 ans- 25 et 34 ans- 35 et 44 ans- 45 et 54 ans- plus de 54 ans.

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    //'\\--------------.......~'1

    QuelléVllléhoblfez-vous?

    si oui: lesquels?

    - chef d'entreprise- profession libérale

    (avocat, médecin, ete.)- professeur- commerçant (e)- instituteur (trice)- vendeur (se)- cadre supérieur- cadre moyen- secrétaire- employé (e)- ouvrier (e) qualifié (e)- étudiant (e)- lycéen (e)

    - un poste télévision ennoir et blanc

    - un poste télévisionen couleurs

    - une cuisiniére- un réfrigérateur- une vidéo- un appareil photo- un tourne-disque- un lecteur de cassette- une machine à laver- une automobile

    oui- non

    oui - nonoui - nonoui - nonoui - nonoui - nonoui - nonoui - nonoui - nonoui - non

    - le Matin- l'Opinion- Maroc soir-El bayane- El lttihad El Ichtiraki- Echark El Awsat- AI Alam- le Figaro-le Monde- Libération- France-soir- Autres (préciser)- aucun.

    26

  • vous connaitre- Jeune Afrique- Paris Match- Le Point- Lamalif- le Message de la Nation- l'Express- El wotan El Arabi- Le nouvel Observateur- AI Assas- Figaro - Magazine- autres (préciser)- aucun.

    Quels sont les numéros deKalima que vous avez lus?

    n° 1 , n° 2 1 n° 3 , n° 4 , n° 5

    Si vous avez lu au moins 2numéros, quel est lenuméro de Kalima quevous avez le plus appré-cié ?

    7,.~)

    Comment lisez-vousKolimo?

    - tous les articles du début jusqu'àla fin.- vous parcourez la revue en feuil-letant et en lisant les gros titres.- vous jetez un coup d'oeil ausommaire et sélectionnez ce quevous voulez lire- autre (précisez).

    Voici les rubriques deKalima .' quelles sont cellesque vous lisez:

    Dons votre entourage(famille, amis, salon decoiffure, etc.),combien de personnesen moyenne lisent unnuméro de Kalimo ?

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    1,2,3,4,5

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    27

  • .~?» Quelles sont les rubrIquesde Kalima que vous

    . appréciez?

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    A votre avIs quels sont lespoInts forts de Kallma?

    28

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    30

    Pour vous mettre au dia-pason, Kalima vous proposede pousser cette année lacoquetterie un peu plus loinet d'enrichir votre attirail deplage d'un magnifiqueparéo (si pratique, n'est-cepas mesdames Il et d'unfourre-tout assorti.Une véritable prouesse

    artistique (très facile à réa-liser) qui vous donnera unair raffiné même les piedsnus.AccessoiresAcheter de la popeline decoton ou une toile fine decoton en 1m40 de large.• 1mSO pour le paréo• 50 cm pour le fourre-tout

    • Peinture pour tissussetacolor de Pébéo.Exemples de couleurs:jaune-rouge-orange-vert-noir.

    • 5 bols• 1 rouleau de ficelle fine• 1 paire de ciseaux• 2m de corde blanche (ou

    de couleurl

  • sur sable •'lnLe Paréo

    exemple n° 1

    Prendre l'extrémité A (fig 1)et, 2Qcm plus haut, à peuprès, resserrer bien fort letissu avec une ficelle. A 22

    cm, refaire une deuxièmeligature (fig 1') et ainsi desuite en laissant un écart unpeu plus important chaquefois (de 20 à 35 cmenviron).Préparer ensuite les cou-leurs.Mettre une couleur par bol

    (3 bouchons de couleurs etun bouchon d'eau), tremperensuite la première extré-mité de votre «boudin))dans la première couleur,puis le deuxième morceaudans la deuxième couleur etainsi de suite. Quand vousaurez utilisé vos 5 couleurs,

    revenez à la première.Exemple: Jaune - Rouge- Vert - Orange - Noir -Jaune - Rouge ...Procéder lentement et avecapplication de manière à nepas tâcher les autres cou-leurs avec celle que vousêtes en train d'utiliser.

    31

  • Ir) tî) ~ ~ 10 K}

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    fig 31 1 1 1 1 11 1 1 1 1 1

    1m 60 ---.-----~>

    Ensuite, très délicatement,allonger votre «boudin» surle bord de votre baignoire(afin que les couleurs puis-sent s'égoutter dans labaignoire, sans se mélangerentre elles).Laisser «prendre» toute unedemie journée puis mettrele «boudin» à sécher. Unefois qu'il est bien sec,

    défaire les «ligatures» etbien repasser le tissu au ferchaud, de chaque côté afinde fixer la peinture.Admirez le résultat.

    Toutefois• Si le tissu n'absorbe pas

    la couleur immédiate-ment au moment où vous

    procédez à votre teinture,humidifiez-le avec un peud'eau avant de le tremperdans la teinture.

    • Vérifiez que le tissu a bien«bu)) la teinture enl'essorant. Quand vousl'essorez, si quelquesgouttes de teinture sor-tent du tissu c'est quevous avez réussi.

    • Pour éviter que les onglesne se salissent (quoiquela peinture pour tissu selave très bien à l'eautiède), utilisez des gantsen caoutchouc.

    Variations sur unmême thèmeUne fois cette technique

    32

  • Le fourre-tout

    LE FOURRE-TOUT

    Couper un rectangle de 23x 33 cm pour la base dusac et un rectangle de1m 12 x 50 cm pour lesac.Rabattre sur le haut du sac5 cm pour l'ourlet.Coudre le rectangle avec labase, puis le côté du sac.Sur le haut du sac, (dansl'ourlet) faire faire des oeil-lets (dans une mercerie)puis faire passer la corde.On tire la coulisse et le tourest joué.

    )

    f-- -- -

    bien acquise, il est possiblede la varier à loisir.exemple nO 2Prendre un point A (fig 2)qui est le centre du tissu etfaire une ligature à environ15 centimètres. Faireensuite les autres ligatures.Ce principe donnera uneffet circulaire «cible»

    d'impression.

    exemple nO 3Ce principe donnera desrayures verticales.Il est le moins difficile parcequ'il n'y a pas, contraire-ment à l'exemple nO 2, unegrosse quantité de tissu parligature et le trempage dans

    la teinture s'en trouve sim-plifié.

    exemple n° 4Pour les différents exem-ples donnés, si une fois lesligatures défaites voustrouvez qu'il y a beaucoupde «blancs» (zones nontouchées par la peinture),

    vous pouvez tirer ce mor-ceau de blanc et à sa base,faire une ligature.Ensuite, tremper le ou lesblancs ligaturés dans diffé-rentes couleurs. Cela peutaussi donner un effet inté-ressant.

    F.Z. EL BOUAB

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  • --cachée âes--•---mazns

    Qui d'entre nous n'a pascherché à lire entre leslignes de sa main ?

    On sait que la ligne qui va de la basedu pouce au poignet est la ligne devie, la ligne qui va de la base del'index au côté de la main sous lepetit doigt est la ligne de coeur, cellequi coupe le milieu de la mainverticalement est la ligne de chance,celle qui part d'entre le pouce etl'index vers le bord extérieur de lapaume est la ligne de tête, et enfincelle, en diagonale, qui va pra-tiquement du bas de la ligne dechance et qui se termine à peu prèsentre l'extrémité de la ligne decoeur et de celle de tête est la lignede santé.Et ce, pour les «grandes lignes».Mais ce sont là des «clés» d'une tropgrande $implicité.Car dans le détail ça se complique.La main fourmille d'indications àl'infini: les arcs (une ligneimaginaire qui relierait la base desdoigts à la paume), les troisphalanges qui marquent, en partantde la paume les trois états (corps,esprit, âme), les monts, quivallonnent la paume (si le mont devénus, d'où part le pouce, estsouple et développé, c'est signed'une grande sensualité)...En conclusion, lire dans les mainsn'est pas du tout chose évidente.Car il faut encore pouvoir eninterpréter toutes les subtilités, etc'est affaire de spécialistes: leschirologues.

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    Les mainsLa forme des mains, comme celle duvisage peut donner des informa-tions caractéristiques.Ainsi les mains larges signifient engénéral qu'on a affaire à une per-sonne active, sociable, généreusetandis que les mains étroites trahis-sent un penchant au repli égocen-trique, à un caractère solitaire.Une main carrée révèle un espritpratique qui a le sens des responsa-bilités, une main dite «en spatule»(la paume à hauteur des doigts estconsidérablement plus large qu'à labase du poignet) indique un tempé-rament excessivement nerveuxtandis que l'inverse (une main où lepoignet apparaît plus large que lapaume) dénote une énergie appli-quée aux choses matérielles.

    Leur beautéd'été-----Dépourvues de glandes sébacéesdonc de film protecteur naturel,frottées, mouillées, sans cesseexposées, les mains se déssèchent,se tachent et vieillissent plus viteque le visage.

    Au soleil----Il faut les «soigner» autant que levisage. Une bonne crême antirides

  • solaires à indice de protectionélevée (4 ou 6) doit être utiliséepour cela.Profitez de chaque application decrème sur le visage pour bien enenduire les mains en massant pouractiver la circulation. Bien masseraussi les ongles et leur pourtour.Car les ongles aussi ont tendance àse dessécher au soleil et ils endeviennent plus cassants.Profitez de l'été pour les couper net,au carré. N'appliquer que des vernistrès clairs ou transparents.

    Tous les soirs--Utilisez une bonne crême pour lesmains, bien grasse et nourrissante.Masser les mains et les doigts. Unbon massage des mains tous lessoirs avant de dormir active la cir-culation et affine les doigts.Et pour faire pousser les ongles,bien lisses et bien durs, une recettede «grand-mère»: après s'êtremassée les mains, appliquez (à l'aided'un bâtonnet de coton) de l'huiled'olive tout autour des cuticules etsous l'ongle. Masser ensuite l'onglede la racine vers l'extérieur, enrepoussant les cuticules et en tirant.Si vous 'Ie faites régulièrement, lerésultat est magnifique.De même la poignée de main estrévélatrice: la poignée qui vousbroie la main veut laisser une forteimpression, la «collante» caractériseune nature timide, la fuyante segarde bien des autres. Une mainchaude et humide indique uncaractère sanguin passionné tandisqu'une main froide et sèche appar-tient plutôt à un mollasson. Ainsi,les mains, outil qu'on a bien sou-vent tendance à négliger, sontpourtant bien «le miroir de l'âme».Ces mains, qui savent tout faire,tout dire, méritent qu'on les traiteavec considération.

    Une fois parsemaine----On peut se préparer un bain deparaffineChauffer légèrement la paraffine.Quand elle a fondu - elle doit êtretiède - on y plonge les mains uneminute. Ensuite plonger les mainsdans une eau savonneuse tiède(mieux que du savon, diluer un peude champoing pour bébé dans del'eau tiède). Sécher. Appliquezensuite une bonne quantité d'huiled'olive. Bien se masser les mains etles ongles. Replonger les mains dansl'eau savonneuse tiède. Essuyer lesmains et appliquer sur le dos de lamain en insistant bien sur les ongleset le dessous de l'ongle un demicitron aux trois quarts essoré de sonjus. Le citron a la particularité deblanchir les mains et les ongles.Pour les gros fumeurs : se frotter lebout des doigts porteurs de la ciga-rette le plus fréquemment possiblepour éviter le jaunissement desongles et des bouts des doigts dû àla nicotine.

    Rincez les mains à l'eau claire etappliquer une bonne crème.N.B. : Eviter d'appliquer du vernissur les ongles «gras», il n'adhèreraitpas bien. Tremper seulement . lesongles dans une eau savonneusetiède et bien les essuyer avant deprocéder à la manucure.Un truc encore pour durcir lesongles: mettre quèlques gouttes deformol (vendu en pharmacie) dansla base où dans votre vernis àongles. Et après tous ces bons con-seils vous aiderez vos mains àpasser elles aussi de bonnesvacances.•

    F. Z. EL BOUAB

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  • L'ART, LA MANIEREET LA MATIERE

    L'univers-douceur de la salle de bain Super-Rivellaest une promesse de détente signée JACOBDELAFON.Un univers de formes-tendresse et de couleurs-repos : baignoires et lavabos

    Super Rivella, une salle de bain prestige, un rêve.

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    LA PASSION DU SANITAIRE »lJACOBDELAFON

  • Epilation«gourmande»

    Al'heure où lesrobes deviennentplus échancrées,où les jambesnues s'élancent à

    la conquête du soleil (et desregards, avouons-le), où lesmaillots remontent de plus enplus haut sur les cuisses, ildevient urgent de présenter«surface nette» et de partir àla chasse de ces duvetsdisgracieux qui sont unaffront à notre délicateféminité.Au delà des méthodessophistiquées que proposentles instituts, voici une recettede grand-mère, à la portée detoutes les bourses et àl'efficacité sans faille.Grâce à elle, vous ne ferezplus appel à cet instrumentbarbare qu'est le rasoir et quine fait que rendre plus dru cepoil que vous cherchez àexterminer. Pour vous enconvaincre, vous n'avez qu'àcaresser la barbe de votreconjoint ou franjin (cespauvres esclaves du rasoir)tous les matins au réveil.

    1ère étape : unexamen minutieux

    Enfermez-vous à double tourdans la salle de bain ou dansune pièce quelconque de lamaison, si possible munied'un miroir en pied, etexaminez-vous d'un oeilsévère sous toutes les cou-tures.Repérez-bien les endroits oùl'ennemi pointe son traître-nez (moustache, aisselles,bande-maillot, jambes etc...)Enfilez maintenant un pei-gnoir ou une gandoura etrendez-vous à la cuisine etplus précisément au garde-manger. Mai oui, vous yêtes; ce n'est pas pour rienque nous vous avons parléd'épilation «gourmande» !

    2e étape:préparation

    Prendre 20 morceaux desucre, les mouiller et lesmettre dans un~ casserole.Faire bouillir jusqu'à ce qu'iln'y ait plus de granulés, quece «sirop» soit lisse.Ajouter 5 à 10 gouttes decitron.Laissez bouillir 3 à 4 minutes.Retirer du feu.Laisser tiédir.

    3e étape:application

    De retour dans votre salle debains, attelez-vous à la tâche.

    - Procédez avec méthodeFaites tout d'abord un essaisur une petite partie dejambe.Prélevez une petite quantitéde votre «mixture» sur le dosd'une cuillère. Appliquez surla jambe dans le sens de lapousse du poil (de haut enbas). Ensuite, avec les doigts,décollez à rebrousse-poils (de

    bas en haut) et arrachez d'uncoup sec. C'est dur! Mais siefficace! Les débuts sontparfois difficiles, mais unefois qu'on a acquis le coup demain, c'est un jeu d'enfant.Au début, pour chaque nou-velle zone à épiler, préleverdans la casserole juste laquantité qu'il faut par bande.Avec l'expérience, vouspourrez appliquer la prépa-ration simultanément surtoutes les parties à épiler etprocéder à l'arrachageensuite.

    - Faites peau neuveA la fin de l'opération, vousvoilà avec une véritable peaude bébé, il ne vous reste plusqu'à rincer avec de l'eau tièdeles parties épilées et, après lesavoir essuyées, les enduired'un lait nourrissant ethydratant.Une merveille de fraîcheur !

    F.Z. EL BOUAB

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  • SURVOL=====:du paysage judlciaire~

    •~marocaln---

    ~~Montrez·mol votre justlce,~~~~je vous dirai qui vous êtes r'~:~

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    Jcommets un meutre. Qui doit

    me juger? Vous me devez telmontant d'arriéré de loyers. Aqui dois-je m'adresser pourvous faire condamner à me les

    payer? Votre enfant mineur a porté descoups et blessé la fille de vos voisins.Sera-t-il jugé, et si ·oui, par qui ? Cesquestions et quelques autres- innombrables en vérité - trouventleurs réponses dans la loi, les lois.Celles-ci organisent la justice, dans toutEtat de droit, de façon rigoureuse : onne va pas demander son dû à une courd'appel avant de soumettre son affaire àun tribunal, et l'on ne va pas devant lacour suprême pour n'importe quoi.Vous dites que votre cousin militaire acausé un accident de la route? Il ne serapas jugé par un tribunal correctionnelcomme Monsieur - Tout - Lemonde. Et si vous ne commettez pas uncrime punissable d'au moins la réclu-sion à perpétuité, aucun juge d ~instruction ne sera chargé de votre dossier : lapolice judiciaire, seule, enquêtera survotre crime (vous restez incarcéré dansun commissariat durant cette enquête;vous êtes en étatde «garde-à-vue», sanspouvoir communiquer ni avec vos pro-ches ni avec votre avocat) et, au termede ses investigations, elle vous présen-tera au parquet (le «ministère public»).Là, le procureur général (en fait un deses substituts) de la cour d'appel dans le

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    «ressort» (comprenez l'espace surlequel s'exerce une juridiction) delaquelle le crime a été commis vousreçoit (ni thé ni gâteaux), procède à uninterrogatoire de routin