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U.F.R. DE PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE ET SCIENCES DE LEDUCATION
-----------------------
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LEDUCATION
-----------------------
MASTER 2 INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION
Mmoire professionnel
TCHAMBAT Innocent
Sous la direction de
Jacques WALLET
Professeur des Universits
Septembre 2008
LA FORMATION CONTINUE EN SECTEUR INFORMEL :
QUELS ENJEUX POUR LE RECYCLAGE ET LA CONSTRUCTION DUNE
IDENTITE PROFESSIONNELLE DES FRIGORISTES AU CAMEROUN ?
A maman Catherine
A mes enfants Ange Larissa,
Aude Michelle, La et Loc
A mon pouse Ernestine
REMERCIEMENTS Page I
REMERCIEMENTS
Ce travail de recherche est le fruit de diverses contributions de nombreuses personnes qui je tiens exprimer mes sincres remerciements :
Je pense tout dabord mon Directeur de mmoire, Monsieur Jacques WALLET, Professeur des universits, qui a accept de maccompagner tout au long de ce travail. Je
suis marqu par son efficacit dans laction et sa diligence ;
Ensuite, je dis merci aux responsables des DPEFOP du Nord et de lEst, Monsieur
Ibrahim DJOULDE et Monsieur GUIMEYA Dieudonn pour la mise ma disposition
des ressources documentaires et leur participation la conduite des enqutes ;
Mes remerciements sadressent particulirement la famille MEDJONYE, la famille
TCHATCHOU et la famille HEUGANG : En vous occupant de la sant de Loc et de sa
maman, vous mavez permis de conduire ce travail son terme ;
Merci Blanche, Clarisse, Mireille, Christiane, Tlesphore, Gal, Diani, Janvion et
Wany, sans oublier Mme KEUTAT ; chacun de vous a contribu sa manire
laboutissement de ce projet ;
Je tiens remercier mes camarades de promotion pour lesprit de partage et de
convivialit qui a agrment nos diffrentes rencontres sur la plate forme FORSE. Ce
travail est empreint des critiques constructives des tudiants du site de regroupement de
Yaound qui jexprime mes sincres reconnaissances ;
Et bien sr, toute la dynamique quipe dencadrement pluridisciplinaire du Master 2
Professionnel en Ingnierie et Conseil en formation, jexprime ma profonde gratitude.
Jai tir profit de la disponibilit de lanimatrice de plate forme Marianig POROT et de
lencadrement de proximit de notre rfrent de site, Madame DJEUMENI
TCHAMABE Marcelline ;
Enfin, jai bnfici du soutien et des encouragements de mes collgues inspecteurs de
pdagogie, qui je dis merci. Je pense prcisment Madame MBOLDA Adlade,
Messieurs FEZEU Ren, TOFEUN Thophile et MINYEMB Narcisse.
SOMMAIRE Page II
SOMMAIRE Pages
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................. I
SOMMAIRE ......................................................................................................................................................... II
INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 1
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE
I.1/ Le contexte conjoncturel du Cameroun ___________________________________________________ 4
I.2/ Le secteur informel ___________________________________________________________________ 5
I.3/ La formation professionnelle des artisans _________________________________________________ 11
I.4/ La mission _________________________________________________________________________ 12
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE
II.1/ Les Constats ______________________________________________________________________ 17
II.2/ Investigations thoriques _____________________________________________________________ 21
II.3/ Problme et questionnements _________________________________________________________ 29
CHAPITRE III : LENQUTE
III.1/ Mthodologie _____________________________________________________________________ 33
III.2/ Prsentation des rsultats ____________________________________________________________ 37
CHAPITRE IV : ANALYSE THEMATIQUE ET DISCUSSION
IV.1/ Analyse de lenqute par entretien semi directif auprs des travailleurs expriments _____________ 50
IV.2/ Analyse de lenqute par questionnaire auprs des travailleurs artisans en maintenance de froid et
climatisation _______________________________________________________________________ 59
IV.3/ Vrification des hypothses de recherche _______________________________________________ 67
CHAPITRE V : PRECONISATIONS
V.1/ Quelques pistes de dfinition dune politique nationale de la formation continue en secteur informel _ 72
V.2/ Rglementer la formation sur le tas _________________________________________________ 73
V.3/ Cration dun observatoire des mtiers et des emplois au Cameroun ___________________________ 73
V.4/ Dconstruire la dmarche de formation actuelle et linscrire dans la logique de lingnierie de formation75
V.5/ Plan de recyclage court, moyen et long terme des travailleurs _______________________________ 77
CONCLUSION.................................................................................................................................................... 79
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................................... 82
LISTE DES TABLEAUX ET ILLUSTRATIONS ........................................................................................... 83
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 84
TABLE DES MATIERES .................................................................................................................................. 87
ANNEXES ........................................................................................................................................................... 90
INTRODUCTION Page 1
INTRODUCTION
En 2003, les travailleurs du secteur informel au Cameroun reprsentaient prs de 90,4% des actifs occups, pour une contribution au produit intrieur brut denviron 50%
1. Aujourdhui,
ces travailleurs sont confronts au phnomne de prcarit des emplois, conscutif labsence de
maintenance et de remise niveau de leurs comptences professionnelles.
La formation professionnelle continue de cette catgorie de travailleurs est presque
inexistante. Les diffrentes politiques demploi et de lutte contre le chmage sont beaucoup plus
portes vers le volet insertion professionnelle quaux actions de maintien dans lemploi.
A la faveur de linitiative PPTE, quelques actions de renforcement de capacits sont
observes ici et l, sans quun financement permanent de la formation continue en secteur
informel soit institu.
Dans la branche professionnelle des services, notamment en maintenance des
quipements de froid et climatisation, les travailleurs font face aux mutations technologique et
organisationnelle qui transforment leur mtier. Cest en effet, la substance du rapport de la
runion sectorielle organise leur intention en novembre 2003 par le FNE antenne de lEst
Cameroun.
Cadre de lenseignement technique et professionnel, et inscrit au cycle de Master 2
professionnel en Ingnierie et Conseil en formation, nous sommes engag par la DPEFOP Nord,
dans un projet de recyclage des techniciens de maintenance en froid et climatisation.
Or, aujourdhui, un projet de formation ne peut se nourrir uniquement dune vision
positive de la formation (panouissement, construction, enrichissement, maintien au poste, etc.).
A ce propos, J. M. Barbier attire notre attention sur le fait que : l'investissement de moyens par
l'apprenant, en particulier de son temps d'activit, dpend beaucoup du ou des sens qu'il
construit autour de la formation, et ceux-ci dpendent eux-mmes de la reprsentation qu'il se
fait de lui-mme, de sa dynamique de construction identitaire, et de l'environnement []
Lingnierie des activits de formation a prcisment pour but de prendre en compte cette
dimension. Cest le cas notamment de lanalyse des besoins.2
Dans cette perspective, on mise davantage sur les opinions des forms, notamment leurs
reprsentations du mtier, du travail et de la formation, pour concevoir des contenus de
formation adapts leurs besoins.
Ce travail de recherche sinscrit dans cette logique en sappuyant sur le rfrentiel de
comptences ralis dans le cadre du chantier, pour envisager les modalits de formation
continue et dorganisation professionnelle du secteur de maintenance en froid et climatisation.
Il sarticule dans sa prsentation, autour de cinq grands moments :
Nous avons commenc par la prsentation du contexte conjoncturel du Cameroun, les caractristiques socioconomiques du secteur informel et lobjet de notre mission la
DPEFOP ;
1 Institut National de la Statistique (2006), Les comptes nationaux du Cameroun , rapport. 2 BARBIER Jean-Marie (2006), Voies pour la recherche en formation des adultes , Expos, Pr-publication.
INTRODUCTION Page 2
Aprs cet tat des lieux, nous nous sommes engag dans une dmarche de problmatique, laquelle nous a conduit mettre deux hypothses de recherche partir des constats, des
investigations thoriques et des questionnements qui dcoulent de nos diffrentes
lectures ;
Ensuite, nous avons prsent nos choix mthodologiques et les rsultats des enqutes par entretien et par questionnaire que nous avons menes ;
Les rsultats ainsi prsents ont fait lobjet dune srie danalyses thmatiques, suivie des confrontations avec les apports thoriques, puis la vrification de nos hypothses ;
Enfin, dans notre posture de consultant externe, nous nous sommes permis de formuler un ensemble de cinq prconisations lintention des acteurs diffrents niveaux de
responsabilit, pour structurer les mtiers de frigoriste au Cameroun et assurer leur
formation permanente.
CHAPITRE I :
CONTEXTE DE LETUDE
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 4
I.1/ Le contexte conjoncturel du Cameroun
I.1.1/ Le Cameroun : un tat bilingue et dmocratique
Le Cameroun est un pays dAfrique centrale, indpendant depuis le 1er janvier 1960. Il a
connu la colonisation allemande de 1884 1914, puis le rgime de mandat de la SDN et de la
tutelle de lONU sous la domination franaise et anglaise de 1916 19603. Lunification est
intervenue le 20 mai 1972. Ce pass colonial a fait de lui un pays bilingue et biculturel dont les
systmes institutionnel, administratif, politique, judiciaire, conomique, social et ducatif sont
inspirs des modles francophone et anglophone. Membre de la francophonie et du
Commonwealth, le Cameroun occupe une superficie de 475 442 km pour une population totale
estime 16. 630. 000 dhabitants en 20034. La mise en place des institutions dmocratiques a
commenc en 1991 en pleine rcession conomique.
I.1.2/ Le Cameroun sous ajustement structurel : du PAS au point
dachvement
Comme de nombreux pays de lAfrique subsaharienne essentiellement agricoles, le
Cameroun a connu une svre crise conomique entre la priode de 1987 1994 qui lui a impos
lapplication de diffrents programmes dajustement structurel du Fonds Montaire International
et de la Banque Mondiale.
Lorigine de cette crise conomique remonte aux annes 1970 et 1980. Le boom du prix
des matires premires avait incit ces pays sendetter fortement dans les annes 1960-70 pour
financer leur dveloppement. Le retournement de tendance du cours des matires premires, qui
a suivi le choc ptrolier et la rcession gnrale de la fin des annes 70 et du dbut des annes
80, a entran une crise de la dette.
Les premiers programmes dajustements structurels, raliss dans le cadre du Club de
Paris, ont consist des rchelonnements du remboursement de la dette et de ses intrts.
Lendettement a continu augmenter jusquau dbut des annes 1990. A la suite de la crise
conomique, le Cameroun a fait face une crise institutionnelle et sociale sans prcdent. Au
cours de diffrentes runions du G8 partir de 1988, diffrentes dispositions ont t entrines
pour rduire le niveau des dettes bilatrales ; notamment les mesures couples de rduction de la
dette bilatrale ( hauteur de 80% pour les PPTE) dune part, et linitiative PPTE renforce
(rduction de 90% et plus si ncessaire pour atteindre le niveau de soutenabilit de la dette) qui
concerne la dette extrieure multilatrale dautre part5.
La mise en uvre successive des diffrentes mesures dallgement de linitiative PPTE a
permis au Cameroun de franchir le point d'achvement le 28 avril 2006. Ce qui signifie
l'annulation 100% de sa dette extrieure: soit prs de 1150 milliards de FCFA, sur un total de
la charge de la dette avoisinant 5000 milliards de dollars US, au taux d'intrt de 43%6.
Malheureusement lapplication stricte de ces politiques dajustement a oblig le Cameroun
abandonner sa mission de principal pourvoyeur demplois ; crant ainsi de nombreux
disfonctionnements dans les services publics.
Le secteur priv qui tait suppos prendre la relve est mal dvelopp et incapable de
recevoir lafflux de main duvre disponible sur le march du travail. Ce contexte conjoncturel a
facilit le dveloppement du secteur priv informel.
3 http//fr.Wikipdia.org : histoire coloniale du Cameroun : consult le 23 janvier 2008. 4Institut National de la Statistique (2006), Les comptes nationaux du Cameroun , rapport. 5 BESSIS Sophie (2005), Initiative PPTE , sminaire. 6 http://www.spm.gov.cm/acceuil : consult le 1er dcembre 2008
http://www.spm.gov.cm/acceuil
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 5
I.2/ Le secteur informel
I.2.1/ Les artisans du secteur agricole et non agricole
Lconomie camerounaise est structure en 02 grands secteurs dactivits : le secteur
public et le secteur priv qui reprsentaient en 2003 respectivement 2,8% et 97,2% des emplois.
Le secteur priv est subdivis en 02 catgories : Le secteur priv formel et le secteur priv
informel qui reprsentaient sur la mme priode respectivement 5,9% et 94,1% des emplois.
Nous entendons par secteur priv informel ou simplement secteur informel , toute la
partie de lconomie qui nest pas (ou peu) rglemente par des normes lgales ou contractuelles.
Les travailleurs de ce secteur ne sont souvent pas des salaris dans le sens habituel du terme. Il
sagit en gnral des travailleurs exerant domicile, des vendeurs ambulants, des employs de
maison, des prestataires de services (btiment et travaux publics, maintenance, etc.), des ouvriers
temporaires et des paysans. Contrairement aux salaris du secteur formel, couverts par la
lgislation du travail et les conventions collectives, ceux de linformel ne bnficient lgalement
daucune scurit sociale.
Dans notre tude, nous retiendrons la dfinition de lINS selon laquelle le secteur
informel est l ensemble des units de production des biens et services qui ne possde pas de
numro de contribuable et/ou ne tiennent pas une comptabilit formelle . Il convient ainsi de
distinguer linformel agricole (55,2% de lemploi global) et linformel non agricole (35,2% de
lemploi global) constitu essentiellement dartisans dont prs de 60,2% sont installs en auto
emploi.7 Le qualificatif artisans utilis dans la dnomination de cette catgorie de travailleurs
tient du fait quils exercent leur mtier seul, manuellement, dans un environnement inappropri
et avec un outillage trs limit.
Ces caractristiques de lenvironnement du travail propres au secteur informel sont des
indicateurs de la prcarit qui y rgne actuellement.
I.2.2/ La prcarit des emplois en secteur informel
I.2.2.1/ Prcarit et informalit des emplois
La prcarit de lemploi au Cameroun est inscrire dans linformalit des emplois. Le
secteur informel emploie 90,4% des actifs dont 55,2% dans le secteur agricole. Pour comprendre
cette informalit, il faut remonter la segmentation du march du travail au Cameroun.
Schma N 1 : Segmentation de lemploi au Cameroun
7 Les comptes nationaux du Cameroun, Institut National de la Statistique, p 35.
0 EMPLOIS STABLES Public et Priv formel
CHMAGE DE
LONGUE DUREE
Segment Stable
Segment prcaire
Secteur informel
Segment de
lexclusion
EMPLOIS
CHMAGE
AGENTS TEMPORAIRES Public et Priv formel
VACATAIRES EN COURS DE
CONTRACTUALISATION Secteur Public
CHMAGE
RECURRENT
EMPLOIS PRECAIRES
Informel agricole
et informel non agricole
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 6
Cette segmentation est la consquence de la grande crise que le Cameroun traverse depuis
la fin des annes 80 et qui a fortement dgrad la qualit et la structure des emplois. Le segment
stable correspond aux emplois publics, parapublics et privs formels. Malgr les compressions,
les dparts volontaires et les retraites anticipes que ce segment a connus, il reste le plus stable.
Les chmeurs de ce segment sont des temporaires et des vacataires qui peuvent garder ce statut
pendant plusieurs annes en attendant que les financements publics et PPTE permettent leur prise
en charge dfinitive.
Dans le segment de lexclusion, on rencontre les licencis peu qualifis des entreprises qui
ont perdu tout espoir de retrouver un emploi, les diplms ayant suivi une formation non
professionnalisante et les jeunes non scolariss.
Enfin, le segment prcaire regroupe les emplois et les travailleurs du secteur informel
agricole et non agricole. La rcurrence du chmage dans le secteur informel agricole, qui est le
plus dominant, est lie aux caprices des saisons et surtout aux fluctuations des prix des produits
de rente sur le march international. Quant au secteur informel non agricole, il faut explorer les
rapports artisans agents des impts et des communes.
I.2.2.2/ Prcarit et relations entre les artisans et ladministration fiscale et
communale La propension des travailleurs artisans dvelopper leurs activits la maison ou sur les
trottoirs nest pas sans explications. Ltat Camerounais a class les activits informelles au
rgime de limpt libratoire. Contrairement au rgime de la patente li au chiffre daffaires,
limpt libratoire est une taxe unique et trimestrielle dont le montant dpend de la catgorie de
lactivit. Lapprciation de la catgorie dune activit est laisse au soin des agents des impts
qui abusent trs souvent de leur autorit. Les taxes ne tiennent pas toujours compte des revenus des contribuables. Les artisans ne
sont pas suffisamment informs sur la rglementation en matire fiscale. Il ny a pas de temps
dessai pour ceux qui dbutent une activit. Les agents des impts et ceux des communes se
bousculent souvent auprs des artisans pour les mmes taxes. Il nest donc pas surprenant quun
atelier de maintenance souvre aujourdhui et se ferme quelques mois aprs cause des taxes
diverses.
Ces relations ne sont pas sans consquences sur le chmage en zone urbaine : taux de
10,7% contre 1,7% en zone rurale. Compte tenu de leur poids dans lconomie camerounaise, de
leur tranche dges (19,2% de jeunes entre 18 et 24 ans) et de leur situation prcaire, les
travailleurs artisans font lobjet de nombreuses attentions de la part des pouvoirs publics et des
organisations non gouvernementales.
I.1.3/ Les organismes daccompagnement du secteur informel
Pour comprendre les missions des organismes dencadrement et daccompagnement du
secteur informel, il faut distinguer 03 registres dactions : les actions dinsertion professionnelle,
les actions dadaptation professionnelle (employabilit) et les actions de rinsertion
professionnelle. Bien quil soit assez difficile dvaluer leurs actions sur le terrain, les services
publics et organismes sous tutelle se dploient beaucoup plus dans le registre de linsertion
professionnelle.
I.1.3.1/ Le ministre de lemploi et de la formation professionnelle
Le ministre de lemploi et de la formation professionnelle est la cheville ouvrire en
matire demploi et de la formation professionnelle ;
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 7
A ce titre, il est charg de :
- llaboration de la politique de lemploi ; - la dfense et la promotion de lemploi ; - lorientation et du placement de la main duvre ; - les tudes sur lvolution de lemploi et du march du travail ; - les tudes sur lvolution des qualifications des emplois ; - la conception et lorganisation des activits de formation professionnelle rapide ; - la dfinition des normes dorganisation des systmes dapprentissage et de qualification
professionnelle et du contrle de leur respect ;
- lorganisation et du suivi de linsertion professionnelle des jeunes forms ; - lorganisation des activits de recyclage ou requalification pour les travailleurs ayant perdu
leur emploi ;
Il assure la tutelle du Fonds National de lemploi, des SAR/SM, des centres de formation
professionnelle publics et privs et des organismes dintervention en matire de prospection
demplois.
En 2007, grce aux ressources de linitiative PPTE, ce ministre a bnfici dans le cadre
du projet PIASSI dun financement de prs de 1,7 milliard de FCFA pour le renforcement des
capacits des acteurs du secteur informel.
Cr en 2002, le PIASSI a dj permis ce jour, la cration de quelque 4 000 emplois
indirects et vise lobjectif de 10.000 emplois lhorizon 20108.
I.1.3.2/ Le fonds national de lemploi Cameroun
Le fonds national de lemploi Cameroun (FNE) est cr le 27 avril 1990 avec pour
mission gnrale la promotion de lemploi sur lensemble du territoire camerounais travers 04
grands axes :
la diffusion des informations sur le march du travail ; linsertion dans le circuit de production des jeunes camerounais la recherche dun premier
emploi ;
la rinsertion des travailleurs licencis des entreprises du secteur public, parapublic ou priv pour des raisons conomiques ;
la conception, le financement et le suivi des programmes ayant trait : o la formation sur le tas ; o la formation formelle ; o lauto cration demploi ; o lappui la cration de micro-entreprises et ventuellement tout autre
programme en fonction des exigences du march de lemploi.
Le FNE Cameroun sest dot dun certain nombre de programmes et doutils de
dveloppement demplois jeunes9 :
PROGRAMME
OU OUTIL MISSIONS
PADER Programme dAppui au Dveloppement des Emplois Ruraux qui a pour but la
lutte contre la pauvret travers, la cration et le renforcement demplois en
milieu rural.
8 www.afriquenligne.fr : consult le 18 janvier 2008
9 http://www.fnecm.org : consult le 10 dcembre 2007
http://www.afriquenligne.fr/http://www.fnecm.org:/
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 8
PED Programme Emploi Diplm, est un programme de stage pr-emploi dont le
but est dapporter aux jeunes diplms sans exprience professionnelle, une
qualification en mme temps quune exprience pratique, (enrichissement de
leur CV) afin de faciliter leur insertion dans le circuit de production.
PRAIDES Programme dAppui lInsertion des Diplms de lEnseignement Suprieur,
en partenariat avec le Ministre de lEnseignement Suprieur, vise appuyer
linsertion professionnelle des diplms de lenseignement suprieur.
Programme PME
/ FNE
Programme de promotion de lauto emploi et de la micro-entreprise en faveur
des jeunes sur dotation spciale du Chef de lEtat. Il est gr en partenariat
entre le FNE et le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de
lEconomie Sociale et de lArtisanat (MINPMEESA).
ROMEC Rpertoire Oprationnel des Mtiers et des Emplois au Cameroun.
Les RF / REAC Les Rfrentiels de Formations (RF), labors sur la base des Rfrentiels
dEmplois dActivits, et de Comptences (REAC).
En date du 30 septembre 2006 ces programmes ont permis dobtenir les rsultats cumuls
suivants : 92601 placements en emplois salaris, 2881 auto-emplois individuels, 23947 Auto-
emplois groups (PADER), 9488 Formations formelles, 40 542 Formations sur le tas.
I.1.3.3/ Le Ministre de la jeunesse : projet PAJER U
Dans le cadre de sa mission dinsertion socio-conomique des jeunes, le Ministre de la
jeunesse a conu le projet baptis PAJER U. Selon les termes du responsable national de ce
projet : L'objectif global du Programme est de promouvoir l'insertion socio-conomique des
jeunes Camerounais non scolariss et dscolariss, diplms ou non, gs de 15 30 ans par le
biais d'une mobilisation sociale et d'un encadrement technique et financier en vue d'en faire le
moteur vritable du dveloppement de la nation 10
.
Pour mener cette mission, le gouvernement camerounais vient doctroyer au projet prs
de 12 milliards de francs Cfa sur ressources PPTE pour la formation technique, sociale, civique,
entrepreneuriale et managriale de 1600 jeunes sur 5000 inscrits et le financement de leurs micro
entreprises au terme de leur formation.
I.1.3.4/ La chambre de commerce, dindustrie, des mines et de lartisanat
Cre en 1921, la chambre de commerce dindustrie des mines et de lartisanat du
Cameroun est un organisme public consultatif et reprsentatif des intrts de ltat dans les
domaines du commerce, de l'industrie, de l'artisanat, des mines et des prestations de services.
Elle assure deux types de missions : les missions de services publics et les missions dintrts
professionnels.
Elle dveloppe une abondante activit dencadrement et surtout de promotion des
entreprises industrielles et commerciales en terme :
o De collecte, de traitement et de diffusion des informations conomiques et commerciales ;
o De la ralisation des publications ; o Dappui la cration des entreprises ; o Dchanges internationaux o De promotion des exportations par le biais de la participation aux foires et salons ; o Dassistance en matire de recherche de partenaires ; o De formation : formation continue, sminaires, confrences.
10
www.cameroon-info.net : consult le 15 mai 2008
http://www.cameroon-info.net/
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 9
Dans le cadre de ses missions dintrts professionnels, ses diffrentes antennes
provinciales reprsentent et dfendent les intrts des travailleurs de linformel auprs des
pouvoirs publics. Cest dailleurs par leur canal quon peut facilement entrer en contact avec les
diffrentes associations reprsentatives des groupes de mtiers.
La plupart des structures dencadrement et daccompagnement que nous venons de
parcourir sont chargs uniquement de lexcution de la politique stratgique de ltat, notamment
en direction du secteur informel. Ltat est le seul pourvoyeur de fonds, il est soutenu par les
partenaires au dveloppement gnralement dans le cadre des relations bilatrales ou
multilatrales et la mise en uvre de linitiative PPTE.
I.2.4/ Le financement du secteur informel
I.2.4.1/ Le financement de lEtat Camerounais
Les stratgies de financement de lducation telles que nonces dans le document de
stratgie sectorielle de lducation visent faire passer la part du budget de ltat allou
lducation des 16% de 2006 22% au moins jusquen 2015. Celle des collectivits locales
devrait voluer progressivement pour atteindre 10% dici 2010 afin de mieux faire face aux
charges rcurrentes et aux dpenses dinvestissement. Toutes les actions de financement de la
formation professionnelle sinscrivent dans cette logique.
Au titre du plan daction du document de stratgie sectorielle de lducation sur la
priode 2006-2009, voici quelques extraits des actions finances sur fonds PPTE et le budget
propre du Ministre de lemploi et de la formation professionnelle11
:
Tableau N1 : projet de financement de la formation professionnelle
Actions entreprendre Indicateurs Dlais Cot total (en
Millions de FCFA)
Campagnes de sensibilisation des communauts et des ONG sur le dveloppement de la formation professionnelle
Nombre dONG et de communauts Sensibilises
2006
10
Elaboration dune politique de dveloppement du systme de formation professionnelle y compris la restructuration des sections artisanales rurales/sections mnagres (SAR/SM)
- Document de politique labor et disponible
2006
70
2007 30
Rhabilitation/restructuration des sections artisanales rurales/sections mnagres (SAR/SM) dans le contexte de la stratgie sectorielle
Nombres de SAR/SM rhabilites
2007 500
2008 300
2009 200
Cration, construction et quipement de 03 centres modles de formation professionnelle
Nombre de centres Modles construits et fonctionnels
2007 1000
2008 1000
2009 1000
Elaboration dun rpertoire des mtiers
Rpertoire disponible
2007 100
Mettre en place les mcanismes de refonte des programmes par lapproche par comptence
Mcanismes identifis
2007 -
11
Document de stratgie sectorielle de lducation, avril 2006
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 10
Avec ladmission du Cameroun linitiative PPTE, les partenaires au dveloppement
jouent un rle trs dterminant au financement des projets sociaux. La plupart dentre eux ont
revu leur mcanisme de financement dans le cadre de lannulation de la dette extrieure du
Cameroun aprs latteinte du point dachvement et dans la perspective du NEPAD.
I.2.4.2/ Lapport financier des partenaires au dveloppement
I.2.4.2.1 / LAFD-Cameroun
LAFD est un tablissement public franais qui contribue au dveloppement conomique
et social, durable et partag des pays dans lesquels elle intervient. LAFD intervient au
Cameroun depuis les annes 1950 dans les domaines qui couvrent les secteurs productifs et de
services (publics et privs), les infrastructures, l'ducation et la sant. Ses actions au Cameroun
se sont intensifies dans le cadre des contributions additionnelles bilatrales de la France suite
linitiative PPTE, et ce travers le C2D qui refinance par des dons de la France les
remboursements de dette du Cameroun.
Le Groupe AFD dispose de plusieurs instruments de financement en faveur du secteur
priv, notamment lACEP Cameroun qui est une institution de micro finance prtant aux TPE
camerounaises en milieu urbain. Cre en 1999 avec l'appui financier de l'AFD, ACEP
Cameroun a t privatise en octobre 2005. En 2007, elle a bnfici dun prt de 1,5 millions
deuro12
de lAFD qui a accru ses activits par louverture de nouvelles agences dans les villes
secondaires.
I.2.4.2.2 / La GTZ-Cameroun
La GTZ ou Agence de la Coopration Technique Allemande, est une entreprise fdrale
allemande de Coopration internationale fonde en 1975. La GTZ-Cameroun assiste et appuie
l'Etat Camerounais depuis 1980 dans ses efforts de sortir de la crise conomique.
Depuis 2002, elle a entrepris en collaboration avec ses partenaires camerounais des
modifications dans son approche d'intervention. L'agence s'est alors engage dans un processus
qui a pour objectif de passer de l'approche projet l'approche programme. Cette nouvelle
approche dintervention par programme a entran la transformation progressive des projets
existants et leur regroupement au sein de trois principaux programmes axs sur les trois secteurs
prioritaires: -Environnement, -Sant/SIDA -Dcentralisation, Dveloppement Communautaire et
Gouvernance. Dans ce dernier volet de programme, la GTZ-Cameroun soutient le secteur
informel travers le renforcement des capacits de la socit civile et des collectivits
territoriales dcentralises dans le cadre du PNDP.
Depuis 1980 le montant total de la coopration technique accord au Cameroun travers
la GTZ s'lve 246.620.000 d'Euros. En 2003 le montant total de la Coopration Technique
Allemande gr au Cameroun travers le bureau de la GTZ s'lve 8.690.000 d'Euros13
.
I.2.4.2.3 / La SNV-Cameroun
La SNV-Cameroun est la branche camerounaise de lOrganisation Nerlandaise de
Dveloppement. Elle est prsente au Cameroun depuis 1963 et intervient dans la gestion des
ressources naturelles, la gouvernance locale, le renforcement des organisations de la socit
civile et lappui au dveloppement du secteur priv. La SNV-Cameroun finance et appui
lexcution des projets de dveloppement mis en uvre la base par les populations. Elle
fournit une assistance technique (montage de projets bancables) aux associations dartisans et
promoteurs de petites units de production industrielle.
12 http://www.afd.fr : consult le 12 juin 2008 13 http://www.minpat.gov.cm/index.php : consult le 23 mai 2008
http://www.afd.fr/http://www.minpat.gov.cm/index.php
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 11
Ses spcificits sont lintgration du Genre dans les projets, la participation des groupes
cibles, la gestion des ressources naturelles (assistance technique la gestion des forts
communautaires) et l'co-dveloppement. 12 projets sont actuellement en cours en milieu rural
dans le domaine du dveloppement durable.
I.2.4.2.4 / LACDI
L'Agence Canadienne de Dveloppement International (ACDI) est le principal instrument
officiel d'aide au dveloppement international du Canada. Le mandat de l'ACDI est de soutenir le
dveloppement durable dans les pays en voie de dveloppement afin de rduire la pauvret et de
rendre le monde plus sr, plus juste et plus prospre.
Le programme canadien d'aide au dveloppement s'articule autour de deux principaux
axes savoir, la gouvernance et le dveloppement rural. Ce dernier comprend des initiatives
d'appui la micro finance (renforcement des capacits et redressement financier des institutions
de micro finance) et de gestion durable des ressources forestires. L'galit entre les sexes et la
conservation de l'environnement font partie intgrante de tous les programmes/projets de la
coopration canadienne au Cameroun. Par ailleurs certaines interventions en ce qui concerne la
lutte contre le VIH/SIDA et la promotion des nouvelles technologies de l'information et de la
communication sont prises en considration compte tenu de leur pertinence pour le
dveloppement du pays.
Au regard de cette trame dacteurs financiers qui prcde, il ressort que le secteur informe
est faiblement financ malgr leur contribution au produit intrieur brut (50% en 2003). Les
travailleurs artisans ne bnficient pas dun cadre rglementaire de formation continue. Les
principales actions dencadrement et daccompagnement que nous venons de parcourir se
dploient autour du volet insertion des jeunes.
La formation continue est presque inexistante. Il est rcurrent que les jeunes bnficiant
dun emploi, le perdent deux trois ans aprs pour insuffisance demployabilit. Toutefois, il
existe des structures de formation professionnelle, de formation technique initiale et des
initiatives de formation par alternance.
I.3/ La formation professionnelle des artisans
Les premires structures de formation professionnelle remontent vers 1936 avec la
cration Douala de lcole dapprentissage des chemins de fer, suivie des sections de
prapprentissage en 1951, puis des sections artisanales rurales et de prapprentissage en 1955. La
loi du 19 juin 1963 sur lducation14
a cr les SAR/SM, les C.E.T.I.C et les lyces techniques.
Ces tablissements taient tous placs jusquen 2000 sous lautorit de la DESTP de lex
ministre de lducation nationale.
Tableau N 2 : Evolution du nombre dtablissement denseignement technique et
professionnel sur la priode de 1992 1998
Anne scolaire Lyce technique CETIC SAR/SM Total
1992-1993
1993-1994
1994-1995
1995-1996
1996-1997
1997-1998
30
30
30
32
32
32
42
55
56
78
78
78
195
188
210
215
218
218
267
273
296
325
326
326
14 Ministre de lducation nationale (1998), Lenseignement secondaire technique professionnel public au Cameroun , Guide
dinformation.
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 12
La faible volution des structures publiques de formation technique et professionnelle fait
suite au faible taux global des investissements publics qui sest stabilis 13,7% pendant la
priode dajustement structurel.
I.3.1/Les SAR/SM, les centres et instituts publics de formation professionnelle
Depuis le Dcret n 2005/123 du 15 avril 2005, les SAR/SM, les centres et instituts
publics de formation professionnelle sont placs sous lautorit du Ministre de lemploi et de la
formation professionnelle.
Aprs la rhabilitation de certains tablissements, seules 186 SAR/SM sont fonctionnelles
et 24 centres publics de formation professionnelle rapide rpartis sur tout le territoire national15
.
Le CFPR de PITOA au Nord Cameroun, est la rfrence dans ce domaine. Fruit de la
coopration germano- Camerounaise, ce centre a une capacit daccueil de 300 apprenants par an
dans les spcialits de froid et climatisation, fabrication mcanique, rparation automobile et
installation lectrique. Dautres spcialits sont en perspective, notamment la maintenance
audiovisuelle, la peinture et la carrosserie.
I.3.2/ Les centres et instituts privs de formation professionnelle
Le Cameroun compte 300 centres privs agrs de formation professionnelle concentrs
en grande partie dans les agglomrations urbaines.
I.3.3/ Les Collges et lyces denseignement technique
Ces tablissements relvent aujourdhui de la comptence du Ministre des
enseignements secondaires. Son essor est marqu par la construction et lquipement de 06
lyces techniques, puis la formation des formateurs (de 1989 1992) travers les projets PAET
et PALT sous financement de lACDI. Depuis lors, le Cameroun na plus connu
dinfrastructures de telle envergure.
Toutes ces structures publiques de formation professionnelle souffrent dun dficit
quantitatif et qualitatif en infrastructures et en personnel enseignant. Le plan daction 2006-2009
du document de stratgie de lducation ne prvoit pas de recrutement de formateurs dans le
systme de formation professionnelle, malgr que, ceux sortis des ENIET ne sont plus
automatiquement recruts par la fonction publique.
Nous venons de prsenter les modalits de formation professionnelle des travailleurs du
secteur informel ainsi que le contexte conjoncturel, dans lequel ils dveloppent leurs activits.
Nous allons poursuivre avec le contexte de notre mission et souligner ses enjeux pour la branche
dacticits de froid et climatisation qui a fait lobjet de notre commande.
I.4/ La mission
I.4.1/ Prsentation de lorganisme commanditaire
La DPEFOP NORD est un service dconcentr du Ministre de lEmploi et de la
Formation Professionnelle. Cest un organisme public plac sous lautorit dun Dlgu
Provincial et charg notamment 16
:
du suivi, de lvolution de lemploi et du march de lemploi ; de la coordination des moyens mis en uvre pour la rgulation du march de lemploi ;
15
http://www.minefop.gov.cm : consult le 23 mai 2008. 16
Dcret N2005/123 du 15 avril 2005, Organisation du ministre de lemploi et de la formation professionnelle.
http://www.minefop.gov.cm/
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 13
de la mise en uvre et du suivi des actions relatives au maintien et la cration des emplois ; de la coordination et de lanimation des activits de formation continue des personnels
relevant de son ressort de comptences ;
de lorganisation des rencontres dinformation sur les possibilits demploi, dapprentissage et dactions de formation professionnelle ;
de lenregistrement et du placement de la main duvre ; de la transmission assortie davis des demandes de cration, douverture ou dagrment des
structures prives de formation professionnelle et dapprentissage ;
de la tenue et de la mise jour du fichier des structures publiques et prives de formation professionnelle et dapprentissage ;
de la transmission des statistiques relatives la main-duvre ; Elle comprend :
o le service de la promotion de lemploi ; o le service de la rgulation de la main-duvre ; o le service de la formation professionnelle et de lapprentissage ; o le service de la slection et de lorientation professionnelle ; o le service administratif et financier ; o le bureau de laccueil, du courrier et de liaison.
Nos premiers contacts avec cet organisme ont eu lieu au dbut du mois doctobre 2007
avec notre admission au cycle professionnel dingnierie et conseil en formation. Partant de mes
expriences antrieures et de la problmatique de ladaptation professionnelle dans le secteur
informel, le dlgu provincial et moi sommes convenus dorienter ma mission sur la conception
dun dispositif de formation lintention des artisans de froid et climatisation.
I.4.2/ Monographie du mtier de froid et climatisation au Cameroun
Le mtier de froid et climatisation sexerce dans plusieurs secteurs dactivits
conomiques au Cameroun, on peut citer :
I.4.2.1/ Les entreprises commerciales et structures hospitalires les techniciens de froid et climatisation sont gnralement salaris et assurent les services
aprs ventes(SAV), lentretien des chambres frigorifiques pour la conservation des denres
alimentaires(les poissonneries, les supermarchs, etc.) et la climatisation centralise des centres
commerciaux et des htels. Dans les hpitaux, les activits du technicien se rapportent la
climatisation spcifique des laboratoires d'analyse, salles spcialises (salles blanches, salles
striles, morgue), au conditionnement des mdicaments et ractifs dans des chambres froides et
la conservation du sang et de ses drivs (plaquettes, plasma).
I.4.2.2/ Les entreprises industrielles et de transport Les techniciens occupent un emploi salari dans les usines de produits laitiers, les
brasseries (Brasserie du Cameroun, UBC), les chocolateries (CHOCOCAM), les raffineries
(Huilerie SODECOTON) et les usines de production dnergie et de traitement de leau
(Centrale Hydrolectrique de Lagdo, CAMWATER, etc.). Dans le secteur du transport terrestre,
maritime et arien, les activits consistent assurer la maintenance des chambres froides des
camions et bateaux frigorifiques pour le transport des denres prissables et de toute
marchandise ncessitant une atmosphre contrle. Avec le dveloppement de la climatisation automobile, ils sont recruts par les
concessionnaires automobiles et les socits de transport o ils sont responsables de
linstallation et de la maintenance des systmes climatiques de conditionnement de l'air pour le
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 14
confort des passagers. De plus en plus, les entreprises dveloppent la sous-traitance avec le
secteur informel o elles viennent dailleurs recruter leur personnel.
I.4.2.3/ Le secteur informel Compte tenu de la faiblesse des deux secteurs qui prcdent, la plupart des emplois en
froid et climatisation se retrouve dans le secteur artisanal. Les activits associes se rapportent
principalement au froid mnager et secondairement la climatisation automobile et rsidentielle
des appartements et des villas. Ce poste de travail en auto-emploi requiert du technicien de froid
et climatisation, polyvalence et entreprenariat, car en dehors des activits purement techniques, il
doit possder des comptences relationnelles et de gestion.
Lvolution des emplois en froid et climatisation est conditionne par le dveloppement
du tissu industriel camerounais, les mutations technologiques et la rglementation sur la
protection de lenvironnement. Pour linstant les entreprises ont tendance a recrut les
lectriciens polyvalents capables dassurer la maintenance des quipements de froid et
climatisation.
La culture de la maintenance nest pas inscrite dans la gestion de certains services tels
que les htels et les hpitaux qui sollicitent les techniciens uniquement en cas de panne. Il est
donc certain que lauto-emploi restera longtemps encore la seule possibilit de cration
demplois, surtout avec laccroissement du parc dquipements de froid et climatisation pour le
confort des personnes, des appareils lectroniques sensibles la temprature et la conservation
des denres alimentaires.
I.4.3/ Contexte de la commande
La province du Nord Cameroun est situe en rgion sahlienne, elle connat une courte
saison de pluie de juin octobre et une longue saison sche. La temprature moyenne avoisine
35 et atteint 40 en saison sche. Quelques structures de production y sont installes et
emploient de nombreuses personnes dans les mtiers de froid et climatisation : il sagit
principalement de la SODECOTON, des brasseries du Cameroun agence de Garoua et de petites
units artisanales de maintenance.
Cette profession fait face aujourdhui aux mutations de tout ordre, notamment
lintroduction des technologiques lectroniques dans les quipements de froid et climatisation, et
les nouvelles exigences (changement de gaz) lies la protection de lenvironnement. Ces
changements mettent particulirement ceux qui exercent en auto-emploi dans une situation de
prcarit demploi et de dqualification professionnelle.
Par ailleurs, les programmes de formation dans les structures de formation initiale et
continue sont vtustes et ne sont plus mme de rpondre aux nouvelles attentes. De mme, les
formations finances sur fonds PPTE travers les DPEFOP, ne tiennent pas compte des besoins
rels en formation.
Dans la dynamique de la refonte des programmes de formation inscrite au plan daction
du document de stratgie de lducation, la commande du rfrentiel de comptences en froid et
climatisation nous a t relaye par la DPEFOP Nord.
I.4.3/ Objet de la commande, Contractualisation et planning des activits
La commande a pour objectif de dcrire les principales comptences professionnelles
attendues dun artisan maintenicien en froid et climatisation. Ces comptences se dclinent en
savoirs, savoir faire et savoir tre construits autour dun rfrentiel.
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE Page 15
Cette commande a donn lieu un document contractuel (annexe n1) sign le 15
novembre 2007 entre les deux parties. La priode de stage stale du 26 novembre 2007 au 30
juin 2008 raison de 03 jours de prsence en organisme par semaine: lundi, mardi et mercredi.
Le Dlgu provincial a assur notre encadrement professionnel suivant le planning dactivits
joint en annexe (annexe n2).
I.4.5/ Articulation chantier mmoire
Notre tude vise une double finalit et sarticule autour du chantier et du mmoire. Du
point de vue du chantier, il sest agi de construire un rfrentiel de comptences des mtiers de
maintenance en froid et climatisation. Le commanditaire entend disposer dun document de
rfrence dans la perspective de la cration des rpertoires des mtiers, et dans le cadre de la
contractualisation de ses offres de formation avec les centres de formation agrs.
Cette intervention sinscrit bien dans le champ de lingnierie de formation qui situe
lanalyse du travail en amont de toute action de formation. Notre mmoire sest ainsi appuy sur
ce rfrentiel de comptences pour comprendre le sens et les significations que les travailleurs
donnent au travail et la formation, et ce dans la perspective du recyclage de cette catgorie
professionnelle.
En conclusion pour le chapitre 1, nous retenons que le Cameroun traverse depuis 1997,
une crise gnralise qui a boulevers tous les quilibres socio-conomiques. Avec larrt des
investissements publics sur cette priode, les infrastructures de formation ont connu une
stagnation qui na pas permis dassurer la formation professionnelle continue des travailleurs du
secteur informel, qui reprsente pourtant 90,4% des activits conomiques.
Ces travailleurs font face aujourdhui une situation de prcarit demplois qui amne la
DPEFOP Nord revisiter ses approches dactions leur profit. Aprs ce tour dhorizon non
exhaustif du contexte de notre tude, nous essayons dans le chapitre suivant de donner ses
orientations en terme de recherche.
CHAPITRE II :
LA PROBLEMATIQUE
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 17
Pour comprendre lobjet de ce chapitre, nous empruntons GAUTIER B. (1986)17
qui
parle ainsi de la problmatique de recherche : par lexpression problmatique de recherche, on
rfre gnralement lensemble des lments formant problme, la structure dinformation
dont la mise en relation engendre chez un chercheur un cart se traduisant par un effet de
surprise ou de questionnement assez stimulant pour le motiver faire une recherche. On peut
donc retrouver dans la problmatique de recherche ce qui a pouss le chercheur poser la
question gnrale, en plus de la prise en considration des faits, des observations, des
connaissances thoriques, des rsultats dautres recherches et dautres questions se rapportant
la question gnrale . A partir des constats, des investigations thoriques et des questionnements, ce chapitre
dbouche la formulation des hypothses de recherche.
II.1/ Les Constats
II.1.1/ Mon itinraire acadmique et professionnel
Trois principales raisons mamnent aujourdhui mintresser la question de
ladquation entre le travail et la formation professionnelle continue des travailleurs de froid et
climatisation, et de faon gnrale la problmatique de la formation continue en secteur
informel.
Il y a mon profil acadmique, les stages dentreprise que jai effectus et mes expriences
professionnelles :
Je suis titulaire du Baccalaurat scientifique srie C et du DIPET II. Jassure actuellement les fonctions dinspecteur provincial dlectronique la DPES Nord. A ce
titre, je suis partie prenante lorganisation des stages dentreprises pour enseignants ;
Jai effectu deux stages dentreprise la SODECOTON o jai t associ en aot 2007 la rvision gnrale des quipements de froid industriel et mnager ;
Jai exerc de 1994 2005 le mtier de professeur dlectronique au Lyce technique de Bertoua ;
Paralllement mes activits denseignement, jai particip de 2002 2005, en qualit de consultant informaticien de nombreuses enqutes socio-conomiques sur les populations
BORORO et pygme BAKA, commandites par lONG Plan International Cameroun
antenne de lEst ;
En novembre 2003, en qualit de personne ressource, jai t invit une runion sectorielle organise par le FNE antenne Est-Cameroun, sur la thmatique de ladquation
formation-emploi des artisans du secteur lectromnager, froid et climatisation.
Etudiant en Master 2 professionnel en ingnierie et conseil en formation, je constate
aujourdhui que la formation continue est presque inexistante en secteur informel au
Cameroun. Comme nous lavons dj relev, ltat dploie ses actions dencadrement et
daccompagnement dans le secteur informel principalement autour du volet insertion. Or les
artisans de froid et climatisation sont confronts aujourdhui au problme dadaptation
professionnelle li lintroduction de la technologie lectronique dans leurs quipements.
Comment se traduisent ces volutions de la technologie lectronique ?
17 GAUTIER B. (1986), cit par LONG Donald, Dfinir une problmatique de recherche, p 6.
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 18
II.1.2/ Les volutions de la technologique lectronique
Llectronique est partout, dans les quipements lectromnagers (machine laver,
rfrigrateur et climatiseur), les vhicules et de manire gnrale dans les appareils dusage
courant. Tous les systmes, jadis commande mcanique ou lectrique sont aujourdhui
commands par procds lectroniques. La mise en marche, larrt et le fonctionnement des
appareils sont dsormais mis en uvre distance laide de tlcommandes. Cette
extraordinaire diversit des applications et la miniaturisation des composants lectroniques font
que dans tous les champs disciplinaires des techniques, il faut dsormais dvelopper des
savoirs lectroniques .
Cest ainsi que les domaines techniques enclins aux innovations telles que le domaine de
lautomobile et de froid et climatisation sont envahis par llectronique. Ce qui nest pas sans
consquences sur lemployabilit des travailleurs ! Un dbut de rponse viendrait certainement
de la mise en uvre du plan de stratgie de lducation du Cameroun qui prvoit le
dveloppement de lalternance en formation, la refonte des programmes de formation et des
actions de recyclage.
II.1.3/ Dynamique de refonte des programmes de formation selon lapproche
par comptences et actions de recyclage en cours
Il ne fait point de doute que la conception des programmes de formation suivant lapproche par comptences permet en effet une meilleure adquation entre le travail et la formation ; et ce par la prise en compte des particularits de lexercice dune fonction de travail, de la taille des entreprises, leur localisation et la consultation (analyse du travail) des titulaires des emplois et des employeurs. Ces derniers comprennent mieux par cette dmarche, les enjeux des programmes et leur pertinence et sinvestissent davantage pour collaborer la formation par un apport financier ou laccueil des stagiaires.
Au ministre des enseignements secondaires par exemple, le projet PARETFOP a bnfici dun financement de 17 millions de dollars pour la mise en place des CFA par le dveloppement des mini-incubateurs dentreprise dans les lyces techniques de rfrence. Lobjectif terme de ce projet est de former par an prs de 1000 matres artisans (70% de mise en situation professionnelle et 30% de thorie) et 1500 jeunes (50% de mise en situation professionnelle et 50% de thorie)
18. Dautre part le rfrentiel de formation de la nouvelle
filire de maintenance biomdicale est en cours de ralisation aprs le rfrentiel des activits construit en partenariat avec les milieux professionnels. Cette filire sera fonctionnelle ds la rentre scolaire 2008-2009 dans les lyces techniques de Garoua, Bertoua et Kumba.
Au ministre de lducation de base, de nombreux sminaires sont organiss pour renforcer les capacits des instituteurs la pratique de la pdagogie par situation.
Du ct du Ministre de lemploi et de la formation professionnelle, l'Etat finance travers le projet PIASSI et le FNE, de nombreuses formations au profit des artisans, en partenariat avec les organismes de formation agrs. En 2007, ce financement se chiffrait 1,7 milliards
19 de frs
CFA au profit du PIASSI. Malheureusement, les passations des marchs de formations s'effectuent sans valuation pralable des besoins et en l'absence d'un plan de formation et de cahier des charges.
II.1.3/ Quelques indicateurs cls du secteur informel
Lexploitation des donnes d'enqutes sur l'emploi et le secteur informel, ralises au
Cameroun par l'Institut National de la Statistique nous fournit des informations prcieuses pour
comprendre le domaine de l'artisanat.
18 WALTHER Richard, Op. Cit. 19 http://www.afriquenligne.fr/actualites : consult le 12 janvier 2007
http://www.afriquenligne.fr/actualites
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 19
Ainsi, au plan national, le taux dactivits des personnes de 10 ans et plus se situe 71,5%.
La population rurale est plus active que celle urbaine (78,8% contre 58,9%). On note que le taux
volue avec lge, un pic est observ dans la tranche de 25 ans et plus. Le phnomne de
chmage est principalement urbain : taux de 10,7% contre 1,7% en zone rurale.
Le taux de chmage est de 4,4% au niveau national et frappe plus les diplms de niveau
suprieur (13,4%).
Le sous-emploi visible concerne des personnes qui, involontairement, travaillent moins de
35 heures par semaine. Il touche 12,7% de la population active occupe ; Le sous-emploi
invisible concerne les travailleurs dont la rmunration est infrieure au minimum horaire garanti
(lquivalent de 23 500 FCFA par mois pour 40 heures de travail par semaine). Le sous-emploi
global au sens du BIT affecte 75,8% des actifs et concerne ceux au chmage, en situation de
sous-emploi visible ou invisible.
En ce qui concerne la structure de lemploi, les salaires, les conditions du travail et les
perspectives demploi, une lecture transversale des donnes de lEnqute sur lEmploi et le
Secteur Informel (EESI), nous permet daffirmer que : Le secteur informel emploie 90,4% des
actifs (dont 55,2% dans le secteur agricole) ; le secteur public suit avec 4,9% et le priv formel
4,7%.
Le revenu moyen mensuel national tir de l'exercice de l'activit principale est de 26 800
FCFA. Ladministration publique paie moins que les entreprises publiques et parapubliques
(124 300 FCFA en moyenne par mois contre 137 400 FCFA). Dans le secteur priv formel, le
revenu moyen mensuel est de 103 600 FCFA contre 27 300 FCFA pour les activits informelles
non agricoles et de 11 100 FCFA pour les travailleurs agricoles. 10,8% des actifs du secteur
informel non agricole travaille 42,5 heures par semaine sans contrat formel ( dure dtermine
ou non); seulement 3,2% des travailleurs de cette catgorie possdent un bulletin de paie pour
22,0% de salaris.
Face ces donnes caractristiques de la prcarit des emplois, il existe des perspectives de
solution dans la recherche.
II.1.4/ Etat de la question de larticulation formation-emploi dans le domaine
de la recherche
De plus en plus les situations de travail et de formation se rencontrent et se trouvent la
croise des deux champs disciplinaires de lergonomie et de la formation.
Du point de vue de SAMURAY et PASTRE : Cela tient dune part aux volutions des
pratiques ergonomiques elles-mmes, qui considre la formation comme un des leviers daction
pour agir sur des situations de travail, et dautre part, aux besoins des milieux de formation qui
considrent de plus en plus la ncessit de concevoir des contenus de formation proche de la
ralit du travail. 20
Dans cette perspective, on distingue deux paradigmes dintervention articulant travail et
formation.
Le premier, dominante ergonomique, concerne les pratiques de formation des acteurs
lanalyse du travail en vue dun changement organisationnel avec dveloppement de nouvelles
comptences :
20 http://www.ergonomie-self.org/rechergo98 : consult le 07 juillet 2007
http://www.ergonomie-self.org/rechergo98:
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 20
Cest le cas dune tude mene en milieu industriel par WITTORSKI Richard, laquelle
conduit affirmer que : lactivit rflexive collective sur la pratique peut tre source de
dveloppement de capacits nouvelles pour laction et pour le changement de la part de
stagiaires engags dans un cursus de formation professionnalisante.21
Cest le cas plus gnral des auteurs relavant du courant dit de la science-action. Selon
ces auteurs : les connaissances issues de laction sont aussi valables que celles issues de la
recherche scientifique. Laction peut tre source dapprentissages exprientiels ( learning by
doing ).[] la connaissance pour eux est de deux types : la connaissance dans laction et la
connaissance de laction. 22
.
Dans le second, dominante formation, lanalyse du travail intervient comme un des
moyens, dans ltude des comptences, de leur dveloppement, et dans la conception et lanalyse
des situations de formation en vue de leur transformation : cest le cas de la construction des
rfrentiels et des contenus de formation initiale et continue pour diffrents domaines dactivit.
Ces deux paradigmes, tout en tant diffrents et complmentaires, donnent quelques
lments constitutifs et dintelligibilit de laction. Pour clore ce registre de constats, rappelons
les rsultats dune tude similaire mene au Cameroun.
II.1.5/ Etude sur la formation professionnelle en secteur informel au
Cameroun : principales conclusions et recommandations
La formation professionnelle en secteur informel a dj fait lobjet dune tude mene au
Cameroun en mai 2006 par le dpartement de la recherche de lAFD. Elle sinscrit dans le cadre
dautres tudes de lAFD, ralises sur la formation en secteur informel dans sept pays dAfrique
(Afrique du Sud, Angola, Bnin, Cameroun, Ethiopie, Maroc et du Sngal).
Le rapport de ltude mene au Cameroun relve quelques constats et fait des
recommandations quil convient de prendre en compte dans le cadre de notre recherche :
o le Cameroun est un pays forte dynamique individuelle et associative mais faible structuration professionnelle et institutionnelle. La seule organisation susceptible de prendre
en main lanimation nationale des acteurs du secteur informel semblait tre la CCIMA, qui na
toutefois pas les moyens de faire une animation effective de lensemble de son rseau
dintervenants. Toutes les autres organisations sont catgorielles (rurales, urbaines, artisanales,
commerantes) et les syndicats qui pourraient les reprsenter au plan national sont soit absents
du secteur informel, soit trs faiblement actifs dans le secteur (la CGT Libert est prsente chez
les chauffeurs de taxi et la CSTC parmi les pcheurs, les revendeurs et les agriculteurs) ;
o Tout le dialogue social, au sens impropre du terme, est de fait bipartite entre chacun des partenaires et lEtat, et tripartite de part la volont des pouvoirs publics qui proposent et
dcident des accords signer.
o Il nexiste pas de financement institu de la formation professionnelle tant au niveau du secteur formel quinformel. Lenqute terrain a permis didentifier lexistence passe dune
taxe de formation professionnelle sans quil ait t possible de vrifier de quelle nature tait la
taxe ni quand et pourquoi elle a t supprime labsence de financement institu est pour le
21 WITTORSKI Richard (1997), Analyse du travail et production de comptences collectives, L'Harmattan Savoir et Action, p 212. 22 BARBIER Jean Marie , GALATANU Olga (2004), Les savoirs daction : une mise en mots des comptences ? p 21.
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 21
moment comble, au moins en ce qui concerne le secteur informel, par les apports plus ou moins
durables des bailleurs internationaux, essentiellement bilatraux. 23
Il ressort de ces constats cinq recommandations issues du rapport :
1. inscrire les initiatives existantes dans une stratgie nationale cohrente ; 2. piloter leur mise en oeuvre dans le cadre dun partenariat public/priv construire ; 3. inscrire la formation du secteur informel dans un projet de structuration et de
dveloppement global du secteur ;
4. inscrire lapprentissage et la formation en alternance dans le systme national de formation ;
5. mettre en place des outils financiers spcifiques.
Cette tude nous semble trs pertinente dans le cadre de notre recherche dans la mesure o
elle lve un premier pan de voile sur presque tous les aspects de lconomie informelle,
notamment ses forces, ses faiblesses et ses perspectives dvolution.
II.2/ Investigations thoriques
II.2.1/ Vers une dfinition oprationnelle de la notion de comptence
Lintrt accord au concept de comptence aujourdhui, remonte au dbut des annes
1980, priode laquelle un croisement de circonstances a favoris son mergence en entreprise,
en formation, lcole et sur le march du travail.
Les entreprises doivent faire face la concurrence ; la ncessit de rendre les savoirs
scolaires et professionnels oprants en situation de travail simpose ; les chercheurs demplois
font face aux mutations technologiques de tout ordre qui modifient les qualifications requises sur
le march du travail.
Ainsi, le concept de comptence a merg pour se substituer la notion de
qualification utilise dans le milieu du travail, et la notion de savoirs disciplinaires du
monde de lducation. La comptence devient une passerelle, partage par lcole et lentreprise,
et de ce fait se situe entre les savoirs (cole) et laction (entreprise).
Malgr lexistence de multiples dfinitions de la notion de comptence, toutes partagent
au moins deux caractristiques communes que souligne CHENU Florent24
:
Une comptence constitue un systme intgr de savoirs (au sens large, cest--dire des
savoirs, des savoir-faire, des savoir-tre,) :
o qui permet daboutir une performance (rsultat en situation relle de travail rpondant aux attentes du milieu professionnel) ;
o mobilisable dans plusieurs contextes professionnels (employabilit, polyvalence, mobilit professionnelle, adaptabilit).
Du point de vue des savoirs professionnels, MALGLAIVE Grard dfinit la comptence
comme un systme constitu dingrdients de toute nature physiques, cognitifs et conatifs et de
toutes origines, inns, biographiques, ducatifs, ainsi que des modalits de leur structuration
23 WALTHER Richard, La formation professionnelle en secteur informel au Cameroun , AFD, Document de travail, mai 2006. p 36-37 24 CHENU Florent (2005), Vers une dfinition oprationnelle de la notion de comptence , Education permanente n162-1, pp. 201-208.
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permettant une personne d'agir efficacement. 25
Selon cet auteur, il existe en situation de
travail trois grandes catgories de savoirs ; les savoirs formaliss, les savoirs pratiques produits
dans et par laction, les savoirs en usage accompagnant laction, constitus aussi de temps o
lon sursoit temporairement laction. Ces temps de pause permettent au professionnel de
formaliser les savoirs en usage (les savoirs formaliss), et de les problmatiser (les savoirs
pratiques). La construction dune comptence rsulte dune dynamique entre formalisation-
praxisation des savoirs et usage mis en acte de ces savoirs.
Pour LE BOTERF Guy et VIALLET Franois: Une situation professionnelle est faite
d'un ensemble de missions, fonctions, activits, tches techniques, humaines, organisationnelles,
que l'individu assure non seulement dans son propre poste de travail mais aussi en relation avec
les autres postes et la structure institutionnelle dans son ensemble 26
.
- Mission : cest le but gnral, la finalit densemble de lemploi qui donne la mesure du niveau
de responsabilit de celui-ci ;
- Fonctions : ce sont les dclinaisons de la mission en grand type daction accomplir ;
- Activits : ce sont les dclinaisons en oprations conduire des diffrentes fonctions ;
- Tches techniques, humaines, organisationnelles, que lindividu assure non seulement dans
son propre poste de travail mais aussi avec les autres personnes, les autres postes et la structure
institutionnelle dans son ensemble. Ce sont les units daction des activits.
Au sens des auteurs des savoirs daction, il faut entendre par comptences : les
proprits confres des sujets individuels et/ou collectifs par attribution de caractristiques
construites par infrence partir de leur engagement dans des activits situes, contingentes,
finalises et parvenues leurs fins. Les comptences sont des constructions reprsentationnelles
ou discursives porteuses dvaluation. Elles sont souvent dcrites en termes de combinaisons de
ressources prexistantes.27
De cette dernire approche, on distingue trois dimensions dune mme comptence :
o la dimension des comptences en action (transformation du monde externe), ce sont celles qui se concrtisent directement par la performance en situation, celles quon
voque communment quand on parle des comptences en gnral ;
o la dimension des comptences de gestion de laction ou comptences rflexives (transformation de reprsentations) : Il sagit de la rflexion que le professionnel mne
pendant son action relle pour aboutir la performance ;
o Enfin, la dimension des comptences rhtoriques ou communicationnelles (transformation de significations en vue dune influence sur autrui) qui se rapportent au
discours que le professionnel est capable de tenir sur sa comptence. Les comptences
rhtoriques se rapprocheraient plus de ce que nous appelons rflexion dans labsolu (sans
tenir compte dune situation relle) tandis que les comptences de gestion de laction sont
plus lies la rflexion en cours daction.
25 BEZILLE Hlne, TRANCCART Danile, Mthodologie qualitative et mthodologie quantitative, cours master 2 Ingnierie et Conseil en
Formation, cours 7514, p 86. 26 LE BOTERF Guy et VIALLET Franois, in ARDOUIN Thierry, Analyse du travail, emplois et comptences, cours master 2 Ingnierie et
Conseil en Formation, cours 7529. 27 BARBIER Jean Marie et GALATANU, Olga, Op. Cit., p 31.7
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De la mme manire, il faut galement distinguer dans laction professionnelle, ce qui
relve de lavant , du pendant et de laprs . Cest ce que BARBIER Jean Marie28
exprime de faon particulirement explicite lorsquil crit : Communiquer sur un faire ou
penser un faire sont peut tre des faire, mais ils ne sont pas les faire de ce faire .
Lactivit dun tre humain consiste en une association de ces trois dimensions de la
comptence de manire concomitante. Toutes ces dimensions de la comptence sont pertinentes,
notamment lors dune action danalyse du travail, pour tenir compte de toutes les units
dactions mises en uvre dans une activit.
II.2.2/ Analyse du travail et rfrentialisation
Par analyse du travail, nous entendons une dmarche scientifique, mthodologique
utilise en ergonomie, en organisation, en gestion de production et des ressources humaines, en
ingnierie de formation, etc. qui vise recueillir les donnes indispensables avant la ralisation
dune intervention ou dun recrutement.
Lanalyse du travail appelle dfinir la notion de rfrentialisation.
Pour FIGARI Grard29
: La rfrentialisation consiste reprer un contexte et
construire, en le fondant sur des donnes, un corps de rfrences relatif un objet (ou une
situation) par rapport auquel pourront tre tablis des diagnostics, des projets de formation et
des valuations .
La rfrentialisation, tout en tant la dmarche de construction de rfrentiels, vise une
double finalit : la description de la ralit socio-professionnelle des travailleurs en vue de la
dfinition des objectifs de formation et dvaluation.
Dans le domaine socio-ducatif, la rfrentialisation permet dtablir une plate forme de
collaboration entre les acteurs du champ professionnel et les acteurs du champ de la formation ;
et ce, travers trois types de rfrentiels : le rfrentiel d'activits ou d'emploi, le rfrentiel de
comptences et le rfrentiel de formation.
Le rfrentiel demploi est la synthse dinformation sur la mission, les fonctions, les
activits et les tches lies lemploi en relation avec son environnement interne et externe.
Le rfrentiel demploi permet donc lanalyse de ltat actuel et futur dun poste de
travail.
En ce qui concerne le rfrentiel de comptences, il se dduit du rfrentiel dactivits et
dcline lensemble des savoirs mobiliser pour occuper un emploi ou un poste de travail donn ;
il se trouve donc linterface entre lindividu et lemploi.
La construction dun rfrentiel de formation relve principalement de lingnierie
pdagogique et consiste retranscrire le rfrentiel de comptences en terme de capacits
acqurir par chaque form en adquation avec le profil de lemploi vis. Le rfrentiel de
formation dcrit galement les objectifs de la formation ainsi que les moyens pdagogiques pour
les atteindre.
28 BARBIER, Jean Marie et GALATANU, Olga, (2004), Op. Cit., t p84 29 FIGARI Grard, cit par ARDOUIN Thierry, Dmarche Ingnierie de la formation, cours master 2 Ingnierie et Conseil en Formation, cours
7511, p57.
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Pour mener bien une action danalyse du travail, il convient de choisir une bonne
mthode et les outils adquats.
II.2.3/ Les mthodes danalyse du travail
Pour De Montmollin30
: les outils n'ont rien de dfinitif, ils peuvent tre amliors. Une
bonne mthode d'analyse du travail sera celle qui permettra une action dfinie : former
l'oprateur, modifier un poste, valuer une tche. [...] Les mthodes utilises par le formateur,
ainsi que celles utilises par l'ergonome, sont caractrises par leur prcision [...] Le formateur
a besoin de connatre en dtail ce qui permet au travailleur d'effectuer son travail. [...] Le
formateur doit donc se soucier, ds le dpart, d'obtenir des informations sur le travail qui
faciliteront plus tard le transfert de la situation d'apprentissage la situation de travail rel .
LOSS Isabelle et LOARER Even31
dclinent trois tapes ncessaires et incontournables
pour le choix de la mthode d'analyse :
1. commencer par analyser son besoin sur le thme et l'offre ; 2. tablir un parallle entre les deux ; 3. retenir l'approche la plus adapte.
Nous prsentons ici trois dmarches32
danalyse du travail partir desquelles nous avons
opr notre choix :
II.2.3.1/ L'entretien d'explicitation
C'est une technique d'entretien et d'explicitation de l'action dveloppe par
VERMERSCH Pierre qui n'est pas, stricto sensu, une mthode d'analyse du travail. Elle intresse
l'analyse du travail dans la mesure o elle tend, au travers d'une verbalisation de l'action et en
particulier de tches relles et spcifies, non seulement aider l'interviewer s'informer mais
aussi aider l'interview mieux se reprsenter, mieux connatre la complexit de cette ralit.
Lentretien dexplicitation peut tre utilis dans la formation pour renforcer les
apprentissages en travaillant sur le comment. Il nous est aussi utile dans lanalyse du travail pour
dcrire la situation de travail dans ces diffrentes dimensions en insistant sur le quoi, le
comment. Il sagit de mettre en perspective le rsultat final (le quoi) et le processus de ralisation
du rsultat final (le comment).
Le droulement de lentretien ncessite un certain nombre de conditions ou modalits :
o l'entretien doit se rapporter des tches relles (Comment avez-vous diagnostiqu cette panne ?) ;
o lentretien est descriptif et fait dcliner les dimensions sensorielles mises en jeu (visualisation, sensations, tactiles, odorat, etc.)
o pendant l'entretien, il s'agit d'aider le sujet se replacer mentalement dans la situation d'excution de la tche (lui faire comparer des situations mentalement pour tre au plus prs);
o la personne qui conduit l'entretien tablit et conserve un rapport relationnel synchronis avec le form (mme langage, rythme de parole..).
30 ARDOUIN Thierry, Op. Cit., 2me partie, p 6. 31 LOSS Isabelle et EVEN Loarer, cits par ARDOUIN Thierry, Op. Cit., p 6. 32 ARDOUIN Thierry, Op. Cit., p 11-25.
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 25
A la fin de linterview, le travail de lanalyste psychologue, ergonome ou formateur est
de formaliser et modliser cette ralit pour en dgager de la connaissance.
II.2.3.2/ L'approche COROM
Cest une approche cognitive dveloppe par deux responsables de COROM, Sandra
Michel et Michel Ledru. Il s'agit d'analyser le travail pour dterminer les comptences mettre
en oeuvre.
La mthode est centre sur l'analyse des mcanismes intellectuels mobiliss en situation
de problme dans un emploi. Ces mcanismes intellectuels sont reprs partir de quatre critres
de comptences :
1) Les dmarches intellectuelles (DI) : Quelles reprsentations de la solution le salari a-t-il en
tte quand il raisonne?
Les consultants de COROM distinguent trois familles de dmarches intellectuelles:
type conception : on rsout un problme sans avoir de reprsentation de la solution qui sera retenue : il faut inventer, innover, crer;
type installation : on a une reprsentation claire des solutions possibles mais il faut choisir la solution la mieux adapte au contexte;
type application : on doit simplement maintenir le systme dans un tat connu. Il y a une reprsentation claire de la solution et on se rfre constamment des normes,
procdures modles qui permettent de savoir o on en est.
2) Les savoirs rfrences : C'est l'ensemble des connaissances ncessaires pour tenir l'emploi.
Il en existe deux types :
les savoirs gnriques, grands champs de connaissances comme la psychologie, les mathmatiques...
les savoirs spcifiques: ensemble de savoirs organiss en champ plus appliqu l'emploi. On peut dterminer un niveau de matrise du champ.
3) La complexit : elle saccrot selon que lindividu a travailler dans le long terme et sur un
grand territoire, par rapport au court terme et dans un espace restreint.
4) L'interaction relationnelle : On cherche reprer s'il est ncessaire d'entrer en interaction avec
d'autres personnes pour traiter les informations et rsoudre les problmes professionnels.
On distingue:
Linteraction rare;
Linteraction ct (changes d'informations) ;
Linteraction en face de (vente, ngociation, accueil..) ;
L'interaction avec (travail en quipe, projet..).
Ces diffrents lments sont apprhends pour dcrire le systme de travail et lemploi. Il
sagit dune grille danalyse qui donne lieu par la suite une dclinaison en fonction des
objectifs initiaux.
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II.2.3.3/ La mthode ETED
La mthode ETED (Emploi Type Etudi dans sa Dynamique) est btie sur trois
principes :
Le premier principe est d'exploiter la diversit et la variabilit des situations de travail, de
rendre compte de cette diversit en vitant de gommer les diffrences. La proccupation de
rendre compte de la diversit des situations de travail est prsente en amont, ds la constitution
de l'chantillon pralable l'enqute et l'analyse.
Le deuxime principe postule que la premire source d'information est loprateur,
titulaire de l'emploi tudi. L'enqute auprs des oprateurs va privilgier l'entretien individuel
pour obtenir une description du travail par celui qui le fait.
Enfin, le troisime principe est la transparence mthodologique qui revt une importance toute particulire. Indiquer par quels moyens on parvient un rsultat, c'est lui donner un sens qu'il n'exprimerait pas lui seul. La transparence voulue dans la prsentation de la mthode aux commanditaires donne ceux-ci les moyens de mieux sapproprier les rsultats annoncs et de les marier avec leur propre dmarche dcisionnelle.
De ces trois mthodes danalyse du travail, il se dgage trois points communs ou
complmentaires :
1. Centration des dmarches sur loprateur titulaire de lemploi ; 2. Spcification des dimensions de comptence explorer ; 3. Prise en compte de la diversit de situation ;
Compte tenu de cette complmentarit, nous avons port notre choix sur la mthode ETED
qui, notre avis, est plus pratique que les deux autres.
II.2.4 La question du sens et de la signification en formation des adultes
Aujourdhui, un projet de formation ne peut se nourrir uniquement dune vision positive
de la formation (panouissement, construction, enrichissement, maintien au poste, etc.).
Selon KERLAN Alain et MAUBANT Philippe : la question thique en formation est
dabord la question du sens, celui que les forms entendent donner la formation, leur mtier
et au travail, et en fin de compte leur vie 33
Notre tude sappuie sur deux principes
fondamentaux :
Le premier principe postule que : lanalyse du travail est une tape cl de llaboration des dispositifs: lactivit rflexive sur le travail devient alors le point de dpart dun processus
formatif.34
Le second se rapporte la question du sens et de la signification en formation des adultes. A ce propos, BARBIER Jean Marie attire notre attention sur le fait que :
l'investissement de moyens par l'apprenant, en particulier de son temps d'activit, dpend
beaucoup du ou des sens qu'il construit autour de la formation, et ceux-ci dpendent eux-mmes
de la reprsentation qu'il se fait de lui-mme, de sa dynamique de construction identitaire, et de
l'environnement [] Lingnierie des activits de formation a prcisment pour but de prendre
33 KERLAN Alain et MAUBANT Philippe, Pdagogie des adultes, Cours Licence de sciences de lducation, chapitre 1 p 14. 34 WITTORSKI Richard, Op. Cit, p 28.
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE Page 27
en compte cette dimension. Cest le cas notamment de lanalyse des besoins.35
Autrement dit,
Il faut dsormais intgrer la part dombre, le poids de lobligation, de la contrainte formative, de
la rupture sur la vie des travailleurs, dans toute dmarche de formation.
Saisir ces enjeux (engagement ou non) en formation dadultes, cest donc sinterroger sur
les vnements de leur biographie (trajectoire de vie professionnelle, scolaire et de formation) :
est-ce une rupture ou une continuit dans le fil de leur existence ? Il nest donc pas possible de
sparer constructions des activits et constructions des sujets, comme le prcise BARBIER Jean
Marie : Les unes et les autres sont obligatoirement situes dans lhistoire dun sujet, et dans
les rapports quil entretient avec dautres sujets. Elles ne peuvent tre apprhendes que
globalement dans une perspective la fois holistique, situe et historisante .
Pour le cas pr